We Three Kings.

L’autre jour, j’ai fait une traduction-adaptation du noël We Three Kings. Le chant est basé sur l’antienne traditionnelle (voir plus bas).

Nous voici, trois mages d’Orient;
Nous venons avec des présents,
Par montagnes,
Vaux et fagnes,
Vers l’astre très brillant.

R.: Ô astre d’un éclat ardent,
Nous guidant vers l’Occident,
Tu nous mènes
Vers la pleine
Clarté du Dieu vivant!

Bethléem, l’enfant y est né;
Nous allons roi le couronner;
On lui donne
Sa couronne:
L’or le plus raffiné.

De la myrrhe au futur défunt,
Ce sera pour lui un parfum:
Lui l’offrande
Qui nous mande
Son salut a chacun.

Dernier don: encens résineux,
À l’enfant qui est notre Dieu;
En prière,
Sa lumière
Sur nous viendra des cieux.

Le voici sans gloire ici bas:
Il est Dieu, sacrifice et roi;
Alléluia, alléluia,
Ô monde, crie de joie.

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Personent hodie.

Voici ma traduction-adaptation du noël Personent hodie, que j’ai faite dans le train, entre Neuchâtel et Lausanne, la semaine passée.

Que résonne aujourd’hui
La voix des compagnies
Des enfants qui te prient,
Ô Dieu né sur terre,
Descendu du Père,
De Marie :|| engendré, de la Vierge-Mère.

Pour le monde perdu,
En langes es venu,
Dans la crèche apparu:
Tu es dans l’étable,
Roi du monde stable;
Tu perdis :|| les projets du démon minable.

Trois mages, en cadeaux
T’apportèrent leurs lots;
Cette étoile, ô Tout-Beau,
Vers toi les attire;
Des dons ils te firent:
On t’offrit :|| t’adorant, or, encens et myrrhe.

Tels des anges figés,
Les enfants dirigés
Chantent près du clergé:
À toi la victoire,
Qui rejoins l’histoire!
Aujourd’hui :|| dans les cieux,
À Dieu soit la gloire!

Serf-arbitre.

Pendant longtemps, j’ai été l’adepte du libre arbitre. Avec le temps, je me rends compte de quelque chose qui cloche, à savoir, que les gens jettent à la poubelle des raisonnements logiques, par peur de la vérité.

Il y a un article intéressant ici, résumé ici, qui explique, d’un point de vue scientifique, que nous sommes en général irrationnels et irresponsables de notre manque de raison. En gros, c’est le serf-arbitre.

Cependant, il y a des moments dans la vie où nous vivons de vraies conversions. Vers le bien ou vers le mal. Probablement, ce sont quelques clairières de libre-arbitre, dans une vie de serf-arbitre.

Je ne me prends pas pour Dieu, pour dire si Dieu finira par sauver toute l’humanité, étant donné le manque de responsabilité (apocatastase), ou s’il condamnera quasi toute l’humanité, à cause du mal fait, peu importe le manque de responsabilité (calvinisme). Différents passages bibliques, même si l’on ne prend que les quatre évangiles, semblent tantôt en faveur de l’apocatastase, tantôt en faveur du calvinisme.

34Aujourd’hui, mon Nicolas et moi fêtons 9 ans de mariage, donc ce sont nos “noces de faïence”.

C’est aussi la fête des saints Serge & Bacchus, et l’anniversaire de la mort, par homophobie, de Matthew Shepard.

Et pendant ce temps, en Roumanie a lieu un referendum homophobe, hier et aujourd’hui, pour changer la constitution de la Roumanie, afin qu’elle définisse le mariage comme étant entre un homme et une femme, et non plus comme entre “époux”, selon le texte présent.

Hymnes Serge & Bacchus.

J’ai cherché des chants pour la fête des saints Serge & Bacchus, mais je n’en ai pas trouvé du tout. J’ai osé écrire, pour la première fois, deux chants en l’honneur de ce couple de saints. Le premier peut se chanter sur la mélodie de Pour tous les saints. I have looked for some hymn for Saits Sergius & Bacchus; having found none, I have decided to write myself two hymns in their honnur. The first is fit for the tune For All Thy Saints.

Serge et Bacchus, unis dans le combat,
Furent ensemble au monde d’ici bas,
Mais leur amour au ciel continua,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach, together in their strife,
Were joined in pair, while in their earthly life,
But their true love in heav’n grew great and rife,
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus, du siècle grands soldats,
Furent tués pour la chrétienne foi,
Devinrent grands pour toi, Christ, notre roi,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach fought for a king so vain ;
Their Christian faith has caused them to be slain ;
They are become thy soldiers by their pain,
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus d’autel n’en eurent pas :
Ils n’étaient qu’en pré-catéchuménat ;
Christ, dans leur sang, baptême leur donnas,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach, pre-catechumens still,
Were in thy Church, but had no place until
Thou gavest them baptism of blood and will,
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus, nous suivrons sur leurs pas,
Dans nos amour, épreuves et tracas,
En cette vie et dans notre trépas,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach, we’ll stride their path so bright
In our distress, our love, and in our fight,
In this short life and in the next in light,
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus te prient comme avocats
Pour les familles mises hors la loi ;
Qu’en leur amour, tous soient égaux en droits,
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach are praying thee for those
Fair families, struck by ungodly laws ;
Grant them e’en rights, and convert, Lord, their foes !
Alleluia, alleluia.

Serge et Bacchus te chantent par la foi,
À tout jamais, Esprit, Fils et Papa ;
Avec eux nous disons : Dieu, gloire à toi !
Alléluia, alléluia.
Sergius and Bach sing to the Trinity,
Father and Son and Holy Ghost to thee ;
With them we say : Forever praised thou be !
Alleluia, alleluia.

Le second chant peut se chanter sur beaucoup de mélodies, par exemple Nous chanterons pour toi, Seigneur ou Complete in Thee. The second hymn may be sung on many tunes, for instance Old 100th or Complete in Thee.

Nous chanterons, ô Saint-Esprit,
Serge et Bacchus, le couple uni,
Qui, par exemple de vertu,
Nous montre le Seigneur Jésus.
O Holy Ghost, we sing thee fair
Sergius and Bacchus, saintly pair,
Who, in their love, as Jesus saith,
Preach him by their life and their death.

Soldats dans une armée impie
De Rome, ils furent en Syrie ;
À l’exclusion, les deux s’aimaient,
Inséparables à jamais.
First, soldiers of impious Rome,
Syria has become their home ;
They loved each other in fealty,
Forsaking all others that be.

Tu leur appris par tes desseins
Que les idoles ne sont rien ;
Dieu est unique et hors du temps,
Tout-créateur et transcendant.
By thine insight, thou hast them taught
That gods and idols are mere naught :
The holy God is one in sooth,
Creator, timeless, spaceless truth.

Leur foi nouvelle est un sentier
Incompatible à leur métier :
Ils durent donc quitter l’armée
Pour qu’ils se fassent baptiser.
The warring work in which were they
Did not match with the Christian way :
Before they be baptised, immersed,
They had to quit the army first.

La foi chrétienne étant bannie,
On exigea qu’ils sacrifient
À Zeus, et par l’apostasie
Qu’ils sauvent leurs carrière et vie.
The Christian faith was then forbidd’n :
They were asked to get thereof ridd’n,
And sacrifice to Zeus instead,
To spare their job and life ahead.

Mais, Saint-Esprit, tu fortifias
Leurs bel amour et grande foi,
Unique couple, unique amour,
Comme un unique Dieu toujours.
But, Holy Ghost, thou from above
Didst strengthen their faith and great love ;
Their oneness shown forth by their bond
Tells of God’s oneness therebeyond.

Or le bourreau en eut mépris,
En femmes il les travestit ;
Bacchus et Serge ont dit : « Merci ;
Aucune honte en ces habits. »
The tyrant put our saints to test :
In women’s clothes he made them dressed ;
Our saints replied unto the same :
« Thanks ; female clothes are not a shame. »

D’abord Bacchus, battu, mourut ;
La nuit, à Serge il apparut :
« Ô mon amour, résiste encor’,
Pour me rejoindre après la mort. »
Smitt’n and exhausted, Bacchus died ;
To Sergius he appeared that night :
« Hang on, my darling, thou shalt be
After thy death again with me. »

Plus que la mort l’amour est fort ;
Ils sont ensemble depuis lors ;
Unis de la passion, du cœur,
Ils ressusciteront vainqueurs.
Stronger than death, the love has won ;
Sergius and Bacchus are but one ;
After their passion, they’re in heav’n ;
Together they shall rise again.

À toi, Esprit qui couronnas
Bacchus et Serge, gloire à toi,
Ainsi qu’au Père et Fils béni :
Dieu trine et un à l’infini ! Amen.
To thee, O Spirit, who hast crowned
Sergius and Bacchus, praise in sound,
And to the Father and the Son :
Three persons : God forever one !

They.

Je croise virtuellement de plus en plus de gens qui s’identifient comme “non-binaires”, et qui veulent qu’en anglais, on parle d’eux à la troisième personne avec le pronom personnel they. Par exemple, Machin a fait ceci et cela, et they are known for je ne sais quoi. Dans des cas pareils, lorsque je parle d’une telle personne en anglais, j’utilise it.

Pourquoi?

Tout d’abord, « non-binaire » et « neutre » sont synonymes (ne uter = aucun des deux). Et pour le neutre, il y a déjà un pronom en anglais: it.

Le problème avec they est que ce mot, bien que faisant abstraction du genre et du sexe, a un nombre, et son nombre est pluriel. Autrement dit, je refuse de faire référence à un singulier par la pluriel, parce que je respecte la langue et les concepts de singularité/dualité/pluralité inhérents aux langues.

Au risque d’offenser l’ignare, quel que soit son genre, le respect dû aux langues est plus important que les humeurs de la personne.

Pendant mes études, l’un de mes profs nous a enseigné qu’il faut toujours utiliser pour les gens les qualificatifs qu’ils exigent. Il disait que seulement ainsi on pouvait avoir de l’entente. Puis j’ai réfléchi. Et si un illettré exigeait qu’on l’appelle « Mr le Professeur »? Et si un herboriste exigeait qu’on l’appelle « Docteur » sans qu’il ait fait de doctorat?

La base de la morale est que la liberté de l’un s’arrête là où commence la liberté de l’autre. Je ne permets pas au bigot d’appeler mon mariage un fake ou un simulacre, parce que mon mariage en tant que tel est beaucoup plus important que son bigotisme. Je ne peux pas appeler un voyou « professeur » ou « docteur », car si je le fais, j’insulte implicitement tous ceux qui ont fait des années d’études pour mériter ce qualificatif.

Je_suis_BorgDe même, une personne singulière, je ne peux pas l’appeler they, car je respecte ce qui est multiple. Des personnages qui ont du mal avec le singulier, on en a déjà rencontrés dans la fiction.

Quid du « vous » (anglais you) utilisé pour un singulier? Là, à la base, il s’agit d’un majestatif. C’est d’ailleurs pour ça qu’en anglais, je préfèrerais de dire thou à mes amis; j’ai essayé avec certains, mais comme ils ne provenaient pas des régions où l’on tutoie, ils n’ont pas capté. Mais ça, c’est un autre débat. En tout cas, le they n’est pas un majestatif de troisième personne singulier. Le majestatif à la troisième personne existe notamment en roumain (où l’on dit, littéralement: « Madame n’est pas à la maison. Sa seigneurie ne rentrera que demain » ou « Tonton m’aime bien; j’irai le voir, lui en personne »), mais dans le cas des humains sexuellement neutres il ne s’agit nullement d’un majestatif, mais d’une faute de langue.

Mais on jour viendra, et ce sera bientôt, où d’autres idiots auront la splendide idée de simplifier le verbe « être. » Ce sera: j’êt, tu êt… nous êtons, vous êtes, ils/elles êtent. Ou en anglais: I is, you is, they is, we is… Et peut-être qu’ils se débarrasseront également du « s » de la troisième personne du singulier. Pourquoi se déranger avec Gaby has, quand ça peut être plus “simple”, Gaby have?

Musique byzantine symphonique.

Je me rappelle l’apparition du métal symphonique, genre musical qui est né grâce à des métalleux qui, loin de ce contenter de l’amateurisme, avaient suivi des études de musique.

D’autre part, le chant liturgique byzantin est réputé de se chanter toujours a cappella. Or je viens de tomber sur un truc assez inouï: dans cette vidéo, on voit une chorale byzantine, Tronos, chanter le psaume 140 (141) des vêpres, accompagnée de l’Orchestre métropolitain de Bucarest. Quoiqu’il s’agît d’un concert, cela devrait avoir sa place dans les églises.

Bien sûr, je me rappelle les vêpres à la cathédrale Saint-Paul de Londres, qui ressemblaient plus à un concert qu’à un office, où l’on avait quasi peur de chanter avec la chorale. Peut-être qu’on arriverait à trouver le juste milieux, où les vêpres dominicales pourraient attirer plus de monde, grâce à la beauté.

«La beauté sauvera le monde.» (Dostoïevski)

Nunc suis tandem.

Je viens de traduire un hymne pour la fête de saint Jean Baptiste, Nunc suis tandem. Elle se chante comme Nocte surgentes.

Jean le Baptiste
Sort de sa cachette;
Sa force existe
Par Élie, prophète;
Sa voix insiste,
Les péchés il fouette,
Offrant des pistes:

«Dieu prend la peine,
Étant juge immense:
Il trie les graines,
Et punit l’offense;
Le blé s’égrène,
Mais la balle dense
Crame en géhenne.

Lorsqu’il arrive,
Le Seigneur chemine,
Hausse les rives,
Baisse les collines;
Foule oisive,
Prépare et affine
Sa voie hâtive.»

Que Jean apporte
La lumière icitte;
De sa voix forte
Saint Jean nous incite
À toutes sortes
D’œuvres qui excitent
Miséricorde.

À Dieu le Père,
À son Fils unique,
Au débonnaire
Saint-Esprit cantiques!
Et laus sincères
Au Dieu triunique
Toutes les ères! Amen.

The Church’s One Foundation.

Voici un chant anglais bien connu, que j’ai traduit-adapté en français: The Church’s One Foundation.

Tu es Chef de l’Église,
Ô Christ, Seigneur très haut;
Tu la crées, la baptises
Par la parole et l’eau;
Du ciel tu viens en quête,
Afin de l’épouser;
Par ton sang, la rachètes,
Pour l’immortaliser.

Partout, l’Église sème
La vraie unique foi
D’un Seigneur, un baptême,
Un peuple unique en toi,
Un seul Nom de confiance,
Unique Eucharistie;
Dans l’unique espérance,
La grâce est impartie.

Malgré le pessimisme
Qui la voit affaiblie,
Démantelée des schismes,
Rongée des hérésies,
Les saints veillent sur elle,
Criant: «Dieu, jusqu’à quand?»
Et la nuit des querelles
Devient matin des chants.

L’Église n’est pas morte;
Dieu, tu la tiens debout,
Et dans tes bras la portes
Toujours et jusqu’au bout;
Si d’aucuns la haïssent,
Et s’ils ne l’aiment pas,
Sur ceux qui la trahissent
Vainqueure elle sera.

Au milieu de la guerre
Et ses tribulations,
Elle attend sur la terre
La paix de l’eschaton;
L’Église, dans l’attente
Milite, aspire à toi,
Pour être triomphante,
Dans l’éternelle joie.

À toi, Dieu triunique,
Sur terre elle est unie,
En communion mystique
Avec les saints bénis;
Avec les saints aimables,
Au ciel, dans ta cité,
Reçois-nous à ta table,
Pour toute éternité.

Arglwydd arwain trwy’r anialwch.

Je vous présente ma traduction-adaptation du chant gallois Arglwydd arwain trwy’r anialwch. Vu le nom de la mélodie (Cwm Rhondda = vallée de Rhonnda), on entend l’original gallois dans le film How Green Was My Valley. Voir ici sur YouTube.

William Williams Pantycely a écrit l’original gallois en 1762. Neuf ans plus tard, le bibliste Peter Williams a publié une traduction-adaptation en anglais, Guide me O Thou, dans laquelle, malheureusement, plusieurs couplets sont comprimés pour n’en faire qu’un, et de ce fait, la version anglaise est à la fois plus pauvre et plus courte. Cette version anglaise est bien plus connue; exemple sur YouTube. Devenu sorte d’hymne national gallois, sur les stades, on voit un mélange d’anglais et gallois, chacun chantant la version qu’il connaît.

Voici donc ma traduction-adaptation, basée sur le contenu de l’original gallois:

Conduis-nous, Seigneur et guide,Calvaria
Pèlerins remplis de maux,
Dans nos vies, déserts arides,
Qui s’approchent du tombeau.
Roc solide,
Tire-nous vers toi, en haut.

Si tu nous ouvrais ta côte,
Cœur percé, torrent d’amour,
Ton sang jaillirait en flotte,
Comme à Golgotha un jour;
Ô notre hôte,
Christ, abreuve-nous toujours.

Nous errons la nuit entièreBreadOfHeaven
Sans voir l’aube du matin,
Et, en perte de repères,
Le désert paraît sans fin;
Ô lumière,
Viens toi-même sans déclin.

Le jour, sois notre nuage,
La nuit, pilier de feu plein;
Pendant ce pèlerinage,
Aplanis notre chemin;
Pain des sages,
Manne, apaise notre faim.

Or la mort nous accapare,Stade
Lorsqu’on passe le Jourdain;
Tu y as montré ta gloire,
Sanctifiant l’eau de ce bain;
Oh victoire!
Fais-nous donc crier soudain.

À toi, Christ, confiance entière:
Tu as écrasé la mort!
De l’enfer tu nous libères!
Satan sous tes pieds, Dieu fort!
Mont Calvaire!
On s’en souviendra encor’.