Messe indienne.

Je profite du temps plus ou moins libre pour partager avec vous quelques articles que je n’ai pas eu le temps d’écrire plus tôt, mais que j’avais conçus il y a quelques mois.

Dans le temps, j’écoutais à la radio la messe dans les plusieurs rites (notamment maronite et malankar). J’ai toujours été étonné par la combinaison de Tradition et kitsch dans l’usage contemporain de ces deux rites. De la postmodernité, donc.

Voici donc, en vidéo, la messe du rite malankar. Il faut attendre 5 minutes d’introduction. L’évangile est à la 12ème minute; la consécration à la 40ème. Malheureusement, les fidèles ne communient pas…

Par contre, en regardant cette autre messe de l’Église MarThoma (une Église orientale faisant partie de la Communion Anglicane), on voit que là-bas le kitsch est moins évident, et tout le monde communie.

 

Bénédiction des Rameaux.

Puisque le dimanche prochain, c’est le dimanche des Rameaux, je vais faire suite aux articles que j’ai écrits l’année dernière et il y a quatre ans et demi.

Toute d’abord, l’Église – quels que soient les rites – a toujours voulu proclamer la passion du Christ selon les 4 évangiles, tout au long de la semaine sainte. La répartition de cette lecture a été faite comme suit:

– Lundi l’onction de Béthanie selon saint Jean;
– Mardi la passion selon saint Marc;
– Mercredi la passion selon saint Luc;
– Jeudi la première moitié de la passion selon saint Jean (jusqu’à la fin de la Cène);
– Vendredi la seconde moitié de la passion selon saint Jean (à partir de la fin de la Cène).

Du coup, pour trouver de la place pour la passion selon saint Matthieu, on a dû placer celui-ci le dimanche des Rameaux. Je me demande bien pourquoi a-t-on mis l’onction de Béthanie le Lundi-Saint. (Dans le rite byzantin, on la proclame le Mercredi-Saint, et on l’accompagne de l’onction des malades.)

La première « anomalie » – l’absence du récit de la Cène le Jeudi-Saint même – est due à cette volonté de faire un récit ininterrompu des quatre évangiles pendant la semaine sainte. La seconde « anomalie », de lire la passion selon saint Matthieu le dimanche même des Rameaux, semble moins compréhensible. Personnellement, je pense que ces deux « anomalies » s’expliquent ainsi: au début, l’Église de Rome ne mettait pas d’accent particulier sur l’institution de la Cène le Jeudi-Saint, ni sur l’entrée de Jésus à Jérusalem le dimanche avant la Pâque. Cela relève plutôt d’une conception plus antique, alors qu’à Jérusalem les choses en étaient autrement, et que les pèlerins en sont rentrés avec des cérémonies nouvelles.

Ça fait que le bon liturgiste « tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes ». Autrement dit, pour le matin du dimanche des Rameaux, l’Église romaine antique a conservé:

– une liturgie de la parole, des Rameaux;
– une liturgie de la parole, de la Passion;
– une liturgie eucharistique.

Entre ces deux liturgies de la parole, il y a la procession.

Mais cette première liturgie de la parole, des Rameaux, a été tronquée par Pie XII. Même sur les sites web des intégristes, elle manque.

En quoi consiste-t-elle?

Introït

Hosanna filio David: benedictus qui venit in nomine Domini. O Rex Israël: Hosanna in excelsis! Hosanna au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Ô Roi d’Israël: hosanna au plus haut des cieux!

Collecte

Deus, quem diligere et amare iustitia est, ineffabilis gratiæ tuæ in nobis dona multiplica: et qui fecisti nos in morte Filii tui sperare quæ credimus; fac nos eodem resurgente prevenire quo tendimus, qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti Deus, per omnia sæcula sæculorum. Dieu, qu’il est juste de chérir et d’aimer, multiplie en nous les dons de ta grâce ineffable; et comme dans sa mort tu nous as fait espérer ce que nous croyons, fais-nous, d’aller à la rencontre de ce vers quoi nous tendons, par la résurrection du même, qui vit et règne avec toi, dans l’unité de l’Esprit Saint: Dieu dans les siècles des siècles.

Prophétie: Exode 15:27 et 16:1-7.

Graduel: Collegerunt pontifices et pharisæi concilium ou In monte Oliveti.

Évangile des Rameaux selon Matthieu 21:1-9.

Secrète

Auge fidem in te sperantium, Deus, et  supplicum preces clementer exaudi: veniat super nos multiplex misericordia tua: bene+dicantur et hi palmites palmarum, seu olivarum: et sicut in figura Ecclesiæ multiplicasti Noë egredientem de arca, et Moÿsen exeuntem de Ægypto cum filiis Israël; ito nos portantes palmas, et ramos olivarum, bonis actibus occuramus obviam Christo: et per ipsum in gaudium introeamus æternum, qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti Deus, per omnia sæcula sæculorum. Augmente la foi de ceux qui espèrent en toi, Dieu, et les prières ferventes exauce-les avec clémence: vienne sur nous en abondance de ta miséricorde: soient bé+nies aussi ces branches de palmier ou d’olivier: et comme, selon la figure de l’Église, tu as donné l’abondance à Noé sortant de l’arche, et à Moïse sortant d’Égypte avec les fils d’Israël, de même, nous aussi, portant les palmes et les branches des oliviers, que nous accourions au-devant du Christ par de bonnes œuvres, et que nous entrions dans la joie éternelle par lui, qui vit et règne avec toi dans l’unité de l’Esprit Saint: Dieu dans les siècles des siècles.

Préface et anaphore

Dominus vobiscum.
Sursum corda.
Gratias agamus Domino Deo nostro.
Le Seigneur soit
avec vous.
Élevons nos cœurs.
Rendons grâce au Seigneur notre Dieu.
Vere dignum et iustum est, æquum et salutare,
nos tibi semper, et ubique gratias agere,
Domine sancte, Pater omnipotens, æterne Deus,
qui gloriaris in consilio sanctorum tuorum.

Tibi enim serviunt creaturæ tuæ: quia te solum auctorem et Deum cognoscunt,
et omnis factura tua te collaudat, et benedicunt te sancti tui.
Qui illud magnum Unigeniti tui nomen coram regibus
et potestatibus huius sæculi libera voce confitentur.

Cui assistunt Angeli et Archangeli, Throni et Dominationes:
cumque omni militia cælestis exercitus,
hymnum gloriæ tuæ concinunt,
sine fine dicentes: Sanctus…

Il est vraiment digne et juste, équitable et salutaire,
de te rendre grâces toujours et partout,
Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel,
glorifié dans le conseil des saints.

C’est toi que servent tes créatures, car elles te reconnaissent comme leur seul auteur et Dieu,
et toute ta création te loue, et tes saints te bénissent.
Ils confessent le grand nom de ton Fils unique de tout leur cœur,
devant les rois et les puissances de ce siècle.

C’est lui qu’assistent les anges et les archanges, les trônes et les dominations,
qui avec toute l’armée céleste
chantent l’hymne de ta gloire,
en disant sans cesse: Saint…

Petimus, Domine sancte, Pater omnipotens, æterne Deus: ut hanc creaturam olivæ, quam ex ligni materia prodire iussisti, quamque columba rediens ad arcam proprio pertulit ore, bene+dicere, et sancti+ficare digneris; ut quicumque ex ea receperint, accipiant sibi protectionem animæ et corporis: fiatque, Domine, nostræ salutis remedium, tuæ gratiæ sacramentum, per Dominum… Nous te prions, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel: daigne bé+nir et sancti+fier cette créature d’olive, que tu as fait surgir de la matière du bois, et dont la colombe sortant de l’arche porta un rameau dans son bec; afin que tous ceux qui en recevront, s’acquièrent la protection de l’âme et du corps; et que le sacrement de ta grâce nous soit un remède de salut, par notre Seigneur Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi, dans l’unité de l’Esprit Saint: Dieu dans les siècles des siècles.
Deus, qui dispersa congregas, et congregata conservas: qui populis obviam Iesu ramos portantibus benedixisti: bene+dic etiam hos ramos palmæ et olivæ, quos tui famuli ad honorem nominis tui fideliter suscipiunt; ut in quemcumque locum introducti fuerint, tuam benedictionem habitatores loci illius consequantur; et omni adversitate effugata, dextera tua protegat quos redemit Iesus Christus Filius tuus Dominus noster: qui tecum vivit… Dieu, qui réunis ce qui était dispersé, et conserves ce qui est réuni: qui as béni le peuple qui était venu à la rencontre de Jésus en portant des rameaux: bé+nis également ces branches de palmier et d’olivier, que tes serviteurs reçoivent avec foi en l’honneur de ton nom, afin qu’en quelque lieu elles soient introduites, elles portent ta bénédiction aux habitants de ce lieu, et toute adversité étant chassée, ta droite protège ceux qu’a racheté Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi, dans l’unité de l’Esprit Saint: Dieu dans les siècles des siècles.
Deus, qui miro dispositionis ordine, ex rebus etiam insensibilibus, dispensationem nostræ salutis ostendere voluisti: da, quæsumus; ut devota tuorum corda fidelium salubriter intelligant, quid mystice designet in facto, quod hodie cælesti lumine afflata, Redemptori obviam procedens, palmarum atque olivarum ramos vestigiis eius turba substravit. Palmarum igitur rami de
mortis principe triumphos exspectant; surculi vero olivarum, spiritualem unctionem advenisse quodammodo clamant. Intellexit enim iam tunc illa hominum beata multitudo præfigurari: quia Redemptor noster humanis condolens miseriis, pro totius mundi vita cum moris principe esset pugnaturus, ac moriendo triumphaturus. Et ideo talia obsequens administravit, quæ in illo, et triumphos victoriæ, et misercordiæ pinguedinem declararent. Quod nos quoque plena fide, et factum et significatum retinentes, te, Domine sancte, Pater omnipotens, æterne Deus, per eumdem Dominum nostrum Iesum Christum suppliciter exoramus: ut in ipso, atque per ipsum, cuius nos membra fieri voluisti, de mortis imperio victoriam reportantes, ipsius gloriosæ resurrectionis participes esse mereamur: qui tecum vivit…
Dieu, qui, par l’ordre merveilleux de ta disposition, même à partir des choses insensibles, as voulu nous donner l’économie de notre salut: donne-nous, nous t’en prions, que les cœurs pieux de tes fidèles comprennent salutairement ce qui est mystiquement signifié par le fait qu’aujourd’hui la foule, insufflée par la lumière céleste, en procession à la rencontre du Rédempteur, joncha des rameaux de palmier et d’olivier sous ses pieds. Les rameaux de palmier représentent donc les triomphes sur le prince de la mort; les surgeons d’olivier proclament, en quelque sorte, l’onction
spirituelle qui allait vraiment advenir. Cette bienheureuse multitude d’hommes comprit déjà que cela était préfiguré: que notre Rédempteur, ayant compassion pour la misère humaine, pour la vie du monde entier allait lutter avec le prince de la mort, et en mourant il allait triompher. Et pour cela elle lui offrit de telles choses en hommage qui déclareraient en lui les triomphes de la victoire et l’abondance de sa miséricorde. Car nous aussi, dans la plénitude de la foi, faisant mémoire du fait et du signifié, nous te prions humblement, toi, Seigneur saint, Père tout-puissant, par notre même Seigneur Jésus Christ, dont tu as voulu nous faire membres, donne-nous de remporter la victoire sur l’empire de la mort, et de mériter d’être participants de sa glorieuse résurrection: en lui et par lui, qui vit et règne avec
toi, dans l’unité de l’Esprit Saint: Dieu dans les siècles des siècles.
Deus, qui per olivæ ramum, pacem terris columbam nuntiare iussisti: præsta, quæsumus; ut hos olivæ, ceterarumque arborum ramos, cælesti bene+dictione sanctifices: ut
cuncto populo tuo proficiant ad salutem, per Christum Dominum nostrum.
Dieu, qui par le rameau de l’olivier, as bien voulu que la colombe annonçât la paix de la terre: sanctifie, nous t’en prions, de ta béné+diction céleste, ces rameaux
d’olivier et d’autres arbres, afin qu’ils servent au salut de ton peuple, par le Christ, notre Seigneur.
Bene+dic, quæsumus Domine, hos palmarum, seu olivarum ramos: et præsta; ut quod populus tuus in tui venerationem hodierna die corporaliter agit, hoc spiritualiter summa devotione perficiat, de hoste victoriam reportando, et opus misericordiæ summopere diligendo. Per Dominum… Bé+nis, nous t’en prions, Seigneur, ces rameaux de palmier ou d’olivier, et donne-nous que, ce que ton peuple fait aujourd’hui corporellement en ton honneur, arrive spirituellement à la perfection avec grande dévotion, en remportant la victoire sur l’ennemi, et en chérissant abondemment toute œuvre de ta miséricorde, par notre Seigneur Jésus Christ, ton Fils, qui vit et règne avec toi, dans l’unité de l’Esprit Saint: Dieu dans les siècles des siècles.
Prière après l’aspersion
Dominus vobiscum. Oremus.
Deus, qui Filium tuum Iesum Christum Dominum nostrum pro salute nostra in hunc mundum misisti, ut se humiliaret ad nos, et nos revocaret ad te: cui etiam, dum Ierusalem veniret, et adimpleret Scripturas,
credentium populorum turba, fidelissima devotione vestimenta sua cum ramis palmarum in via sternebant: præsta, quæsumus; ut illi fidei viam præparemus, de qua, remoto lapide offensionis, et petri scandali,
frondeant apud te opera nostra iustitiæ ramis: ut eius vestigia sequi mereamur: Qui tecum vivit…
Le Seigneur soit avec vous.
Prions.
Dieu, qui as envoyé dans ce monde ton Fils Jésus Christ notre Seigneur pour notre salut, afin qu’il s’abaissât jusqu’à nous et nous appelât à toi; à qui, lorsqu’il vint à Jérusalem, pour accomplir les Écritures, le peuple croyant, d’une foi sincère, jonchait sur la voie ses vêtements avec des rameaux de palmier: donne-nous, nous t’en prions, qu’avec la même foi nous préparions la voie, dont le caillou
d’achoppement et la pierre de scandale étant enlevés, nous méritions, avec les rameaux de nos œuvres de justice, de le suivre, lui qui vit et règne avec toi, dans l’unité de l’Esprit Saint: Dieu dans les siècles des siècles.

J’ai deux papas et je vais bien!

Voici un témoignage paru dans « Histoires vraies », n° 9 du 6 février dernier:

J’ai deux papas et je vais bien!

Les manifestations, les débats stériles, les avis de Monsieur et Madame Lambda  qui se prennent pour des psychologues et prétendent défendre les intérêts des enfants (alors qu’en réalité, ils ne pensent qu’à nourrir leur mépris de l’autre), ça m’horripile. Moi, j’ai grandi avec deux papas… et je suis loin d’être à plaindre! L’ampleur que prend, en France, la guerre (appelons un chat un chat) contre le mariage et le droit à l’adoption pour les homosexuels, motivée par une homophobie à peine voilée, me terrifie. Moi qui vivais jusque-là heureuse et paisible, je me suis retrouvée, sans le vouloir, propulsée en tant qu’objet du débat et cause contre laquelle tant de Français se battent. À cause de l’acharnement et de l’étroitesse d’esprit de ces personnes, mon existence même se trouve remise en cause, ainsi que celle de dizaines de milliers d’enfants.

Cliquez sur l’image pour lire l’article en entier.

Prêtre de garde.

Chez nous, en sonnant au 112, on a les services de secours.

En Suède, si vous composez ce même 112, vous tombez sur… un prêtre de garde.

Pareil au médecin de garde ou à la pharmacienne de garde, en Suède vous aurez le prêtre de garde. De l’Église nationale suédoise, bien entendu.

Les conclusions qu’on peut en tirer peuvent être énormes, d’un côté ou d’un autre. Car, d’une part, en Belgique, vu la crise de reconnaissance des vocations, il n’y a pas assez de prêtres pour des messes régulières et pour les aumôneries. Où trouver encore un prêtre de garde? Mais, d’autre part, j’imagine d’un prêtre de garde en voit (et en entend) de toutes les couleurs.

Toutefois, dans un système où les prêtres sont payés par l’État, je trouve dommage qu’on ne puisse pas trouver assez de prêtres. Et de tels prêtres devraient pouvoir ouvrir la porte à n’importe quelle heure.

Respounai dimegne.

Le dernier – c’est-à-dire le cinquième – dimanche du carême s’appelle dimanche de la Passion. En wallon, on dit «respounai dimegne». Le mot «respounai» est un archaïsme, qui signifie « cacher ». Et d’où venait cette idée?

Pour en trouver l’explication, il faut aller chercher du côté anglais. Pourquoi les anglophones appellent-il le Jeudi-Saint Maundy Thursday? Parce que l’évangile du lavement des pieds, proclamé en ce jour, commence en latin par les paroles Mandatum est.

L’évangile du dimanche de la Passion, quant à lui, finit ainsi: Iesus autem abscondit se et exivit de templo. «Mais Jésus se cacha et sortit du temple.» Suite à ces mots, en ce jour on cachait les crucifix et autres images, en les couvrant d’un voile. D’où donc l’expression «respounai dimegne».

À partir de ce jour, à savoir du dimanche de la Passion, tous les évangiles qu’on lit à la messe ont un rapport direct avec la passion qui suivra dans dix jours. La passion se prépare.

Racine.

En principe, je ne voulais rien écrire à propos de l’évêque qui vient d’être élu pape de Rome.

J’ai entendu beaucoup de monde en parler autour de moi. Les uns disaient que Jorge Mario Bergoglio était quelqu’un proche des pauvres et de la gauche. D’autres soulignaient l’homophobie de celui-ci et en général son conservatisme.

Je pense que les deux attitudes sont incorrectes. Il n’y a pas de « bon pape » et de « mauvais pape ». La papauté, avec ses prérogatives d’épiscopat universel, est une mauvaise chose en soi. Tout au plus, on peut dire que dans le monde il y a deux papes légitimes: un à Rome, un autre à Alexandrie (le copte); mais théologiquement parlant, ce sont des évêques, et ne devraient avoir aucun rôle d’usurpation des épiscopats des autres.

À la sainte Cène, le Christ a agi en sa propre personne. Après l’ascension, saint Pierre a agi en la personne du Christ au milieu des apôtres. Et chaque évêque fait de même. (Et les prêtres sont mandatés par leurs évêques pour faire de même.)

Ceci dit, la papauté n’est pas la seule institution ecclésiastique perverse. Prenons, par exemple, le « patriarche de Moscou et de toutes les Russies » et son « saint » synode. À quoi ressemble une bande de moines qui se sont choisis les uns les autres pour être évêques dans les contrées qu’ils ne connaissaient même pas? À quoi ressemble un évêque qui se proclame patriarche et usurpe à la fois l’autorité des évêques locaux et celle du peuple de Dieu, dont on n’attend qu’une obéissance aveugle et la thune?

Aujourd’hui il y a, me semble-t-il, extrêmement peu d’Églises qui suivent la Tradition de nos pères dans la foi, en matière d’ecclésiologie et surtout d’épiscopat. Je sais que dans l’ECUSA et dans l’Église épiscopalienne d’Écosse ce sont les fidèles et le clergé qui choisissent leur propre évêque. C’est dans ce sens-là qu’il faut aller, pour atteindre la plénitude de la catholicité véritable.

Emploi.

Hier j’ai perdu mon emploi.

Comment réagir face à cela? Déjà sur mon blogue…

Lorsqu’il leur arrive la même chose, certains blogueurs l’annoncent tout de suite, et se font traiter de pleurnichards. D’autres ne disent rien, et se font cataloguer d’orgueilleux.

Personnellement, puisque je n’ai rien à me reprocher concernant ma perte d’emploi (ce n’était pas pour faute grave), je le dis.

Donc une nouvelle chose commence. La recherche d’emploi reprend.

En 2012 il fallait que je trouve quelque chose d’autre. Mon nouveau job a été ma « victoire » pour Noël. Maintenant qu’on approche la Pâque, ça me fait bizarre de me trouver sans travail.

Mais j’ai déjà plusieurs pistes pour l’avenir.

3 ans de diaconat.

Il y a 3 ans, à savoir le 14 mars 2010, j’ai été ordonné diacre.

Je fête, donc, mes trois ans de diaconat.

Et, au bout de ces trois années, j’essaie de dresser un bilan.

Il est évident qu’un diacre du 21ème siècle n’a ni le même rôle, ni les mêmes tâches, qu’au premier ou au deuxième siècles.

Mais l’essentiel est là: servir.

Propositions carémiques.

J’entends parfois des chrétiens qui se proposent des trucs pour le carême: parfois des exercices spirituels, des livres à lire, des choses auxquelles ils renoncent le temps du carême.

Personnellement, je crois comprendre toujours mieux, d’année en année, les sens du carême, mais je n’arrive jamais à vivre le carême comme je le voudrais. Je me dis toujours que l’année d’après ce serait mieux.

Néanmoins, ce carême excite en moi quelques désirs pour par-après, sans doute. Je me propose de lire deux romans: Le Voyage du pèlerin de John Bunyan (en anglais, si possible), ainsi que le 1984 de George Orwell.

Malheureusement, je n’ai vu que le film 1984, d’après le roman. Quant au Voyage du pèlerin, j’en ai lu des passages, mais jamais le livre en entier.

Et plutôt que de me détacher des choses moins utiles pendant le carême, paradoxalement, je compte m’acheter un outil de travail qui me sera très utile dans le train, les soirs où j’aurai une place assise (ce qui arrive une fois sur deux; merci les boss de la SNCB!).

Collecte des martyrs.

Comme je le dis assez souvent, c’est dans la liturgie que se vérifie la foi de l’Église en général, et de chaque Église locale en particulier. Pour voir quelle a été la foi de l’Église, à l’époque X, concernant le sujet Y, il faut chercher dans les prières de l’époque.

Avant-hier, 4ème jeudi du carême, ou jeudi de la mi-carême, le missel romain prévoyait une fête mobile des les saints Côme et Damien. Voici les trois prières de la fête: collecte, secrète, postcommunion. Elles datent de l’époque de Grégoire II (715-731):

Magnificet te, Domine, sanctorum tuorum Cosmæ et Damiani beata solemnitas: qua et illis gloriam sempiternam, et opem nobis ineffabili providentia contulisti. Per… Que te magnifie, Seigneur, l’heureuse solennité de tes saints Côme et Damien: puisque tu leur as donné la gloire sans fin, et à nous ton secours, par l’ineffable providence. Par…
In tuorum, Domine, pretiosa morte iustorum sacrificum illud offerimus, de quo martyrium sumpsit omne principium. Per… Seigneur, dans la [fête de la] précieuse mort de tes justes, nous offrons le même sacrifice dont tout martyre tire l’origine. Par…
Sit nobis, Domine, sacramenti tui certa salvatio: quæ cum beatorum martyrum tuorum Cosmæ et Damiani meritis imploratur. Per… Que nous soit certain, Seigneur, le salut de ton sacrement, qu’on implore avec les mérites de tes bienheureux martyrs Côme et Damien. Par…

Les prières ci-dessus diffèrent beaucoup, par leur forme et leur contenu, des prières ci-dessous, plus tardives, pour la fête fixe, du mois de septembre, de ces mêmes saints Côme et Damien. Pour la petite histoire, la collecte est utilisé également aux fêtes d’autres saints martyrs.

Præsta, quæsumus, omnipotens Deus: ut, qui sanctorum martyrum tuorum Cosmæ et Damiani natalitia colimus, a cunctis malis imminentibus, eorum intercessione liberemur. Per… Donne, nous t’en prions, Dieu tout-puissant, que nous, qui fêtons la naissance [au ciel] de tes saints martyrs Côme et Damien, soyons libérés, par leur intercession, de tous les maux imminents. Par…
Sanctorum tuorum nobis, Domine, pia non desit oratio: quæ et munera nostra conciliet, et tuam nobis indulgentiam semper obtineat. Per… Seigneur, que nous ne soyons pas privés de l’oraison pieuse de tes saints, mais qu’elle s’unisse à nos dons, et nous obtienne toujours ton indulgence. Par…
Protegat, quæsumus, Domine, populum tuum et participatio cælestis indulta convivii, et deprecatio collata sanctorum. Per… Seigneur, que ton peuple soit protégé à la fois par la participation au banquet céleste, et par la prière réunie des saints. Par…