3009300486_3ddb556466_zOn a tant et si bien chanté que la Walonnie était « riche en eau » que beaucoup de gens ont fini par croire que nous disposions de réserves inépuisables en eau potable. C’est pourtant loin d’être le cas, comme l’illustre le cas de la nappe des calcaires carbonifères du Tournaisis : son niveau a tant chuté depuis la dernière guerre (atteignant un baisse de 1 à 2 m par an au plus fort de la crise), que des mesures ont du être mises en place pour l’épargner. Car, en effet, si l’on pompe plus vite qu’elle ne se recharge, un nappe aquifère se vide ! Pour répondre au besoin grandissant en eau potable, des stations de potabilisation des eaux de surface (lacs et rivières) apparaissent partout dans le monde depuis des décennies, et notamment chez nous. Un cas des plus impressionnants est celui de la station de Lustin, opérée par Vivaqua, qui alimente Bruxelles et la Flandre depuis les années 70. Et pourtant, bien des gens ont tendance à voir l’eau potabilisée en station comme une eau de moindre qualité, voire même de qualité douteuse… Alors qu’elle est sujette à des normes bien plus strictes que l’eau en bouteille !

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Et que dire alors de ce projet Californien de potabiliser l’eau des égouts, rapportée dans le Los Angeles Times ?

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Que l’on ne se leurre pas : c’est déjà en application dans certaines villes du Texas. Ces régions font face à des sécheresse telles qu’il ne reste plus d’autre solution pour assurer une provision suffisante en eau potable. À cette approche, se heurte ce que les américains appellent le « yuck factor », ou « facteur beurk » en français. On aura beau expliquer que les eaux usées sont d’abord traitées en station dépuration, avant de passer par une station de potabilisation, beaucoup de gens gardent une réaction de rejet qui tient plus du réflexe hygiéniste que de la réflexion sensée. Pourtant, l’article du Los Angeles Times fait remarquer que, déjà à l’heure actuelle, on potabilise de l’eau des rivières qui reçoivent, en amont, des effluents d’eaux traitées en station d’épuration. Et oui : on n’appelle pas ça « le cycle de l’eau » pour rien… Tiens, justement : la station d’épuration de Godinne (9800 équivalents-habitant) rejette ses effluents dans la Meuse, à 4 km à vol d’oiseau en amont de la station de potabilisation de Lustin.

En 1995, le film Waterworld s’ouvrait sur une scène où Kevin Costner faisait pipi dans un récipient, puis utilisait un filtre sommaire pour en faire de l’eau potable qu’il buvait directement. D’aucun ont alors demandé : mais s’il est sur l’océan, pourquoi ne potabilise-t-il pas plutôt l’eau de mer ? Et bien tout simplement parce qu’il est bien plus efficace, techniquement aisé, et meilleur marché de potabiliser de l’urine (ou des eaux de surface, ou des effluents de station d’épuration), que d’essayer de désaler de l’eau de mer. Oh, et pour éviter toute confusion : la potabilisation en usine a un niveau technologique vertigineusement plus élevé que la méthode Waterworld.

L’image du chat vient du profil de ju5ti sur Flickr.

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