Ouganda-Nigéria.

Depuis hier au Nigéria, depuis Noël en Ouganda, être gai ou lesbienne est un crime.

Au Nigéria, l’homosexualité est punie de 14 ans de prison; en Ouganda, la prison à perpétuité.

Dans les deux pays, non seulement les LGBT sont victimes de ces nouvelles lois, mais également toute personne ayant participé à une cérémonie d’union, à un mariage etc., et toute personne qui ne raccuse pas les gais aux autorités.

Pour une fois, quelqu’un se révolte. Je lis ici que «le milliardaire britannique Richard Branson appelle entreprises et touristes à boycotter l’Ouganda après l’adoption par le Parlement ougandais d’une loi punissant de façon draconienne l’homosexualité […] ‘‘Je recommande aux entreprises à travers le monde de faire la même chose. L’Ouganda doit revenir sur ses positions sous peine d’être ostracisé par les entreprises et touristes du monde entier’’.»

Quand est-ce que nos dirigeants feront-ils pareillement? Et la reine britannique et ses petits-fils adorés? Et l’archevêque de Cantorbéry? Que dire encore des fondamentalistes américains, qui sont à la base de ces lois abominables? («God Loves Uganda»).

Les pays dits ‘‘civilisés’’ devraient imposer un blocus à l’Ouganda et au Nigéria.

Christianisme-monothéisme-génocide.

On dit souvent que les extrêmes se rejoignent. Quel est le meilleur collaborateur du fondamentalisme? C’est l’athéisme militant. Car ce sont précisément ces deux systèmes ‑ et eux seuls – qui lisent les textes bibliques de manière littérale.

L’autre jour, j’ai sur un forum, quelqu’un parlait de «la religion chrétienne, qui est si souvent pointée du doigt comme ‘‘religion de l’amour’’ […] cruelle et destructrice à l’égard de l’humanité […] ce monothéisme […] un lien avec les génocides divers et variés […] toutes ces heures de messes qui semblent avoir pourri ton enfance […] aux racines profondément judéo-chrétiennes te soit devenu insupportable.»

Pour faire un tel raisonnement, il faut avoir lu la Bible comme si c’était un journal. Ici on a juste la conclusion d’une telle lecture. Certains autres contemporains lisent les récits bibliques et arrivent à d’autres conclusions absurdes.

ARF.

Mon Nicolas vient de découvrir le magasin de produits végétaliens ARF Shop.

D’une part, ça me réjouit, parce que des magasins de ce genre, il n’y en a pas des masses.

Mais d’autre part, ça se trouve à Wannebeek, en Flandre romane, sur la ‘‘frontière lingüistique’’. Un peu loin. Loin de la ville, loin du train, loin du bus. Heureusement qu’on peut commander par la poste.

Le magasin ARF dérive de l’assoc’ ARF Belgium, qui dérive d’Animaux en péril. Néanmoins, ARF Belgium me semble une caricature du végétalisme. Leurs arguments sont gonflés. En tant que végétalien, ça me fait de la peine de critiquer d’autres végétaliens, mais je dois le dire: leurs articles sont mal écrits. Gonfler la vérité, c’est mentir. Point.

Et puis, ce qui me dégoûte carrément chez eux, c’est qu’ils promeuvent une politique de dénationalisation. Ils devraient commencer par apprendre le français.

CS Lewis & liturgie.

Ce soir, je voudrais vous partager quelques réflexions de CS Lewis, que j’ai traduites de ses Lettres à Malcolm, sur la liturgie:

«D’abord, elle me tient connecté à la doctrine saine. Livré à soi-même, quelqu’un pourrait abandonner ‘‘la foi donnée une fois pour toutes’’ en glissant vers une illusion appelée ‘‘ma religion à moi’’.»

«Plus un livre liturgique est ‘‘mis à jour’’, plus vite il sera obsolète.»

En parlant du clergé:

«C’est comme s’ils pensaient que les gens seraient attirés vers l’église en éclaircissant, en allongeant, en raccourcissant, en simplifiant et en compliquant l’office. Et il se peut que le curé enthousiaste qui vient d’arriver rassemblera de son côté une minorité qui sera en faveur de ses innovations. La majorité, me semble-t-il, sera toujours contre. Beaucoup n’iront plus à l’église, et ceux qui restent n’ont qu’à la subir. Est-ce juste parce que les majoritaires sont bornés? Ils ont une bonne raison pour leur conservatisme. La nouveauté pour le plaisir de la nouveauté n’a qu’une valeur d’amusement. Et les gens ne vont pas à l’église pour s’amuser. Ils y vont pour faire usage de l’office ou en faire partie, si vous voulez. Chaque office est un agencement d’actions et paroles par lesquelles on reçoit un sacrement, on fait pénitence, on prie, on adore. Et chaque office nous permet de faire ces choses de notre mieux – si vous voulez, ça ‘‘marche’’ le mieux – lorsque, grâce à une familiarité de longue date, on n’a plus besoin d’y penser. On n’est pas en train de danser, aussi longtemps que l’on fait attention aux pas et qu’on les compte, mais seulement on est en train d’apprendre à danser. Une bonne chaussure est une chaussure à la laquelle on ne pense pas en marchant. On peut faire une bonne lecture, lorsque, en lisant, on ne pense pas aux yeux, à la lumière, à la lisibilité ou à l’orthographe. L’office liturgique parfait serait celui qui nous ferait penser non pas à lui-même, mais à Dieu. Mais chaque innovation nous y empêche, en attirant notre attention vers l’office en lui-même. Et penser à la prière n’est pas la même chose que prier. La question essentielle concernant le Saint-Graal, c’était: ‘‘Ça sert à quoi?’’ ‘‘C’est une folle idolâtrie qui rend l’office plus grand que la divinité’’. Il y a pire. L’innovation pourrait attirer notre attention même pas vers l’office, mais vers le célébrant. Vous savez ce que je veux dire. Même si ce n’est pas vous, certains pourraient se poser des questions du genre: ‘‘Mais qu’est-ce qu’il est en train de fabriquer?’’. Ça gâche la dévotion. On peut bien excuser celui qui disait: ‘‘J’espère qu’ils se souviendront que la mission de Pierre était ´´Pais mes brebis´´, et pas ´´Fais des expériences sur mes rats´´, ni ´´Enseigne de nouveaux tours à mes chiens dressés´´’’. […] Il se peut que certaines modifications, qui me paraissent de l’ordre du goût, impliquent réellement des changements doctrinaux graves.»

Le Vatican déplore l’interprétation de la position du pape sur l’homosexualité.

Le 30 décembre dernier – donc il y a juste un mois – le pape de Rome incitait l’évêque Charles Scicluna de Malte à s’opposer aux familles homoparentales. Source: ici.

J’ai également retrouvé un article sur 7sur7.be Je le reproduis ici. La mise en gras fait partie de l’original, mais la mise en rouge vient de moi, pour souligner quelques aspects importants. Si l’on lit attentivement l’article, on voit qu’en réalité le pape condamne la famille homoparentale.

Le Vatican a une nouvelle fois déploré lundi l’interprétation, selon lui erronée et tendancieuse, des propos du pape touchant la question de l’homosexualité que de nombreux médias présentent comme une ouverture et une rupture avec le passé.

Certains médias avaient évoqué une nouvelle ouverture du pape François aux couples homosexuels après la publication, début janvier, d’un échange qu’il avait eu fin novembre 2013 avec les supérieurs des congrégations religieuses et dans lequel il évoquait la situation d’une petite fille élevée par un couple de femmes.

« Distorsion »
A Radio Vatican, le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a jugé « plus qu »évidente » la « distorsion » des propos du pape François, notamment dans les médias italiens, dénonçant leur « instrumentalisation » alors que la question de la reconnaissance des couples homosexuels est d’actualité en Italie.

« Expériences »
Le pape, dans cet entretien, évoquait les défis éducatifs posés à l’Église par le nombre croissant d’enfants de divorcés, prenant l’exemple d’une fille de parents séparés vivant avec sa mère et la « petite amie » de celle-ci. L’éducateur, a précisé le pape, « doit s’interroger sur la façon d’annoncer Jésus-Christ à une génération qui change », en étant « attentifs à ne pas administrer un vaccin contre la foi » aux jeunes. Il avait alors cité quelques unes de ses « expériences » à Buenos Aires concernant « la préparation nécessaire pour accueillir dans des contextes éducatifs des enfants, des jeunes, qui vivent des situations complexes, particulièrement en famille ». Et le pape d’affirmer: « Je me souviens du cas d’une petite fille très triste qui, au final, avait confié à son institutrice: la petite amie de ma mère ne m’aime pas ».

Parti pris journalistique
Le seul fait que le pape ait cité la situation d’une petite fille dans un couple lesbien avait été considéré comme une ouverture, alors que le pape relevait le malaise d’un enfant dans un couple recomposé. « Le pape ouvert aux couples gays », ont même titré certains journaux italiens. Le père Federico Lombardi a précisé que le pape entendait parler « de la souffrance des enfants » vivant en dehors de la famille traditionnelle.

Homosexualité
Comme à chaque fois qu’un pape évoque l’homosexualité, ses propos sont soumis à des réductions, ont déploré des sources vaticanes. Alors que François rentrait du Brésil en juillet dernier, sa phrase « si une personne est homosexuelle et cherche le Seigneur, fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? », avait fait la Une dans le monde entier.

Famille
Le pape François a convoqué l’automne prochain une assemblée d’évêques (synode) pour traiter de ces questions de la famille. La nouveauté du pontificat est l’approche sans tabou et sans condamnation morale des situations des divorcés et des homosexuels. Ce qui ne veut pas dire que le pape argentin les juge positives.

Wilnis.

J’apprends que le groupe Katholiek Alternatief du village de Wilnis (commune De Ronde Venen, province d’Utrecht, Pays-Bas) vient d’être accepté comme paroisse du diocèse vieux-catholique d’Harlem.

Dimanche prochain aura lieu la Messe d’inauguration.

(Photo de leur site web.)

Concernant les rites latin et byzantin, voici encore un exemple pour l’Épiphanie. Plus de détails ici.

Hodie cælesti sponso.

Aujourd’hui l’Église est unie au céleste Époux, car dans le Jourdain le Christ en a lavé les péchés ; les mages accourent aux noces royales avec leurs présents, et l’eau changée en vin réjouit les convives, alléluia.

J’ai trouvé une hypothèse intéressante quant à l’origine des mages: d’après cet article, ils seraient venus de la presqu’île arabique, l’actuel Yémen.

Tribus miraculis.

Enfin l’Épiphanie!

Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de préparer une partition de chant grégorien de l’antienne Tribus miraculis avec les paroles en français. Néanmoins, voici l’original en latin, ainsi que la version anglophone. Pour l’écouter sur YouTube, cliquez ici.

Trois prodiges ont marqué ce jour que nous honorons : aujourd’hui l’étoile a conduit les mages à la crèche ; aujourd’hui l’eau a été changée en vin au festin nuptial ; aujourd’hui le Christ a voulu être baptisé par Jean dans le Jourdain, pour nous sauver, alléluia.

Circoncision.

La liturgie traditionnelle de tous les rites ayant Noël le 25 décembre fête, le 1er janvier, la circoncision du Seigneur. Le second jour de la fête est la nomination de Jésus. Mais, bien sûr, le second découle du premier.

Je suis fâché de ce que les liturgies non-traditionnelles de la plupart des Églises ont voulu occulter la circoncision du Christ. Pourquoi déjudaïser Jésus? Que la circoncision soit en acte barbare, je veux bien. La crucifixion l’est aussi! Sauf que Dieu se sert des événements barbares, pour les transformer en grâce.