Ce soir, le 19-20 juin, mon Nicolas et moi-même fêtons nos 8 ans de vie commune.

Du coup, nous allons faire le “pèlerinage”. Tout d’abord, un verre au café Copenhague, devant la gare de Namur. Puis la pizzeria; mais, comme la pizzeria à côté de la maison du TEC n’existe plus, nous irons au Primo (Tex Mex) au viex centre.

Participants de la nature divine.

Je suis émerveillé de ce que j’ai lu tantôt dans la seconde épître de saint Pierre.

En 1:4, il dit: «… afin que vous soyez faits participants de la nature divine…» (ἵνα διὰ τούτων γένησθε θείας κοινωνοὶ φύσεως). Mais si l’humain a comme but de participer à la physis divine, Dieu doit aussi participer à la nature humaine.

Comme l’explique saint Anselme, pour être omniscient, Dieu doit connaître la faim, la douleur, la soif, le froid etc. Dieu ne pourrait pas exiger de ses créatures une condition qu’il n’aurait lui-même pas assumée. Un dieu non incarné serait un monstre.

Et, plus loin, dans 2:1, saint Pierre nous avertit: «Il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, reniant le maître qui les a rachetés.» Comment quelqu’un pourrait-il – ou une secte pourrait-elle – renier le maître qui nous a rachetés, à savoir, le Christ? Tout simplement, en niant sa divinité.

Noms.

Vous êtes peut-être au courant de la nouvelle loi concernant les noms à donner aux enfants. Avant, c’était obligatoirement le nom du père; maintenant, ça peut être aussi le nom de la mère.

Mais que faire en cas de litige? En ben, dans d’autres cas, c’est le juge de paix qui doit régler les litiges entre les époux.

Cependant, concernant le nom à attribuer aux enfants, la nouvelle loi dit: «À défaut de choix ou en cas de désaccord, l’enfant portera le nom du père.»

Vous voulez une mise en situation? Voici un cas de figure. La jeune Marie est mise enceinte par le gros Jean. Marie donne naissance à un bébé. Elle reconnaît la paternité du gros Jean. Et celui-ci veut absolument que le bébé porte son nom, alors qu’il n’a pas envie de l’élever, mais seulement d’utiliser l’enfant pour sa propre gloire. Dans pareil cas, malgré le refus de la mère, la nouvelle loi – comme l’ancienne – donnera raison au gros Jean.

À bas le machisme⸮ Vive le néo-machisme⸮

Seamless Faith.

On se demande souvent, Nicolas et moi, comment nous organiserons notre vie quotidienne lorsque nous aurons des enfants. Que serons-nous devenus d’ici là? Comment trouverons-nous un rapport équilibré entre la vie professionnelle et la vie de famille?

Mais aussi: comment transmettrons-nous la foi à nos enfants? J’en donne deux exemples:

1. À présent, nous prions les vêpres tous les soirs ou quasiment. Mais que ferons-nous avec les enfants, étant donné qu’ils devront aller tôt au lit? Combien de temps durera la prière du soir, et comment la faire, comment l’organiser?

2. Que ferons-nous les week-ends? J’espère être prêtre d’ici là, et que nous ayons les Messes dominicales les dimanches soir. Ainsi, nous – et les autres personnes venant à la Messe chez nous – pourrons organiser le week-end ailleurs. J’aimerais aller visiter le pays avec nos enfants. Mais sera-ce possible? Et si nous enfants veulent s’inscrire dans un club de foot ou à quelque connerie hebdomadaire se passant tous les samedis, que ferons-nous? Dieu nous en préserve, mais si jamais ça arrivait? Bien sûr, j’aimerais que nos gosses puissent partir en week-end, assez souvent, avec des copains à eux; mais s’ils demandaient à être scotchés à un horaire hebdomadaire qui nous obligerait de rester à la maison tous les week-ends?

Je viens de lire cet article par Traci Smith, auteure du livre Seamless Faith. Simple Practices for Daily Family Life, que l’on pourrait traduire par: «La Foi sans interruption. Des gestes simples pour la vie de famille au quotidien». Traci Smith me donne de l’espoir.

J’ai connu une tonne de fils de curé, et la grande et très grande et pesante majorité d’entre eux – même ceux qui sont devenus prêtres – sont athées. Deux en font certainement exception. Et l’un de ces deux-là, prénommé Darius, est devenu chanteur d’opéra. Mais lorsqu’il parlait des bonheurs de son enfance, il me racontait comment, depuis tout petit, il assistait son père à la Messe: au début comme acolyte, puis, à partir de l’âge scolaire, en tant que chantre. Je me rappelle encore une homélie de feu son père sur l’Eucharistie et la célébration de celle-ci.

Bientôt, Nicolas et moi-même suivrons des cours au bout desquels nous aurons des certificats d’aptitude parentale. Mais cela ne suffira pas. Je sais que les agence d’adoption soi-disant chrétienne nous discriminera en tant que couple gai, alors que les autres regarderont d’un mauvais œil notre foi chrétienne. Mais je n’ai presque pas peur. Si j’avais agi guidé par la peur, je n’aurais jamais quitté mon pays, je me serais mis à genoux devant mes parents homophobes, je n’aurais pas osé quitter le système, je ne serais pas parti à la recherche de Nicolas. Si j’ai accompli tout ça, c’est parce que j’ai écouté l’Esprit Saint plutôt que la “raison” de la peur.

N’empêche, il est important pour un(e) prêtre de savoir transmettre la foi dans sa propre famille. «Car si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment pourra-t-il gouverner l’Église de Dieu?» (I Timothée 3:5) Et ça ne s’apprend ni au séminaire, ni au cours de parentalité.

Père Tobias Haller.

Je viens de découvrir le blogue du père Tobias Haller, que je recommande vivement à quiconque s’intéresse à la théologie queer.

J’ai tapé un œil à son mémoire de maîtrise: Lawfully Joined. Same Sex Marriage in Light of the Church’s Traditional and Liturgical Practice.

Il a également écrit un article ironique: God’s Judgment on Heterosexuality. Si vous avez un peu d’imagination et le sens de l’humour, il vous fera rire et réfléchir à la fois.

Տէրն յետ ստեղծման արարածոց.

Comme je le disais ailleurs, le bréviaire romain a un gros problème: il occulte le sabbat. Autrement dit, il chante la création pendant six jours, et dès qu’il faut célébrer la liturgie de samedi, il emprunte l’hymnographie à la Trinité.

Je fais, donc, une traduction-adaptation en français de l’hymne Dominus postquam creavit – Տէրն յետ ստեղծման արարածոց – Dern ħed sdełḑman araraḑoç du livre d’heures (jamaqirk) arménien. Cette hymne a été composée par saint Nersès le Gracieux (+1173). Elle comporte 6 strophes de 8 vers, chacun ayant 8 syllabes. Ça veut dire qu’on peut la chanter sur les mélodies grégoriennes habituelles, comme si c’était une hymne de 12 strophes ayant chacune 4 vers.

La mélodie arménienne d’origine peut être écoutée en suivant ce lien.

Le Seigneur, ayant tout créé,
Prit repos le septième jour.
Lui, qui veut nous voir travailler,
Qui nous repose et nous secourt,
Nous a laissé l’espoir glorieux
Qu’il nous donnerait son sabbat;
Faisant la volonté de Dieu,
Nous aurons son repos là-bas.

 

 

Car notre Maître a bien voulu
Nous instruire par ses leçons:
Par l’économie du salut,
Dans sa seconde création,
Il descendit avec son corps
Dans le sépulcre un samedi,
Pour délivrer les captifs morts,
Et préparer le paradis.

 

 

La source sortie de ton flanc
Sera guérison de nos morts,
Dans leurs sépulcres descendant,
Pour les ressusciter alors.
Donne-leur la vie, le salut,
Et les appelle de ta voix
Compte-les parmi tes élus,
Alors ils chanteront pour toi.

 

 

Nos frêles traits, superficiels,
Péchant, ont entraîné la mort,
Mais ta mort nous rend immortels,
Ô immortel, âmes et corps.
Ceux qui avec toi ont été
Ensevelis dans l’eau des fonts,
Tu les feras ressusciter;
Comme un soleil ils brilleront.

 

 

Les justes pourront resplendir,
Les moines de sagesse ornés;
Couronnés seront les martyrs,
Les vierges, lampes allumées,
Seigneur, considère avec eux
Ceux qui te confessent et croient;
Ne les juge âprement, ô Dieu,
Mais pardonne-leur par ta croix.

 

 

Dans ton immense humilité,
Tu fus en terre enseveli
Et tu as réhabilité
Les croyants, leur donnant la vie.
Relève-nous, qui justifiés
Serons dans ta paix endormis.
À toi la gloire, ô crucifié,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit. Amen.

Trinité.

Aujourd’hui, dit-on, c’est la « fête de la Trinité ». J’ai plusieurs remarques à ce sujet.

I.

Tout d’abord, je croise de plus en plus de “pratiquants” (de plusieurs dénominations) qui me disent ceci: «Je ne crois pas à la Trinité. Ni à la divinité de Jésus. C’est pas dans la Bible.» Et, si vous entrez dans une librairie “chrétienne”, vous n’y trouverez aucun livre théologique, qui parle de la triunité de Dieu, ou de la personnalité du Saint-Esprit, ou de la divinité du Christ.

Pourtant, la Bible en est pleine à craquer!

Il y a des tonnes de passages dans l’Ancien Testament où il est question de Yahvé – donc Dieu lui-même – qui promet des actions ou se caractérise d’une façon ou d’une autre. Et tout cela s’accomplit dans le Nouveau Testament dans le Christ. J’en donne juste deux exemples:

«Et je répandrai sur la maison de David, et sur les habitants de Jérusalem, l’Esprit de grâce et de supplications: et ils regarderont vers moi, qu’ils auront percé, et ils en mèneront deuil, comme quand on mène deuil d’un fils unique, et ils en seront en amertume, comme quand on est en amertume à cause d’un premier-né.» (Zacharie 12:10) Celui qui parle là, c’est Yahvé, car il est dit au verset 1: «Éternel qui étend les cieux… a dit:» Donc Yahvé parle à la première personne. Et dans l’évangile selon saint Jean, il est écrit: «Mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et incontinent il en sortit du sang et de l’eau… Car ces choses-là sont arrivées afin que cette Écriture fût accomplie… Ils verront celui qu’ils ont percé.» (Jean 19:34-37).

Deux fois dans la livre d’Isaïe, Yahvé dit: «Je suis le premier, et je suis le dernier» (Isaïe 44:6 et 48:12), et dans le Nouveau Testament, c’est Jésus qui se présente ainsi, trois fois, dans Apocalypse 1:17, 2:8 et 22:13. Plus de détails ici.

II.

Ce que nous fêtons aujourd’hui, ce n’est pas tellement la Trinité; c’est l’octave de la Pentecôte, et ce jour on doit se focaliser sur la triunité de Dieu. Une fête est quelque chose, un événement qu’on commémore. De ce fait, la vraie fête de la manifestation de Dieu en tant que trinité, c’est l’Épiphanie/Théophanie, au baptême du Christ: «Et quand Jésus eut été baptisé, il sortit incontinent hors de l’eau, et voilà, les cieux lui furent ouverts, et Jean vit l’Esprit de Dieu descendant comme une colombe, et venant sur lui. Et voilà une voix du ciel, disant: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris mon bon plaisir”. Alors Jésus fut emmené par l’Esprit au désert…» (Matthieu 3:16-4:1)

III.

L’office de la Trinité, que nous célébrons aujourd’hui, nous vient de l’évêque saint Étienne de Liége (+920). Le pape de Rome s’exclama: «Une fête de la trinité? Alors pourquoi pas une fête de l’unité?» Question rhétorique, mais qui a tout son sens. Il ne s’agit pas tellement de parler maintenant de «la Trinité», mais plutôt de «la triuninté de Dieu». La trinité ou l’unité ne sont que des caractéristiques de Dieu. Et, avec la Pentecôte, nous pouvons dire que Dieu s’est manifesté comme un et trois.

Immense cæli conditor.



Maintenant, ma traduction-adaptation en français de l’hymne Immense cæli conditor, de saint Grégoire le Grand. Cette hymne était chantée les lundis soir. Cependant, sa place dans la liturgie n’est pas correcte, car, avec le coucher du soleil lundi soir, commence la journée liturgique du mardi. Je ne sais pas quelle serait la place idéale pour cette hymne, étant donné que dimanche soir on fête encore la résurrection.

Immense Créateur des cieux,
Tu divisas l’eau en deux lieux,
Donnant une limite au ciel,
Afin de garder l’essentiel.

Affermissant les eaux d’en haut,
Sur la terre, fleuves et vaux,
Pour que le sol soit refroidi
Et préservé des incendies.

Dieu miséricordieux, répands
Sur nous ta grâce maintenant,
Qu’elle puisse nous empêcher
De faire de nouveaux péchés.

Que la lumière de la foi
Nous guide sur la bonne voie,
Qu’elle nous montre les défauts,
Les vanités et besoins faux.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Cette doxologie, commune à plusieurs hymnes, a été traduite autrement par Georges Pfalzgraf:

Exauce-nous, Père éternel,
Par Christ, qui vit et règne au ciel,
Avec toi et le Saint-Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Consors paterni luminis.

Les mardi aux matines, on chante l’hymne Consors paterni luminis, attribuée à saint Grégoire le Grand. En voici ma traduction-adaptation en français.

Lumière de lumière née,
De même gloire couronné,
Ô égal au Père, à l’Esprit,
Écoute nos voix qui te prient.

Chasse le mal que nous aimons,
Les ténèbres et les démons;
Fais-nous émerger du sommeil,
Et passer le jour en éveil.

Ainsi, Christ, sois-nous indulgent,
Aux croyants qui sommes tes gens,
Qui te louons d’un même cœur,
Chantant des psaumes tous en chœur.

Gloire à toi, Christ, roi éternel,
Qui vis et règnes dans le ciel,
Avec notre Père et l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Summæ Deus clementiæ.

Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Summæ Deus clementiæ. Dans le bréviaire romain, il est prescrit qu’on chante cette hymne les samedis matin. En réalité, c’est une hymne à la Trinité. Les samedis on devrait chanter le repos de Dieu à la fin de la création, ainsi que le repos du Christ dans le tombeau.

Dieu tout-clément, qui nous es cher,
Toi, concepteur de l’univers,
Quant aux personnes, trinité,
D’une même essence, unité,

Reçois nos chants avec nos pleurs
Qui sortent du fond de nos cœurs;
Sors-nous de notre désarroi,
Triunique Dieu, un et trois.

Enflamme nos reins en ce jour
De la chaleur de ton amour,
Pour être prêts, dès à présent,
Pour ton futur avénement.

En pleine nuit, nous commençons
Notre journée dans les chansons;
Puisque nous sommes tous contrits,
Conduis-nous à notre patrie.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.