Hier nous avons fêté la Trinité.

Si Dieu est, il doit être nécessairement UN; autrement il ne serait pas Dieu. «Dieu doit être unique, attendu qu’il est l’être
suprême et qu’il ne le serait pas s’il n’était pas unique», dit Tertullien. «Dieu est celui dont on ne peut rien imaginer de plus grand», dit Anselme. Donc «Dieu est amour» (1 Jean 4:8). Et comment Dieu pourrait-il être amour, sans manifester cet amour? Car si quelqu’un dit être charitable, amical ou bienveillant, cela implique une interaction avec une autre personne. Donc l’amour de Dieu, avant la création, en-dehors de l’espace-temps, fait que le Père engendre le Fils et fait procéder l’Esprit Saint, sans pour autant que ces deux deviennent des êtres distincts.

La pensée habituelle des chrétiens est que la bible ne parle pas de la Trinité de Dieu. En réalité, dès le premier verset de la Genèse, les saintes écritures nous dévoilent la tri-unité de Dieu, mais dans un langage qui n’est pas la terminologie philosophique grecque à laquelle nous sommes plus ou moins habitués.

Dans les saintes écritures, Dieu le Père dit: «Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin» (Isaïe 44:6 et Apocalypse 1:8), puis c’est le Christ qui dit la même chose (Apocalypse 22:13). Dans d’autres textes, le Christ est nommé « sauveur » (d’ailleurs, c’est la signification du nom Jésus), alors que Dieu dit qu’il n’y a pas d’autre sauveur que lui (Isaïe 45:21). Tout l’Ancien Testament insiste sur le fait que Dieu est UN, alors que le Christ est nommé Dieu (Isaïe 9:6, Jean 1:1). Et plein de passages de l’Ancien Testament – à partir de Genèse 1:1 – mettent Dieu au pluriel (pas au duel, mais au pluriel, qui consiste en 3 au minimum), mais le verbe accompagnateur au singulier: «Dieux créa».

L’Esprit Saint a une personnalité propre (Romains 8:26; Jean 14, 15, 16 etc.). Et dans les textes, l’ordre des personnes de la Trinité est aléatoire: Père & Esprit & Fils (Jean 4:24); Fils & Père & Esprit (2 Corinthiens 13:13); Père & Fils & Esprit (Matthieu 28:19).

Hier soir, nous avons été à la messe à la cathédrale. Il aurait été utile de choisir éventuellement de tels passages bibliques et de prêcher là-dessus, et de développer le dogme de la tri-unité de Dieu en termes simples, pour édifier les fidèles. Mais, à la place, le chanoine – disciple de Kiko Argüello – nous a parlé de vertes et de pas mûres: dans un premier temps, il disait que la Trinité serait un groupe formé par Dieu + le Christ + l’Esprit Saint (on aurait pu conclure, de ses paroles, que le Christ et l’Esprit ne seraient pas Dieu). Pire encore, dans un second temps il a parlé de Dieu en terme sexuels.

Ainsi, pour le chanoine, si Dieu a créé l’homme a son image, alors son image doit être « homme et femme »: le Père et le Fils se sont aimés et ont engendré l’Esprit! C’est donner à Dieu l’image des dieux païens Baal et Astarté!

Par une compréhension tordue de Genèse 1:27, qu’il a cité à deux reprises, le chanoine contredit tout ce que dit l’Église depuis toujours, et tout ce qu’elle exprime terminologiquement, depuis le NT, les Pères apostoliques, les conciles œcuméniques et jusqu’au vingtième siècle. (Pour plus de détails, voyez cet excellent sous-chapitre écrit par Stephen.)

Le chanoine ferait mieux de se demander s’il est encore lui-même catholique!

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