Bible, Tradition et éthique.

Je suis dégoûté de la façon dont certains chrétiens font appel à la Tradition de l’Église – y comprises la Bible et l’histoire – pour défendre des positions rétrogrades. Il y a quelques mois, j’ai trouvé un bref et très bel article sur la toile (ici), qui parle de l’esclavage et le christianisme. En conclusion, la chrétienté, depuis ses origines et jusqu’aux temps modernes, a prôné et pratiqué l’esclavage. Comment lui faire encore confiance?

Personnellement, je crois que les règles et les principes sont des choses différentes. D’une part, les principes se retrouvent bel et bien dans la Tradition de l’Église, tout comme ailleurs chez les humains, et ces principes sont souvent épaulés par la science. Mais les règles, elles, sont parfois à l’opposé les principes. Du coup, elles doivent être réformées.

Des règles vers les principes.

J’ai lu un article très intéressant, From Rules to principles, de Francis Spufford. Vous pouvez le lire en ligne ici.

Il explique comment, dans la Bible il y a de grands principes, puis des règles en opposition avec ces principes; l’évolution de la pensée hébraïque puis chrétienne a toujours consisté à casser les règles (lorsqu’elles s’opposent aux principes), afin de garder les principes sains et saufs.

Le mariage pour tous est au centre de la réflexion, mais il parle également de l’esclavage, de l’égalité des femmes avec les hommes etc.

J’ai l’impression que parfois il fait le diable plus noir qu’il est, afin de démontrer une chose, et de ce fait je ne le suis pas toujours à 100%, je trouve que c’est un article d’une très grande qualité. En le lisant, je me dis que j’aurais aimé avoir ça comme base du cours de morale que j’ai eu au séminaire.

Star Trek à nouveau.

Dans la série Star Trek Discovery, beaucoup étaient déçus à la fin de la première saison. La série avait lancé deux personnages gais en couple, puis l’un d’eux était mort “gratuitement”. Puis, dans cette deuxième saison, on apprend qu’il n’était pas vraiment mort…

Jusqu’à présent, à quelques exceptions près (par ex., les O’Brian), les personnages des autres séries sont tous des hippies sans capacité de relation sérieuse. Voilà qu’avec Star Trek Discovery, les choses ont évolué.

Quelques détails ici et .

Serf-arbitre.

Pendant longtemps, j’ai été l’adepte du libre arbitre. Avec le temps, je me rends compte de quelque chose qui cloche, à savoir, que les gens jettent à la poubelle des raisonnements logiques, par peur de la vérité.

Il y a un article intéressant ici, résumé ici, qui explique, d’un point de vue scientifique, que nous sommes en général irrationnels et irresponsables de notre manque de raison. En gros, c’est le serf-arbitre.

Cependant, il y a des moments dans la vie où nous vivons de vraies conversions. Vers le bien ou vers le mal. Probablement, ce sont quelques clairières de libre-arbitre, dans une vie de serf-arbitre.

Je ne me prends pas pour Dieu, pour dire si Dieu finira par sauver toute l’humanité, étant donné le manque de responsabilité (apocatastase), ou s’il condamnera quasi toute l’humanité, à cause du mal fait, peu importe le manque de responsabilité (calvinisme). Différents passages bibliques, même si l’on ne prend que les quatre évangiles, semblent tantôt en faveur de l’apocatastase, tantôt en faveur du calvinisme.

34Aujourd’hui, mon Nicolas et moi fêtons 9 ans de mariage, donc ce sont nos “noces de faïence”.

C’est aussi la fête des saints Serge & Bacchus, et l’anniversaire de la mort, par homophobie, de Matthew Shepard.

Et pendant ce temps, en Roumanie a lieu un referendum homophobe, hier et aujourd’hui, pour changer la constitution de la Roumanie, afin qu’elle définisse le mariage comme étant entre un homme et une femme, et non plus comme entre “époux”, selon le texte présent.

Hymnes Serge & Bacchus.

J’ai cherché des chants pour la fête des saints Serge & Bacchus, mais je n’en ai pas trouvé du tout. J’ai osé écrire, pour la première fois, deux chants en l’honneur de ce couple de saints. Le premier peut se chanter sur la mélodie de Pour tous les saints. I have looked for some hymn for Saits Sergius & Bacchus; having found none, I have decided to write myself two hymns in their honnur. The first is fit for the tune For All Thy Saints.

Serge et Bacchus, unis dans le combat,
Furent ensemble au monde d’ici bas,
Mais leur amour au ciel continua,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach, together in their strife,
Were joined in pair, while in their earthly life,
But their true love in heav’n grew great and rife,
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus, du siècle grands soldats,
Furent tués pour la chrétienne foi,
Devinrent grands pour toi, Christ, notre roi,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach fought for a king so vain ;
Their Christian faith has caused them to be slain ;
They are become thy soldiers by their pain,
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus d’autel n’en eurent pas :
Ils n’étaient qu’en pré-catéchuménat ;
Christ, dans leur sang, baptême leur donnas,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach, pre-catechumens still,
Were in thy Church, but had no place until
Thou gavest them baptism of blood and will,
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus, nous suivrons sur leurs pas,
Dans nos amour, épreuves et tracas,
En cette vie et dans notre trépas,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach, we’ll stride their path so bright
In our distress, our love, and in our fight,
In this short life and in the next in light,
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus te prient comme avocats
Pour les familles mises hors la loi ;
Qu’en leur amour, tous soient égaux en droits,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach are praying thee for those
Fair families, struck by ungodly laws ;
Grant them e’en rights, and convert, Lord, their foes !
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus te chantent par la foi,
À tout jamais, Esprit, Fils et Papa ;
Avec eux nous disons : Dieu, gloire à toi !
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach sing to the Trinity,
Father and Son and Holy Ghost to thee ;
With them we say : Forever praised thou be !
Alleluia, alleluia.

Le second chant peut se chanter sur beaucoup de mélodies, par exemple Nous chanterons pour toi, Seigneur ou Complete in Thee. The second hymn may be sung on many tunes, for instance Old 100th or Complete in Thee.

Nous chanterons, ô Saint-Esprit,
Serge et Bacchus, le couple uni,
Qui, par exemple de vertu,
Nous montre le Seigneur Jésus.
O Holy Ghost, we sing thee fair
Sergius and Bacchus, saintly pair,
Who, in their love, as Jesus saith,
Preach him by their life and their death.

Soldats dans une armée impie
De Rome, ils furent en Syrie ;
À l’exclusion, les deux s’aimaient,
Inséparables à jamais.
First, soldiers of impious Rome,
Syria has become their home ;
They loved each other in fealty,
Forsaking all others that be.

Tu leur appris par tes desseins
Que les idoles ne sont rien ;
Dieu est unique et hors du temps,
Tout-créateur et transcendant.
By thine insight, thou hast them taught
That gods and idols are mere naught :
The holy God is one in sooth,
Creator, timeless, spaceless truth.

Leur foi nouvelle est un sentier
Incompatible à leur métier :
Ils durent donc quitter l’armée
Pour qu’ils se fassent baptiser.
The warring work in which were they
Did not match with the Christian way :
Before they be baptised, immersed,
They had to quit the army first.

La foi chrétienne étant bannie,
On exigea qu’ils sacrifient
À Zeus, et par l’apostasie
Qu’ils sauvent leurs carrière et vie.
The Christian faith was then forbidd’n :
They were asked to get thereof ridd’n,
And sacrifice to Zeus instead,
To spare their job and life ahead.

Mais, Saint-Esprit, tu fortifias
Leurs bel amour et grande foi,
Unique couple, unique amour,
Comme un unique Dieu toujours.
But, Holy Ghost, thou from above
Didst strengthen their faith and great love ;
Their oneness shown forth by their bond
Tells of God’s oneness therebeyond.

Or le bourreau en eut mépris,
En femmes il les travestit ;
Bacchus et Serge ont dit : « Merci ;
Aucune honte en ces habits. »
The tyrant put our saints to test :
In women’s clothes he made them dressed ;
Our saints replied unto the same :
« Thanks ; female clothes are not a shame. »

D’abord Bacchus, battu, mourut ;
La nuit, à Serge il apparut :
« Ô mon amour, résiste encor’,
Pour me rejoindre après la mort. »
Smitt’n and exhausted, Bacchus died ;
To Sergius he appeared that night :
« Hang on, my darling, thou shalt be
After thy death again with me. »

Plus que la mort l’amour est fort ;
Ils sont ensemble depuis lors ;
Unis de la passion, du cœur,
Ils ressusciteront vainqueurs.
Stronger than death, the love has won ;
Sergius and Bacchus are but one ;
After their passion, they’re in heav’n ;
Together they shall rise again.

À toi, Esprit qui couronnas
Bacchus et Serge, gloire à toi,
Ainsi qu’au Père et Fils béni :
Dieu trine et un à l’infini ! Amen.
To thee, O Spirit, who hast crowned
Sergius and Bacchus, praise in sound,
And to the Father and the Son :
Three persons : God forever one !

They.

Je croise virtuellement de plus en plus de gens qui s’identifient comme “non-binaires”, et qui veulent qu’en anglais, on parle d’eux à la troisième personne avec le pronom personnel they. Par exemple, Machin a fait ceci et cela, et they are known for je ne sais quoi. Dans des cas pareils, lorsque je parle d’une telle personne en anglais, j’utilise it.

Pourquoi?

Tout d’abord, « non-binaire » et « neutre » sont synonymes (ne uter = aucun des deux). Et pour le neutre, il y a déjà un pronom en anglais: it.

Le problème avec they est que ce mot, bien que faisant abstraction du genre et du sexe, a un nombre, et son nombre est pluriel. Autrement dit, je refuse de faire référence à un singulier par la pluriel, parce que je respecte la langue et les concepts de singularité/dualité/pluralité inhérents aux langues.

Au risque d’offenser l’ignare, quel que soit son genre, le respect dû aux langues est plus important que les humeurs de la personne.

Pendant mes études, l’un de mes profs nous a enseigné qu’il faut toujours utiliser pour les gens les qualificatifs qu’ils exigent. Il disait que seulement ainsi on pouvait avoir de l’entente. Puis j’ai réfléchi. Et si un illettré exigeait qu’on l’appelle « Mr le Professeur »? Et si un herboriste exigeait qu’on l’appelle « Docteur » sans qu’il ait fait de doctorat?

La base de la morale est que la liberté de l’un s’arrête là où commence la liberté de l’autre. Je ne permets pas au bigot d’appeler mon mariage un fake ou un simulacre, parce que mon mariage en tant que tel est beaucoup plus important que son bigotisme. Je ne peux pas appeler un voyou « professeur » ou « docteur », car si je le fais, j’insulte implicitement tous ceux qui ont fait des années d’études pour mériter ce qualificatif.

Je_suis_BorgDe même, une personne singulière, je ne peux pas l’appeler they, car je respecte ce qui est multiple. Des personnages qui ont du mal avec le singulier, on en a déjà rencontrés dans la fiction.

Quid du « vous » (anglais you) utilisé pour un singulier? Là, à la base, il s’agit d’un majestatif. C’est d’ailleurs pour ça qu’en anglais, je préfèrerais de dire thou à mes amis; j’ai essayé avec certains, mais comme ils ne provenaient pas des régions où l’on tutoie, ils n’ont pas capté. Mais ça, c’est un autre débat. En tout cas, le they n’est pas un majestatif de troisième personne singulier. Le majestatif à la troisième personne existe notamment en roumain (où l’on dit, littéralement: « Madame n’est pas à la maison. Sa seigneurie ne rentrera que demain » ou « Tonton m’aime bien; j’irai le voir, lui en personne »), mais dans le cas des humains sexuellement neutres il ne s’agit nullement d’un majestatif, mais d’une faute de langue.

Mais on jour viendra, et ce sera bientôt, où d’autres idiots auront la splendide idée de simplifier le verbe « être. » Ce sera: j’êt, tu êt… nous êtons, vous êtes, ils/elles êtent. Ou en anglais: I is, you is, they is, we is… Et peut-être qu’ils se débarrasseront également du « s » de la troisième personne du singulier. Pourquoi se déranger avec Gaby has, quand ça peut être plus “simple”, Gaby have?

Me voici au 700ème article sur ce blog. Et de quoi vais-je vous parler ce jourd’hui? Je vous parlerai du mariage. Pas dans l’abstrait, mais concrètement, de mon mariage avec Nicolas.

Sur la blogosphère, j’ai vu des articles qui disaient les choses suivantes:

  • Dans aucun mariage il n’y a de vérité à 100%;
  • Dans tous les mariages, il y a des secrets et mensonges délibérés;
  • Dans peu de mariages (entre 10% – 0,2%, selon les auteurs), il y a une vraie compatibilité; or – disent-ils – le Prince charmant n’existe pas, et quasi tout le monde projette la perfection sur son partenaire au début, mais doit vivre par la suite avec la triste réalité.
  • Il y a des couples où les deux sont d’accord de manger à tous les râteliers, et puis ils n’étonnent de ce qu’ils ne se désirent plus, et après il y a inévitablement la rupture.

Je suis également gêné par l’expérience suivante: nous marchons dans la rue, main dans la main, et des gens nous demandent depuis combien de temps nous sommes ensemble, et puis nous déclarent leur étonnement devant la pérennité de notre couple. Toujours ensemble? Bah oui, toujours ensemble. Pourquoi en serait-il autrement?

Je suis également triste (ou, parfois, content) devant autant de mariages et couples en cohabitation légale qui se séparent. Statistiquement, pour 4 mariages, il y a 3 divorces chaque année. Dans certains cas, je vois les gens malheureux dans leur couple, et j’ai envie de leur dire de chercher leur bonheur, mais j’ai peur de les vexer. Dans d’autres cas, les gens cachent si bien leur malheur avec une façade impeccable, que je tombe des nues lorsque j’apprends la séparation.

Georges_et_NicolasMon expérience est tout le contraire. Dès le premier jour, Nicolas et moi avons décidé que nous nous dirions la vérité en tout temps, coûte que coûte. Et ça marche. Parfois la vérité fait mal, mais c’est une douleur momentanée, supportable. Les mensonges ne s’accumulent pas, et ne font pas boule de neige.

Nous gardons la fidélité absolue et exclusive. Monogamie à 100%. Les tricheries, les aventures – même avec l’accord du partenaire – et les soi-disant “polyamours” relèvent d’une immaturité de caractère. Si un tel n’aime plus son mec, il n’a qu’à plier bagage. Ça ne sert à rien de faire semblant.

Nous ne nous cachons pas, et grâce à cela, nous avons acquis le respect de ceux qui nous entourent.

Star Trek Discovery.

Lorsque la première série Star Trek est sortie, en 1966, c’est-à-dire pendant l’abolition de la ségrégation raciale aux États-Unis, elle présentait une femme noire, à savoir le personnage de la lieutenante Uhura, joué par Nichelle Nichols. Alors que les Américains n’étaient pas encore habitués à la convivence entre noirs et blancs, néanmoins, la série Star Trek les a aidés à s’y faire.

cruz_rappLa même chose arrive à présent. La dernière série, Star Trek Discovery, en cours de diffusion tous les lundis sur NetFlix, présente un couple gai, le médecin Hugh Culber avec le mycologue Paul Stamets, joués par Wilson Cruz et respectivement Anthony Rapp. Un couple gai, fictif ─ certes ─ mais réaliste. Il y a des fans des séries Star Trek, des trekkies, dans beaucoup de pays. Dans les pays homophobes, les gens verront que les gais sont des gens tout à fait normaux, et c’est l’un des facteurs-clef qui changeront les mentalités.

couple_gai_star_strekPour revenir à la série, on avait l’impression que les cinéastes de la série présente avaient mis un terme au personnage Dr Culber, ce qui était très décevant. D’après ce que j’apprends sur PinkNews, le personnage va revenir.

Épouse-moi, mon pote.

Il y a quelques mois, nous avons regardé au cinéma le film Épouse-moi, mon pote. Au début, je croyais qu’il s’agissait juste du motif récurrent (ex.: Chuck & Larry), où deux hommes hétéros font un mariage blanc, mais où finalement il n’y a pas de personnage gai. En réalité, dans le film français, l’un des deux protagonistes, Fred, est gai, et à la fin du film, il épouse un autre personnage, Daoud, ce qui en fait un mariage unisexe, mais biracial; l’autre protagoniste, Yassine, épouse sa collègue française dont il était secrètement amoureux, ce qui donne un autre mariage mixte.

Les clichés gais sont là, car ils dénoncent ce que la société hétéro pense en général de nous. Mais il y a d’autres clichés, que j’ai simplement adorés, par rapport aux coutumes et bureaucraties du Maroc et de la France.

Ce film pourrait avoir une influence positive, notamment dans les milieux dits allochtones.