Samedi, mon Nicolas et moi avons eu le plaisir d’aller au mariage d’un collègue et ami avec son épouse (qui est aussi, bien entendu, une amie à nous).

Vive les mariés!

Sakî.

Faire de la théologie en wallon? Oui, bien sûr!

Je me demandais l’autre nuit sur la notion de sakî.

Ça, après avoir dit à un ami: «Oyi, mins l’ Bon Diu n’ est nén ene sacwè. Il est ene Sakî!»

D’où la question, dans la théologie triunitaire: à qui appliquer le mot (1) «Sakî»: à Dieu tout court, ou bien à l’une des personnes de la Trinité?

Autrement dit: li Bon Diu, est i troes sakîs, ou ene sakî k’ i gn a k’ onk/ene?

Autrement dit: en référence à Dieu, Sakî veut dire essence ou plutôt personne?

Aussi subtil que le grec hypostasis!

D’abord, je me suis dit: li Bon Diu, c’ est bén troes personnes, mins tot l’ minme, ene seule Sakî.

Puis, j’ai relu Walter Martin sur la Trinité, et il dit: «Dieu, c’est trois ´´je´´». Donc, ça veut dire troes sakîs.

Et Richard de Saint-Victor, dit également: « Quando igitur tres personas dicimus, quid alium quam tres aliquos significamus? Iuxta intelligentiam secundum quam accipimus personam in singulari, iuxta eandem prorsus intelligentiam accipimus eam et in plurali, nisi qod hic plures illic unus solus datur intelligi. Cum dicitur persona, pro certo intelligitur aliquis unus qui tamen sit rationalis substantia. Cum nominantur tres personæ, absque dubio intelliguntur tres aliqui, quorum tamen unusquisque sit substantia rationalis naturæ. »

Je conclus donc que le mot sakî veut dire, par rapport à Dieu: «personne», «hypostase».

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(1) Il s’agit de la substantivisation du pronom indéfini sakî, formé, à son tour, du verbe sawè (« savoir ») et du pronom interrogatif .

Midsommarkransen.

La fête de saint Jean Baptiste tombe au milieu de l’été. C’est la fête de l’été. Du moins, là où on la fête.

Les Suédois ont même une messe spéciale pour le lendemain de la Saint Jean, pour rendre grâce à Dieu pour l’été. (1)

Dans certaines régions, on fait une couronne d’été. Lorsque j’étais gamin, ma grand’mère tressait une couronne de gaillets jaunes.

Et là, quand je pense que la météo n’est pas glorieuse… Pourvu qu’elle le soit d’ici trois semaines!

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(1) Année I: Gn 1:1-13; Ac 14:15-17; Év Jn 1:1-5. Année II: Job 12:7-13; Ac 17:22-31; Év Mat 6:25-30. Année III: Gn 9:8-17, Col 1:21-23; Év Mc 6:30-44.

Collecte: Dieu, qui sauves toutes choses et protèges tout ce qui vit, qui nous donnes de nous réjouir de la lumière: envoie ton Esprit, qu’il renouvelle la face de la terre. C’est en toi que nous vivons, nous mouvons et avons l’être.

Ou bien: Dieu, qui donnes la vie dans l’univers, nous te rendons grâce pour l’étendue de l’espace, pour la beauté de la terre, pour la majesté des cieux et la tranquillité des montagnes. Que l’arc-en-ciel nous rappelle l’alliance que tu as faite avec tous les êtres qui sont sur la terre. Par…

Il me semble qu’on ne peut plus se promener en toute tranquillité dans les espaces verts de la Carrière de Namur.

Hier, au bout de la rue du Réservoir, à Vedrin, une meute de 4 chiens (dont celui de la photo) m’ont encerclé, prêts à m’attaquer. Ils sortaient de la cour de la dernière maison à gauche (photo).

Une fois que je me suis échappé via les pâturages, je suis quand même revenu sur les lieux, armé de cailloux, bien entendu. Le gros chien roux était toujours là.

Calendrier juin-juillet.

Je vais vous parler de nouveau du BCP 1662, dont je fais les louanges si souvent.

La planification des lectures sur l’année est établie sur le ménée, c’est-à-dire que chaque date de l’année a des lectures par date (par exemple, le 26 juin, et non pas le quatrième mardi après la Pentecôte). Les dimanches et les grandes fêtes mobiles ont leurs lectures propres, mais pour la plupart des féries de l’année ont suit le calendrier des jours fixes.

Cette planification permet que l’on parcoure l’Ancien Testament en un an, en en lisant un chapitre aux matines et un aux vêpres. Mais les matines et les vêpres ont également une seconde lecture: d’habitude le matin on lit un chapitre des épîtres, et le soir un chapitre des évangiles. Ce système a été beaucoup apprécié surtout par le réveil eucharistique chez les anglicans (et les épiscopaliens): certains prêtres, habitués à réciter les matines et les vêpres tous les jours, ajoutaient la messe, à partir de l’offertoire, à la fin des vêpres.

Le petit hic est que, étant donné que les chapitres des évangiles sont moins nombreux que le total des chapitres de la seconde partie du Nouveau Testament, il y a en été dix-neuf jours qui n’ont pas de péricope des évangiles, mais une épître à la fois le matin et le soir.

Pour combler cette lacune, plusieurs méthodes sont possibles. Soit de changer le calendrier (ce qui me semble peu souhaitable); soit d’ajouter une troisième lecture le soir (une péricope des évangiles), à côté des deux qui sont déjà proposées (prophétie + épître). Cela me semble également peu souhaitable, car ça changerait l’ordo, qui comporte uniquement deux lectures.

Ou bien, faire en sorte que les épîtres soient plus longues (2 péricopes en 1), calées aux matines, et ainsi, le soir il y aurait la place libre pour une péricope des évangiles.

Mais quelle péricope? Peut-être des péricopes qui ont été omises en carême? Ce serait difficilement calculable, et cela briserait le caractère minéal de la répartition des lectures.

Le plus simple serait de prendre de toutes petites péricopes du sermon sur la montagne. L’avantage, c’est que cela contrebalancerait la longueur des épîtres.

Voilà donc d’abord les lectures telles quelles, selon la planification de 1871.

Voilà maintenant la version modifiée que je propose.

Matin 2e lecture Soir 2e lecture
16 Actes 1 Matthieu 5:13-16
17 I Pierre 2:11-4:7 Matthieu 5:17-19
18 Actes 2 Matthieu 5:20-24
19 I Pierre 4:7-5 fin Matthieu 5:25-30
20 Actes 3 Matthieu 5:31-37
21 II Pierre 1-2 Matthieu 5:38-42
22 Actes 5 Matthieu 5:43-47
23 II Pierre 3 Luc 1:5-17
24 Matthieu 3 Matthieu 14:1-13
25 Actes 6 Matthieu 6:1-15
26 I Jean 1-2 Matthieu 6:16-21
27 Actes 7 Matthieu 6:22-34
28 I Jean 3 Jean 21:15-19
29 Actes 4 Matthieu 14:22-36
30 Actes 9 Matthieu 7:1-5
1er I Jean 4-5 Matthieu 7:6-11
2 II Jean Matthieu 7:12-14
3 Actes 10 Matthieu 7:15-20
4 III Jean Matthieu 7:21-23
5 Actes 11-12 Matthieu 7:24-27
6 Jude Matthieu 1:18-23
7 Actes 13 Matthieu 2

 

Hypocrisie anglaise.

Au Royaume-Uni on s’apprête à faire la même chose qu’aux pays scandinaves: le mariage sexuellement neutre.

Que s’est-il passé en Scandinavie? Les Églises nationales, qui officiaient également en qualité d’état civil, recevait le choix: soit elles allaient continuer à servir d’état civil, mais alors pour tous les couples (duosexuels comme unisexuels); soit elles allaient perdre le droit d’officier pour l’état civil. Sans beaucoup de peine, elles ont toutes accepté le mariage sexuellement neutre dans l’Église, et de ce fait, elles continuent à assurer l’état civil.

Mais les « leaders » de l’Église d’Angleterre veulent garder le beurre et l’argent du beurre. Ils veulent garder le monopole de l’état civil (sur les couples duosexuels), tout en refusant les couples unisexuels.

Le pire, c’est que ces « leaders » se sont exprimés au nom de l’Église d’Angleterre, sans même poser la question au peuple chrétien.

Récemment, Mgr Rowan Williams a été au Sudan, pour rassurer les homophobes, mais il n’a pas dit un mot sur le génocide qui se passait en ce même temps.

 

Saints mariés.

Aujourd’hui, c’est la fête des saints Paulin, évêque de Nole, et Thérèse, son épouse.

Et, du coup, je repense à cette idée: il faut compiler un office pour les couples de saints. Pour les saints vivant dans le mariage.

La collecte pourrait être empruntée à celle des martyrs de Gorcum. D’ailleurs, il me semble que c’est la seule collecte traditionnelle qui pourrait servir aux fêtes des saints mariés.

Invitatoire, à Venite exultemus:

Domum Dei decet sanctitudo: sponsum eius Christum adoremus in ea.

Aux vêpres et aux matines, antiennes des psaumes:

Lætentur omnes qui sperant in te, Domine: quoniam tu benedixisti iusto; scuto bonæ voluntatis tuæ coronasti eum. (1)

Tamquam sponsus Dominus procedens de thalamo suo. (Matines de Noël)

Les autres antiennes, des confesseurs.

 

Magnificat. Domine Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum in universa terra: quia gloria et honore coronasti sanctum tuum, et constituisti eum super opera manum tuarum. (1)

Benedictus. Hodie cœlesti Sponso juncta est Ecclesia, quoniam in Iordane lavit Christus eius crimina: currunt cum muneribus Magi ad regales nuptias, et ex aqua facto vino lætantur conviviæ. [Alleluia.] (Épiphanie)

Magnificat II. Cum ortus fuerit sol de cælo, videbitis Regem regum procedentem a Patre, tamquam sponsum de thalamo suo. (Noël)

Ou: Isti sunt duæ olivæ et duo candelabra lucentia ante Dominum.

Ou: Isti sunt duo filii splendoris qui assistunt Dominatori universæ terræ.

Collecte

Deus, qui sactorum tuorum N et N certamen æternitatis laurea coronasti, concede propitius; ut eorum meritis et imitatione certantes in terris, cum ipsis coronari mereamur in cælis.

Pour la messe, une combinaison du propre de deux messes: missa pro sponsi et de la couronne d’épines du Seigneur (fête namuroise).

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(1) Ps. 8. Emprunté au commun d’un confesseur évêque.

Korn et conversion.

Certains d’entre vous savent peut-être que les deux membres fondateurs du groupe de nu-métal KoЯn, à savoir Brian « Head » Welch et Reginald « Fieldy » Arvizu, se sont convertis au Christ il y a sept, respectivement deux ans. Fieldy continue à jouer avec KoЯn, alors que Head a entamé une carrière solo.

Je me pose une question: comment se fait-il que des gens comme eux sont touchés uniquement par des Églises néoprotestantes? Autrement dit: pourquoi les Églises traditionnelles, qui de plus se veulent inclusives et universelles, n’arrivent pas à intégrer dans leur sein ceux que l’on appelle les « nés-de-nouveau »?

Peut-être que la Vérité reste trop camouflée dans les Églises « classiques ». Par peur de déranger. Comme si le Christ n’avait pas dérangé! Nous devenons des marcionites, des types gentils avec tout le monde…

Mais comment trouver l’équilibre?

Ce soir, nous fêtons 6 ans depuis que nous sommes ensemble.

6 ans de bonheur intense, d’amour intense.

Et nous sommes tout aussi amoureux qu’au premier jour, et encore davantage!

Bien entendu, nous avons fait le « pèlerinage », du resto italien-tex-mex Prima (où nous avons mangé une pizza), jusqu’au café Copenhague, avant que je prenne le train pour Bruxelles. Bien entendu, il y a eu les cadeaux.

 

 

Agnes M Sigurðardóttir.

Une chose dont je n’ai rien écrit à temps, c’est l’histoire des mariages sexuellement neutres au Danemark. Non seulement à la commune, mais aussi à l’église. Il me semble, si je ne m’abuse pas, qu’après la Suède, le Danemark est le deuxième pays au monde où l’Église nationale a accepté le mariage pour tout le monde, avec la même terminologie.

Et le troisième pays et la troisième Église nationale dans le tas, ce sont les Islandais.

Le dimanche prochain, ce n’est pas seulement le jour des ordination presbytérales à Namur, mais également le jour d’une ordination épiscopale à Reykjavík. L’élue, c’est Agnès fille de Margrét et Sigurður (1).

Elle est née le 19 octobre 1954 dans le « village très pauvre » – comme elle dit – d’Ísafjörður, et elle était la fille du curé. Le 20 septembre 1981, elle a été la troisième femme a être ordonnée prêtre dans l’Église d’Islande. Puis curé à Hvanneyri et doyenne des fjörds de l’ouest. Elle a également été assistante à l’Université d’Upsal, en faisant des recherches sociologiques sur les enfants des prêtres.

Qui imposeront les mains à l’élue? L’évêque retraité, Karl fils de Sigurbjörn, sans doute, avec les deux évêques auxiliaires. Mais non seulement. Car, si j’ai bien compris, l’archevêque d’Upsal sera parmi les co-consécrateurs. Et mon petit doigt me dit que les épiscopesses de Stockholm et Lund-en-Scanie seront là aussi, ne fût-ce que par solidarité féminine. Autrement dit, l’ironie du sort fait que si la succession apostolique-épiscopale fait défaut chez les Islandais, elle sera de retour via une femme. Et c’est tant mieux!

* * * Mise à jour * * *

Les photos de la consécration épiscopale d’Agnes peuvent être vues ici ou ici.

Parmi d’autres, on peut y voir, comme consécrateurs:

– Anders Wejryd, archevêque d’Upsal (2);

– Kari Mäkinen, évêque d’Åbo (2);

– Michael Geoffrey Saint-Aubyn Jackson, archevêque de Dublin (3);

– David Chillingworth, évêque de Peairt et primus d’Écosse (3).

– Kristján Valur, évêque de Skálholt (4)

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(1) En Islande, il n’y a pas de noms de famille comme chez nous, mais une façon qui ressemble à la mode arabe. Là-bas, lorsque l’on s’adresse aux gens, fussent-ils la présidente ou la première-ministre, on dit Mr ou Mme + le prénom de la personne. Dans les annuaires et les catalogues, on référence les gens par leur prénom. Au plus souvent, les gens s’identifient seulement en référence à leur père (X-sson ou X-dóttir); certains en référence à leur mère. La future épiscopesse utilise à la fois l’initiale de sa mère et le prénom de son père.

(2) Dont la consécration est reconnue comme valide par Rome, ainsi que par les Églises vieilles-catholiques.

(3) Dont la consécration est reconnue comme valide par les Églises orthodoxes vieilles-orientales, vieilles-catholiques et orthodoxe roumaine.

(4) Kristján Valur avait été consacré, en 2011, par, entre autres, Matti Repo, évêque de Tammerfors, et David Hamid, évêque auxiliaire de Gilbraltar.