Je prends souvent le bus n° 9, et du coup, je dois remonter la Ruelle de l’Enfer. Depuis là, j’admire chaque fois l’atelier du chemin de fer qui se trouve à Salzinnes, à l’emplacement même de l’ancienne Abbaye de Salzinnes.

Qu’est-ce que ça fait du bien d’avoir Internet! Parce que, sur la toile, j’ai trouvé, en ligne l’antiphonaire de Salzinnes. Et ça me fait beaucoup méditer. L’abbaye en question est l’endroit d’où est issue la dévotion eucharistique. Et, à l’époque, les moniales talentueuses faisaient ces livres à la main, librement. Elle ne devaient pas avoir un job profane, pour exercer leur talent juste les week-ends, à côté de la job. L’art était apprécié, au moins de cette façon-là. Et c’était vraiment de l’art.

Aujourd’hui, il faut juste être productif. L’art est réprimé à la fois par la loi civile et par les Églises. D’une part, les artistes doivent vivre au jour le jour. D’autre part, les Églises favorisent les mocheries, les nullités, les handicapes théologiques, le copyright, les livres coûteux. Rien à voir avec les exigences de l’Évangile.

Ci-contre, une page de l’antiphonaire de Salzinnes (1554). L’abbaye a été détruite par la Révolution Française, peu avant l’an 1800. Que du ‘‘bonheur’’!

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