Iam Christe sol iustitiæ.

Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Iam Christe sol iustitiæ (orthographiée aussi Jam Christe sol justitiæ). Cette hymne se chante aux laudes – fin de matines – des lundis du carême.

Çà, Christ, ô justice et soleil,
Veuille nous désenténébrer;
Comme le jour réapparaît,
Éclaire la terre au réveil.

Donne un bon climat aujourd’hui;
Convertis les cœurs des pécheurs;
Change, dans ta bonté, les pleurs
Des gens souffrants, et les réjouis.

Accorde, nous te demandons,
Au monde de se convertir,
Pour les péchés le repentir
Qui entraînera le pardon.

Des cieux tu reviendras un jour;
Heureuse, voudra t’adorer
Ta création, qui, restaurée
Par ta grâce, t’attend toujours.

Que tout t’adore, Trinité,
Et nous, sauvés dans cette foi,
Te chantons encore une fois:
Un Dieu pour toute éternité. Amen.

Ex more docti mystico.

Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Ex more docti mystico, qui se chante aux matines du carême.

Par mystique coutume instruits
Abstenons-nous, portons les fruits
Du carême, vers toi tournés,
Pendant ces quarante journées.

Loi et prophètes, au début,
Quarante jours de jeûne ont vu;
Enfin, le carême, ô Christ roi,
A été sanctifié par toi.

Rends-nous frugaux dans tous les mets,
Boissons et discours désormais,
Sans abus de sommeil ou jeux,
Mais vigilants et courageux.

Évite-nous de dépenser
Notre force en vaines pensées;
Que nous ne soyons pas soumis
Au tyrannisant ennemi.

Nous te prions tous à genoux;
Ô Seigneur, prends pitié de nous;
Nous pleurons, juge juste et doux,
Ne nous abandonne au courroux.

Seigneur Dieu, nous avons fâché
Ta clémence, par nos péchés;
Alors, répands sur nous, des cieux,
Tes miséricordes, ô Dieu.

Souviens-toi que nous sommes tiens,
Pécheurs, mais l’œuvre de tes mains;
Faits pour la gloire de ton nom,
Notre vie, de toi la tenons.

Réduits le mal que nous faisons;
Augmente ce qu’il y‿a de bon;
Que nous puissions d’être plaisants,
Pour toujours, et dès maintenant.

Accorde-nous, ô Trinité,
Toi, notre Dieu dans l’unité,
Que ce carême glorifie
Ton très saint nom, dans notre vie. Amen.

Lucis Creator optime.

En ce samedi soir, je vous présente ma traduction-adaptation en français de l’hymne Lucis creator optime. Pendant des siècles, depuis la compilation du bréviaire par des gens pas très experts en liturgie, on l’a chantée les dimanches soir. Or, étant donné que cette hymne décrit la création de la lumière au premier jour, ce n’est pas les dimanches soir, mais les samedis soir que cette hymne doit être chantée.

De la lumière Créateur,
Par qui les jours sont éclairés,
Tu fis la luisante splendeur;
Au premier jour, tu l’as créée.

Il y eut un soir, un matin;
C’était le premier jour, brillant.
Maintenant que le jour s’éteint,
Écoute aussi nos pleurs priants.

Que nos consciences ne soient pas
Tachées, retranchées de la vie;
Que ne les tirent vers le bas
Les tentations et leurs avis.

Frappant à la porte des cœurs,
Tu veux entrer, nous gratifier;
Pour nous éviter tout malheur
Du passé, viens nous purifier.

Accorde-le, toi, Père aidant,
Et toi, son Fils seul-engendré,
Et toi, du Père procédant:
Dieu régnant pour toujours, d’un trait. Amen.

Première mélodie:

Autre mélodie:

Tourniquet & King’s X.

Aujourd’hui, je voudrais également vous présenter deux groupes.

Être chrétien ET métalleux ET pour les droits des animaux? Oui, c’est possible. Et, en ce sens, je vous présente le groupe Tourniquet. Leurs chansons Ark of Suffering et Stereotaxic Atrocities dénoncent l’exploitation des animaux, en formulant leurs arguments à partir des textes bibliques. Petit bémol: le chanteur a une voix laide et pas cultivée du tout.

D’autre part, je vous présente King’s X: c’est une bande de métalleux ET chrétiens ET gais ET pour-la-vie. Ils s’inspirent surtout des livres de CS Lewis. Je vous recommande leur album Faith, Hope, Love. Petit bémol: leur métal est trop mou pour mes oreilles et mon cerveau.

Salzinnes.

Je prends souvent le bus n° 9, et du coup, je dois remonter la Ruelle de l’Enfer. Depuis là, j’admire chaque fois l’atelier du chemin de fer qui se trouve à Salzinnes, à l’emplacement même de l’ancienne Abbaye de Salzinnes.

Qu’est-ce que ça fait du bien d’avoir Internet! Parce que, sur la toile, j’ai trouvé, en ligne l’antiphonaire de Salzinnes. Et ça me fait beaucoup méditer. L’abbaye en question est l’endroit d’où est issue la dévotion eucharistique. Et, à l’époque, les moniales talentueuses faisaient ces livres à la main, librement. Elle ne devaient pas avoir un job profane, pour exercer leur talent juste les week-ends, à côté de la job. L’art était apprécié, au moins de cette façon-là. Et c’était vraiment de l’art.

Aujourd’hui, il faut juste être productif. L’art est réprimé à la fois par la loi civile et par les Églises. D’une part, les artistes doivent vivre au jour le jour. D’autre part, les Églises favorisent les mocheries, les nullités, les handicapes théologiques, le copyright, les livres coûteux. Rien à voir avec les exigences de l’Évangile.

Ci-contre, une page de l’antiphonaire de Salzinnes (1554). L’abbaye a été détruite par la Révolution Française, peu avant l’an 1800. Que du ‘‘bonheur’’!

Tintin en Arménie?

Il y a quelques semaines, j’ai découvert quelque chose de bizarre dans l’un des épisodes de Tintin. Il y a là un texte en arménien, qui représente les noms: Արմէն (Armén), répété, et Սիրակ (Sirag = «Sirach»), ainsi qu’un nom de famille mal orthographié.

Devrait-ce être un «Tintin en Arménie?»

À propos d’Arméniens, l’autre jour j’ai découvert un groupe de métal chrétien arménien: Blood Covenant. Voici leur version du Notre Père, sur YouTube.

Joyeux Noël 2013!

En ce Noël, je vous présente en français l’hymne A solis ortus cardine, composée par Cœlius Sedulius. Les couplets traduits par Georges Pfalzgraf sont écrits en caractères noirs; les couplets traduits par moi sont en vert:

A

Des lieux où le soleil renaît
aux terres où il disparaît,
louons le Christ qui nous est né
de Marie dans la pauvreté !

B

Le Tout-Puissant, le Créateur,
a pris un corps de serviteur,
pour en sa chair sauver la Chair
et tous les hommes qu’il acquiert.

C

Du ciel la grâce est descendue
dans une enfant qui la reçut :
La Vierge en son corps a porté
ce qu’elle n’a pu susciter.

D

Soudainement son chaste cœur
devint le temple du Seigneur,
et, sans aucun concours humain,
elle a conçu de l’Esprit Saint.

E

Louons le Fils qu’elle enfanta,
que Gabriel lui annonça,
que Jean-Baptiste a pressenti
quand dans sa mère il tressaillit.

F

Sur de la paille on le coucha,
dans une crèche, sur un drap.
On le nourrit d’un peu de lait,
lui qui fournit tout à souhait !

G

Les chœurs célestes sont heureux,
les anges vont chanter pour Dieu.
C’est aux bergers qu’est annoncé
le grand pasteur tant espéré !

H

Pourquoi, Hérode, prends-tu peur
à la venue du Roi-Sauveur?
Loin de ravir des biens mortels,
son Règne apporte ceux du Ciel !

I

Aux Mages se manifesta
un astre qui les dirigea.
Ils montrent par leurs trois présents
qui est vraiment le saint Enfant !

L

Dans le Jourdain le Christ, l’Agneau
demande le baptême d’eau :
lui qui n’avait aucun péché,
de nos péchés nous a lavés !

M

Par ses miracles, en tous lieux,
Il démontra qu’il était Dieu:
Il guérissait âmes et corps,
Et il ressuscitait des morts.

N

Un grand prodige s’accomplit
aux noces de Cana par lui,
car l’eau des jarres fut changée
en vin de haute qualité.

O

S’agenouillant, ce centurion
Prie pour la vie de son garçon.
La foi du croyant a éteint
Le mal dont fut l’infirme atteint.

P

Pierre marcha sur les flots
Par le Christ qui le tint sur l’eau,
Car la nature avec ses lois
Sont contrariées par la foi.

Q

Au tombeau depuis quatre jours
Fut ressuscité par amour
Lazare qui sentait mauvais
Déjà, mais le Christ l’a sauvé.

R

La force issue de lui agit
Sur la femme à l’hémorragie;
Elle saisit son vêtement,
Et se vit guérie promptement.

S

Et au malade au corps défait,
Jésus lui dit de se lever;
Trouvant la santé, ce sabbat
Il marchait, portant son grabat.

T

Judas le prévaricateur
Osa trahir le Créateur;
Par un baiser il le frappait,
Car son cœur n’avait pas la paix.

U

Jésus, vérité, chemin, vie
Se fait flageller par l’impie;
Avec les larrons, l’innocent
Sur la croix a versé son sang.

X

Les myrrophores sont venues
Au tombeau pour oindre Jésus,
Mais l’ange dit: «Il est vivant,
Comme il vous l’a prédit avant.»

Y

Venez, chantons nos hymnes, fiers;
Le Christ a écrasé l’enfer;
Il nous a rachetés, rendus
Libres, nous, qui étions vendus.

Z

Le Fils seul-engendré de Dieu
Foula le diable, l’envieux;
Fermant la gueule du lion,
Monta au ciel à l’Ascension.

La doxologie a été ajoutée après Cœlius Sedulius:

Honneur et gloire à toi, Seigneur,
né de la Vierge en notre honneur,
ainsi qu’au Père et à l’Esprit,
durant les siècles infinis. Amen.

Vois descendre sur les nues.

Le noël qui m’a le plus impressionné cette année-ci, c’est Lo, he comes with clouds descending (que vous pouvez écouter sur YouTube ici à partir de la 60ème minute). J’aimerais bien l’utiliser également en français. Mais ce noël a déjà été traduit et copyrighté par Flossette Du Pasquier en 1963, réédité en 2001, sous le titre «Vois descendre sur les nues».

Qu’est-ce que la traductrice y a gagné? Par son copyright idiot, elle a juste empêché la diffusion du chant en français.

Je tâcherai de faire ma propre traduction, et de la diffuser sous licence libre.

L’éthique de certain-e-s hymnographes!? Pfff!

Verbum supernum prodiens.

Aujourd’hui, je vous présente ma traduction-adaptation de l’hymne Verbum supernum prodiens en français. Il s’agit d’une hymne qui se chante aux matines, le temps de l’Avent:

Verbe d’en haut, Dieu né de Dieu,
Lumière de Lumière né,
Du Père descendu des cieux,
Entré dans le temps, incarné,

Éclaire les cœurs maintenant
Avec le feu de ton amour;
Les vices qui nous troublent tant,
Arrache-les par ton secours.

Lors de ton redoutable Avent,
Escorté au milieu des chants,
Tu jugeras morts et vivants,
Récompensant bons et méchants.

Ne nous juge pas d’après
Nos péchés commis à dessein,
Mais donne-nous de célébrer
Avec tes anges et tes saints.

Gloire à toi, Christ, ô roi chéri,
Régnant avec notre Papa
Dans l’unité du Saint-Esprit,
Les temps qui ne finissent pas. Amen.

Vacances.

Étant donné qu’aujourd’hui je commence mes vacances, je me suis fait le temps pour traduire/adapter un noël transylvanien.

Plus bas, vous trouvez le texte d’origine en roumain, avec ma traduction/adaptation en français.

Sculaţi, sculaţi, boieri mari,
R.: Christos s’au nǎscut.
Sculaţi, voi, români plugari,
R.: Christos s’au nǎscut.

 

Réveillez-vous, à cette heure,
R.: Car le Christ est né.
Vous, debout, cultivateurs,
R.: Car le Christ est né.
Cǎ vǎ vin corindǎtori, – R.
Noaptea pe la cântǎtori, – R.

 

Les chanteurs viennent vous voir, – R.
Vous chanter lorsqu’il fait noir, – R.
Şi v’aduc pe Dumnezǎu, – R.
Şi vǎ mântue de rǎu, – R.

 

Ils vous disent que demain, – R.
Dieu viendra sauver l’humain, – R.
Şi vǎ zic cǎ şi trǎiţi, – R.
Întru mulţi ani fericiţi. – R.
Longue vie, depuis Noël, – R.
Jusqu’aux siècles éternels. – R.

Dans la version en roumain, on utilise, selon les villages, plusieurs autres refrains :

« [În] seara de Crǎciun » (« Dans la soirée de Noël » ou « Le soir de Noël ») ;

« Ziurel de ziuǎ » (« Aube du jour ») ;

« La mulţi ani cu bine ! » (« Ad multos annos avec du bien » ou « De longues années dans le bonheur ») ;

« Florile sunt [d]albe » (« Les fleurs sont blanches ») ou « Flori [d]albe de mǎr » (« Blanches fleurs de pommier »), allusion aux flocons de neige ;

« Haid’ Alerui ler » (« Viens, Alléluia alléluia ») ou « Lerui, Doamne, ler » (« Alléluia, Seigneur, alléluia ») etc.

Dans la version d’origine, tel refrain ou tel autre est chanté à la fin de chaque vers. Dans la version en français, nous pourrions regrouper quelques-uns de ces refrains, deux par deux, en plusieurs séries, en en chantant le premier après le premier vers, et le second avec chaque deuxième vers :

Série A : R1 : Car le Christ est né / R2 : Une bonne Année !

Série B : R1 : À l’aube du jour / R2 : Le Christ de retour.

Série C : R1 : Quels flocons de neige ! / R2 : Que Dieu vous protège !

Pour vous faire écouter en original, j’ai fouillé un peu YouTube, et je n’ai nullement trouvé la perfection. Toutefois:
Ici le chanteur utilise une prononciation et une mélodie partiellement corrompues et des hyperurbanismes.
Ces gamines ne font presque pas de fautes de prononciation, mais elles bousillent un peu la mélodie; la guitare a été remplacée par l’accordéon. Et elles ont des couplets qui viennent d’autres noëls.
Ces cultivateurs chantent correctement, mais ils hésitent sur le refrain; pour finir, ils disent «Seara de Crǎciun» («Soirée de Noël») à la place. Autrement, leur version est parfaite.
– enfin une version kitsch.