Parole de Vie.

L’autre jour, je devais chercher une bible à offrir en cadeau. Je devais être particulièrement attentif à plusieurs critères, en choisissant parmi les versions:

1. La traduction des versets 1 Cor 6:9 et 1 Tim 1:10;

2. Le numéral (pas de « 4×20+19 » au lieu de « 99 »);

3. La correctitude théologique, notamment dans les versets christologiques.

La meilleure version que j’ai trouvée, c’est la traduction dite Parole de Vie.

Jesus Skins.

Ça fait des années que je vous parle de Five Iron Frenzy. Mais saviez-vous qu’il existe des punks chrétiens plus près de chez nous?

Le groupe hambourgeois Jesus Skins font de la musique oï chrétienne. Le mot « skins » ne veut pas dire « extrême-droite ». Une autre chose qui me plaît, c’est qu’ils chantent en allemand, pas en anglais.

Leur site web www.JesusSkins.de n’est qu’une page du site d’Impact Records.

Vous les trouverez sur YouTube. Et voici également une entrevue avec eux.

 

Nouveau clip Pussy Riot.

Je viens d’apprendre que les Pussy Riot ont sorti un nouveau clip vidéo.

Vous pouvez le regarder/écouter ici, avec les paroles traduites en anglais.

Et, bien entendu, elles traitent Poutine… également d’homophobe. À juste titre.

Marc Pernot.

Un ami me signale un article du pasteur Marc Pernot, qu’il a écrit il y a presque un an. Mais, comme la chose est toujours d’actualité, je me permets d’en reproduire ici l’essentiel. Le pasteur a reçu cette lettre de la part d’une dame:

Monsieur le Pasteur,

En tant que pasteur de l’Église Réformée de France, vous n’avez pas réprouvé publiquement l’homosexualité, une occasion manquée pour rappeler ce qu’en dit la Bible, Parole de Dieu (voir Lévitique 18.22,23 et Romains 1.26,27 par exemple). La réponse y est claire et ne ressemble pas à la vôtre donnée au journaliste.

Il convenait de mettre de côté votre opinion personnelle à ce jour, laquelle peut évoluer à la lumière de la Parole de Dieu et par son œuvre en vous.

Sincèrement.

La réponse du pasteur:

Chère Madame,

Veuillez croire que ma position est fondée sur la prière et l’étude de la bible. Je connais bien entendu les passages que vous citez.
Mais la Bible, pour être « Parole de Dieu » doit être interprétée. Car la Parole de Dieu est vivante, parce que c’est «l’Esprit qui fait vivre mais que la lettre tue» , comme le souligne l’apôtre Paul (2Cor. 3:6). Et cela n’est pas un vain mot.

Par exemple :

L’apôtre Paul, dit, le plus solennellement du monde :

Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes.
(Romains 13:1-2).

Appliqué à la lettre,

  • Jésus aurait dû se soumettre aux autorités du Sanhédrin, se taire, rentrer dans le rang et ne pas être crucifié.
  • Les apôtres aussi, et Paul en premier, auraient dû se taire et arrêter de parler de Jésus-Christ quand les autorités le leur demandaient.
  • Et notre église de l’Oratoire aurait dû dénoncer les juifs, comme les autorités le leur demandaient. Au contraire, c’est au nom de leur foi que des familles ont accueilli des enfants parmi les leurs, au péril de leurs vies, pour les sauver de la mort dans les camps d’extermination.

Pourtant les mots de l’apôtre Paul dans cette lettre aux Romains sont très très clairs. Il ne dit pas que «en général» ou «sauf cas particulier», il faut obéir aux autorités. Non, il dit qu’il n’existe pas d’autorités qui ne viennent de Dieu. Si on les lit «à la lettre», il faut assumer comme «venant de Dieu» l’autorité des nazis sur l’Europe, celle de Bachar el Assad sur la Syrie… et il faut dire oui, amen, à leur décisions comme venant d’un ordre de Dieu, et ceux qui feront autrement s’attirent la juste condamnation de Dieu sur eux-même.

La Bible est à interpréter, comme le dit Jésus en aimant Dieu et en aimant son prochain comme soi-même. Et donc ce passage sur les autorités est à interpréter «par l’Esprit» et non par la lettre.

C’est en les replaçant dans le contexte de la ville de Corinthe il y a 2000 ans, avec foi et intelligence, qu’il faut lire ces passages des lettres de Paul qui semblent dire d’une façon «très claire» que la femme doit être soumise à son mari «en toute chose» comme au Christ lui-même! Parce que vraiment une lecture «à la lettre» de ce genre de texte peut faire mourir, presque une femme [par jour] mourant en France sous les coups de son mari! Non, désolé, il y a des cas où ce verset n’est absolument pas la «Parole de Dieu» pour une femme. Bien entendu.

Jésus, Paul et les autres apôtres ont été les premiers à lire de façon intelligente et souple la Bible.

Par exemple, Jésus lui-même avait une attitude très libre vis à vis du sabbat. S’il avait du bien à faire un samedi, il le faisait tranquillement en mettant de côté ce commandement. Jésus laisse même ses disciples grignoter des épis de blé, ce qui était loin d’être une urgence impérative, évidemment, et qui est un acte interdit par le commandement du Sabbat. Jésus et ses disciples, et les apôtres auraient dû être lapidés selon la Loi de Moïse:

 «L’Éternel parla à Moïse, et dit: Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur: Vous ne manquerez pas d’observer mes sabbats… celui qui le profanera, sera puni de mort… ce sera entre moi et les enfants d’Israël un signe qui devra durer à perpétuité; car en six jours l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour il a cessé son œuvre et il s’est reposé. Lorsque l’Éternel eut achevé de parler à Moïse sur le mont Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu.» (Exode 31:12-18).

Et l’apôtre Paul a bien raison de nous libérer de la lettre de l’obéissance à la Loi de Moïse. Celui qui veut l’appliquer le peut. Mais ce qui compte c’est l’esprit de ces textes, pas la lettre des commandements concernant le sabbat, les aliments permis ou défendus, les rites à suivre pour les fêtes, les périodes d’impureté, et encore moins les commandements d’exécuter ceux qui ne respectent pas exactement le sabbat, et encore moins de lapider nos enfants quand ils n’obéissent pas (Deut. 21:20-21)!

Mais Jésus n’est pas comme ça, il nous a appris à vivre ces commandements par l’Esprit, en aimant Dieu en y mettant «toute notre intelligence».

Donc, je suis loin très très loin, vous l’avez compris, de penser que c’est appliquer l’écriture par l’Esprit que de s’arrêter à ces textes de la Bible qui condamneraient l’homosexualité comme si c’était un péché.

Je comprends que cela puisse être votre opinion. Mais il vaudrait mieux dire que votre interprétation personnelle de la Bible est ceci ou cela. Parce que si vous affirmez que votre opinion personnelle est la seule possible, c’est à dire que votre interprétation personnelle de la Bible est sans aucun doute la «Parole de Dieu», à mon avis il y a un vrai problème:

  • vous rendez absolument tout dialogue impossible avec les autres chrétiens, posant au départ que toute lecture de la Bible différente de la vôtre n’est pas conforme à la volonté de Dieu, par principe.
  • vous vous fermez à l’Esprit. Si vous avez la conviction que Dieu dit «blanc», il vaut mieux penser et dire : «je pense que Dieu veut dire «blanc», mais peut-être que je me trompe, que Dieu m’éclaire». Alors, oui, notre opinion personnelle peut évoluer. C’est une des grandes qualités d’une lecture ouverte et non dogmatique des écritures que d’être sans cesse prête à se réformer, d’accepter le débat avec d’autres.

Enfin bref, oui, personnellement, je pense que l’homosexualité n’est en général pas un choix, qu’elle n’est pas un péché, et qu’en l’occurrence il est bon d’encourager chaque personne, homosexuelle ou hétérosexuelle, à construire un couple dans l’amour, l’engagement, le respect, dans l’espérance de l’aide de Dieu, aussi. Et donc oui, je pense qu’il serait bon que notre église puissent organiser une cérémonie religieuse de mariage d’un couple hétéro comme d’un couple homo. Mais si je me trompe, que Dieu m’éclaire.

Bien respectueusement

pasteur Marc Pernot

J’aime bien la réponse du pasteur. Et même si je reste réservé quant à l’utilisation du mot «pasteur» et quant à la façon dont Marc Pernot parle de la Trinité, toutefois, il me semble qu’il a de bons articles sur le blogue. Mon favori est le suivant: Il est parfois criminel de confondre son église et le Saint-Esprit.

Shorts.

S’il y a un cliché gai que je me permets, ce sont les remarques sur les vêtements. Et concernant les vêtements, je me rends compte de ce que les Belges, les Hollandais et les Allemands – surtout de genre masculin – ont, en général, une attitude paradoxale: ils s’habillent chaud en été, et froid en hiver. Juste le contraire de ce qu’il faut. Tout d’abord, je blâme un peu les producteurs et les magasins: il est tellement difficile, voire impossible, de trouver des pulls chauds et des manteaux chauds!

Personnellement, je ne trouve pas grave du tout de porter un gilet en tricot, sous la veste de costume, lorsqu’il fait froid. Mais rien ne m’a empêché non plus de faire du shopping torse-nu en plein centre de Blankenberghe. Donc, il me semble que, si les dames ont l’avantage de la jupe en été, les mecs devraient également pouvoir porter des shorts « habillés », avec des chaussures de ville, bien sûr.

L’autre jour, j’ai entendu une anecdote que je ne connaissais pas. En Suède, les cheminots ont demandé des shorts pour l’été. Dans un premier temps, ça ne leur a pas été permis. Donc certains (photo ci-contre) ont porté des jupes, contre lesquelles on ne pouvait pas râler. Pour finir, on leur a permis les shorts.

Ces jours-ci, j’ai regardé, et presque tous les chauffeurs du TEC ont des shorts. Ci-dessous, deux réceptionnistes d’hôtel en shorts.

Personnellement, je pense que le confort ne devrait pas contraster avec l’élégance. La dernière fois que je l’ai mis en pratique, on m’a traité d’écolier. Je ne comprends pas pourquoi les mecs adultes devraient cacher tout leur corps.

 

Livre par terre.

Ce matin, comme tout le temps un mardi sur deux, chez nous, on a ramassé le papier usé. Comme d’habitude, les gens ont mis leurs papiers dans la rue, et le camion d’ordures en a perdu un ou deux sur le trajet.

Sauf que, cette fois-ci, ce que le camion a perdu, c’était un livret de chants chrétiens (photo ci-contre). Et en tombant, le livret s’est ouvert au chant «À toi la gloire, ô ressuscité».

L’ironie…

Fête nationale 2013.

Tout d’abord, je trouve que notre futur-ex-roi Albert II a été (et reste) un peu nul sur le paysage lingüistique. Pour une fois dans sa vie, il aurait pu faire son discours d’abdication en plusieurs langues belges. D’accord pour le néerlandais et le français, mais – pour une fois dans sa vie ! – il n’aurait pas toussé s’il s’était exprimé également en allemand, wallon, luxembourgeois etc.

Et puis, il part sans « régler la note ». Le roi devrait être celui qui donne l’exemple, pas celui qui n’est même pas capable de reconnaître sa progéniture.

Ensuite, selon la Constitution, c’est le roi qui doit garantir l’intégrité territoriale. Or, il n’a rien fait contre les traîtres des différents horizons.

Néanmoins, j’espère que le nouveau roi Philippe soit plus brave que son père!

Entre temps, nous serons bien loin du tapage de la capitale.

Saint Nathan d’Upsal.

Je rentre d’Utrecht avec un désir: celui de mettre sur pied un groupe virtuel de prière et réflexion appelé La Société Saint-Nathan-d’Upsal.

En effet, d’où m’est venue l’idée?

En 1908, le prêtre anglais George Barber a fondé la Société Saint-Willibrord, dans le but de « promouvoir de bonne relations entre les Églises anglicanes et vieilles-catholiques, et pour préparer la voie de la restauration de la pleine intercommunion entre elles ». Vingt-deux ans plus tard, le 2 juillet 1931 eut lieu l’Accord de Bonn, qui restaura la pleine communion entre ces deux groupes d’Églises: l’Union d’Utrecht et la Communion Anglicane.

Depuis longtemps, la question suédoise me démange. Il y a plus de quinze ans, un ex-ami suédois me racontait qu’il quittait l’Église de Suède et il embrassait Rome. Sa critique vis-à-vis de son Église natale a donné l’effet contraire à celui qui était recherché. Autrement dit, l’ouverture de cette Église, malgré son attachement à la Tradition, m’a semblé l’idéal de ce que devrait être une Église nationale.

Il y a une dizaine d’années, j’ai participé pour la première fois à une grand’messe suédoise (et j’y ai communié, bien entendu). Même si tout ne me réjouit pas dans la communion des Églises de Borgå/Porvoo, je suis content que ça existe, et je me réjouis surtout du rôle que l’Église suédoise y a.

Comme je vous l’ai dit précédemment, cette année a eu lieu la onzième réunion entre des théologiens vieux-catholiques et suédois. Mais il me semble que, malgré les discussions théologiques, c’est le travail de terrain qui doit être fait, à partir de la base. Une conclusion de 65 pages, paraît-il, a été rédigée. Mais la pleine communion n’est pas [que] une histoire de paperasse et de discussions.

Voilà pourquoi je pense que tout cela devrait être accompagné de la prière, des deux bords, et d’autres actions y liées.

D’où le nom de saint Nathan d’Upsal? Nathan Söderblom a été non seulement un prix Nobel, mais également docteur à la Sorbonne, prêtre et curé suédois à Dunkerque, puis archevêque d’Upsal. Dans l’Église épiscopale des ÉU, il est commémoré le jour de son trépas, le 12 juillet. En effet, Nathan Södeblom, père de l’œcuménisme, est décédé dix jours après la pleine communion entre anglicans et vieux-catholiques, mais son Église a été exclue de cela. Il n’a pas su la voir de ses propres yeux.Voilà une raison de plus pour qu’il soit le patron du groupe de prière virtuel suédois-vieux-catholique.

Voici la collecte de sa fête:

Dieu tout-puissant, qui donnas à ton serviteur saint Nathan une préoccupation particulière pour l’unité de ton Église et le bien-être de ton peuple: donne-nous, par la puissance de ton Saint-Esprit, d’être poussés à chercher la fin des barrières qui divisent un chrétien d’avec un autre chrétien, et de présenter ton amour au monde, dans des actions de charité; par notre Seigneur Jésus Christ, ton Fils unique, qui vit et règne avec toi et l’Esprit-Saint: Dieu dans les siècles des siècles. Amen.

48 sexes.

L’autre jour, j’ai lu l’article «Il n’existe pas 2 sexes (mâle et femelle) mais 48» par Agnès Giard. En même, j’apprends l’existence de la brochure «Les cinq sexes» par Anne Fausto-Sterling. Mais cette écrivaine a également écrit «Myths of Gender: Biological Theories about Women and Men», ainsi que «Corps en tous genres. La dualité des sexes à l’épreuve de la science».

Pendant longtemps, on a cru qu’il fallait prendre à la lettre des passages bibliques qui semblent indiquer que tout tournerait autour de la Terre. L’avénement de la science a remis les choses en place.

J’ai hâte de voir le jour où la communauté scientifique convaincra enfin les théologiens du fait que la dualité vétérotestamentaire «mâle/femelle» n’est pas à prendre à la lettre.

7 ans depuis que Nicolas et moi cheminons ensemble!