Le thème de cette année-ci a été «les familles arc-en-ciel».

Beaucoup pensent que ça, c’est une invention moderne ou post-moderne.

En réalité, contrairement à la caricature de sainte famille qu’on nous a présentée à partir des temps modernes, la première famille arc-en-ciel de l’histoire chrétienne a été la famille dans laquelle Jésus a grandi. L’opposition entre, d’une part, la théorie romaine et orientale (de la virginité perpétuelle de Marie), et, d’autre part, la théorie néo-protestante (qui prétend que les frères et sœurs de Jésus seraient des enfants de Marie) réside en une image erronée du concept de famille, des deux côtés. Autrement dit, les deux camps ont exclu le concept de famille recomposée, parce que ça ne correspondait à leur agenda (commune) concernant ce que devrait être la famille chrétienne.

Qu’est-ce, donc, la sainte famille? Une famille recomposée, à partir du vieillard Joseph le veuf et ses enfants, de l’adolescente Marie ayant un nouveau-né par parthénogenèse, et de la convivence de ceux-ci.

Fiertés 2013.

Le thème de la marche de cette année-ci, c’est Familles arc-en-ciel.

Malheureusement, le temps est moche; mais cela ne nous empêchera pas d’y aller, malgré tout.

Je crois qu’il est impératif, plus que jamais auparavant, de mettre nos familles à égalité avec les autres.

Je pense à une affirmation de Sven-Erik Brodd: I kraft av kärleken får äktenskapet en sakramental karaktär. «La puissance de l’amour donne au mariage un caractère sacramentel.»

Pourquoi? Parce que, même 10 ans après la loi sur le mariage, certains continuent à le dénigrer.

 


Rejet.

Hier, je vous parlais de Matthew Vines. Ce garçon s’est fait éjecter, comme une crotte, de la paroisse où il avait été baptisé, où il avait grandi, où ses parents étaient actifs.

Le rejet de quelqu’un est quelque chose dont on ne réalise même pas assez la portée. Le plan de Dieu est que nous soyons tous sauvés. Quand un chrétien pense le contraire à propos de son prochain, qu’est-ce que ça veut dire?

Ça veut dire deux choses. Tout d’abord, c’est se prendre pour Dieu. Le péché luciférien. Quand j’excommunie quelqu’un au nom de Dieu, je me prends pour Dieu. Bien entendu, parfois il faut protéger la communauté. Même saint Paul (Actes 9:29-31), en étant trop virulent, a mis l’Église des judéo-chrétiens en danger. Mais ils ne l’ont pas excommunié.

Je pense parfois à ce que dit l’ancien archevêque Hammar, à savoir que parfois Dieu agit plus vite dans la société que dans l’Église. Personnellement, je dirais que l’Esprit Saint parle, et qui veut l’entendre, l’entend, mais que souvent on a usurpé son autorité dans l’Église.

Matthew Vines.

Quelqu’un m’a envoyé un lien, que je voudrais vous partager.

Je sais que je risque de prêcher des convaincus; mais je trouve cette vidéo de Matthew Vines vraiment bien faite.

En effet, la vidéo a déjà été regardée par un demi-million de personnes, et le projet de Matthew Vines est d’éradiquer l’homophobie à partir de l’intérieur des Églises.

Sint-Serwai 2013.

Ouy, c’ est l’ fiesse sint Serwai ou Servå, k’ a stî veke di Tongues et Måstraik.

Et c’ est l’ fiesse di nosse viyaedje di Sint-Serwai eto, et co l’ patron d’ nosse tchapele vaici.

Al Sint-Serwai 2013, gn a bråmint des sacwès ki candjnut, foirt avant po nosse tchapele.

Ascension 2013.

La fête de l’ascension est là. Tous les ans, ça engendre en moi une nostalgie de la Pâque. J’ai toujours l’impression qu’on n’a pas chanté assez « le Christ est ressuscité ».

Mais je me console, en me disant que tous les dimanches de l’année, c’est Pâque. Oui, nous avons un temps pascal annuel, mais également la fête hebdomadaire de la résurrection, tous les dimanches.

Et je n’arrête pas de me lamenter sur ceci: les dimanches de l’année nous oublions trop souvent pourquoi c’est ce jour-là que nous sommes là, à la messe. La résurrection du Christ semble peu évoquée (en tout cas, bien souvent, elle est évoquée une seule fois, à l’anamnèse, à côté des autres mystères de la vie terrestre du Christ, ce qui ne change strictement rien par rapport aux autres jours de la semaine). Bien souvent, lorsque je suggérais des chants et prières de la résurrection, on me répondait que « ce n’est pas le thème du jour ».

Revenons donc à l’Ascension. J’apprécie notamment la préface de cette fête: «Qui, après sa résurrection, s’est manifesté visiblement à tous ses disciples, et, sous leurs regards, s’est élevé dans les cieux, pour nous permettre de participer à sa divinité.» La portée théologique en est grande: le but de l’incarnation y est de nouveau accentué. (Et, pour la petite histoire, cette préface conviendrait également aux fêtes des apôtres.)

L’image ci-contre, c’est une très belle mosaïque, représentant l’Ascension, dans l’Église de Tous les Saints, rue Marguerite, Westminster. Cliquez pour agrandir.

Rogations.

Dans beaucoup d’endroits (et de livres liturgiques modernistes), les rogations n’existent plus.

C’est (entre autres) ici que s’accomplit ce que le Christ avait dit: «Les fils de ce siècle sont plus prudents à l’égard de leurs semblables que ne le sont les fils de lumière.» À une époque où les «fils de ce siècle» se préoccupent de l’environnement et de la bonne gestion agricole, certains Églises veulent oublier tout cela, sous prétexte de superstition. C’est carrément honteux!

Il est intéressant de voir comment les anglicans, loin de jeter les rogations aux oubliettes, ont développé une belle liturgie pour ces trois jours précédant la fête de l’Ascension.

Mais, dirons certains, quel rapport ont les rogation avec le temps pascal? Pourquoi ne pas attendre jusqu’en juillet ou août?

La résurrection du Christ a un rapport très direct avec tout ça. Car, si tout n’est restauré complètement qu’à la parousie, néanmoins, la résurrection du Christ est l’événement historique crucial de l’histoire de l’humanité, et la ré-création a déjà commencé au moment de la résurrection du Christ. Donc les prières pour les cultures et l’environnement ont tout à fait leur place ces trois derniers jours du temps de la résurrection!

Jurassic Park?

Ce sont deux représentations de saint Georges, par Paolo Uccello.

En cette fête du 23 avril, je pense tout simplement au 23 avril de l’année prochaine. Parce qu’en 2014, Pâque tombera le 20 avril, assez tard (clin d’œil à mon beau-frère).

Mais je pense également à d’autres années avec leurs dates de la Pâque. Ainsi, en 2016, Pâque tombera le 27 mars, et donc cette année-là, le Vendredi-Saint et l’Annonciation tomberont ensemble. (Cette occasion ne se représentera plus avant 2198. Mais, quand même, en 2032, c’est avec le Jeudi-Saint que l’Annonciation concourra.)

Et en 2038, la Pâque tombera le 25 avril: la date la plus tardive (clin d’œil à ma belle-sœur, et un peu à moi-même).

Saint Anselme 2013.

Et c’est de nouveau la fête de saint Anselme.

Ravicai.

L’un des mots théologiques qui sont typique de la langue wallonne, c’est le verbe ravicai (raviker, raviquer, ravikè…) et le substantif ravicaetč (ravicaedje, ravicâtch, ravicadje, ravikèdje…).

Ces mots ne veulent pas dire « revivre », mais « ressusciter ». En wallon, le préfixe ra- signifie un nouveau commencement qui dépasse l’état initial. Donc, théologiquement, le verbe ravicai est beaucoup plus correct, plus exacte, que les formes trouvées dans la plupart des langues romanes.

On le trouve beaucoup dans le discours profane. L’écrivain Louis Lagauche écrit: «Nos v’ frans mori, pwis nos v’ f’rans raviker»; et le dicton «do peket a ravicai les moirts» est très usité. Donc, on n’a nul doute sur la signification du mot.

Par contre, chez les « théologiens » on ne le trouve pas beaucoup. Autant dans L’ imîtåcion d’ Jèzus-Cris que dans les brochures de messe de l’UCW, ainsi que dans les traductions et adaptations du Père Lecomte, on l’évite. Pour ne citer que ce dernier: «i faleut ki Djezus si rlevaxhe d’ amon les moirts», «après k’ i s’ aveut rlevé del moirt», «li releva d’ amon les moirts»… Quant aux deux premiers, ils alternent entre « si r’lever » et « rèssussiter ».

Pourquoi calquer les mots français, alors que le wallon est plus exact que le français? Sans doute, il y avait là une question de peur. Peur de ne pas être traité d’hérétique, ou quelque chose du genre…