nicolas_et_georgesJoyeuses noces de lin, mon amour!

Ces 7 années ont passé si vite! J’ai l’impression que c’était l’année dernière.

Ecclésiologie eucharistique.

00018-u-iz-bishopDans cet article, je voudrais parler de l’ecclésiologie eucharistique. Comme je le dis souvent, c’est dans la liturgie qu’il faut chercher la doctrine de l’Église. Donc, si l’on veut savoir ce que l’Église croit à propos d’elle-même, on doit interroger la liturgie.

Que se passe-t-il, lorsqu’un évêque se trouve dans un diocèse voisin? La liturgie distingue deux cas totalement différents.

1. Si l’évêque assiste pontificalement, sans pourtant présider, alors à la Messe on prie d’abord pour l’évêque du lieu, même s’il est absent, et ensuite pour l’évêque visiteur.

2. Si l’évêque visiteur préside la Messe, même s’il est en-dehors de son territoire, c’est pour lui qu’on prie à la Messe, et l’évêque du lieu passe éventuellement en seconde position.

L’Église se produit, a lieu, lors de l’Eucharistie. Donc dans le second cas, même si c’est avec les ouailles de l’autre, c’est autour de l’évêque visiteur que se constitue l’Église. Autrement dit, l’Eucharistie constitue l’Église.

 

Saison de la création?

J’entends des voix qui s’élèvent dans le christianisme occidental pour demander l’instauration d’une « saison de la création », sous prétexte que le patriarche œcuménique de Constantinople ait fait la même chose pour son Église. Qu’en est-il ?

Dans le rite byzantin, voilà comment se passent les choses. Suite à l’édit de Milan, qui a eu lieu le 1er septembre 313, le rite byzantin a rompu avec la coutume ancestrale du début de l’année liturgique au printemps, et a fixé celle-ci le 1er septembre. Comme conséquence, les quatre-temps d’automne ont été avancés, pour les célébrer du 1er au 14 août. Du coup, la période du nouvel-an liturgique byzantin est restée dédiées aux réjouissances. Par conséquent, l’idée a surgi dans le rite byzantin de faire du 1er septembre une journée d’intercession pour l’environnement.

Mais dans les rites occidentaux, une telle démarche serait totalement incohérente, pour plusieurs raisons.

1. Mettre dans le même sac la création et l’environnement est une aberration théologique. L’un n’est pas l’autre. Les chrétiens ne croient pas en la déesse Nature.

2. Il existe déjà en Occident une “saison de la création” : c’est le temps de la septuagésime. Autant dans les bréviaires romains anciens que dans le Book of Common Prayer de 1662, le dimanche de la Septuagésime on entame la lecture du livre de la Genèse. Plusieurs rites orientaux ont ça aussi, et le rite byzantin, avant de subir une monasticisation du carême, avait cela aussi. Donc, on n’a qu’à observer tant qu’on veut la saison de la septuagésime. Et le rite byzantin ferait bien de revenir à ses propres sources.

3. Il existe déjà dans l’Église quatre périodes, héritées de l’Ancien Testament, où, aux quatre saisons, les chrétiens rendent grâces à Dieu pour ses bienfaits souvent liés aux saisons : ce sont les quatre-temps de printemps, d’été, d’automne et d’hiver. Comme le premier et le dernier de la liste se superposent avec des saisons apparues plus tard (carême et avent), ce sont les quatre-temps d’été et d’automne qui sont les plus propices à rendre grâce à Dieu pour les moissons et les récoltes. Maintenant, au mois de septembre, si quelqu’un veut faire quelque chose pour l’environnement, qu’il observe scrupuleusement le jeûne et l’abstinence des quatre-temps d’automne, et la chose est réglée. Pour intercéder pour l’environnement, l’Église a déjà quelque chose depuis un millénaire et demi : la grande rogation du 25 avril et les trois petites rogations avant la fête de l’Ascension.

4. On ne peut pas avoir une “saison de l’environnement”, de la même façon que l’on ne peut pas avoir une fête du “sacré-cœur” de Jésus, ni de “fête de l’amour”. Les fêtes liturgiques sont toutes – et doivent être – des commémoraisons de quelque chose qui s’est passé dans le passé.

5. Il y a des choses sur lesquelles les chrétiens peuvent ou doivent être catéchisés, et certaines fêtes sont les occasions propices pour de telles catéchèses. Cependant, créer une fête voire une saison liturgique dans le but de catéchiser sur quelque chose, cela n’est absolument pas une pratique chrétienne. Les chrétiens viennent à l’église pour célébrer, non pas pour être endoctrinés sur un énième thème supplémentaire.

6. Une fête de l’environnement n’est qu’un prétexte pour se donner bonne conscience. Un peu comme quand quelqu’un met cinq euros dans une collecte de carême pour l’Afrique, pour ne plus rien faire d’autre le reste de l’année. J’ai déjà été présent à un week-end chrétien pour l’environnement, et à part les diaporamas et le blabla, ça n’avait rien à voir avec l’environnement : la nourriture servie était totalement anti-écologique, la gestion des déchets de l’événement aussi. Ce n’est pas une « saison de la création » qui va nous sauver du réchauffement climatique.

Une “saison de la création” dans le calendrier chrétien, c’est un doigt que l’on se fout dans l’œil. La toute première chose qu’un humain simple peut faire pour agir pour la préservation de l’environnement, c’est de devenir végétalien. Une “saison de la création” dans le calendrier chrétien, c’est de la grâce à bon marché. Pour citer Bonhœffer, «Dans cette Église le monde trouve, à bon marché, un voile pour couvrir ses péchés, péchés dont il ne se repent pas et dont, à plus forte raison, il ne désire pas se libérer. De ce fait, la grâce à bon marché est la négation de la Parole vivante de Dieu, la négation de l’incarnation de la Parole de Dieu. La grâce à bon marché, c’est la justification du péché et non point du pécheur. Puisque la grâce fait tout toute seule, tout n’a qu’à rester comme avant.»

O Nazarene. Christe servorum.

Il y a une petite anomalie liturgique dans les calendriers occidentaux traditionnels. Les quatre-temps d’automne ont lieu le mercredi, vendredi et samedi qui suivent la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix. Lorsque, par exemple, cette fête tombe un mardi, les trois jours de quatre-temps tombent dans l’octave de la fête (comme cela arrive avec les quatre-temps d’été qui tombent dans l’octave de la Pentecôte). Mais, lorsque, comme cette année-ci, la Sainte-Croix tombe un mercredi, alors les quatre-temps tombent une semaine plus tard, et n’ont donc pas de matériel liturgique propre (à moins que l’octave de saint Matthieu soit observée comme octave “majeure”).

En plus, dans certaines régions on observe le jeûne régional ou fédéral, qui, quoique calqué sur les quatre-temps, n’a pas de matériel liturgique propre.

Voilà pourquoi j’ai considéré approprié de traduire les deux hymnes de Fortunat, l’un pour les matines, l’autre pour la none d’un jour de jeûne.  Là où l’ont chante vêpres plutôt que none, cette dernière est idéale pour les secondes vêpres. À noter que ces deux hymnes existent dans le rite mozarabe, où elles sont chantées en carême.

O Nazarene

Ô Nazaréen, du Père es Verbe et radiance;
Bethléemien, de la femme es descendance;
Christ, sereinement agrée nos observances,
Ô roi, regarde le peuple qui s’avance
En fêtes, louanges, jeûnes, abstinences.

2. Donne-nous d’observer le jeûne, ce mystère,
Qu’il purifie nos cœurs de toute misère,
Qu’il chasse l’intempérance des viscères,
Que dans le corps le surplus non-nécessaire
N’étrangle la raison en la faisant taire.

3. Donc, guéris, Seigneur, le luxe et la gourmandise,
L’excès de sommeil et de boissons qui grisent;
Arrache tous les vices et les sottises,
Et que par ta discipline soient soumises
Langueurs et paroles que nos langues disent.

4. Tout en retranchant les boissons et nourriture,
Règle nos membres par l’abstinence pure;
Fais que les réjouissances qui ne perdurent
N’éteignent pas notre intelligence sûre,
Que l’âme ne dorme en un corps sans mesures.

5. Ô Dieu, mets un frein à tout ce qui est cupide,
Et que la prudence soit à nouveau splendide,
Et rends l’esprit perspicace et intrépide;
Ainsi, la prière sera plus limpide,
Ô créateur des esprits et corps solides.

18. Ô Maître, donne-nous d’atteindre cette cible
Que tu as proposée, Christ, à tes disciples,
Que nous jeûnions, à ton exemple crédible,
Et qu’en triomphant sur les passions multiples,
L’esprit, l’âme et le corps soient compatibles.

19. Oh, par le jeûne, Dieu du ciel et de la terre,
Chasse au loin les démons qui nous font la guerre,
Fais-nous entrer à ton autel de lumière,
Réveille les somnolents au cœur de pierre,
Redonne aux malades une santé claire.

21. Accorde-nous, Seigneur, un jeûne charitable,
Pour partager vêtements et mets de table
Et une oreille à ceux que la vie accable,
Afin d’établir ce qui est équitable
Parmi les gens que tu as créés semblables.

Gloire à toi, Dieu le Fils qui es d’avant les âges,
Qui, devenu humain, et plein de courage,
Jeûnas quarante jours sans mets, sans breuvage!
Esprit, Père et Fils, un Dieu en trois visages,
À toi, dans les siècles, gloire et tout hommage! Amen.

Christe servorum

Christ, roi et maître des gens, tes fidèles,
Qui nous mets un frein avec modération,
Tu nous as prescrit, selon ton modèle,
Les jeûne et ration.

2. Tu es l’exemple pour tous ceux qui jeûnent,
Toi qui as porté les fardeaux en ton corps,
Aujourd’hui t’ont suivi les vieux et jeunes,
Les faibles et forts.

3. Mais le soir tombe; le soleil se couche,
Et son bel éclat a presque disparu;
La nuit et le jour, l’un l’autre se touchent:
La clarté n’est plus.

9. Donc si une ouaille du troupeau s’affole,
Le pasteur, cherchant cette brebis perdue,
La trouve et la prend sur ses deux épaules
Avec des soins dus.

13. Ô mon bon pâtre, qui sauves pas grâce,
Nous ne pouvons rien, rien pour te rembourser:
Ni jeûnes, ni vœux, ni quoique l’on fasse
Comme œuvres poussées.

17. Tu acceptes le jeûne ou l’abstinence,
Pour notre grand bien, non pas pour la terreur,
Stricte ou relâché, en bonne conscience,
Pour guérir l’erreur.

20. Seigneur, s’il te plaît, que la nourriture
Qui sera mangée par nos corps las tantôt
Soit pour la santé et la belle allure
Des chrétiens dévôts. Amen.

Notre-Père et les sept sacrements.

Hier soir, je me suis souvenu du commentaire de saint Jean Chrysostome, qui interprétait « le pain » du Notre-Père comme étant l’Eucharistie. À partir de là, je me suis rendu compte qu’en effet non seulement cette pétition-là, mais toutes les sept, dans l’oraison dominicale, pourraient être interprétées en référence avec les sept sacrements.

Je ne sais pas si d’autres ont eu ces mêmes pensées avant moi, mais les voici.

sacre_episcopal« Que ton nom soit sanctifié. » Cela peut se référer à la prêtrise. Dans l’Ancien Testament, le nom de Yahvé était prononcé par le souverain sacrificateur une fois par an. De même, c’est lors de sa révélation à Moïse que Yahvé prononce son propre nom, autant au buisson ardent que sur la montagne. On voit donc une relation entre le nom de Dieu et le ministère. Mais dans le Nouveau Testament, c’est par les ministères de l’Église que les moyens de grâce nous parviennent. Lorsque le prêtre ou l’évêque préside in persona Christi, Dieu manifeste sa présence sacramentelle pour son peuple et dans son peuple. C’est ainsi que son nom peut se sanctifier, et c’est ainsi que s’accomplit ce qui est écrit : « Soyez saints, comme je suis saint. »

« Que ton règne vienne. » L’Église est déjà, d’une certaine manière, l’avénement du royaume de Dieu. Mais c’est par le baptême que nous devenons membres de l’Église. Même si, de façon dynamique, c’est dans l’Eucharistie que l’Église se constitue, néanmoins, de manière statique, c’est par le baptême que l’Église se multiplie sur la terre. Le règne de Dieu se manifeste, pour la première fois, à chaque humain, lors de son baptême.

 

mariage« Que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel. » Combien de fois nous disons ces mots, mais dans notre for intérieur nous demandons que notre volonté soit faite, et non pas celle de Dieu ! Le Christ, étant Dieu parfait et humain parfait, a deux volontés : une humaine, une divine. À Getsemani, il pria le Père : « Que ta volonté soit faite, non pas la mienne. » (Luc 22:42) Or, c’est en gardant en tête qu’il devait racheter son Église, qu’il conforma sa volonté humaine à sa volonté divine. « Or la volonté de mon Père qui m’a envoyé est que je ne perde aucun de tous ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour. » (Jean 6:39) C’est dans le sacrement du mariage que nous apprenons, au plus souvent, la volonté de Dieu. C’est par sa femme Zeresch que Haman apprit la volonté de Dieu : «Si Mardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, est de la race des Juifs, tu ne pourras rien contre lui, mais tu tomberas devant lui.» (Esther 6:13) C’est par sa femme que Pilate apprit aussi la vérité sur Jésus. (Matthieu 27:19)

« Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien/essentiel. » Comme les Pères de l’Église l’ont vu et expliqué, il s’agit de l’Eucharistie.

 

 

« Remets-nous nos dettes », ou « pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » C’est dans le sacrement de la pénitence que nous recevons l’absolution. Avant de recevoir l’absolution, il nous est demandé d’avoir pardonné aux autres, et de ne pas être querellés avec les autres.

 

« Et ne nous soumets pas à la tentation. » C’est le sacrement de la chrismation/confirmation qui nous est conféré pour nous aider dans le combat spirituel. L’Esprit-Saint  nous est donné de façon particulière dans la confirmation, et c’est lui « la force d’en haut ». Comme dit la séquence à l’Esprit-Saint : « Sans ton aide et ta bonté / De vrais biens l’homme est privé, / Et demeure en son péché. // […] Fais fléchir notre raideur, / Oh, réchauffe nos froideurs, / Et redresse les erreurs. »

 

« Mais délivre-nous du mal. » L’onction des malades non seulement remet au souffrant ses péchés véniels, mais elle le soulage dans tout mal, physique et spirituel, dans lequel il se trouve. Le mal peut être également la maladie, et dans de nombreux cas, c’est par le sacrement de l’onction des malades que Dieu a guéri les gens.

Jeramy Townsley.

Je me rends compte que je n’ai jamais familiarisé les lecteurs de ce blog avec les écrits de Jeramy Townsley.

Il a beaucoup écrit au sujet des LGBT et le christianisme: www.jeramyt.org/gay.html

Suppression du bus 11.

bus_11Le TEC a décidé, une fois de plus, de punir ses voyageurs, au détriment des automobilistes fautifs. Voici la lettre que nous avons envoyée à plusieurs responsables (Jean-Marc Évrard, directeur général du TEC Namur; Vincent Urbain de la SRWT, Carlo Di Antonio, ministre de la mobilité; Patricia Grandchamps, échevine de la mobilité; Maxime Prévôt, mayeur de la commune de Namur).

 Mesdames et Messieurs,

Nous nous adressons à vous dans le cadre de la modification du trajet du bus N11 (Jambes Petit Ry « Saint-Servais Beau-Vallon). Il est en effet planifié, malgré de nombreuses contestations et campagnes, que ce bus ne traverse plus plusieurs rues de notre faubourg de Saint-Servais.

bus_11_NamurNous comprenons, bien sûr, à quel point il doit être difficile de manœuvrer un autobus dans d’étroites ruelles sinueuses, en particulier lorsque des automobilistes ont la mauvaise idée de stationner dans le passage. Nous en savons quelque chose, puisque ce problème est régulier devant chez nous, ainsi qu’en témoigne cette photographie.

Lorsque nous avons acheté notre maison en 2009, un critère prioritaire était d’avoir un arrêt de bus dans notre rue. Notre projet est de ne pas acheter de voiture. Habiter dans un village sans voiture n’aurait pas été possible (ou trop difficilement), voilà pourquoi nous avons acheté, plus cher, en ville. Notre choix s’inscrit dans nos convictions de développement durable.

Vous pouvez donc imaginer à quel point nous sommes déçus que le bus 11 ne passera désormais plus dans notre rue. Nous avons bien noté qu’il continuera de circuler dans la chaussée de Waterloo, mais cela ne nous arrange pas pour le transport de nos courses. D’autres personnes de notre rue, notamment âgées, sont dans la même situation.

La rue L. de Hulster, en particulier, est déjà saturée de voitures, qui se parquent tant bien que mal pare-choc contre pare-choc. La construction des nouveaux logements « Terrasses de Bella Rocca » en amont de notre rue va encore intensifier ce problème. Dès lors il est parfaitement illogique d’aggraver ce problème en ne permettant plus au bus de passer par cette rue.

Le parking est interdit dans le haut de notre rue. Pendant des années, nous avons supporté les coups de klaxons du bus 11 à chaque fois que des autos étaient stationnées sur son passage devant chez nous, au plus souvent à 5 heures 56. Nous avons également supporté que le bus défonce notre trottoir en roulant dessus à répétition pour contourner les voitures encombrantes. Nous avons toujours toléré ces inconvénients, considérant que nous étions chanceux d’avoir un bus qui passe dans notre rue. Nous voilà maintenant injustement punis de ne pas avoir investi dans une voiture, et acheté une maison dans un village, donc moins chère. Nous sommes attristés que le plan de transport du TEC favorise l’abandon des transports en commun au profit des voitures, et cela même en pleine agglomération urbaine.

Nous espérons que cette lettre permettra d’éveiller les consciences, et que le bus 11 pourra reprendre son trajet ordinaire.

Il doit par ailleurs y avoir certainement moyen de construire – sur l’un ou l’autre des lots vierges à vendre – des parcs de stationnement de proximité, afin de décharger les routes des faubourgs de Namur, plutôt que de ne plus y faire rouler les bus.

D’avance, merci pour votre réaction.

Le week-end passé, samedi-dimanche, Nicolas et moi-même fêtions nos 10 ans ensemble.

Les plus belles 10 années de ma vie!

Tout le monde se demande pourquoi les cheminots font grève. Deux de mes collègues l’ont bien expliqué:
Nous ne faisons pas grève uniquement parce que nous perdons 4 jours de congés (c’est déjà pas mal hein), mais aussi pour les dizaines d’autres mesures, telles que:
– l’allongement de + de 10 ans de notre carrière,
– du calcul en 60ème de notre pension au lieu de 48ème,
– du calcul de celle-ci sur l’ensemble de la carrière au lieu des dernières années,
– de la suppression des heures de nuit,
– de la possible suppression des allocations pour travail du dimanche,
– pour pouvoir effectuer mon boulot avec du matériel entretenu correctement (impossible actuellement, vu la suppression de personnel),
– pour un réel service à la clientèle, plutôt que d’installer des automates et retirer le personnel en gare,
– pour que l’on investisse dans le rail plutôt que de diminuer continuellement les dotations pour avoir un outil correct à proposer à la clientèle, …

Un autre collègue explique:

Pour un peu expliquer la réalité, à la SNCB nous sommes payés 36h/semaine.

Au roulant, nous effectuons des journées jusqu’à 9h de travail (souvent), et nous pouvons faire 7 jours de travail d’affilé, ce qui fait que nous prestons souvent des semaines de 45/h voir jusqu’à 63h (ce qui est rare, j’en conviens).

Dans n’importe quelle entreprise, tout le monde trouverait normal que ce surplus d’heures soit: soit payé, soit récupéré (ce qui est notre cas). Mais en écoutant ou lisant les gens sur Facebook, il est anormal que le personnel de la SNCB souhaite continuer à récupérer ces heures, et devrait plutôt les prester gratuitement. (Ces gens-là le font-ils dans leur société?)

Nous avons beaucoup de congé, semble-t-il? Les gens oublient que quand ils se reposent le week-end, une partie du personnel travaille et récupère en semaine (des jours que nous ne choisissons pas), et là on nous dit: «T’es encore en congé!» T’as juste envie de leur dire: «Ben, j’ai fait mes 5 jours cette semaine, comme toi!» Mais souvent la personne qui te dit ça est soit à mi-temps soit au chômage, et te dit encore: «Vous êtes bien à la SNCB!» Ce à quoi tu réponds: «On engage, si tu veux»; mais là, c’est une autre histoire.

Se lever à 2h du matin quand on a déjà du mal à se lever à 6h, ce n’est pas pour eux. Prester les week-ends, jours fériés, Noël et jour de l’an, encore moins. Mais quand tu récupères ces jours travaillés, ils seront les premiers à te dire: «T’es encore en congé!»

Quand tu leur expliques que beaucoup travaillent dans un dépôt à plus de 100 km de leur lieu d’habitation, et qu’il n’est pas rare que certains dorment sur leur lieu de travail plusieurs fois par semaine car ils n’ont: soit pas le temps de rentrer chez eux et de revenir pour la prestation suivante, soit pas de moyen de faire cet aller-retour! Nous n’avons pas de remboursement de frais de transport. «Mais vous avez les transports en train gratuits!» Certes, mais comme nous commençons avant le premier train, ou nous finissons après le dernier train, la voiture reste le mode de déplacement le plus fréquent.

Nous n’avons pas de pauses prédéterminées pour ce qui est de se nourrir ou aller aux toilettes. C’est à nous de trouver un créneau horaire ou un lieu pour le faire. On ne va pas arrêter le train pour une envie pressante; on serre les fesses, et on prie pour avoir un peu de temps avant le train suivant.

Donc au final, nous n’avons pas plus de congés que les autres personnes en régime 36h/semaine en Belgique. Mais comme nous ne faisons pas du 8-16 en semaine, on nous croise à des heures inhabituelles pour le commun des mortels. Si on nous voit à 14h, on nous dit: «Il est bien, lui!» Ben oui, levé à 1h30 du matin pour bosser à 3h et finir à midi, et le lendemain je commencerai à 4h30 pour finir à 13h30, et si tu me croises à ce moment-là: «Il est encore en congé!»

Ce qui est amusant, c’est lors des journées d’information à l’embauche, quand les gens entendent réellement les conditions de travail: pourvoir être muté n’importe où en Belgique, travailler à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, et 365 jours par an, tu ne choisis pas ta période de vacances… «Cette année, tu peux partir en vacances aux congés de Pâques… Ha, tu voulais en juillet-août? Bah, l’année prochaine sera peut-être le cas!» Tu repasses tes examens oraux tous les trois ans, et si tu commets une faute, tu es mis à pied avec perte de salaire, et dois repasser tes examens également (pour les petites erreurs ce n’est qu’une retenue sur le salaire). Quand les gens entendent réellement ces conditions de travail, eh bien, tout d’un coup, la moitié de la salle se vide!

Sinon, on ne se plaint pas; on veut juste garder nos droits: être payé les heures qu’on preste, et récupérer celles où l’on n’est pas payé. Mais pour le bobo moyen qui trouve qu’il se lève tôt à 6h du mat´, qui fait du 8-16 dans un bureau climatisé, et qui souvent le vendredi part plus tôt, parce que c’est vendredi, qui part trois fois par an en vacances, on en demande de trop, on est juste une bande de privilégiés…. Donc pour eux, je leur dis: «On engage!»

Froment.

Récemment, j’ai eu une controverse à propos de la matière du pain eucharistique. La personne avec qui je discutais affirmait que Jésus eût utilisé du pain d’orge à la sainte Cène. L’argument principal était le suivant: Jésus a multiplié des pains d’orge (Jean 6); ça veut dire que les Juifs n’utilisaient pas de froment; en plus, «moi, j’ai été en Israël, et je n’ai pas vu de blé, mais seulement de l’orge.»

Lors de la sortie d’Égypte, «le lin et l’orge avaient été frappés, parce que l’orge était en épis, et que c’était la floraison du lin; le froment et l’épeautre n’avaient point été frappés, parce qu’ils sont tardifs» (Exode 9:31-32). Cela veut dire qu’il y a une grande probabilité que les Hébreux aient utilisé du pain de froment (blé). Dans l’AT hébreu, le froment, חטה, pluriel חטים, apparaît 30 fois, même si l’orge, שעורה, pluriel שעורים, le dépasse très légèrement avec 34 occurrences.

Mais quant à Jésus, à part pour la multiplication des pains, l’orge n’apparaît plus. Au contraire, c’est le blé (froment) qui est mentionné. Le Nouveau Testament contient le mot σῖτος 15 fois, quasi chaque fois en utilisant le blé comme figure de l’Église, des sauvés, du Royaume.

La toute dernière occurrence du blé dans le NT apparaît dans Apocalypse 6:6, pour nous dire que le froment est trois fois plus cher que l’orge. Donc la sainte Cène ayant été un repas de fête, on y a utilisé du pain de blé, et non d’orge.

Sur la toile, je salue un article écrit par un prêtre, à ce sujet.