Je sais qu’il est un peu tard pour parler de l’Eurovision, mais voilà quand même quelle était ma propre sélection:

1. La Macédoine: Kaliopi – Crno i Belo. (*)

2. L’Islande: Gréta Salóme & Jónsi – Never Forget. (**)

3. La Russie: Les Babouchkas de Bouranov – Party For Everybody (***)

4. La Roumanie: Mandiga – Zaleilah.

5. Le Danemark: Soluna Samay – Should’ve Known Better.

24. La Suède: Loreen – Euphoria.

25. Le Royaume-Uni: E. Humperdinck – Love Will Set You Free.

26. L’Albanie: Suus.

Tout d’abord, j’ai trouvé dégueulasse l’attitude des organisateurs, de montrer le Karabagh comme territoire azeri, alors que les Azeris ne font que détruire les vestiges arméniens, des églises du douzième siècle, pour pouvoir revendiquer cette province. Et l’Arménie a mal fait aussi d’impliquer la politique là-dedans, en refusant de participer.

Pour ce qui est de l’Albanie, j’ai ri aux larmes. J’aurais cru que c’était une parodie. Je n’ai jamais vu une telle chanson: la chanteuse sait se déguiser en troll et hurler de tous ses poumons. Je ne vois pas l’intérêt…

Quant à la Suède, je ne comprends pas ce que les gens aient pu trouver dans sa chanson. C’est peut-être une chanson qui a un rythme de discothèque. Mais sinon, ça n’a ni instruments, ni une voix correcte de la chanteuse, ni une belle langue, ni rien. Je ne comprends vraiment pas comment une si mauvaise chanson ait gagné. L’effet discothèque?!? Pour la petite histoire, les auteurs de la chanson de Loreen, ce sont eux mêmes qui ont également écrit et composé la chanson de la Norvège (tout aussi mauvaise). Donc il doit y avoir également une histoire de gros seins là-dedans. Et plus que l’histoire des nichons, la Loreen a fait connaître sa chanson partout, sur toutes les chaînes tv et dans toutes les discothèques internationales. Ce n’est pas fair-play. La chanson aurait dû être inédite!

Maintenant, la chanson de la Macédoine est belle, la chanteuse est décente et sobre, elle a une voix cultivée, elle chante en macédonien; le choix des instruments est très varié et très bien exécuté. Donc cette chanson-là a toutes les qualités. Mais, pauvre Kaliopi, elle n’a motré ni ses seins, ni son cul. No ass, no tits, no party!

Gréta Salomé et Jónsi ont été excellents aussi. Jónsi a une voix cultivée, Gréta a une voix claire, exercée. L’exécution et le choix des instruments sont très bons. Et, de toute la finale, c’est la seule chanson qui a été chantée sur deux voix. Peut-être que s’ils avaient chanté en islandais, je les aurais préférés à Kaliopi. (Pour la petite histoire, dans le clip on voit quelques endroits proches des Dimmuborgir, où l’on a été et où j’ai trempé mes doigts, mais cela, je l’ai vu seulement plus tard.)

Les babouchkas russes ont beaucoup de mérites: de vieilles personnes qui se lancent encore dans l’Eurovision, il faut le faire, à contre-courant du jeunisme qui y règne! D’ailleurs, l’une d’entre elles, nonagénaire, n’a pas pu monter sur la scène à Bakou: on craignait un « malaise ». La chanson a été écrite d’abord en une langue locale, mais leur producteur les a obligées de chanter un refrain plutôt nul en anglais. Si elles avaient gardé le style traditionnel du début jusqu’à la fin, sans y mettre de la pop bon marché, elles auraient peut-être gagné. Eu puis, elles ne sont pas si nulles que ça, en live. Et elles font de belles reprises.

Quant au groupe roumain, il comporte également trois membres cubains. C’est l’une des deux chansons de l’Eurovision en castillan (l’autre étant la chanson de l’Espagne).

Les Danois ont eu une chanson assez simple, bien chantée. Leur air décontracté m’a surpris positivement. Sans parler de la batteuse masculine et du pianiste efféminé, qui donnent à la chanson un plus remarquable.

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(*) Prononcer « tsrëno ».

(**) L’original de leur chanson, Mundu eftir mér, est en islandais. Je suis pourtant très déçu qu’ils n’aient pas utilisé leur propre langue. L’original des paroles a une signification beaucoup plus profonde que la version chantée.

(***) Pour la petite histoire, il y a aussi une vidéo parodie à cette chanson.

Désolé, votre hôtel a brûlé!

J’ai hâte de lire ce livre!

Et de m’acheter ce CD.

Arrêtons la chasse aux pédés en Ukraine!

Avec la nouvelle loi, qui sera votée vendredi, il arrivera aux LGBT ukrainiens ce qui est arrivé aux LGBT russes: parler de l’homosexualité sera vu comme un acte de « promotion de l’homosexualité » et sera passible de prison et/ou amende.

Autrement dit, le retour vers le passé! Ou pire que le passé!

Oui, mais l’Ukraine (comme la Russie) veulent le beurre… et l’argent du beurre. L’Ukraine veut s’approcher de l’Union Européenne et casser du pédé. Et les dirigeants des pays occidentaux n’osent rien contre les ex-soviétiques, parce qu’ils craignent de perdre le gaz et le pétrole.

Par son veto, le président Victor Yanouković peut empêcher la nouvelle loi.

À nous donc de signer la pétition!

Étant donné que samedi soir nous avons été au mariage, la meilleure option de messe dominicale pour nous, c’était à 14h à la Holy Trinity (la pro-cathédrale anglicane d’Ixelles). Une paroisse dont nous avions été membres, par le passé. Donc, ça nous a fait plaisir de revoir certaines personnes. De surcroît, nous étions à la messe africaine, qui est presque toujours présidée par le vicaire, que j’apprécie beaucoup. Mieux encore, il y a eu un baptême pendant la messe, ce qui est toujours une joie de plus.

Oui, mais il y a un hic. C’est que maintenant dans les bancs, il y a également des bibles en français. À la messe africaine, l’une des lectures est en français, et les gens peuvent suivre en français la lecture qui est proclamée en anglais.

Et devinez de quelle « traduction » il s’agit. Genève 1975 (*). Qui, dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 6, donne ceci:

Et pour quasiment toutes les éditions protestantes qui se veulent modernes, en langage courant etc, c’est toujours la même erreur (**).

Or, il faudrait le dire haut et fort: les « traductions » de Genève ne sont pas des traductions. Ce sont des purs travestissements de la parole de Dieu! Elles sont à bannir, au même titre que les « traductions » des témoins de Jéhovah!

Une « traduction approximative » n’est pas une traduction. C’est une falsification!

Et une incitation à la haine!

Alors, imaginez-vous: lire que « les homosexuels n’hériteront pas le Royaume de Dieu », ça ne fera pas des cadeaux à la communauté LGBT. Et encore moins aux différents jeunes de l’assemblée qui pourraient être LGBT. Surtout que le texte est affiché sur rétroprojecteur pendant la lecture et l’homélie!

Quelles auraient été les alternatives?

I. Des traductions 100% correctes:

1. La Bible de Jérusalem, éditions 1961 et 1998, donne ceci:

2. La Bible de Maredsous, qui de plus est une bible belge (même si elle utilise des patoiseries parisiennes), donne ceci:

II. Une version boiteuse, mais pas homophobe.

Dans ce sens, certaines versions donnent « pédérastes », qui, compris dans le sens de « pédophile », est un moindre mal. Ou encore, les versions « effeminés », qui feraient rire, sans plus:

3. La Bible Louis Second 1910 (qui est disponible chez Bibliopolis pour seulement 4 €/pièce!): « Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. »

4. La Bible dite de la liturgie:

5. La TOB:

Déjà cette version est fort « déréglée ». On s’approche de la Bible de Louvain 1550:

Alors, qu’est-ce qu’il faut faire?

Quelles sont les options?

1. Médiatiser l’erreur de la paroisse. Cela pourrait ouvrir le vrai débat dans la paroisse. (N’oublions pas que plusieurs couples de deux mecs et deux femmes se sont déjà faits éjecter de la paroisse, sans que les évêques fassent quoique ce soit!) Sauf que si je lance ça, je risque de me faire cataloguer partout comme un fouteur de troubles. Au contraire, si le débat était ouvert pour de vrai dans la paroisse, cela éviterait que d’autres LGBT se fassent éjecter dans le futur, et la paroisse devrait se positionner, et peut-être d’autres anglicans de Belgique aussi. Et peut-être que dans ce cas, les évêques ne resteraient plus muets.

2. Écrire juste une lettre au comité paroissial. Mais cela risque de ne rien changer dans le fond. Comme d’habitude, ils justifieront leurs erreurs, les bibles ne seront pas retirées; on arrivera aux dimanches où le passage sera lu tel quel, homophobe, et finalement ça ne servira à rien de faire quoique ce soit.

3. Ne rien faire.

Qu’en pensez-vous?

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(*) On a l’habitude d’appeler cette version «Louis Second [révisée] 1975». Mais ce n’est pas du tout une révision, mais une nouvelle traduction.

(**) Le texte grec utilise les mots malakoi et arsekontai/arsenokoitai. Le premier veut dire « mous »; le second « baiseuses de mecs ». Pour ce qui est du premier, « mou » peut tout dire, et la connotation n’est jamais sexuelle dans d’autres passages. Au contraire, ce mot est utilisé pour parler de ceux qui ne sont pas bien décidés. Quant au second terme, la terminaison est féminine. Ce qui veut dire que: soit il s’agit de femmes, soit il s’agit d’une profession masculine (comme prophêtês, comp. lat. agricola). Quelle que soit l’option, il s’agit soit du viol féminin sur les mecs, soit de la prostitution masculine. Les recherches sur ces deux termes sont abondantes. Il suffit de consulter les livres de Sarah Ruden, John Boswell, John McNeil etc. Au contraire, interpréter ces mots comme le fait la Bible de Genève, c’est modifier délibérément le texte, dans le but de semer l’homophobie.

Samedi, mon Nicolas et moi avons eu le plaisir d’aller au mariage d’un collègue et ami avec son épouse (qui est aussi, bien entendu, une amie à nous).

Vive les mariés!

Sakî.

Faire de la théologie en wallon? Oui, bien sûr!

Je me demandais l’autre nuit sur la notion de sakî.

Ça, après avoir dit à un ami: «Oyi, mins l’ Bon Diu n’ est nén ene sacwè. Il est ene Sakî!»

D’où la question, dans la théologie triunitaire: à qui appliquer le mot (1) «Sakî»: à Dieu tout court, ou bien à l’une des personnes de la Trinité?

Autrement dit: li Bon Diu, est i troes sakîs, ou ene sakî k’ i gn a k’ onk/ene?

Autrement dit: en référence à Dieu, Sakî veut dire essence ou plutôt personne?

Aussi subtil que le grec hypostasis!

D’abord, je me suis dit: li Bon Diu, c’ est bén troes personnes, mins tot l’ minme, ene seule Sakî.

Puis, j’ai relu Walter Martin sur la Trinité, et il dit: «Dieu, c’est trois ´´je´´». Donc, ça veut dire troes sakîs.

Et Richard de Saint-Victor, dit également: « Quando igitur tres personas dicimus, quid alium quam tres aliquos significamus? Iuxta intelligentiam secundum quam accipimus personam in singulari, iuxta eandem prorsus intelligentiam accipimus eam et in plurali, nisi qod hic plures illic unus solus datur intelligi. Cum dicitur persona, pro certo intelligitur aliquis unus qui tamen sit rationalis substantia. Cum nominantur tres personæ, absque dubio intelliguntur tres aliqui, quorum tamen unusquisque sit substantia rationalis naturæ. »

Je conclus donc que le mot sakî veut dire, par rapport à Dieu: «personne», «hypostase».

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(1) Il s’agit de la substantivisation du pronom indéfini sakî, formé, à son tour, du verbe sawè (« savoir ») et du pronom interrogatif .

Midsommarkransen.

La fête de saint Jean Baptiste tombe au milieu de l’été. C’est la fête de l’été. Du moins, là où on la fête.

Les Suédois ont même une messe spéciale pour le lendemain de la Saint Jean, pour rendre grâce à Dieu pour l’été. (1)

Dans certaines régions, on fait une couronne d’été. Lorsque j’étais gamin, ma grand’mère tressait une couronne de gaillets jaunes.

Et là, quand je pense que la météo n’est pas glorieuse… Pourvu qu’elle le soit d’ici trois semaines!

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(1) Année I: Gn 1:1-13; Ac 14:15-17; Év Jn 1:1-5. Année II: Job 12:7-13; Ac 17:22-31; Év Mat 6:25-30. Année III: Gn 9:8-17, Col 1:21-23; Év Mc 6:30-44.

Collecte: Dieu, qui sauves toutes choses et protèges tout ce qui vit, qui nous donnes de nous réjouir de la lumière: envoie ton Esprit, qu’il renouvelle la face de la terre. C’est en toi que nous vivons, nous mouvons et avons l’être.

Ou bien: Dieu, qui donnes la vie dans l’univers, nous te rendons grâce pour l’étendue de l’espace, pour la beauté de la terre, pour la majesté des cieux et la tranquillité des montagnes. Que l’arc-en-ciel nous rappelle l’alliance que tu as faite avec tous les êtres qui sont sur la terre. Par…

Il me semble qu’on ne peut plus se promener en toute tranquillité dans les espaces verts de la Carrière de Namur.

Hier, au bout de la rue du Réservoir, à Vedrin, une meute de 4 chiens (dont celui de la photo) m’ont encerclé, prêts à m’attaquer. Ils sortaient de la cour de la dernière maison à gauche (photo).

Une fois que je me suis échappé via les pâturages, je suis quand même revenu sur les lieux, armé de cailloux, bien entendu. Le gros chien roux était toujours là.

Calendrier juin-juillet.

Je vais vous parler de nouveau du BCP 1662, dont je fais les louanges si souvent.

La planification des lectures sur l’année est établie sur le ménée, c’est-à-dire que chaque date de l’année a des lectures par date (par exemple, le 26 juin, et non pas le quatrième mardi après la Pentecôte). Les dimanches et les grandes fêtes mobiles ont leurs lectures propres, mais pour la plupart des féries de l’année ont suit le calendrier des jours fixes.

Cette planification permet que l’on parcoure l’Ancien Testament en un an, en en lisant un chapitre aux matines et un aux vêpres. Mais les matines et les vêpres ont également une seconde lecture: d’habitude le matin on lit un chapitre des épîtres, et le soir un chapitre des évangiles. Ce système a été beaucoup apprécié surtout par le réveil eucharistique chez les anglicans (et les épiscopaliens): certains prêtres, habitués à réciter les matines et les vêpres tous les jours, ajoutaient la messe, à partir de l’offertoire, à la fin des vêpres.

Le petit hic est que, étant donné que les chapitres des évangiles sont moins nombreux que le total des chapitres de la seconde partie du Nouveau Testament, il y a en été dix-neuf jours qui n’ont pas de péricope des évangiles, mais une épître à la fois le matin et le soir.

Pour combler cette lacune, plusieurs méthodes sont possibles. Soit de changer le calendrier (ce qui me semble peu souhaitable); soit d’ajouter une troisième lecture le soir (une péricope des évangiles), à côté des deux qui sont déjà proposées (prophétie + épître). Cela me semble également peu souhaitable, car ça changerait l’ordo, qui comporte uniquement deux lectures.

Ou bien, faire en sorte que les épîtres soient plus longues (2 péricopes en 1), calées aux matines, et ainsi, le soir il y aurait la place libre pour une péricope des évangiles.

Mais quelle péricope? Peut-être des péricopes qui ont été omises en carême? Ce serait difficilement calculable, et cela briserait le caractère minéal de la répartition des lectures.

Le plus simple serait de prendre de toutes petites péricopes du sermon sur la montagne. L’avantage, c’est que cela contrebalancerait la longueur des épîtres.

Voilà donc d’abord les lectures telles quelles, selon la planification de 1871.

Voilà maintenant la version modifiée que je propose.

Matin 2e lecture Soir 2e lecture
16 Actes 1 Matthieu 5:13-16
17 I Pierre 2:11-4:7 Matthieu 5:17-19
18 Actes 2 Matthieu 5:20-24
19 I Pierre 4:7-5 fin Matthieu 5:25-30
20 Actes 3 Matthieu 5:31-37
21 II Pierre 1-2 Matthieu 5:38-42
22 Actes 5 Matthieu 5:43-47
23 II Pierre 3 Luc 1:5-17
24 Matthieu 3 Matthieu 14:1-13
25 Actes 6 Matthieu 6:1-15
26 I Jean 1-2 Matthieu 6:16-21
27 Actes 7 Matthieu 6:22-34
28 I Jean 3 Jean 21:15-19
29 Actes 4 Matthieu 14:22-36
30 Actes 9 Matthieu 7:1-5
1er I Jean 4-5 Matthieu 7:6-11
2 II Jean Matthieu 7:12-14
3 Actes 10 Matthieu 7:15-20
4 III Jean Matthieu 7:21-23
5 Actes 11-12 Matthieu 7:24-27
6 Jude Matthieu 1:18-23
7 Actes 13 Matthieu 2

 

Hypocrisie anglaise.

Au Royaume-Uni on s’apprête à faire la même chose qu’aux pays scandinaves: le mariage sexuellement neutre.

Que s’est-il passé en Scandinavie? Les Églises nationales, qui officiaient également en qualité d’état civil, recevait le choix: soit elles allaient continuer à servir d’état civil, mais alors pour tous les couples (duosexuels comme unisexuels); soit elles allaient perdre le droit d’officier pour l’état civil. Sans beaucoup de peine, elles ont toutes accepté le mariage sexuellement neutre dans l’Église, et de ce fait, elles continuent à assurer l’état civil.

Mais les « leaders » de l’Église d’Angleterre veulent garder le beurre et l’argent du beurre. Ils veulent garder le monopole de l’état civil (sur les couples duosexuels), tout en refusant les couples unisexuels.

Le pire, c’est que ces « leaders » se sont exprimés au nom de l’Église d’Angleterre, sans même poser la question au peuple chrétien.

Récemment, Mgr Rowan Williams a été au Sudan, pour rassurer les homophobes, mais il n’a pas dit un mot sur le génocide qui se passait en ce même temps.