Presque tous les ans, lors de la fête de la Trinité, je risque d’entendre des affirmations à la limite de l’orthodoxie et de l’hérésie. Ce fut le cas également hier soir. D’après le prêtre qui prêchait, Jésus n’eût jamais affirmé son égalité au Père, et le dogme trinitaire eût été seulement une constatation tardive, par les conciles oecuméniques, de l’amour profond entre le Père et le Fils.
Je me rappelle comment, il y a seize ou dix-sept ans, je lisais intensément la Bible, en tombant sur des parallèles entre l’Ancien et le Nouveau Testaments. Par exemple: dans l’AT, Dieu dit: «Ils regarderont vers moi qu’ils ont transpercé» (Zacharie 12:10), alors que ce verset est appliqué au Christ en croix dans le NT (Jean 19:37). Ou un autre exemple: dans Isaïe 44:6, Dieu dit: «Je suis le premier et le dernier; en dehors de moi, il n’y a pas de Dieu», alors que dans l’Apocalypse, c’est Jésus qui dit: «Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.» Sans compter le prologue de saint Jean: «Et le Verbe était Dieu.» Ce ne sont que deux exemples, mais j’en avais trouvé des dizaines.
Quel ne fut mon étonnement, quelques années plus tard, lorsqu’au grand séminaire de Namur on m’a dit que tous ces parallèles étaient des « simples coïncidences » ou des « réinterprétations tardives »! Manifestement, on publie toutes sortes de livres de théologie mystico-gélatineuse, que dévorent les cathos coincés, mais il manque des livres basiques, qui expliquent la triunité de Dieu selon les saintes écritures!
* * *
La fête de la Trinité a été instituée entre 903 et 920 par Étienne de Tongres, abbé de Lobbes et évêque de Liége. C’est toujours lui qui a composé également l’office de la fête. Voilà, encore une fois, un Belge à l’oeuvre!
Cette fête est devenue si populaire, que chez les Scandinaves et les Anglais, les dimanches per annum sont nommés non pas «après la Pentecôte», mais plutôt «après la Trinité».
* * *
Mais existe-t-il une fête de Dieu le Père? Non. Alors pourquoi une fête de la Trinité?
Posons la question autrement. Lorsque l’on fête le Fils, on fête en réalité un événement (la nativité, la résurrection…). Pareillement, quand on fête le Saint-Esprit, on fête sa descente. Mais que fête-t-on de la Trinité? Une fête du calendrier doit être une fête de quelque chose, de quelque événement.
À mon avis, il faut voir la fête de la Trinité comme jour de l’octave de la Pentecôte.
Les zozos de Bugnini se sont dit la chose suivante: le temps pascal ne devrait pas durer plus de 50 jours. Étant donné que «Pentecôte» signifie « cinquante », le temps pascal devrait s’arrêter net le soir du dimanche de la Pentecôte. Entre autres, cette façon de faire nous a emmenés à l’aberration suivante: le lundi de Pentecôte est une fête civile, mais dans le calendrier catho romain ça ne correspond plus à rien.
Bien entendu, comme toujours, les gaffes de Bugnini ont à la base une méconnaissance du sujet.
La Pentecôte est la deuxième fête chrétienne comme importance et comme ancienneté. Pourquoi? Parce qu’elle nous vient du judaïsme, comme la Pâque. Sauf que, à la signification ancienne, s’ajoute une nouvelle, qui prend le dessus.
Dans l’Ancien Testament, il est question de la fête de la Pentecôte, appelée aussi fête des récoltes, des moissons ou fête des semaines. Même si dans le judaïsme actuel, elle n’est fêtée qu’un jour ou deux, cela ne veut pas dire que ce l’était comme ça au temps de Jésus. Par exemple, la fête des tentes dure chez les Juifs de notre temps seulement un ou deux jours, mais on sait qu’elle en durait sept jours, et l’évangile selon saint Jean en témoigne: «Le dernier jour de la fête, le grand jour, Jésus, se tenant debout…» (Jean 7:37). Et si la Pâque et la fête des tentes duraient sept jours, il est évident que la Pentecôte en durait tout autant.
Dans le judaïsme, c’est la fête des moissons, et la fête du don de la Loi sur le Mon Sinaï. Ce don de la Loi a été accompagné de signes cosmiques, notamment le feu. Ainsi, la descente du Saint-Esprit, sous l’apparence du feu, se manifeste comme don d’une nouvelle « loi ».
Dans le rite latin, il y a une vigile de la Pentecôte samedi soir, pendant laquelle on lisait sept lectures de la vigile pascale et l’on baptisait et confirmait. L’octave de la Pentecôte est très semblable à l’octave de Pâques, avec deux particularités. D’une part, mercredi, vendredi (donc aujourd’hui) et samedi (demain) sont des jours de jeûne, que l’on appelle les quatre-temps d’été. Toute la liturgie de cette semaine, lectures et prières, est une combinaison de plusieurs éléments: l’Esprit Saint, les récoltes, les moissons. Le samedi qui clôture la fête est également une vigile, avec cinq lectures de l’Ancien Testament.
Dans le rite byzantin, la combinaison des différents éléments de la Pentecôte fait qu’on célèbre les rogations l’après-midi du dimanche de la Pentecôte, et les secondes vêpres de la fête sont les vêpres les plus longues et les plus spéciales que le rite byzantin ait connues.
Comme les années précédentes, j’achève l’article sur la Pentecôte avec une version du Veni creator spiritus. Cette année-ci je vous propose la traduction de Georges Pfalzgraf (luthérienne):
Viens, Dieu, Créateur, Saint-Esprit,
Viens visiter le cœur des tiens ;
De la grâce d’en haut emplis
La créature qui te craint.
Toi qu’on dit le Consolateur,
Le feu, l’amour, le plus grand Don,
La source vive, le Seigneur
Et la spirituelle onction,
Tu te répands et crées sept dons,
Ô Doigt de la Droite de Dieu,
Toi, la promesse qu’aux nations
Nos voix proclament en tous lieux.
Fais luire ta clarté en nous,
Répands dans nos cœurs ton amour :
Que notre corps en butte aux coups
Soit affermi par ton secours.
Repousse au loin notre Ennemi
Et donne-nous en toi la paix.
Seigneur et chef qui nous conduis,
Du mal garde-nous désormais.
Révèle-nous le Père saint,
Fais-nous connaître aussi le Fils
Et toi, qui constitues leur lien,
Unis-nous à toi, Saint Esprit. Amen.
Voici notre omelette végétalienne, que nous avons inventée il y a un an ou deux.
Prenez des pois chiches, trempez-les dans de l’eau avec du bicarbonate, pendant une nuit. Ensuite, broyez-les dans un moulinet.
À cette pâte, ajoutez de l’ail cru broyé, beaucoup de paprika.
À part, faites une bouillie de farine de manioc/tapioca. Le plus simple, c’est de faire chauffer l’eau, ensuite vous ajoutez la farine tout en faisant tourner le mixeur à soupe dans la casserole.
Incorporez la pâte de pois chiches à la bouillie. Mixez-les.
Chauffez un wok, en y mettant 4-6 mm d’huile. Avec une louche, prenez de cette pâte+bouillie, et faites cuire une louchée à la fois. Retournez l’omelette, avec des spatules en bois, comme vous le faites (faisiez) avec l’omelette à œufs.
Bon apè-vos!
Aeyir, c’ esteut li gay pride a Brussele. Nozôtes, ons î a stî eto, comme di djusse.
Totafwait a-st ataké avou l’ ofice al gléxhe del Boune Aidance. Ça n’ nos a nén ahåyî. C’ esteut todi l’ minme rime-rame ki les anêyes di dvant, mins nén come gn a cénk ans, metans. Divins l’ timp, on djheut ki l’ priyesse ére li djin k’ est metowe d’ assene po rpaxhî les « mezåjhes spirituwels » del masse. Asteure, i m’ shonne ki c’ est todi l’ minme, mins ene miete ôtmint: asteure vos avoz ene soce (ou ene soce di djins) k’ ont prins l’ plaece do curé, et s’ mete d’ astampé por zels ripaxhî les mezåjhes spirituwels del masse. Mins l’ masse, c’ est todi l’ masse, ki n’ a k’ a schoûter et rhagnî so s’ tchike.
Gn a-st avou cisse soce la (ki nos aveut espaitchî al dilongue di l’ anêye) k’ a totafwait metou so pits. Pont d’ messe, vozôtes! Vêyanmint k’ ça displait ås « noerès creujhes », sapinse zelzôtes! Ça m’ shonne måhonteus (oyi, « måhonteus, c’ est li droet mot po l’ dire!) ki, d’ on costé, les LGBT fouxhnuxhe tapés evoye ezès pårotches å lzî disfindant d’ comunyî. Gn a waire di timp, on ôte cas. Mins nou dandjî d’ aler disk’ e l’ Amerike; minme a Sint-Serwai, e li gléxhe do Sacrekeur, les LGBT on lzî disfind d’ comunyî. Et co des priyesses afrikins d’ Nameur…
Li pus måhonteus, c’ est ki, minme po l’ gay pride, on s’ disfind d’ awè l’ sinte comunion. Les swè-dijhant avanceus k’ ont apresté l’ ofice sont, po dire li vraiy, tot si wårdiveus ki les ceas k’ i s’ dijhnut disconte. Et al plaece, cwè ç’ k’ ons a metou? Des muroes! Gn a des djins k’ ont passé padvant nozôtes avou des muroes, por nozôtes si rloukî et s’ permurer. Come si ç’ ni sereut nén assez tot ç’ k’ ons amete ås gaiys d’ esse des narcissikes, on nos dene co des muroes. Måhonteus!
Si gn a deus ou troes djins ki n’ volnut nén comunyî, k’ i n’ vegnrént nén. Mins did la a cdåner tos les crustins et totes les crustinnes a n’ nén comunyî, djusse po fé plaijhî a deus malahessîs…
Gn a-st avou, cwand minme, ene sacwè d’ bén: on curé del Eglijhe Walone di Misterdame a stî la et pretchî. Et s’ pretchmint a stî bén fwait.
Po l’ restant, nos avans roté avå les voyes, avou les ôtes. Mins nén bråmint. La k’ dj’ esteu fén nåjhî.
Il y a une dizaine de jours, j’ai découvert par hasard une nouveau groupe de métal chrétien: Theocracy.
Voici leur site web. Je vous invite à écouter leurs chansons I AM et Martyr, pour vous faire une idée.
Pour ce qui est de leur musique, malgré la voix pourrie du chanteur, le style power metal – c’est-à-dire le métal épique mélodique de vitesse – dû particulièrement au bassiste et au batteur comble les lacunes du chanteur.
Concernant la théologie et la morale des paroles des chansons, ça ressemble fort à la plupart des groupes de métal chrétien: théologie orthodoxe, avec un accent sur l’eschatologie.
Bonne écoute!
Une autre lettre que je viens d’écrire.
Mesdames et Messieurs,
Mesdemoiselles et Mes Damoiseaux,
Depuis quelques années, mon époux et moi-même faisons un virement automatique mensuel à Médecins Sans Frontières. Il n’y a pas longtemps, nous avons reçu l’attestation fiscale, ainsi que de nombreux courriers, par lesquels vous nous demandez plus d’efforts financiers. Ces lettres contiennent des renseignements sur une partie de vos besoins.
Tout d’abord, dans l’attestation fiscale comme dans les premiers courriers, mon époux était « Monsieur », alors que moi, j’étais pour vous « Madame ». Vous voyiez bien que nous sommes mariés, et pour vous, il allait de soi qu’il y ait en conséquence un « Monsieur » et une « Madame ». Plus récemment, vous nous envoyez toujours deux courriers séparés. Mon mari reste « Monsieur », alors que moi, je passe en « Monsieur et Madame ». Pour votre information, et afin que vous évitiez d’autres gaffes de ce genre, en Belgique le mariage peut être contracté par deux hommes mâles et par deux femmes. Donc je vous prie de bien vouloir modifier vos formulaires. À côté de votre formule traditionnelle « Monsieur et Madame X », il faut ajouter la possibilité d’y avoir « Messieurs X » et « Mesdames X ». Quant à mon époux et moi-même, nous nous présentons en tant que « Messieurs Staelens ». Après la lutte longue et dure, et les droits dont nous bénéficions dans notre pays, je me permets de vous signaler, à la veille de la Gay Pride belge, que nous méritons le même respect que les autres couples.
Mais ceci n’est pas le plus grand problème. Au contraire, ce n’est qu’une petite chose en comparaison avec le grand sujet de cette lettre, qui est le suivant. Pendant longtemps, nous étions de bonne foi par rapport aux problèmes que vous nous présentiez dans vos lettres. Nous songions même que nous allions faire des dons plus substantiels à MSF. Ceci, jusqu’au jour où, dans l’une de vos lettres, vous expliquiez que pour résoudra la malnutrition, vous distribuiez du lait de vache en poudre.
Or nous ne sommes pas dupes. D’une part, il est inconcevable pour nous de maltraiter les animaux, sous prétexte d’aider les humains. Cela nous choque, surtout lorsque ce plan est présenté par des médecins. Pour résoudre le problème alimentaire mondial, la solution est la nourriture végétale. Et si le tiers-monde est dans la disette, c’est principalement parce que les humains exploitent les animaux. Si nous utilisions les terres pour produire des protéines végétales, au lieu de les utiliser pour le bétail, la totalité de la population de la planète serait nourrie. Les humains adultes et sevrés n’ont aucunement besoin du lait d’une autre espèce. C’est une souffrance inutile, « bestiale », infligée, paradoxalement, par l’humain aux bêtes. Le pire, c’est que nous avons devant les yeux l’exemple négatif de Nestlé qui a distribué du lait en poudre en Afrique ; cette poudre a été mélangée à l’eau non potable, et cela a causé de gros dégâts aux enfants. L’exemple positif, c’est Alpro, qui, grâce au soja, a comblé le manque de protéines au Madagascar.
Plus tard, nous avons appris sur internet que MSF pratique l’infanticide prénatal (La Gaceta du 16 janvier 2012, article « Médicos sin Fronteras reconoce practicar abortos en países donde está prohibido » signé par Itxu Díaz). Combien de collaborateurs de MSF sont au courant de cela ? Le fait que cette pratique soit légale dans de nombreux pays – dont le nôtre – ne la rend nullement morale. Et il ne suffit pas que l’on utilise les doigts et outils d’un médecin pour qualifier cette pratique de « médicale ». La punition capitale des criminels, dans certains pays, est appliquée par le personnel médical et avec des outils médicaux, mais elle n’est pas pour autant un acte médical. Dans d’autres pays, des adultes innocents sont tués avec la participation du personnel médical, pour des motifs d’identité religieuse et/ou affective. Mais cela ne veut nullement dire que ces meurtres seraient des actes médicaux.
Suite à ces deux éléments, nous allons arrêter nos dons à MSF et informerons d’autres personnes de bonne volonté, notamment les associations végétariennes et pro-vie, afin que chacun prenne les mesures appropriées.
Nous déplorons votre mauvaise foi : dans vos lettres vous ne parlez jamais des infanticides prénatals que vous pratiquez. De nombreuses personnes pro-vie, qui n’ont pas accès à internet, continuent à faire des dons sans savoir où va leur argent. Je vous prie d’expliciter vos pratiques dans la presse belge aussi. Ce serait le minimum d’honnêteté.
Un peu de poison gâte toute la nourriture. Un peu de levain fait lever toute la pâte. Une orange pourrie dans un container fait pourrir tout le container. Une grande partie de vos actions sont louables ; mais tant que vous mêlez le bien et le mal, vous vous discréditez vous-mêmes. Ça ne sert à rien de bâtir avec une main et de démolir avec une autre.
Avec toute mon amertume,
M.-George S. né S.
Voici une lettre que je viens d’envoyer aux deux concernés.
Monsieur le chef du train 2407,
Si je vous ai engueulés sur le quai, ce n’était pas parce que vous avez fait mécaniquement votre devoir de fermer les portes. (De toute façon, je n’avais pas l’intention de monter à bord, une fois les portes fermées.) Vous avez très bien satisfait au précepte légal qui vous permet de fermer les portes 40 secondes avant l’heure du départ du train. Autrement dit, théoriquement, depuis une minutes vous étiez en droit de fermer les portes du train.
Cependant, nous étions 4 voyageurs (une femme et deux hommes), dont deux avec de gros sacs à dos, à être restés sur le quai, au moment du départ du train. L’homme et la femme avec les sacs à dos me précédaient, alors que le dernier voyageur était derrière moi. Cela devrait vous poser des questions.
Car, s’il y a un agent sédentaire sur le quai, avec son SLD, c’est bel et bien pour s’assurer que tous les voyageurs sont montés. Sinon, à quoi servez-vous, Monsieur l’agent ?
Monsieur le chef de train, j’ai été peut-être trop âpre avec vous sur le quai, pendant que vous montiez dans le train après le signal de départ. Je vous connais de vue, et je sais que vous avez toujours été correct envers les voyageurs, dans le train. Toutefois, je pense que vous devriez être plus prudent dans des gares comme celle-ci, où la visibilité est basse.
Monsieur l’agent sédentaire, c’est la troisième fois que vous donnez le signal de départ, alors que tous les voyageurs ne sont pas montés, et que cela me concerne aussi. Le comble, c’est que chaque fois que je descends sur le quai au Quartier, et que le train est déjà sur le quai, j’ai l’habitude de frotter ma bague contre la rampe de l’escalier, afin que vous entendiez qu’il y a encore quelqu’un qui doit monter. Votre collègue aux longs cheveux y fait toujours attention ; vous, jamais. Cela est, tout simplement, déplorable. Vous êtes au service des voyageurs, dont le train est un moyen ; non pas au service d’un train dont les voyageurs seraient contingents.
Entre mon domicile à Saint-Servais et mon travail à Saint-Gilles-lez-Bruxelles, je fais deux heures de trajet tous les soirs (bus + train + bus) et deux heures tous les matins (tram + bus + train + bus). 4 heures de voyage pour 8 heures de travail, c’est beaucoup. Il est donc pénible de faire 1 heure en plus, comme ce matin, puisque l’international a eu onze minutes de retard, ce qui a entraîné la perte de la correspondance bus à Namur.
Je sais que vous n’avez un travail facile. Tout ce que je veux vous demander, c’est d’être plus humains. Car si vous agissez comme de simples machines, un jour vous serez remplacés par des machines.
Bien à vous,
Georges SS, navetteur







