Voici le rituel traditionnel pour bénir l’eau dans le rite romain, soit aux complies du 5 janvier (premières complies de l’Épiphanie), soit pendant les matines du 6 janvier: cliquez ici.
L’autre jour, j’ai fait une traduction-adaptation du noël We Three Kings. Le chant est basé sur l’antienne traditionnelle (voir plus bas).
Nous voici, trois mages d’Orient;
Nous venons avec des présents,
Par montagnes,
Vaux et fagnes,
Vers l’astre très brillant.
R.: Ô astre d’un éclat ardent,
Nous guidant vers l’Occident,
Tu nous mènes
Vers la pleine
Clarté du Dieu vivant!
Bethléem, l’enfant y est né;
Nous allons roi le couronner;
On lui donne
Sa couronne:
L’or le plus raffiné.
De la myrrhe au futur défunt,
Ce sera pour lui un parfum:
Lui l’offrande
Qui nous mande
Son salut a chacun.
Dernier don: encens résineux,
À l’enfant qui est notre Dieu;
En prière,
Sa lumière
Sur nous viendra des cieux.
Le voici sans gloire ici bas:
Il est Dieu, sacrifice et roi;
Alléluia, alléluia,
Ô monde, crie de joie.
Je me rappelle l’apparition du métal symphonique, genre musical qui est né grâce à des métalleux qui, loin de ce contenter de l’amateurisme, avaient suivi des études de musique.
D’autre part, le chant liturgique byzantin est réputé de se chanter toujours a cappella. Or je viens de tomber sur un truc assez inouï: dans cette vidéo, on voit une chorale byzantine, Tronos, chanter le psaume 140 (141) des vêpres, accompagnée de l’Orchestre métropolitain de Bucarest. Quoiqu’il s’agît d’un concert, cela devrait avoir sa place dans les églises.
Bien sûr, je me rappelle les vêpres à la cathédrale Saint-Paul de Londres, qui ressemblaient plus à un concert qu’à un office, où l’on avait quasi peur de chanter avec la chorale. Peut-être qu’on arriverait à trouver le juste milieux, où les vêpres dominicales pourraient attirer plus de monde, grâce à la beauté.
«La beauté sauvera le monde.» (Dostoïevski)
En la fête de saint Anselme de Cantorbéry, je vous propose l’hymne Deus Pater credentium, salus in te sperantium, composé par celui-ci, et traduit par moi. Je crois que cet hymne convient parfaitement pour les fêtes des apologètes et docteurs de l’Église.
Dieu, Père de tous ceux qui croient,
Salut de qui espère en toi,
Exauce-nous, tes serviteurs,
Qui te prions du fond du cœur.
2. Ô Fils de Dieu, qui nous es cher,
Qui d’une vierge as pris ta chair,
Auprès de Dieu le Père assis,
Reçois l’offrande de l’esprit.
3. Esprit du Père, Esprit du Fils,
Ô doigt du Père et bras du Christ,
Inspecte notre jugement,
Avec ta grâce l’animant.
4. Unique Dieu, sainte unité,
Quant aux personnes trinité,
Assiste-nous quand nous prions;
Exauce vœux et pétitions.
5. Très sainte Trinité, accrois
Notre espérance et notre foi;
Divinité d’Unicité,
Augmente notre charité.
6. Tu es le Dieu humain en tout,
Christ, vrai humain semblable à nous:
Sors les humains du grand danger,
Quand tu viendras pour nous juger.
8. Du fait que tu es Dieu vraiment,
Allège notre chargement;
Du fait que tu es vrai humain,
Sois la défense et le témoin.
52. Pour ton Église sois le pain;
Protège-la, sois son soutien;
Quoiqu’elle soit très émiettée,
Conserve-la dans l’unité.
54. Et garde stable dans la foi
Ton peuple, ici, en cet endroit,
Et son évêque ancré en toi,
Muni de l’arme de la croix.
57. Christ, vie, lumière et vérité,
Reflet du Père et charité,
Sauveur, Suprême Être incarné,
Alpha, Oméga, prends pitié. Amen.
Le Samedi-Saint, pendant quelques mini-pauses (entre deux trains), j’ai fait une traduction-adaptation de l’hymne Inventor rutili vers le français. Hier j’en ai fait une autre. Je les mets ici, sur le blog, toutes les deux. La première, je la préfère pour sa compatibilité avec la musique; la seconde me plaît mieux au niveau du texte. À vous de voir.
Le texte latin est un poème de Prudence. Cette hymne se chantait le Samedi-Saint dans l’Europe Centrale chez les chrétiens de rite latin, lors de l’allumage du feu au début de la vigile pascale. Je ne suis pas un grand fan de cet usage, pour des raisons pratiques (pendant que deux personnes s’affairent à souffler sur les charbons et gâcher plusieurs allumettes, d’autres papotent ou rigolent, et deux chantres essaient de couvrir de leurs voix le bruit de fond; personne ne fait attention à l’hymne, car tout le monde est focalisé sur le feu). Néanmoins, Inventor rutili pourrait convenir aux premières vêpres de la Pâque, là où il n’y a pas de vigile pascale.
Première version
Tu peins le ciel avec le feu des étoiles ;
La lune brille aussi de lumière pâle ;
Mais tu nous fais tirer du feu d’une pierre :
L’étincelle au départ de notre lumière.
Le feu vient du caillou : une parabole ;
C’est toi la pierre, ô Christ : voici le symbole ;
Notre espoir est en toi ; car ton étincelle
Allume en nous la foi, Roc de tes fidèles. Amen.
Seconde version
Tu peins le ciel avec des étoiles en feu ;
La lune brille aussi, nous éclairant, ô Dieu ;
Mais tu nous donnes, Christ, lumière du caillou,
Une étincelle étant début du feu pour nous.
Tirant feu du caillou, tu nous fais savoir :
C’est toi la pierre, o Christ, la vraie lumière, espoir ;
Une étincelle issue de toi nous embrasa,
Dans ton corps établis, sur le roc de la foi. Amen.
Voici une hymne, Grates peracto iam die, que j’ai traduite vers le français, pour les complies du temps de la septuagésime, qui commence aujourd’hui. La doxologie de l’hymne a déjà été traduite par Charles de Courbes.
Merci, Seigneur, pour la journée,
Car la lumière est terminée,
Et maintenant que vient la nuit,
Notre oraison vers toi s’en suit.
Les buts que nous avons ratés
Ce jour, fais-les-nous regretter;
Que le sommeil ne soit brisé
Des coups de l’ennemi rusé.
Alors qu’il tourne comme un lion
Pour dévorer, par tentation,
Prends sous tes ailes tes enfants;
Accours, ô Père, et nous défends.
Oh, quand viendra le jour sans fin,
Cette lumière sans déclin?
Quand irons au pays promis,
Qui ne connaît point d’ennemi?
À Dieu le Père soit honneur,
Et à son Fils, notre Seigneur;
Au Saint-Esprit semblablement,
Ores et perdurablement. Amen.
Voici ma traduction de l’hymne Te læta mundi conditor, pour les premières vêpres de la Septuagésime.
Toi, qui as fait le monde grand,
Dans ton repos nous intégrant,
Les chœurs des cieux te chantent vifs,
Sans s’arrêter, des chants festifs.
Comment chanter nous siéra-t-il
Sur cette terre de l’exil,
À nous, dans ce travail pénal,
Déchus de sainteté, banals?
Mais toi, qui proclamas heureux
Les gens qui pleurent, Seigneur Dieu,
Fais-nous pleurer tous ces péchés
Qui dans l’exil nous ont gâchés.
Ainsi, Seigneur, rends-nous adroits,
Remplis d’amour, espoir et foi;
Dans ton repos, fais-nous chanter
Tes hymnes de festivité.
À Dieu le Père soit honneur…
L’octave de l’Épiphanie s’est clôturée hier. Mais à partir de ce jour et jusqu’avant la Septuagésime, c’est le temps “après l’Épiphanie”, qui continue dans l’inertie de l’Épiphanie. Pour ce temps, voici l’hymne des complies, Verbum quod ante sæcula, que j’ai traduite vers le français. La doxologie – commune à plusieurs hymnes – a déjà été traduite par Georges Pfalzgraf.
Ô Verbe né avant le temps
Du sein du Père tout-puissant,
D’un sein de vierge tu es né
Dans notre temps, Dieu incarné.
Enfant, tu assumais déjà
La tâche de notre rachat:
Tes larmes furent, ô Jésus,
Prélude de notre salut.
Tu as choisi d’être indigent,
Pour enrichir les pauvres gens,
Et par tes larmes tu lavas
L’erreur du monde d’ici bas.
En langes simples, sans aspect,
Tu n’imposas aucun respect;
Ô Dieu, ayant de vils habits,
L’orgueil humain, tu l’humilies.
Du Père tu es descendu
Sauver ce qui était perdu;
Ne laisse pas périr en pleurs
Ceux dont tu te fis le sauveur.
Honneur et gloire à toi, Seigneur,
Manifesté pour nous, pécheurs,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.
Pour les complies de l’Épiphanie, voici l’hymne Quæ stella sole, que j’ai traduite vers le français. La doxologie – commune à plusieurs hymnes – a déjà été traduite par Georges Pfalzgraf.
Quel astre brille grand et beau,
Nous annonçant un roi nouveau?
Aux mages il indique un lieu
Où tu es apparu, ô Dieu.
L’étoile de Jacob sortit
– Car Balaam l’avait prédit –
Et s’arrêta au bâtiment
Où tu vivais, étant enfant.
Or l’astre brille à l’extérieur,
Mais son message dans les cœurs,
Aux mages un visible outil,
Qui vers l’Auteur les a conduits.
Pour ton amour, périls, dangers,
Efforts ne les ont ménagés;
À ton appel, ils ont quitté
Leur terre et leur fraternité.
Cet astre nous guidant vers toi,
Ô Christ Seigneur, ne permets pas
Que par orgueil, nous résistions
À tes lumière et grâce en don.
Honneur et gloire à toi, Seigneur,
Manifesté pour nous, pécheurs,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.
En allant l’avant-midi de Noël à l’église épiscopalienne (anglicane) de Waterloo, j’ai vu dans l’hymnaire américain un hymne latin (là, traduit en anglais), que je ne connaissais pas: Puer natus in Bethlehem. Du coup, pendant les différentes pauses, je l’ai traduit depuis le latin vers le français (ci-dessous). Je viens de me rendre compte que Georges Pfalzgraf l’avait également traduit, et que la version francophone du premier et du septième couplets sont quasi identiques chez lui et chez moi.
L’enfant est né à Bethléem:
Oh, resplendis, Jérusalem!
R.: Nous t’adorons dévôts,
Christ maître
Qui viens de naître,
Avec un chant nouveau.
Prenant la chair, tu vins des cieux,
Ô Fils très haut du Père Dieu. – R.
La Vierge reçut Gabriël,
Et te conçut, Emmanuël. – R.
Comme un marié du lit nuptial,
Tu sors du ventre virginal. – R.
Dans la mangeoire, sur le foin,
Tu gis, toi qui règnes sans fin. – R.
Et l’ange annonce à ces pasteurs
Que le bébé, c’est le Seigneur. – R.
Les mages viennent de l’Orient,
T’offrant de l’or, myrrhe et encens. – R.
Entrant chez toi, ô Prince élu,
Chefs des païens, ils te saluent. – R.
Lumière de lumière née,
De vierge-mère es engendré. – R.
Sans la morsure du serpent,
Tu es issu de notre sang, – R.
De notre chair, humain en tout,
Mais sans péché, distinct de nous, – R.
Pour racheter tous les humains,
Pour toi, le Père et l’Esprit-Saint. – R.