Sakî.

Faire de la théologie en wallon? Oui, bien sûr!

Je me demandais l’autre nuit sur la notion de sakî.

Ça, après avoir dit à un ami: «Oyi, mins l’ Bon Diu n’ est nén ene sacwè. Il est ene Sakî!»

D’où la question, dans la théologie triunitaire: à qui appliquer le mot (1) «Sakî»: à Dieu tout court, ou bien à l’une des personnes de la Trinité?

Autrement dit: li Bon Diu, est i troes sakîs, ou ene sakî k’ i gn a k’ onk/ene?

Autrement dit: en référence à Dieu, Sakî veut dire essence ou plutôt personne?

Aussi subtil que le grec hypostasis!

D’abord, je me suis dit: li Bon Diu, c’ est bén troes personnes, mins tot l’ minme, ene seule Sakî.

Puis, j’ai relu Walter Martin sur la Trinité, et il dit: «Dieu, c’est trois ´´je´´». Donc, ça veut dire troes sakîs.

Et Richard de Saint-Victor, dit également: « Quando igitur tres personas dicimus, quid alium quam tres aliquos significamus? Iuxta intelligentiam secundum quam accipimus personam in singulari, iuxta eandem prorsus intelligentiam accipimus eam et in plurali, nisi qod hic plures illic unus solus datur intelligi. Cum dicitur persona, pro certo intelligitur aliquis unus qui tamen sit rationalis substantia. Cum nominantur tres personæ, absque dubio intelliguntur tres aliqui, quorum tamen unusquisque sit substantia rationalis naturæ. »

Je conclus donc que le mot sakî veut dire, par rapport à Dieu: «personne», «hypostase».

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(1) Il s’agit de la substantivisation du pronom indéfini sakî, formé, à son tour, du verbe sawè (« savoir ») et du pronom interrogatif .

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