Ravicai.

L’un des mots théologiques qui sont typique de la langue wallonne, c’est le verbe ravicai (raviker, raviquer, ravikè…) et le substantif ravicaetč (ravicaedje, ravicâtch, ravicadje, ravikèdje…).

Ces mots ne veulent pas dire « revivre », mais « ressusciter ». En wallon, le préfixe ra- signifie un nouveau commencement qui dépasse l’état initial. Donc, théologiquement, le verbe ravicai est beaucoup plus correct, plus exacte, que les formes trouvées dans la plupart des langues romanes.

On le trouve beaucoup dans le discours profane. L’écrivain Louis Lagauche écrit: «Nos v’ frans mori, pwis nos v’ f’rans raviker»; et le dicton «do peket a ravicai les moirts» est très usité. Donc, on n’a nul doute sur la signification du mot.

Par contre, chez les « théologiens » on ne le trouve pas beaucoup. Autant dans L’ imîtåcion d’ Jèzus-Cris que dans les brochures de messe de l’UCW, ainsi que dans les traductions et adaptations du Père Lecomte, on l’évite. Pour ne citer que ce dernier: «i faleut ki Djezus si rlevaxhe d’ amon les moirts», «après k’ i s’ aveut rlevé del moirt», «li releva d’ amon les moirts»… Quant aux deux premiers, ils alternent entre « si r’lever » et « rèssussiter ».

Pourquoi calquer les mots français, alors que le wallon est plus exact que le français? Sans doute, il y avait là une question de peur. Peur de ne pas être traité d’hérétique, ou quelque chose du genre…

 

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