Mariage de Dieu.

Dans les saintes écritures, on trouve, comme comparaison, le mariage hétérosexuel, pour parler de la relation entre Dieu et son peuple: entre Yahvé et Israël dans l’Ancien Testament, ou entre le Christ et son Église dans le Nouveau Testament.

C’est le mariage hétérosexuel qui donne une idée de la relation de Dieu avec son peuple; non pas la relation de Dieu avec son peuple qui donnerait une idée du mariage.

Je vais expliquer cela.

Il y a plusieurs métaphores, et plusieurs faits, mais toutes ces métaphores et ces faits ne peuvent pas être pris ensemble, car autrement ils se contredisent.

Par exemple, l’Église est le corps du Christ. Est-ce que le Christ serait marié à lui-même?

Si Dieu est marié à Israël, et que le Christ est le vrai Israël, Dieu le Père serait-il marié à Dieu le Fils? Ou encore, Dieu marié à lui-même?

En tant que chrétien, je fais partie de l’Église; serais-je marié au Christ?

En tant que chrétien, je fais partie du corps du Christ; serais-je marié à l’Église?

Jésus utilise beaucoup de paraboles, mais pas toutes en même temps. Lorsqu’il parle de la croissance de l’Église, il la compare au grain de sénevé; lorsqu’il parle du ministère dans l’Église, Jésus le compare à l’esclavage. Il serait, dès lors, complètement débile de faire l’Eucharistie avec du sénevé, tout comme il serait débile de maintenir l’esclavage, en prétendant que les prêtres et évêques fussent censés être des esclaves.

Pourtant, certains osent argumenter contre le mariage sexuellement neutre, en prétendant que le Christ fût un mâle et l’Église une femelle.

 

Deux mâles, même couche.

Vous savez peut-être que le 24 février, le président de l’Ouganda a enfoncé le clou encore plus profondément dans ses lois homophobes. Pour la première fois, non seulement les gais, mais maintenant les lesbiennes deviennent des hors-la-loi. En réponse à cela, Mgr Desmond Tutu d’Afrique de Sud a critiqué ces lois homophobes, en les comparant au nazisme et à l’apartheid. Et je lui donne raison.

À cette occasion, je voudrais réfléchir avec vous, à nouveau et d’une nouvelle manière, sur l’histoire entourant le fameux passage du Lévitique 11:22. Au début de mon cheminement vers l’auto-acceptation, je ne remettais pas en cause les traductions habituelles de ce verset. Je pensais, tout simplement, qu’il entrait dans le même sac que les autres prescriptions dont on ne devait pas tenir compte aujourd’hui. Par exemple, l’Ancien Testament tout entier est plein de condamnations envers ceux qui travaillent le samedi et/ou mangent du porc, et la plupart des chrétiens considèrent, à raison ou à tort, que ces choses de l’Ancien Testament ne sont plus valables dans le Nouveau, aussi essentielles et capitales qu’elles puissent être.

Mais le fondamentalistes, tout en mangeant du porc et en bossant le samedi, et tout en foulant aux pieds tout un chacun des versets du Lévitique, sont d’avis que seul celui-ci serait encore d’application. Pour justifier leur position, ils affirment que le mot ἀρσενοκοῖται dans le Nouveau Testament ne serait rien d’autre qu’une réitération du Lévitique 18:22. Dans ce cas, on devrait voir ce que ce verset-là dit vraiment.

Lorsque j’ai lu le Lévitique dans la traduction de Chouraqui, j’ai découvert que ce verset du Lévitique ne parle même pas des relations homosexuelles. Voici la traduction de Chouraqui: «Avec un mâle, tu ne coucheras pas à coucherie de femme. C’est une abomination.»Du peu d’hébreu que je connais, je comprends que «משׁכבי אשׁה» signifie «les lits d’une femme». Je regarde le texte grec des Septante (car le Nouveau Testament cite l’Ancien dans la version grecque des Septante), ce qui donne: «Kαὶ μετὰ ἄρσενος οὐ κοιμηθήσῃ κοίτην γυναικός». En français, ça donne: «Et avec un mâle tu ne coucheras pas dans le lit d’une femme.» C’est quoi, l’histoire de deux mâles sur une même couche de femme dans la Bible?

Pendant longtemps, j’ai pensé qu’il s’agissait des partouzes. Toutefois, souvent, les prescriptions du Lévitique font référence à des événements antérieurs (ou postérieurs) dans la Bible. Et en voici un:

«Pendant qu’Israël habitait cette contrée, Ruben alla coucher (וישׁכב, εκοιμήθη) avec Bilha, concubine de son père. Et Israël l’apprit. […] Ruben, toi, mon premier-né…, impétueux comme les eaux, tu n’auras pas la prééminence! Car tu es monté sur le lit (משׁכבי, κοίτην) de ton père, tu as souillé ma couche (יצועי, στρωμνήν) en y montant.» (Genèse 35:22, 49:4)

Voilà, donc, l’explication du truc! Ruben est allé sur la couche d’une même femme que son père, l’esclave sexuelle de celui-là. C’est ainsi que deux mâles se sont retrouvés sur le lit d’une femme. Pas en partouze, mais en alternance. (Et, de surcroît, et Jacob et Ruben l’ont violée.)

Printemps.

Je suis tellement content de voir le printemps!

S’il faisait 18°C, j’irais me baigner dans les vagues de la mer. Mais bon, il faudra que j’attende un mois ou deux, me semble-t-il.

Je prie pour qu’un gel tardif ne détruise les fruits qui sont en train de se former.

Bernard le SDF.

Connaissez-vous Bernard, le SDF?

Nous venons d’adresser une lettre aux autorités, mais je crains que ça n’aide pas trop.

Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs,

Nous souhaitons attirer votre attention sur la situation très urgente de Bernard, ce sans-abri qui agonise depuis quelques jours sous une tente sur l’avenue des Combattants à Namur.

Bernard refuse toute aide […]

Depuis plusieurs jours, Bernard ne bouge plus. Aujourd’hui nous avons parlé avec lui […] Sa voix était très faible. Il nous semble incapable de se mouvoir. […]

Nous avons téléphoné au 100, mais ils nous ont fait savoir qu’ils ne pouvaient pas obliger quelqu’un à monter dans une ambulance, s’il ne le voulait pas. Nous avons également téléphoné au Centre de Prévention du Suicide, où un répondeur nous a dit qu’ils ne pouvaient pas nous répondre pour le moment.

D’après ce que nous avons compris, Bernard a été hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers mois et, après chaque hospitalisation, il s’est retrouvé à nouveau à la rue.

Il est évidemment inacceptable de laisser un homme lentement mourir dans la rue, sous nos yeux, sans agir. Que Bernard refuse toute aide dans son agonie est qualifiable de suicide. Nous sommes convaincus que son état de détresse mentale ne lui permet plus d’être responsable de lui-même et qu’une action d’aide s’impose.

Par ce courrier, nous vous implorons de lui venir rapidement en aide. […]

Actibel.

Comme vous pouvez le constater, Actibel a construit un ‘‘centre d’affaires’’ à Belgrade-lez-Flawinne. Plusieurs société publiques paient la location des bureaux à Actibel. Alors que la Poste a un soi-disant ‘‘bpost real estate’’, l’argent public est gaspillé et offert en cadeau à une société privée.

D’autres sociétés qui donnent l’argent public à Actibel:

° le service public économie;

° l’Institut wallon de l’évaluation de la prospective et de la statistique;

° la Commission wallonne pour l’Énergie;

° le service public fédéral sécurité sociale;

° Aidants proches;

° l’Église athéiste.

Peu d’entre les lecteurs et lectrices de ce blogue connaissent la différence entre les différentes Églises de la Communion Anglicane.

Du côté de Rome, on prétend qu’il y a plusieurs Églises catholiques: L’Église romaine (incluant des diocèses belges, italiens, brésiliens… et tout diocèse de rite prétendument latin); l’Église melkite catholique, arménienne catholique et toute autre Église orientale qui accepte la papauté de Rome. Toutes ces Églises diffèrent en rite et un peu en discipline, mais autrement, l’idée est que toutes ces Églises ne sont qu’une, grâce à leur uniformité.

Du côté des Églises dites orthodoxes des sept conciles, il y a plusieurs Églises dites autocéphales. Elles prétendent avoir tout en commun: le même rite, la même discipline, la même doctrine. Elles s’organisent à des niveaux nationaux. Cependant, elles se font la concurrence déloyale l’une à l’autre, leur pleine communion reste souvent lettre morte, elles utilisent des calendriers différents et se traitent de ceci ou de cela à cause du calendrier. La discipline diffère fort, et parfois la doctrine est totalement différente de l’une à l’autre.

Ces les anglicans et les vieux-catholiques, il y a des différences en tous points, comme chez les ‘‘orthodoxes’’. Sauf qu’ici on n’essaie pas de gommer les différences. Et, concernant le thème des LGBT, les anglicans ne sont pas du tout d’accord entre eux. D’une part, les anglicans américains (appelés également « épiscopaliens ») sont ouverts à la question: on pratique des bénédiction de couples dans les pays où il y a le partenariat, on bénit des mariages là où le mariage civile précède le passage à l’église, on officie le mariage à l’église dans les pays où cela est permis. Au contraire, en Afrique, les évêques anglicans ont aidé les lois homophobes à tortures les gais et les lesbiennes.

En Angleterre, où le mariage civil sera sexuellement neutre à partir du mois prochain, les évêques ont sorti un document ‘‘de compromis’’: ils disent qu’après le mariage civil, les prêtres pourront faire des prières pour les couples gais et lesbiens, mais sans bénédiction! Pire encore, les prêtres gais et lesbiennes sont invités à rester célibataires et abstinents.

Les conservateurs, minoritaires, râlent, en disant qu’on ne peut pas prier dans l’église pour des gens qui vivent dans le péché. Par contre, de très bons théologiens ont montré à quel point la déclaration des évêques anglais est hypocrite et sans fondement théologique. Car ce n’est pas la première fois que ça arrive. Dans le passé, les évêques anglais avait déjà fait des gaffes: en refusant les secondes noces de certains veufs, puis en refusant le re-mariage des divorcés, puis en refusant l’ordination des divorcés…

J’ai écrit, moi aussi, une lettre aux évêques anglais. Personnellement, j’ai critiqué leur prétentions bibliques, en leur montrant comment, par le passé, l’Église d’Angleterre avait favorisé l’esclavage, et en leur expliquant que le littéralisme biblique mène à la conception que la Terre serait plate. Je les ai également accusés de traiter les couples gais et lesbiens, on leur jetant des miettes sous la table, comme au chiens.

Sur internet, plusieurs prêtres anglais annoncent qu’ils ne respecteront pas la lettre ‘‘pastorale’’ de leurs évêques, et qu’ils se marieront eux-mêmes, ou qu’ils marieront les couples gais et lesbiens. Trois évêques ont pris des distances vis-à-vis de leurs collègues. Ils peuvent bien se désister, étant donné que cette ‘‘pastorale’’ n’a été signée que par les archevêques de Cantorbéry et d’York. À mon avis, tout le monde s’en foutra de la ‘‘pastorale’’, jusqu’à ce que les évêques soient obligés de reconsidérer leur position. De toute façon, il y a des prêtres anglais qui ont béni des couples gais et lesbiens au grand jour. L’année prochaine, l’Angleterre aura 4 femmes évêques, et avec ça, les évêques conservateurs ne seront plus majoritaires.

Les évêques d’Ouganda, Kenya et Nigéria hurleront comme des loups. Ce sont eux que les chrétiens du futur blâmeront.

Pour l’instant, je suis content de ce que l’Église épiscopale (anglicane) des États-Unis et l’Église anglicane du Canada sont et restent inclusives, et ne se laissent pas intimider.

Septuagésime 2014.

Aujourd’hui commence la saison de la Septuagésime (pré-carême). Cette saison commence avec le dimanche de la Septuagésime (aujourd’hui), elle traverse le dimanche de la Sexagésime, celui de la Quinquagésime, et finit le mardi-gras.

(Photo ci-contre: pré-carême en Norvège.)

Certaines Églises (comme l’Église de Rome) ont abandonné cette saison du pré-carême, parce que leurs dirigeants ne la comprennent plus. Et, plutôt que d’essayer de comprendre, on a plus facile de jeter à la poubelle. Puisqu’on ne comprend plus le sens du carême, forcément, on ne voit plus pourquoi on devrait s’y préparer.

D’autres Églises, comme toutes les Églises orientales et les Églises nordiques, ont gardé cette saison.

Pourquoi, donc, se préparer au carême? Parce que, avant de commencer la course, on doit savoir pourquoi on court, et quels sont les risques de la course. Ces trois dimanches nous mettent en garde: nous jeûnerons, mais pas pour ‘‘payer’’ notre salut.

Aujourd’hui, la Septuagésime nous parle de sola gratia. L’évangile de ce dimanche, dans la parabole de la vigne, est clair: qu’on soit arrivé à connaître le Christ dès notre enfance («le matin») ou à la fin de notre vie («à la onzième heure»), le salut sera le même pour tout le monde. Le salut ne se gagne pas par les bonnes œuvres, mais par la grâce de Dieu. Le maître de la vigne appelle les ouvriers, dès le début et tout au long de la journée, pour leur donner 1 denier. Pas de distinction.

Le dimanche prochain, la Sexagésime nous parlera de sola scriptura ou plutôt solo sermone. L’évangile nous parle de la Parole de Dieu qui est semée, et qui fructifie ou pas, selon les auditeurs. L’introït de ce dimanche chante: «Ressuscite, Seigneur» – pour nous annoncer la fin de cette course de trois saisons – et «Dieu, nous avons entendu de nos oreilles; nos pères nous ont annoncé.» Le thème de sola gratia persiste encore, à travers l’épître, où saint Paul nous raconte comment le Seigneur a coupé court à son orgueil, et par la collecte: «Dieu, qui vois que nous ne confions en aucune de nos œuvres…»

Dans deux semaines, la Quinquagésime nous parlera de sola fide. Jésus dit à l’aveugle: «Ta foi t’a sauvé.» L’aveugle n’a rien fait pour mériter la guérison, il n’a pas acheté sa guérison. C’est aussi le dimanche où l’on lit le long discours de saint Paul sur l’amour; c’est pourquoi on pourrait également appeler ce dimanche sola charitate.

Pères de l’Église & géocentrisme.

«Si vous pensez que la Terre tourne, vous êtes un pervers. C’est saint Jean Chrysostome qui le dit.»

C’est l’une des réponse que l’on pourrait donner à ceux et celles qui invoquent les Pères de l’Église pour faire des réflexions homophobes et misogynes.

Le consensus des Pères sur le géocentrisme vient des mauvaises ‘‘sciences’’ de leur temps, qui ont engendré leur mauvaise interprétation des Écritures à ce sujet. On peut dire exactement la même chose sur leurs affirmations vis-à-vis des femmes et du sexe en général.

Pour plus de détails, vous pouvez lire en ligne ici, avec les références de rigueur.

Solomon Northup.

Hier soir, Nicolas et moi avons été au cinéma pour regarder le film 12 ans d’esclavage. Il s’agit d’une mise en scène de l’autobiographie de Solomon Northup.

C’est le film biographique le plus poignant que j’ai vu depuis deux ou trois ans.

La Bible est omniprésente à côté de la torture. Cela permet de faire un état de l’utilisation perverse de la Bible, comme moyen d’oppression.

La bande-annonce du film: ici.

Saint Valentin 2014.

Pour al fête de saint Valentin de cette année-ci, j’ai deux pensées à vous partager.

Tout d’abord, il faut reconnaître que par le passé, le christianisme n’a pas été très romantique. (Et encore aujourd’hui, la majorité des Églises restent pas romantiques du tout concernant les gais et les lesbiennes.) La société chrétienne a institué de façon paraliturgique cette ‘‘fête des amoureux’’. Malheureusement, elle est en train de devenir une fête commerciale. Donc, ce serait une bonne occasion de rechristianiser une fête, chrétienne à son départ. ‘‘Liturgiser’’ la paraliturgie.

Ensuite, je pense aux familles d’accueil. Vous pouvez lire cet article ou regarder cette vidéo, pour voir comment la famille Leffew a du mal à se séparer de Nicolas, l’enfant qui avait été placé chez eux en famille d’accueil. J’espère que le gamin et sa mère continueront à garder le contact avec les Leffew.