Spam par téléphone.

Il y a quelques années déjà, nous nous sommes plaints à Belgacom, à cause du spam par téléphone. Ils ont surveillé notre téléphone, pour stopper les spams téléphoniques belges. Mais ils nous ont répondu qu’ils « ne pouvaient » rien faire contre les appels venus de l’étranger. Or la plupart des sociétés, comme, par exemple, Bofrost, utilisent des spammeurs nord-africains.

Il y a, maintenant, une liste, sur le site www.ne-m-appelez-plus.be. Vous y introduisez votre numéro, et l’on ne vous appelle plus. Sauf que… le site est lui-même tenu par des spammeurs! Et, pire, «après deux ans […] expiration de votre inscription.» Pourquoi la protection anti-spam ne tient-elle que deux ans?

Sur leur site, ils précisent, en parlant du spam par téléphone: «En effet, il s’agit d’un moyen de communication pour lequel les entreprises ne doivent pas demander l’accord préalable du consommateur pour lui envoyer sa communication commerciale, contrairement à l’e-mail, au SMS et au fax

Enfin, pourquoi le «contrairement à»? Quelle est la différence?

Et quid des gens qui ne savent même pas que ce site existe? Moi, je ne l’ai pas su. C’est que aujourd’hui, j’ai passé ma journée à chercher du boulot, et j’ai été interrompu, plus de quinze fois sur la journée, par les spammeurs.

Le pire, c’est que le Forem collabore avec ces malfrats:

Tant qu’on y est, pourquoi le Forem ne proposerait-il également des jobs de prostitution, tiens?

Révolution anglaise.

Je viens d’apprendre que la rétrograde Église d’Angleterre venait de s’ouvrir aux bénédictions de couples du même sexe. (Voir plus de détails ici.)

Néanmoins, les archevêques de Cantorbéry et d’York restent rétrogrades.

On a tellement trompeté l’ ‘‘ouverture’’ du pape François. Moi, je n’ai vu aucun signe d’ouverture, surtout en connaissant la structure dogmatique de l’Église romaine, qui est encore plus compliquée que le fédéralisme belge. Comme je l’ai déjà dit, canoniquement, sans qu’il y ait contradiction interne, aucun pape ne peut contredire ce que ses prédécesseurs ont dit, à moins d’invalider des conciles précédemment considérés œcuméniques. Mais mes amis m’ont dit: «Vu vas voir, ça va changer.»

En juin dernier, le pape François a émis l’encyclique Lumen fidei. Hier il a publié l’exhortation ‘‘apostolique’’ Evangelii gaudium. Même dans cette dernière, les idées anti-LGBT et anti-femmes ne manquent pas:

La famille traverse une crise culturelle profonde […] où l’on apprend à vivre ensemble dans la différence et à appartenir aux autres et où les parents transmettent la foi aux enfants. Le mariage tend à être vu comme une simple forme de gratification affective qui peut se constituer de n’importe quelle façon et se modifier selon la sensibilité de chacun. Mais la contribution indispensable du mariage à la société dépasse le niveau de l’émotivité et des nécessités contingentes du couple. Comme l’enseignent les Évêques français, elle ne naît pas « du sentiment amoureux, par définition éphémère, mais de la profondeur de l’engagement pris par les époux qui acceptent d’entrer dans une union de vie totale ». (EG)

L’allusion est clairement faite à l’élargissement du mariage aux couples unisexuels. Et, bien entendu, on y sous-entend que les gais et lesbiennes n’eussent pas un vrai amour, mais seulement de l’émotivité. Le mariage entre deux hommes ou deux femmes, serait, selon l’évêque de Rome, juste une «gratification affective».

Ce que François cite là, ce n’est rien d’autre que le document homophobe que vous trouverez ici.

Le sacerdoce réservé aux hommes, comme signe du Christ Époux qui se livre dans l’Eucharistie, est une question qui ne se discute pas. (EG)

Voilà comment le sexisme, le mythe de la complémentarité engendre l’exclusion des femmes de la nature humaine. Indirectement, cela veut dire que les femmes n’eussent pas la même humanité que les hommes mâles. Un hérésie plus ancienne que le christianisme, et qui remonte au culte de Baal et Astarté!

Et là, François est dans la même ligne que le Vatican depuis un millénaire: «ça ne se discute pas». Lorsque l’on n’a pas d’arguments, on refuse d’en discuter.

En de nombreux endroits les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée deviennent rares. […] D’autre part, malgré la pénurie des vocations, nous avons aujourd’hui une conscience plus claire de la nécessité d’une meilleure sélection des candidats au sacerdoce. On ne peut remplir les séminaires sur la base de n’importe quelles motivations, d’autant moins si celles-ci sont liées à une insécurité affective […] (EG)

François est là tout aussi aveugle. La moindre des choses aurait été de voir que de nombreux hommes mariés ont une vocation à la prêtrise. (Cela, avant même de penser aux gais et aux femmes.)

Il fait l’illusion à l’exclusion des gais des séminaires.

Passons à l’encyclique LF:

Je pense surtout à l’union stable de l’homme et de la femme dans le mariage. Celle-ci naît de leur amour, signe et présence de l’amour de Dieu, de la reconnaissance et de l’acceptation de ce bien qu’est la différence sexuelle par laquelle les conjoints peuvent s’unir en une seule chair […]

Et tout le blabla sur la famille, qui suit dans le texte de LF, parle uniquement de la famille hétéroparentale, à l’exclusion de tout autre modèle de famille! L’aveugle ne se rend même pas compte qu’en disait tout cela, il condamne la famille même dans laquelle a grandi le Christ.

Je finirai cet article, en citant le blogue de Nasha:

Ce qui m’agace c’est qu’aujourd’hui, la majorité des Catholiques romains sont des Protestants qui s’ignorent. Pourquoi ? Parce qu’ils se comportent comme des Réformés ou des Luthériens : ils sont chrétiens, croyants mais n’approuvent que peu ou prou les dogmes de l’Église catholique de Rome. […] Et ces Catholiques démontrent simplement qu’ils croient en une Église faite de dogmes, sans croire à ces mêmes dogmes qui font leur Église. Ridicule en somme… […]

Certes, chacun a le droit de vivre sa religion et sa non-croyance comme bon lui semble. Il s’agit juste de ne pas oublier l’Histoire et de se rappeler que si en 2013, des Catholiques ne croient pas à la transsubstantiation, il y a d’autres dogmes qui subsistent au sein de leur église. Et que leurs dogmes « font » leur Église. Et qu’en tant que Catholiques romains, il ne leur est pas autorisé à remettre en cause les dogmes qui font de leur église ce qu’elle est. Ceux qui se revendiquent du Catholicisme romain n’ont qu’un seul choix : accepter « tous » les dogmes qui font leur Église. Ne pas en accepter un seul font d’eux des non-Catholiques. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est leur Église. Il serait bon de se renseigner avant de signer n’importe quoi et de revendiquer une appartenance à une Église. […]

Tradition.

Beaucoup de groupes et d’individus se réclament de la tradition. D’autres se sentent même horrifiés par le mot «tradition». Qu’est-ce que que, donc, la Tradition de l’Église? Est-ce juste le fait de mimer des brols d’antiquaire? Est-ce un développement organique?

Je vais vous traduire ci-dessous un texte du chanoine Jeffrey John à propos de la Tradition en tant que telle, puis en rapport avec les LGBT.

Ce que nous soutenons en tant qu’anglo-catholiques, c’est un traditionalisme intelligent, une exégèse honnête et cohérente de l’Écriture; nous y tenons, non pas en rupture avec, mais en tant que partie intégrante de la vie catholique de prière, liturgie et maturation spirituelle. Si nous rejetons Dieu, nous perdons tout. Si nous nous unissons fidèlement à lui, c’est lui qui nous aidera, par la prière et à travers notre conscience, à tenir ensemble notre foi, notre vie et notre intelligence. Il faut que nous nous rappelions ce que les pseudo-traditionalistes ne veulent pas comprendre: à savoir que la Tradition en elle-même n’est autre chose que la mémoire du changement ininterrompu dans l’Église, mais c’est la mémoire d’un changement organique, un changement davantage évolutionnaire plutôt que révolutionnaire, où chaque développement est issu de son propre passé, à la lumière d’une nouvelle expérience, guidée par la prière. Il faut que nous nous rappelions également que l’Écriture elle-même n’est pas autre chose que la mémoire du changement ininterrompu, où chaque nouvelle génération d’écrivains bibliques réinterprétaient, rééditaient, réécrivaient, à la lumière de nouvelles expériences, dans la prière. La stupidité et finalement la brutalité de tous les intégrismes ont comme source le refus de voir ce que la religion doit être, pour qu’elle soit une vraie religion: une relation vivante avec Dieu, et non pas le fait d’idolâtrer le passé.

Par dessus tout, rappelons-nous comment Jésus a mis sa Tradition en pratique. Dans le judaïsme, Jésus a été attaqué par deux formes de traditionalisme figé: la tradition sadducéenne, religion des Hérodiens, les gens du pouvoir, qui voulaient que la religion fût la base immuable de la structure sociale; et la tradition des pharisiens, les évangélicaux passionnés de l’époque, qui étaient assez proches de Jésus dans l’esprit et la doctrine, mais qui sont devenus ses ennemis encore plus redoutables, dès qu’il a voulu les défier et les changer. Mais il est important de remarquer que, lorsqu’il a eu affaire à ces deux partis, Jésus a plaidé pour le défi et le changement, toujours à partir de l’intérieur de la Tradition, et toujours en se basant sur l’Écriture. Il n’a pas brûlé les étapes en analysant l’Écriture ou la Tradition, quitte à en agacer certains. Lorsqu’il essaie de leur démontrer qu’ils ont fait du sabbat une idole, alors que c’était un don de Dieu, il ne leur dit pas: «Regardez: le sabbat est une loi barbare; il faut le laisser tomber!» Il dit pas non plus: «Je suis le Fils de Dieu, et je vous dis: faites tout ce que vous voulez.» Non. Jésus tire ses arguments à partir de l’intérieur de la Tradition. Il exprime son point de vue en montrant que la Tradition elle-même contenait des éléments comme l’humanité et la générosité, qui étaient sur le point d’être oubliés. Il leur rappelle que le but de la Loi est le bien de l’humanité, et pas le contraire. Il leur montre que l’amour de Dieu pour quiconque est dans le souffrance ici et maintenant a toujours surpassé tout souci des règles autour du sabbat.

Si jamais Jésus a été révolutionnaire, il n’a jamais été un révolutionnaire déconnecté de la réalité. On l’a accusé sans cesse que son enseignement fût «incompatible avec les Écritures»; il a été mis à mort parce qu’il fût «incompatible avec les Écritures»; alors que tout au long de sa vie il n’a jamais renié les Écritures, mais continué à essayer d’expliquer, en détail et avec patience, pourquoi leur compréhension en était fausse. Il a montré à quel point ses ennemis étaient sélectifs et subjectifs, dans leur littéralisme biblique, obéissant au précepte du corban, mais en piétinant celui qui demandait de prendre soin de ses parents. Lorsqu’ils l’accusèrent de ne pas suivre les règles concernant le lavement et le jeûne, il leur montra que l’Écriture était de loin plus focalisée sur la pureté du cœur et de l’esprit, que sur les brols de cuisine. Lorsqu’ils lui reprochaient que sa manière de fréquenter les païens était «incompatible avec les Écritures», il leur rappela que leur propre exclusivisme contredisait l’ouverture d’Élisée et d’Élie vis à vis de Naaman et de la veuve, ainsi que le message de Jonas aux Ninivites, et la promesse d’Isaïe, Jérémie et Zacharie que la lumière irait chez les païens. Lorsqu’ils l’accusèrent de ne pas respecter la Loi, il leur montra qu’il était venu pour accomplir la Loi, non pas pour l’abolir. Il s’inscrit dans la Tradition, et malgré ses reproches aux sadducéens et aux pharisiens, il respecte la Tradition, il vient sous la Loi, pour la compléter, et pas pour la détruire.

Tout cela est une leçon d’une importance capitale pour nous autres, catholiques anglicans, aujourd’hui. Beaucoup d’entre nous sommes fatigués et impatients, puisque maintenant il nous semble tellement difficile d’aimer l’Église et en même temps de travailler avec elle. Il est souvent difficile de ne pas la haïr, de ne pas partir en claquant la porte, à la bonne vieille méthode anglicane. Bien sûr, il est facile de prendre des arguments simplistes en brûlant les étapes. Bien sûr, un jour, quelqu’un dira quelque chose d’irréfléchi du genre: «Je n’ai rien à cirer de l’Écriture» ou «la Tradition n’a rien à dire à la fin du vingtième siècle.» Mais, une fois que l’on a dit cela, on a raté le coup. Une fois que l’on a arrêté de scruter la Tradition et l’Écriture, une fois que l’on a arrêté de prier avec elles et par elles, aussitôt on s’est coupé de la sève de vie chrétienne qui mène à la maturation, à la manière des fondamentalistes, et l’on en fait le même usage qu’eux. Car il n’est pas vrai que l’Écriture n’ait rien à nous dire. Et il est tout aussi faux de dire que la Tradition n’ait plus rien à nous dire à la fin du vingtième siècle. De tous les temps, c’est maintenant que trouver nos repères dans la Tradition est plus important que jamais. Mais oui, c’est une tâche difficile et pénible, par rapport aux facilités simplistes du fondamentalisme et de l’athéisme.

[…]

Accepter les unions entre des personnes du même sexe est analogue à l’ordination des femmes. Ça ressemble à un pas révolutionnaire, mais ce ne l’est pas. Accepter les unions entre des personnes du même sexe, ça ne change pas la doctrine ou la discipline de l’Église vis à vis du mariage, mais tout simplement, on les applique à un nouveau groupe de personnes. La théologie sacramentelle est la même. Pour autant qu’elle repose sur la même qualité de l’amour et de l’engagement, pour autant qu’elle crée pour deux adultes le même cadre de vie et d’épanouissement, une telle union sera sans distinction à l’image de l’alliance de Dieu dans l’amour, et elle ne sera absolument pas différente d’un mariage sans procréation.

L’Église a pris la décision d’ordonner des femmes, une fois qu’elle s’est rendue compte que cela n’altère en rien le sacrement de l’ordre. L’ordination des femmes ne change pas la doctrine de la prêtrise ou les relations sacramentelles conséquentes à l’ordination. Elle admet tout simplement une nouvelle catégorie de personnes à ces relations. Sacramentellement rien n’a changé, puisque la représentation du Christ à travers la prêtrise ne se réfère pas à son genre physique du prêtre, mais à sa personne. De même, la représentation du Christ dans une union de personnes du même sexe ne se réfère pas au genre sexuel des deux, mais à leur alliance. Ce que saint Paul appelle le mystêrion, le «mystère» ou sacrement, se réfère à la façon dont une union sexuelle basée sur une alliance d’engagement total peut refléter l’alliance d’amour fidèle du Christ pour son Église. Ce n’est pas la polarité mâle-femelle qui crée le «mystère», ni quoi que ce soit qui ait affaire à la procréation (autrement on ne marierait pas les infertiles). La qualité de l’engagement entre deux personnes, l’amour et la volonté communes qui vont dans le même sens, voilà le cœur de la morale sexuelle chrétienne. Une telle union est sacramentelle précisément parce que, quoique de manière imparfaite, elle est l’image visible de l’amour fiable, ferme et sacrificiel de Dieu, dans la réalité de la vie humaine. Et cela n’est pas juste de la théorie théologique, mais de l’expérience. Énormément de couples gais chrétiens ont trouvé que ce «mystère» est tout aussi vrai dans leur propre union que dans le mariage hétérosexuel; et c’est une expérience qui exige d’être respectée.

(L’original anglais ici.)

Pour finir cet article, voici – cliquer pour élargir – les huit modèles de soi-disant ‘‘mariage biblique’’:

Nuit des chercheurs.

Voici mon Nicolas à la Nuit des chercheurs.

Pour regarder la vidéo, cliquez ici.

Stupor mundi.

L’histoire commence au moment où l’Église d’Angleterre a stipulé que l’évêque de Rome n’avait pas de juridiction sur son territoire. L’Église locale devait se gouverner elle-même. Puisqu’Église nationale, l’Église anglicane est la seule en Angleterre à pouvoir officier des mariages civils. Si vous êtes cathos-romains, presbytériens, hindous… vous devez passer d’abord à la commune, avant de passer dans les lieux de culte. Néanmoins, vous pouvez être de quelle confession que vous voulez, ou athée, mais un prêtre anglican aura toujours le pouvoir de vous marier civilement, pour autant que ce soit un mariage entre deux célibataires (non-divorcés) ou veufs homme et femme. Toutefois, concernant les divorcés, les prêtres sont laissés à leur discrétion: les uns refusent de marier les divorcés, les autres l’acceptent, et ainsi, et l’État et l’Église anglicane sont contents, tous les deux.

L’État vient de rendre le mariage sexuellement neutre. Il y a bon nombre de prêtres qui sont d’accord avec. Ils sont disposés à marier des couples h-h et f-f. D’autres prêtres ne sont pas d’accord, et le font déjà, plus ou moins dans la clandestinité. La chose la plus logique serait qu’on laisse les prêtres agir à leur discrétion, comme on le fait pour le remariage des divorcés. Mais non! Car l’archevêque de Cantorbéry a parlé au nom de toute son Église: c’est NON! Les couples gais et lesbiens qui veulent se marier à l’Église, ils ne les accepte pas, et les prêtres qui voudraient les marier, il les en empêche. Autrement dit, l’archevêque de Cantorbéry s’auto-proclame pape d’Angleterre.

Suite à cela, la famille Drewitt-Barlow est en train de traîner en justice l’Église d’Angleterre. Tony et Barrie Drewitt-Barlow sont non seulement en couple depuis 26 ans, mais ils sont les parents de cinq enfants. Et ce sont des anglicans pratiquants. Bien entendu, les deux époux pourraient solliciter à un prêtre ‘‘désobéissant’’ de les marier plus ou moins en cachette. Ou ils pourraient se marier dans une paroisse scandinave. Mais non; eux veulent pouvoir se marier au grand jour, dans leur propre paroisse. Et je pense qu’ils ont raison.

Car, en tenant les propos homophobes, l’archevêque de Cantorbéry s’attaque indirectement aux enfants du couple Drewitt-Barlow, en les traitant, indirectement, de bâtards.

Plus tôt, la première fois que cet archevêque a tenu des propos discriminatoires, un prêtre-ouvrier de Wilberfoss l’a traité de branleur. Bien entendu, l’archevêque s’est senti vexé. Genre: «si quelqu’un me traite de branleur, c’est vexant; mais si moi, je traite ces enfants de bâtards, c’est ok.»

Bon, pour la petite histoire, au niveau de ses diplômes de théologie, l’archevêque de Cantorbéry n’a qu’un certificat de théologie pastorale. Même pas de licence en théologie! Mais il a le toupet de poser des interdictions à des prêtres qui ont, eux, des doctorats en théologie. Apparemment, le sacre épiscopal serait magique: on vous impose les mains, et pouf! l’Esprit Saint vous assure de dire la vérité. L’infaillibilité papale, quoi.

 

Entemplement.

Beaucoup de calendriers contiennent aujourd’hui une fête mariale. De quoi s’agit-il? On parle de l’ «Εἴσοδος τῆς Παναγίας Θεοτόκου ἐν τῷ Ναῷ» (entrée de la très sainte Déipare au temple), ou «Hierosolymis Praesentatio beatæ Dei Genitricis Virginis Mariæ in Templo».

La légende qui est derrière tout cela est fantaisiste. Non seulement le pontife avait le droit d’entrer dans le saint des saints une seule fois par an, mais alors prétendre que Marie eût vécu là-dedans, nourrie par les anges? Personne n’aurait accepté cela.

Il y a trois façons de faire avec ce genre de fêtes. 1. Tenir mordicus aux faits non-historiques. 2. Rejeter la fête tout simplement. 3. Donner à la fête une nouvelle signification.

C’est l’option 3 qui a été adoptée par l’Église bien souvent. Par exemple, il y avait une fois une fête des chaînes de saint Paul. Elle a été transformée en «conversion de saint Paul». La fête des chaînes de saint Pierre est devenue: fête de la chaire de saint Pierre dans l’Église romaine, et fête de la profession de foi de saint Pierre dans l’Église épiscopale des États-Unis.

Comment re-comprendre alors la fête de ce jour? Tout simplement, la vierge Marie est devenue le temple de Dieu, puisque le Verbe incarné a demeuré en elle. On pourrait parler d’un ‘‘entemplement’’ ou d’une ‘‘intemplation’’ de la BV Marie. En wallon, la fête de ce jour s’appelle, tout simplement, Nosse-Dame di novimbe. Pourquoi ne pas dire, en français, «Notre-Dame, temple de Dieu»?

Cette fête devrait nous pousser à devenir, nous aussi, à notre tour, des temples vivants de Dieu.

Konrad Rudnicki.

Je viens d’apprendre que le père Konrad Paweł Rudnicki est décédé et a été enterré samedi passé. (Dans la photo ci-contre, du site des épiscopaliens polonais il est en train de concélébrer la Messe avec Mgr Pierre Whalon.)

Ce prêtre vieux-catholique mariavite a également été un astronome de renom, un résistant de la seconde guerre mondiale, et, pour l’État d’Israël, «un juste parmi les nations». Il s’est également occupé de la communauté épiscopalienne (anglicane américaine) de Pologne.

Pour certains, il a été un témoignage vivant de l’unité de l’Église. Pour d’autres, un grand scientifique. Une comète, d’ailleurs, porte son nom. Pour d’autres encore, il représente l’union de la foi avec la science. Mais pour moi, il reste l’exemple du prêtre-ouvrier.

Avent 2013.

Nous commencerons l’Avent ce soir. Et, puisque nous suivons le rite romain, nous emprunterons les propres au rite mozarabe.

Celui-ci, malgré qu’il a des illations (préfaces) pour toutes les Messes, néanmoins, il n’a que deux introïts pour tout l’Avent, deux hymnes d’offertoire etc., qu’on alterne un dimanche sur deux. Et pas de secrète (prière sur les oblats).

Par contre, je vous traduits ici la prière ad pacem (qui précède immédiatement le baiser de paix, se trouvant entre l’offertoire et l’anaphore, comme dans certains rites orientaux):

Seigneur Dieu tout-puissant, qui, pour le salut du genre humain, par l’annonce des anges et par les entrailles de la Vierge Marie, as bien voulu nous envoyer ton Fils coéternel et coégal à toi, et qui, avant l’avénement de ton même Fils, as envoyé Jean pour prêcher, afin que, par la prédication de celui-ci dans le désert érémitique, le peuple pénitent reçût la rémissions des actions passées, et que le monde, évangélisé par le règne nouveau du Dieu-homme, daignât recevoir la grâce ineffable de la divine Trinité : donne-nous, en ce temps de l’avent, la grâce de la paix de ton même fils seul-engendré, car en ces derniers temps tu as daigné être généreux, et par la foi tu nous as compté dans sa société, nous qui, purifiés d’abord par Jean dans l’onde de pénitence des eaux du Jourdain au commencement de cette foi, fumes enfin baptisés de toi, par ton Fils, en l’Esprit saint et le feu ; car tu es notre paix véritable, et la Charité sans fin vit et règne avec toi et l’Esprit Saint, Dieu dans les siècles des siècles. Amen.

Voici également un morceau de chant mozarabe, que vous pouvez écouter en ligne.

Domssöndagen.

Dans le rite romain (traditionnel, bien entendu), il y a «le 24ème ou dernier dimanche après la Pentecôte», qui précède immédiatement l’Avent. L’évangile de ce dimanche parle du jugement dernier et du second avénement du Christ; c’est pourquoi, en scandinave on appelle ce dimanche-là Domssöndagen / Dómsunnudagurinn / Tuomiosunnuntai («dimanche du jugement») ou, en allemand, Ewigkeitssonntag, néerlandais Eeuwigheidszondag («dimanche de l’éternité»). Si je ne me trompe pas, le nom que donnent les Estoniens à ce dimanche, Surnutepüha, signifie «dimanche de l’attente».

Mais pourquoi lire cet évangile-là le dernier dimanche de l’année liturgique?

C’est que, dans le temps, dans le rite romain, l’Avent comptait non pas 4, mais 5 semaines! Ainsi, le dimanche de l’Avent (c’est-à-dire de l’avénement), c’était celui-ci! Puis, les quatre autres dimanches suivants ont pris leur nom à partir de celui-ci.

Dans l’Église romaine, le pape Paul VI n’a rien compris à tout cela, en 1969, lorsqu’il a remplacé ce dimanche par la fête, tout à fait artificielle, du Christ-Roi, elle-même datant de 1925. Malheureusement, d’autres Églises ont copié l’erreur.

D’après moi, le chemin du retour serait: soit la remise en place de ce dimanche de l’avénement en tant que premier dimanche de l’Avent de cinq semaines, soit, encore mieux, en tant que premier dimanche d’un Avent de six semaines, comme dans les rites non-romains.