Matthew Vines.

Quelqu’un m’a envoyé un lien, que je voudrais vous partager.

Je sais que je risque de prêcher des convaincus; mais je trouve cette vidéo de Matthew Vines vraiment bien faite.

En effet, la vidéo a déjà été regardée par un demi-million de personnes, et le projet de Matthew Vines est d’éradiquer l’homophobie à partir de l’intérieur des Églises.

Sint-Serwai 2013.

Ouy, c’ est l’ fiesse sint Serwai ou Servå, k’ a stî veke di Tongues et Måstraik.

Et c’ est l’ fiesse di nosse viyaedje di Sint-Serwai eto, et co l’ patron d’ nosse tchapele vaici.

Al Sint-Serwai 2013, gn a bråmint des sacwès ki candjnut, foirt avant po nosse tchapele.

Ascension 2013.

La fête de l’ascension est là. Tous les ans, ça engendre en moi une nostalgie de la Pâque. J’ai toujours l’impression qu’on n’a pas chanté assez « le Christ est ressuscité ».

Mais je me console, en me disant que tous les dimanches de l’année, c’est Pâque. Oui, nous avons un temps pascal annuel, mais également la fête hebdomadaire de la résurrection, tous les dimanches.

Et je n’arrête pas de me lamenter sur ceci: les dimanches de l’année nous oublions trop souvent pourquoi c’est ce jour-là que nous sommes là, à la messe. La résurrection du Christ semble peu évoquée (en tout cas, bien souvent, elle est évoquée une seule fois, à l’anamnèse, à côté des autres mystères de la vie terrestre du Christ, ce qui ne change strictement rien par rapport aux autres jours de la semaine). Bien souvent, lorsque je suggérais des chants et prières de la résurrection, on me répondait que « ce n’est pas le thème du jour ».

Revenons donc à l’Ascension. J’apprécie notamment la préface de cette fête: «Qui, après sa résurrection, s’est manifesté visiblement à tous ses disciples, et, sous leurs regards, s’est élevé dans les cieux, pour nous permettre de participer à sa divinité.» La portée théologique en est grande: le but de l’incarnation y est de nouveau accentué. (Et, pour la petite histoire, cette préface conviendrait également aux fêtes des apôtres.)

L’image ci-contre, c’est une très belle mosaïque, représentant l’Ascension, dans l’Église de Tous les Saints, rue Marguerite, Westminster. Cliquez pour agrandir.

Rogations.

Dans beaucoup d’endroits (et de livres liturgiques modernistes), les rogations n’existent plus.

C’est (entre autres) ici que s’accomplit ce que le Christ avait dit: «Les fils de ce siècle sont plus prudents à l’égard de leurs semblables que ne le sont les fils de lumière.» À une époque où les «fils de ce siècle» se préoccupent de l’environnement et de la bonne gestion agricole, certains Églises veulent oublier tout cela, sous prétexte de superstition. C’est carrément honteux!

Il est intéressant de voir comment les anglicans, loin de jeter les rogations aux oubliettes, ont développé une belle liturgie pour ces trois jours précédant la fête de l’Ascension.

Mais, dirons certains, quel rapport ont les rogation avec le temps pascal? Pourquoi ne pas attendre jusqu’en juillet ou août?

La résurrection du Christ a un rapport très direct avec tout ça. Car, si tout n’est restauré complètement qu’à la parousie, néanmoins, la résurrection du Christ est l’événement historique crucial de l’histoire de l’humanité, et la ré-création a déjà commencé au moment de la résurrection du Christ. Donc les prières pour les cultures et l’environnement ont tout à fait leur place ces trois derniers jours du temps de la résurrection!

Jurassic Park?

Ce sont deux représentations de saint Georges, par Paolo Uccello.

En cette fête du 23 avril, je pense tout simplement au 23 avril de l’année prochaine. Parce qu’en 2014, Pâque tombera le 20 avril, assez tard (clin d’œil à mon beau-frère).

Mais je pense également à d’autres années avec leurs dates de la Pâque. Ainsi, en 2016, Pâque tombera le 27 mars, et donc cette année-là, le Vendredi-Saint et l’Annonciation tomberont ensemble. (Cette occasion ne se représentera plus avant 2198. Mais, quand même, en 2032, c’est avec le Jeudi-Saint que l’Annonciation concourra.)

Et en 2038, la Pâque tombera le 25 avril: la date la plus tardive (clin d’œil à ma belle-sœur, et un peu à moi-même).

Saint Anselme 2013.

Et c’est de nouveau la fête de saint Anselme.

Ravicai.

L’un des mots théologiques qui sont typique de la langue wallonne, c’est le verbe ravicai (raviker, raviquer, ravikè…) et le substantif ravicaetč (ravicaedje, ravicâtch, ravicadje, ravikèdje…).

Ces mots ne veulent pas dire « revivre », mais « ressusciter ». En wallon, le préfixe ra- signifie un nouveau commencement qui dépasse l’état initial. Donc, théologiquement, le verbe ravicai est beaucoup plus correct, plus exacte, que les formes trouvées dans la plupart des langues romanes.

On le trouve beaucoup dans le discours profane. L’écrivain Louis Lagauche écrit: «Nos v’ frans mori, pwis nos v’ f’rans raviker»; et le dicton «do peket a ravicai les moirts» est très usité. Donc, on n’a nul doute sur la signification du mot.

Par contre, chez les « théologiens » on ne le trouve pas beaucoup. Autant dans L’ imîtåcion d’ Jèzus-Cris que dans les brochures de messe de l’UCW, ainsi que dans les traductions et adaptations du Père Lecomte, on l’évite. Pour ne citer que ce dernier: «i faleut ki Djezus si rlevaxhe d’ amon les moirts», «après k’ i s’ aveut rlevé del moirt», «li releva d’ amon les moirts»… Quant aux deux premiers, ils alternent entre « si r’lever » et « rèssussiter ».

Pourquoi calquer les mots français, alors que le wallon est plus exact que le français? Sans doute, il y avait là une question de peur. Peur de ne pas être traité d’hérétique, ou quelque chose du genre…

 

Tremblement et extase.

Quel a été le sentiment des femmes myrophores devant le tombeau vide? Dans Marc 16:9, il est dit: «tremblement et extase et […] elles craignaient» («τρόμος καὶ ἔκστασις· καὶ […] ἐφοβοῦντο»). Chez Matthieu 28:8, elles sortirent «avec crainte et joie grande» («μετὰ φόβου καὶ χαρᾶς μεγάλης»).

Il n’y avait pas que la peur, donc, mais cette peur était mêlée à l’extase et à la grande joie. Comment comprendre ce sentiment? J’entrevois deux possibilités, alternatives.

1. Lorsque j’attendais le retour de Nicolas en avion, depuis la Suède, j’avais une grande joie de le revoir, mais également peur pour l’avion.

2. Le sentiment des femmes myrophores est plutôt celui du croyant devant Dieu: la joie mêlée de crainte, ce qui s’exprime très bien en anglais, par le mot «awe».

L’attitude me semble eucharistique. C’est le sentiment que le croyant a dans la célébration de la Messe. Nous sommes dans la joie de la rencontre avec notre Dieu, dans un prolongement de l’incarnation; mais en même temps, nous sommes conscients de notre indignité.

Espagnol, pas grec.

Le dernier article du chanoine Reid me semble intéressant; c’est pourquoi je vous le traduis:

L’Église épiscopalienne enseigne à ses futurs ordonnés, je suppose, le grec, et peut-être un peu d’hébreu, et sans doute encore moins de latin.

Tout ça, c’est une perte de temps. Seulement quelques savants ont besoin de connaître ces langues, et certainement pas les curés de paroisse en Amérique.

Ce que les séminaires devraient enseigner, c’est l’espagnol. Très bientôt, certains états d’Amériques seront majoritairement hispanophones. Et beaucoup de ces hispanophones se sont éloignés de l’Église romaine dans laquelle ils avaient été baptisés au sud de la frontière. Des tas d’entre eux se font évangéliser par les pentecôtistes et autres Églises protestantes.

Mais je suis sûr que beaucoup d’entre eux aimeraient trouver une Église catholique qui accepte le fait qu’ils soient divorcés et remariés, ou gais […] Et voici que nous avons l’Église épiscopalienne, qui remplit tous ces critères. Mais, malheureusement, la Messe et tout le reste y emploient d’habitude l’anglais.

J’aimerais parler l’espagnol couramment. Si c’était le cas, je proposerais une Messe hispanique chaque dimanche ou samedi soir à Saint-Clément. Bien entendu, je suis capable de lire une Messe en espagnol, mais ça doit être plus authentique que ça. Je saurais le faire en italien, français ou allemand, mais ce n’est pas très demandé au centre-ville de Philadelphie.

Ce qui est demandé, partout en Amérique, ce sont des prêtres épiscopaliens qui parlent l’espagnol sans difficultés et qui savent célébrer les Sacrements dans cette langue. Tout notre pieux discours sur la priorité des pauvres et des nécessiteux pourrait être mis en action via ce simple ajustement: ENSEIGNEZ L’ESPAGNOL AUX PRÊTRES ÉPISCOPALIENS!

Bon, ça ne va pas emmener le Royaume de Dieu du jour au lendemain, mais nos prêtres seront débarrassés du grec, hébreu et latin superficiels qu’ils oublient à peu près trois mois après avoir quitté le séminaire.

L’article du Père Reid me fait penser au Père Alberto Cutié. Et ça me fait également sourire, en pensant au castillan, qui remplacera l’anglais aux États-Unis. Car l’avenir du castillan n’est pas en Espagne (où tout le monde s’adonne à baragouiner l’anglais de cuisine), mais dans les Amériques!

Notre contexte, ici en Belgique, est quelque peu différent. N’empêche, le premier problème, c’est que nous ne savons même pas parler le français, et même, dans l’Église, c’est du mauvais français que l’on utilise, malheureusement, dans la liturgie et dans beaucoup de traductions bibliques. Mais, à côté de ça, nous devrions être polyglottes à l’autel et au lutrin. La renaissance du wallon, ainsi que l’extension du flamand et du luxembourgeois, doivent passer par le lutrin et l’autel.

50 jours.

Le lundi de la Pâque, en lisant les articles des blogues de la colonne de droite, j’ai découvert, à travers celui de la Mère Penny Nash, le blogue 50days.org Il s’agit d’une réflexion pour chacun des 50 jours du temps pascal, que nous sommes en train de traverser.

J’en parle aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui on y parle du Père Damien.

Il nous reste un peu plus d’un mois jusqu’à la Pentecôte, donc profitez-en.