Après une longue pause sur la toile, due aux vacances et à l’été, je vous fais un résumé de nos vacances.

Avant les vacances, il y a eu un gros changement au boulot: ma cheffe R. est partie, et elle a été remplacée par F.

Puis, il y a eu l’anniversaire de 65 ans de Maman. Nicolas lui a préparé cette délicieuse princesstårta.

Avant de partir effectivement, nous avons fêté la fête nationale à Namur, avec Maman. Quoi faire par temps de drache nationale? Nous avons pris le bateau Meuse-Ardennes jusqu’à Wépion et retour.

Si vous êtes sur Namur, ne prenez surtout pas les taxis Burnoville! Ils n’arrivent pas à temps et vous font perdre votre train! En effet, la toute première fois qu’on a eu besoin d’eux, ils n’ont pas voulu venir; la deuxième fois ils nous ont surtaxés; et au début de nos vacances on n’a pas eu le train! Si vous êtes sur Namur et vous devez prendre un taxi, prenez plutôt les Économic’s (081-47.01.50). Ils sont pas chers et sympas.

Nous avons commencé nos vacances à la Panne. En train jusqu’à la gare d’Adinkerque, et de là à pied jusqu’à la plage de la Panne! Il a été très difficile de trouver un restaurant qui nous donne du végétalien, mais finalement une pizzéria a fait l’affaire. Nous avons longé à l’hôtel Mon Bijou. D’ailleurs, nous avons trouvé la Panne très francophone.

De là, nous sommes partis en tram vers Ostende. En effet, pendant toute la semaine, nous nous sommes déplacés en tram sur la côte. Il s’agit, si je ne me trompe pas, de la ligne de tram la plus longue de l’Europe.

Il n’a plus qu’un seul jour, précisément un samedi, et alors nous avons rendu visite à un ami à Bruges.

Nous nous sommes baignés un peu partout, et tous les jours (excepté ce samedi-là), notamment à la Panne, Mariakerque, Ostende, Bredene, Zeebruges, ainsi qu’aux thermes de Stene. On peut dire que le temps nous été très favorable, en dépit de nos craintes météo.

Pour la petite histoire, à 18h, les maîtres-nageurs et -nageuses quittaient la plage, en sonnant du cor, et parfois ils demandaient aux gens de sortir de l’eau, après quoi ils et elles mettaient le drapeau rouge signifiant « baignade interdite ». Nicolas me demande: « Est-ce qu’il n’y a pas une plage de nuit? ». Je lui réponds: « Si, si; je suis sûr d’avoir vu à Bredene un panneau disant nachtstrand. » Lorsque nous nous y sommes rendus, c’était plutôt naaktstrand. Donc, voilà, une petite erreur de paronymie change tout!

Nous avons visité, entre autres, l’église de Knocke. Quoi dire? Ils ont de l’iconographie néo-flamande. Entendez bien: le style des Primitifs Flamands, repris à la fin du vingtième siècle. Et un baptistère post-moderne, qui fait faux-ancien.

Au niveau des restaurants, nous avons pu bien manger végétalien dans 4 endroits:

1. Le restaurant Jin Yan Lou à Zeebruges;

2. Le restaurant chinois de Nieuport de la rue Cardijn;

3. Le restaurant Everest à Ostende;

4. Le restaurant chinois devant la gare d’Ostende.

Les soirs nous avons pris le plaisir de regarder des couchers de soleil depuis les jetées et les phares.

 

Nous avons profité de notre séjour à la côte belge, pour aller dire un petit bonjour à la Flandre française. Toutefois, Dunkerque m’a semblé très fade par rapport aux villes de la côte belge. Il y a un bus qui passe la frontière. Dommage que la ligne de chemin de fer n’est pas utilisée!

Ça fait drôle de voir le drapeau flamand à côté du tricolore français!

Puis, le dernier jour de nos vacances, nous avons été à Liége avec mon collègue Krum et sa copine.


Là-bas, nous avons été également au Musée de la vie wallonne, qui m’a fort déçu. C’est devenu un club de rattachos qui se font de la propagande, en prétendant faire de la culture. L’histoire qu’ils présente est fortement tordue!

Et voilà, je pense que tout est dit!

Mon chéri doit aller à l’aéroport et de là en Suisse à une conférence. Sauf que la SNCB est toujours performante.

À cause d’un suicide, on les a bloqués dans le train, à Blanmont. Heureusement, mon Nicolas a pu se sauver du train, et je lui ai envoyé un taxi.

Nous avons été regarder au cinéma le dernier film Harry Potter. J’ai été complètement déçu! Il me semble que le film ne transmet pas le message du roman. Il y a beaucoup d’action, beaucoup d’effets spéciaux, mais l’essetiel est perdu, oublié, tronqué, mal compris et mal interprété.

Tout a commencé il y a trois semaines. Ma mère, professeure à la retraite, accompagnait un groupe d’élèves, avec d’autres profs. À un moment donné, elle est entrée dans une église. Une femme tzigane l’a agressée, pour lui piquer le sac à main. Une autre femme est entrée dans l’église en venant au secours de ma mère. Le choc émotionnel a été si fort, que cela a déclenché un glaucome aigu, à cause de la pression sanguine… Maman a perdu un oeil finalement.

Le dimanche passé, ma mère, mon Nicolas et moi étions à la messe. Le GSM de Nicolas est disparu… dans l’église!

Après la messe nous avons pris le train pour Amsterdam. C’est mon sac à main qui est disparu, entre Rotterdam et Amsterdam. D’habitude je le tiens dans les bras dans le train, ou à ma gauche, mais là, vu qu’on était serré, je l’ai mis au-dessus. Cela m’a été fatal. Et tout ça, pour 45 € que le voleur a « gagné »! Mais en réalité, tous mes papiers d’identité sont partis avec! Maintenant, vive la bureaucratie, avec le nouveau code PIN de la carte bancaire que je n’ai toujours pas, avec la carte d’identité qui prendra encore deux semaines pour arriver, avec la carte SIS qui tardera encore cinq semaines!

Mais nous avons eu droit également à un « bonus ». Lorsque, arrivé à A’dam, j’ai voulu porter plainte à la police hollandaise, le flic a refusé de prendre ma plainte! Après une dispute stérile de vingt minutes avec lui, nous avons voulu le prendre en photo, et là, il s’est sauvé! On dirait qu’aux Pays-Bas, les flics travaillent avec les voleurs!

En rentrant à Namur à 21h, le policier de la gare de Namur a été très aimable, a reçu ma plainte et m’a donné les papiers provisoires dont j’avais besoin. Tout de suite, le cheminot du guichet m’a délivré un autre abonnement.

Dans le temps, je disais qu’aux Pays-Bas je me sentais comme en Belgique. Eh bien, je m’étais gravement trompé!

Je veux vous demander une petite prière pour ma mère. Il y a quelques jours elle a été opérée du glaucome aigu. En vain. Elle va être opérée à nouveau ces jours-ci, mais elle a peu de chances de voir à nouveau avec l’œil droit.

Fête-Dieu et théologie.

Dans la plupart des calendriers occidentaux, c’est jeudi que figurait la Fête-Dieu. Dans les calendriers romains modernes, c’est la « fête du Corps et du Sang du Christ ». Le calendrier romain traditionnel a une fête séparée pour le sang du Christ (le lundi après le 3 mai à Bruges, ailleurs le 1er juillet), et du coup, la Fête-Dieu est seulement la fête du corps du Christ.

Cette dernière pose un sérieux problème théologique. Les fêtes sont des événements, des représentations, par lesquelles ont rend présent quelque chose qui s’est passé dans le passé. Il y a la transfiguration du Christ, la naissance de saint Jean-Baptiste, le martyre de tels autres saints, la conversion de saint Paul. Toujours des événements! Par exemple, pour ce qui est de Noël, je lis ceci:

« La veillée de Noël ou nut´ dès matènes […] à côté de la mangeaille, il y avait place aussi pour des jeux ou des rites : à minuit, on allumait une chandelle […], à minuit on faisait éclater en plein air de multiples boîtes d’artifices (ou tchambes), des coups de fusil ou même un bruyant carillon. Et puis, surtout, dans la nuit, on éveillait ceux qui n’avaient pas sîsé lès matènes et en bande on s’en allait à travers champs, à travers prés, vers l’église où l’on entendrait deûs, treûs mèsses. […] Au moment d’admirer la crèche de l’église paroissiale, ils obéissaient à l’illusion qui donnait à chacun d’eux l’impression de revivre l’heureuse aventure des bergers de la Nativité, et dans la nuit, par les sentiers et les fondrières, ils refaisaient avec une touchante simplicité et une foi entière, le voyage de Bethléem. » (Auguste D’Outrepont, Les Noëls wallons, pages 25-26).

Les fêtes sont, donc des événements. On rend présent l’événement du passé, et le passé devient présent. Alors, la Fête-Dieu est un non-événement. Elle est statique, alors que toute fête doit être dynamique.

Comment donc résoudre ce problème? Certains calendriers anglicans parlent de l’institution de la sainte Communion, pour nommer la Fête-Dieu. Sauf que là, il s’agit d’une duplication du Jeudi-Saint. Alors, une autre solution?

Oui. La fête du sang du Christ, telle que fêtée à Bruges, fait mémoire de l’arrivée de la relique supposée. Donc la Fête-Dieu pourrait être considérée la mémoire de l’événement de Bolsiena et Orvieto. Malgré les trucs de sainte Julienne du Mont-Cornillon, la Fête-Dieu n’a été instaurée dans tout l’Occident que l’année suivante au miracle de Bolsena!

On garde encore la relique à Orvieto (photo ci-contre)!

Ce qui est intéressant, c’est que les appendices du missel byzantin parlent de ce genre de miracle qui pourrait arriver. Donc une fête en l’honneur d’un tel événement s’encadrerait parfaitement dans la Tradition unique de l’Église unique.

Trinité vs chanoine.

Hier nous avons fêté la Trinité.

Si Dieu est, il doit être nécessairement UN; autrement il ne serait pas Dieu. «Dieu doit être unique, attendu qu’il est l’être
suprême et qu’il ne le serait pas s’il n’était pas unique», dit Tertullien. «Dieu est celui dont on ne peut rien imaginer de plus grand», dit Anselme. Donc «Dieu est amour» (1 Jean 4:8). Et comment Dieu pourrait-il être amour, sans manifester cet amour? Car si quelqu’un dit être charitable, amical ou bienveillant, cela implique une interaction avec une autre personne. Donc l’amour de Dieu, avant la création, en-dehors de l’espace-temps, fait que le Père engendre le Fils et fait procéder l’Esprit Saint, sans pour autant que ces deux deviennent des êtres distincts.

La pensée habituelle des chrétiens est que la bible ne parle pas de la Trinité de Dieu. En réalité, dès le premier verset de la Genèse, les saintes écritures nous dévoilent la tri-unité de Dieu, mais dans un langage qui n’est pas la terminologie philosophique grecque à laquelle nous sommes plus ou moins habitués.

Dans les saintes écritures, Dieu le Père dit: «Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin» (Isaïe 44:6 et Apocalypse 1:8), puis c’est le Christ qui dit la même chose (Apocalypse 22:13). Dans d’autres textes, le Christ est nommé « sauveur » (d’ailleurs, c’est la signification du nom Jésus), alors que Dieu dit qu’il n’y a pas d’autre sauveur que lui (Isaïe 45:21). Tout l’Ancien Testament insiste sur le fait que Dieu est UN, alors que le Christ est nommé Dieu (Isaïe 9:6, Jean 1:1). Et plein de passages de l’Ancien Testament – à partir de Genèse 1:1 – mettent Dieu au pluriel (pas au duel, mais au pluriel, qui consiste en 3 au minimum), mais le verbe accompagnateur au singulier: «Dieux créa».

L’Esprit Saint a une personnalité propre (Romains 8:26; Jean 14, 15, 16 etc.). Et dans les textes, l’ordre des personnes de la Trinité est aléatoire: Père & Esprit & Fils (Jean 4:24); Fils & Père & Esprit (2 Corinthiens 13:13); Père & Fils & Esprit (Matthieu 28:19).

Hier soir, nous avons été à la messe à la cathédrale. Il aurait été utile de choisir éventuellement de tels passages bibliques et de prêcher là-dessus, et de développer le dogme de la tri-unité de Dieu en termes simples, pour édifier les fidèles. Mais, à la place, le chanoine – disciple de Kiko Argüello – nous a parlé de vertes et de pas mûres: dans un premier temps, il disait que la Trinité serait un groupe formé par Dieu + le Christ + l’Esprit Saint (on aurait pu conclure, de ses paroles, que le Christ et l’Esprit ne seraient pas Dieu). Pire encore, dans un second temps il a parlé de Dieu en terme sexuels.

Ainsi, pour le chanoine, si Dieu a créé l’homme a son image, alors son image doit être « homme et femme »: le Père et le Fils se sont aimés et ont engendré l’Esprit! C’est donner à Dieu l’image des dieux païens Baal et Astarté!

Par une compréhension tordue de Genèse 1:27, qu’il a cité à deux reprises, le chanoine contredit tout ce que dit l’Église depuis toujours, et tout ce qu’elle exprime terminologiquement, depuis le NT, les Pères apostoliques, les conciles œcuméniques et jusqu’au vingtième siècle. (Pour plus de détails, voyez cet excellent sous-chapitre écrit par Stephen.)

Le chanoine ferait mieux de se demander s’il est encore lui-même catholique!

En cette nuit, mon Nicolas et moi fêtons 5 ans depuis que nous sommes ensemble! Ce sont les 5 ans les plus beaux de ma vie!

Ce matin, je venais de faire encore un marathon de 24 heures sans sommeil. J’espère que c’était le dernier. Après avoir dormi huit heures en deux morceaux, nous sommes allés à la messe à la cathédrale.

Au baiser de paix, nous nous sommes rendus compte que derrière nous se trouvait Roro, un ami qu’on n’avait pas vu depuis très longtemps. Nous en avons profité pour l’inviter à souper chez nous. D’ailleurs, aujourd’hui, c’est également l’anniversaire de ses vingt-cinq ans!

Je viens de défendre, ce soir, mon mémoire de licence: «L’Actualisation de l’ordo de la vigile pascale dans les rites byzantin et latin». Dieu merci, j’ai obtenu une grande distinction.

C’est une étape de ma vie qui s’achève ici.

Certains de mes anciens collègues d’il y a dix ans ont eu leur licence il y a six ans, et maintenant ils ont un doctorat, et peut-être que j’aurais pu avoir un parcours similaire. Si cela n’est pas arrivé, c’est parce que j’ai voulu être intègre. Plus exactement, ma vie s’est arrêtée au moment où j’ai découvert mon identité. Les autres ont eu le soutien des leurs, puisqu’ils étaient ´´normaux´´. Mais ça a valu le prix.

Et les nouvelles étapes? À long terme, mon rêve est pastoral plus que strictement intellectuel.

À court terme, je dois ranger le bureau, le vider de tous les livres qui ont servi à la rédaction de mon mémoire, ranger les livres dans la bibliothèque.

Nous voici rentrés de Suède. Dans cet article, j’essayerai de résumer nos vacances. J’y ajouterai également des remarques que j’avais omises après notre voyage d’il y a trois ans.

Les dates de ce voyage ont été liées à une réunion de famille. D’ailleurs, par ce voyage, nous avons fêté, un peu à l’avance, 5 ans depuis que nous sommes ensemble.

Pour aller à l’aéroport, nous avons pris le train. En Belgique, le contribuable paie la redevance de la SNCB envers une société privée qui a fait un tunnel. Une fois que cette taxe sera payée, le tronçon (qui rapporte!) jusqu’à l’aéroport sera vendue à un particulier, qui pourra se faire des bénéfices, alors que la SNCB est dans la merde. Maintenant, en Belgique, un tiquet jusqu’à l’aéroport coûte seulement 5 € et 20 cents (redevance incluse). En Suède, où le tronçon est déjà exploité par la société privée, le tiquet jusqu’à l’aéroport coûte 420 couronnes ou 42 €, soit huit fois plus cher! Ça arrivera en Belgique aussi! Parce que le citoyen ordinaire ne sait râler que trop tard, après le fait accompli.

À l’aéroport belge, nous avons contemplé des diverses chapelles. À mon goût, la chrétienne orthodoxe et l’islamique sont très bien décorées. Elles invitent, en esthétique et en paroles écrites, à la prière. Les pires m’ont semblé la protestante et le cabinet athéiste. À l’entrée de la chapelle protestante, l’affiche nous invite à la méditation.

Dedans, un décor qui invite à l’ennui.

Arrivés à Sthm, nous avons pris le métro 14, ligne à laquelle nous sommes habitués, car elle passe également par l’univ, sauf que maintenant nous devions la prendre dans le sens contraire.

À l’hôtel, Emmanuel nous dit que la carte de crédit avait déjà été débitée par l’hôtel. Ça me semble une grosse connerie et un manque de professionnalisme (étant donné que nous n’y allions pas à travers un voyagiste), mais soit! On a reçu une belle chambre, vraiment double, au quatrième (et dernier) étage, loin de l’ascenseur, sans bruit.

Arrivés à l’hôtel après minuit, il ne faisait pas tout à fait noir. En été, le crépuscule dure jusqu’à l’aube, ou bien l’aube commence déjà après le coucher du soleil. Bref, toute la nuit, vous avez un horizon rouge-orange, et la visibilité est bonne. Nous sommes allés acheter des friandises végétaliennes en pleine nuit et nous sommes couchés seulement à trois heures du matin, lorsque la lumière était plus forte qu’à notre arrivée.

Au fait, en Suède la nature est à un mois et demie en arrière par rapport à la Belgique. Nous avons pu profiter des lilas en fleur, des acacias en fleur, le raifort en fleur…

Le matin, nous avons déjeuné sur la terrasse de l’hôtel. Elle avait l’air bien! Il a fallu faire des pieds et des mains pour obtenir une brique de lait de soja. Une dame sud-américaine et une autre algérienne nous ont très bien servis. Avec l’une on a pu causer en espagnol, avec l’autre en français.

Après ça, nous sommes allés en ville, à Sthm, où nous avons acheté des bondieuseries près de la cathédrale. Il faut savoir que l’hôtel se trouvait à Haegersten, à vingt minutes en métro. Si vous devez aller à Sthm, ne vous éloignez jamais de votre point d’intérêt. Par exemple, de Haegersten à l’univ, vous devriez faire plus d’une demi-heure.

La journée a été torride. D’après la météo, il devait faire 28°C. Nous avons pris le métro jusqu’à l’université. Là, ça nous faisait bizarre de tout voir en décor estival, alors que nous ne connaissions le campus que par temps d’automne. Nous sommes passés à côté des endroits connus et avons savouré la nostalgie. Enfin nous sommes arrivés à la plage de Lappis. C’est là que j’avais demandé la main de Nicolas il y a trois ans.

Nous nous sommes baignés, puis nous sommes allés chercher le château du cèdre grec à Danderyd. Las de la marche, nous avons laissé tomber l’affaire et sommes rentrés à Sthm en prenant un train d’écartement réduit.

Nous avons acheté nos tiquets pour le lendemain, pour aller à Laxå. Un vrai cauchemar! En Suède le système est trop compliqué.

Samedi matin donc, nous avons pris notre train. Nous avons été témoins à un truc désagréable: certains voyageurs demandaient à d’autres de leur céder la place, parce que les places réservées ne sont pas marquées et que tu ne sais jamais sur le siège de qui tu t’assieds.

À Laxå, nos släkterna nous ont attendus à la gare et nous ont emmenés dans la forêt du Tived, où vit une grand’tante, et où la fête de famille avait lieu.

Là, nous avons rencontré nos bryllingarna, mormorsyslingarna, farmormorsyskonbarnen et farmormorsyslingarna, et toutes sortes de petits neveux pour lesquels il n’y a pas de mots en français. Il était intéressant de comparer les gens à leurs photos anciennes. Une grand’tante nous a mis en évidence devant tout le monde et a lu une lettre que j’avais envoyée il y a trois ans, dans laquelle je demandais si une certaine petite-cousine était toujours grosse. J’ai également appris que dans le temps nos släkterna ont été aidés par l’évêque Sven Danell de Skara.

Tout s’est très bien passé, sauf pour la bouffe. On n’a mangé que du pain aux fruits. Ils ont tous été très gentils avec nous, mais la mentalité n’est pas la même que dans la capitale. La nuit, nous avons dormi dans l’une des maisonnettes de la cour de la grand’tante. En regardant la métier à tisser et les tapis faits à la main par elle, je me suis souvenu de ces mêmes choses chez ma grand’mère.

Dimanche matin, le jour de la Pentecôte, nous devions rentrer. On aurait pu avoir plusieurs options. 1. Aller à onze heures à la messe dans l’église du village, c’est-à-dire à six kilomètres de là (le village est composé de plein de maisons éparpillées dans la forêt, avec une église au bord du lac Unden), ce qui aurait posé problème de plusieurs point de vue. 2. Rester avec la famille jusqu’au soir, puis aller à la messe à dix-huit heures près de la gare, mais alors ont serait rentrés à Sthm après minuit. 3. Prendre le train de onze heures vers Sthm; on serait arrivés à Sthm pour treize heures et demie, pour aller à la messe à quinze heures. C’est la troisième option que nous avons choisie. Avant de prendre le train, nous avons visité tout de même l’église de Tived.

Notre train est arrivé à l’heure. Nous avons attendu la correspondance à Hallsberg. Sauf que ce train est arrivé avec un retard d’une heure et demie.

Vous vous demandez peut-être pourquoi nous n’avons pas pris un autre train, genre le suivant. Eh ben, SJ n’est pas la société de chemin de fer des jésuites, mais ce qui reste encore de la compagnie nationale suédoise. Quand tu achètes un tiquet valable pour un train de la SJ, c’est ton train que tu dois attendre, même s’il a vingt-quatre heures de retard. D’autres trains, appartenant à d’autres compagnies privées, peuvent partir avant le tien: tu n’as pas le droit de les prendre. Voilà l’époque d’or du libéralisme! Bientôt, en Belgique, on arrivera à la même chose! Alors, au moins les grèves pourront freiner la machine libérale avant qu’il ne soit trop tard. En Suède, c’est déjà trop tard!

À Sthm, à l’église Saint-Jacques, les dimanches il y a une messe en suédois à quinze heures (assurée par les Suédois), et une en anglais à dix-huit heures (assurée par les épiscopaliens). À cause du train, qui est arrivé trop tard à Sthm, nous avons dû aller à la messe de dix-huit heures. J’aurais préféré d’emblée, quand même, une messe en suédois. mais bon, l’eucharistie, c’est l’eucharistie, quelle que soit la langue.

L’église Saint-Jacques est l’un des signes du pèlerinage à Compostelle, qui est très populaire à Sthm. On trouve partout la coquille, des livrets du pèlerin. L’église elle-même est dédié à la fois à saint Jacques le Majeur et au patriarche Jacob.

La messe de dix-huit heures a été présidée par une prêtresse, qui a fait un one-woman-show. J’ai été très déçu. Elle a lu toutes les lectures, elle n’a même pas parlé de l’Esprit Saint, elle a parlé de l’amour et de sa quadruple maternité… plein de choses qui n’ont rien à voir avec la fête du jour. Les prières ont toutes été inventées par elle. Si elle n’avait pas donné la bénédiction trinitaire, j’aurais cru qu’on était à une réunion arienne et pneumatomaque. Petit dièse: la communion a été donnée sous le deux espèces, et devant les communiants elle a dit: «This is the body/blood of Christ», et je crois que la correctitude de l’administration de la communion l’emporte sur l’incorrectitude des formules.

Parlons maintenant de la bouffe. Pendant tout notre séjour, nous avons eu le plaisir de manger dans le restaurant végétarien Hermitage du centre-ville (Stora Nygatan 11). Aram, sa femme et leurs collaborateurs nous ont toujours bien servis.

Lundi matin, nous avons été dans le centre commercial de Mörby, pour faire des achats. Que pensez-vous qu’on a trouvé au milieu des boutiques du centre commercial?

Oui, une chapelle de la paroisse de Danderyd!

Après cela, nous nous sommes baignés de nouveau à Lappis et sommes rentrés à l’hôtel, pour nous changer, avant d’aller dîner. Sauf que la clef magnétique de la chambre ne marchait pas. Il a fallu 32 minutes à 6 personnes, pour ouvrir une porte. Ce qui m’a énervé le plus, c’est que je savais ce qu’il fallait faire, mais il ne m’ont ni écouté, ni laissé faire. «Donnez-moi la petite machine de déblocage, deux piles de rechange et un tourne-vice, et je résoudrai le problème!», leur disais-je. Mais non! La femme et l’homme de chambre n’ont pas l’autorisation de la cheffe de réception, qui n’a pas l’autorisation du directeur, qui ne peut pas autoriser les réceptionnistes… Nous avons profité de leur politique, et avons obtenu le remboursement d’une nuitée.

Lundi soir nous avons fêté nos cinq ans d’amour réciproque, dans un resto chinois où l’on avait déjà été trois ans plus tôt. Le souper a été excellent (tofou aux légumes et au riz), le serveur agréable. On a même pris la même table que la fois passée.

Le restaurant se trouvait en face de l’église Saint-Anschaire (Oscar). Du coup, on a regardé pour voir s’il n’y avait pas une messe le lendemain. Si, une messe était prévue. Si en Belgique on ne fête même plus le lundi de la Pentecôte, en Suède ils ont encore le mardi de la Pentecôte. On s’est dit qu’on irait le lendemain, avant notre départ.

Le lendemain, notre dernier jour, nous avons fait nos valises, nous avons quitté l’hôtel, nous avons fait un dernier tour au centre-ville. C’est ainsi que dans nos bagages on a accumulé plusieurs livres en suédois, un Nils Holgersson en français, ainsi que trois films suédois en DVD.

Nous voilà à l’église pour la messe. Le prêtre était introuvable. Après plusieurs minutes d’attente, un autre prêtre, de l’assistance, propose de faire une liturgie de la parole. À la fin de celle-ci, voilà que le curé arrive, en ornements liturgiques, et continue la messe à partir de l’offertoire. C’était très beau, même si c’était bref.

Après, nous avons dîné dans le resto chinois, nous avons pris nos bagages et nous sommes partis à l’aéroport. Tout a été plus que ponctuel: nous sommes partis à l’heure et sommes arrivés à destination à l’avance. Nous avons eu le train tout juste! Rentrés à la maison, nous avons trouvé sur la table quelques petits cadeaux laissés par notre voisine Martine, qui était passée arroser les fleurs.

Vivement une autre fois, d’autres vacances, pour retourner en Suède, si Dieu le veut!