Rerum creator optime.


Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Rerum creator optime, qui se chante les mercredis aux matines:

Ô très bon créateur de tout,
Notre enseignant, écoute-nous:
De l’état somnolent et mou
Libère-nous, Seigneur très doux.

Toi qui es saint, Christ, te prions:
Laisse tomber nos transgressions
Que nous te confessons depuis
Que nous avons rompu la nuit.

De nuit, les cœurs vers toi, selon
L’écrit du prophète, élevons;
Nous levons les mains pour prier,
Comme Paul nous l’a conseillé.

Tu vois, Seigneur, notre fardeau,
Les choses cachées, tous ces maux;
Te prions, sans nous relâcher,
En pleurs: pardonne nos péchés.

Et la doxologie Sit, Christe, rex, commune également à d’autres hymnes:

Gloire à toi, Christ, roi éternel,
Qui vis et règnes dans le ciel,
Avec notre Père et l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Deus tuorum militum.

En cette fête de la décollation de saint Jean Baptiste, je vous présente ma traduction-adaptation en français de l’hymne Deus tuorum militum. C’est une hymne qui se chante aux laudes et aux secondes vêpres des fêtes d’un martyr. Son utilisation lors des martyrs de l’Ancien Testament n’est pas tout à fait correcte, car, avant la crucifixion et la résurrection du Christ, l’âme des justes n’atteignait pas le bonheur. Toutefois, avec le mystère pascal, on peut les considérer des martyrs comme les autres. Beaucoup de mélodies conviennent à cette hymne. Celle que je préfère est la mélodie de l’antiphonaire de Grenoble (ci-contre).

Dieu, qui couronnes tes martyrs,
Prix de ceux qui ont pu souffrir;
Nous louons ton (ta) témoin (témouine) en chœur
Chantant; efface nos erreurs.

Il (elle) a méprisé les désirs
Amers du monde et ses plaisirs;
Te préférant aux vains honneurs,
Il (elle) obtint céleste bonheur.

Fort(e) il (elle) encourut les tourments,
Résistant courageusement;
Il (elle) a donné pour toi son sang,
Recevant l’éternel présent.

Ainsi, devant toi nous courbons
Les têtes, te priant, Très-Bon,
Fêtant ton (ta) martyr(e) aujourd’hui:
Délivre-nous de ce qui nuit.

Pour recevoir d’être consorts
Avec lui (elle) ensemble dès lors,
Et de pouvoir l’accompagner
Avec toi fais-nous tous régner.

Gloire et louanges égalées,
Ô Père et Fils et Paraclet:
Unique Dieu en vérité,
Pour les siècles d’éternité. Amen.

Je me permettrais d’adapter ce dernier couplet, pour qu’il finisse ainsi:

Le Dieu prêché par les martyrs,
Pour l’éternité, sans finir. Amen.

Ou encore:

– Pour qui les martyrs militaient –
Pour les siècles d’éternité. Amen.

Cæli Deus sanctissime.



Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Cæli Deus sanctissime (orthographiée aussi Coeli ou Caeli Deus sanctissime). Cette hymne doit se chanter aux vêpres, mercredi (à savoir: mercredi aux premières vêpres, c’est-à-dire mardi aux secondes vêpres).

Très saint Seigneur du ciel, ô Dieu,
Qui mis le soleil au milieu,
Avec du feu le ciel tu peins:
Un décor de lumière plein.

Le quatrième jour tu fis
Le soleil rond, ardent, suivi
De la lune marquant les temps
Et des astres, qui bougent tant.

Tu donnes la lumière pour
En faire des nuits et des jours;
Ainsi tu as assigné
Des mois et saisons alignés.

Illumine les cœurs des gens
Et les souvenirs affligeants;
Brise les liens de nos péchés;
Purifie nos âmes tachées.

Et la doxologie:

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Ou, selon la traduction de Georges Pfalzgraf:

Exauce-nous, Père éternel,
Par Christ, qui vit et règne au ciel,
Avec toi et le Saint-Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Iam lucis orto sidere.

L’hymne de prime, Iam lucis orto sidere – ou Jam lucis orto sidere – a été traduite en français par Georges Pfalzgraf.

L’inconvénient de cette version-là, c’est de mettre Dieu à la troisième personne. Je viens d’adapter sa version, pour que Dieu apparaisse à la deuxième personne. Mes modifications sont en vert.

Le jour s’est maintenant levé ;
Dieu, nous te prions ravivés
Que dans nos actes aujourd’hui
Nous évitions tout ce qui nuit.

Garde, donc, pur le fond du cœur,
Et bannis de lui toute erreur,
Donne-nous la modération,
Quand nous boirons ou mangerons.

À notre langue mets un frein,
Pour qu’elle ne nuise au prochain ;
Seigneur, empêche nos regards
De s’écarter de nos devoirs ;

Ainsi, quand le jour s’en ira
Et que la nuit s’installera,
Gardés par la juste rigueur,
Nous te glorifierons en chœur.

Au Père gloire et tout honneur,
De même au Fils rendu vainqueur,
Au Saint-Esprit pareillement,
Toujours et jusqu’en tous les temps. Amen.

Nox atra rerum.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Nox atra rerum contegit, qui se chante aux matines de jeudi.

 

La nuit ombrage les couleurs
Des choses avec leur ampleur,
Pendant qu’à toi nous nous confions;
Juste Juge, nous te prions.

Le péché, veuille l’enlever;
Les pensées, veuille les laver;
Ô Christ, donne-nous d’éviter
Le mal dans toute activité.

Vois: nos consciences, qui, usées,
Sont par nos fautes accusées,
Des ténèbres vont émerger
Et toi, Rédempteur, rechercher.

Chasse l’obscurité, afin
Que nous nous réjouissions sans fin;
Et que notre bonheur soit plein
D’une lumière sans déclin.

Gloire à toi, Christ, roi éternel,
Qui vis et règnes dans le ciel,
Avec notre Père et l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Quicumque Christum.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Quicumque Christum quæritis.

En réalité, il s’agit des strophes 1ère, 10-11 et 22 de la dernière hymne du cathéméron de Prudence, avec une doxologie de Noël adaptée.

Déjà sous cette forme, l’hymne me semble appropriée également pour les fêtes de prophètes.

Mais, lors des fêtes des prophètes, j’ajouterais aussi les strophes 13 (Iam flos subit Davidicus), 39 (Quem mox sacerdotem sibi), 40 (Licetne Christum noscere), 47 (Hic rex priorum iudicum), 49 (Quin et propago degener) et 50 (Fumosa avorum).

1. Quiconque te cherche, ô Christ Dieu,
Sur le haut doit lever les yeux,
Et contemplera, par la foi,
Le signe de ta gloire à toi.

10. Nous voyons cet éclat divin,
La lumière qui est sans fin,
Immense, sublime, d’en haut,
D’avant les cieux et le chaos.

11. Tu es le roi qui resplendis
Du peuple juif et des gentils ;
Promis à Abraham un jour
Et à ses descendants toujours.

13. Toi la fleur de David dressée
De la racine de Jessé ;
Verge d’Aaron bourgeonnée,
Le sceptre en vue de gouverner.

22. Et les prophètes sont témoins :
Ils t’avaient annoncé de loin ;
Le Père nous dit de sa voix
De t’écouter et croire en toi.

39. Tu es son sacrificateur
Et du monde le créateur ;
Par toi les tables de la Loi
Furent données, pour bon emploi.

40. Comment ne reconnaître en toi
Celui que les prophètes voient :
Le Christ délivrant Israël
Du joug égyptien très cruel ?

47. D’abord tu fus roi des Hébreux,
De Jacob, les rendant heureux ;
Puis chef de l’Église, entamant
Le neuf et dernier testament.

49. Tous les cultes dégénérés
D’idoles se sont effondrés ;
Devant toi ont fondu Baal
Et les dieux d’aspect animal.

50. Car les animaux adorés,
La pierre et les statues dorées,
Par toi, Créateur, sont créés
Pour ton honneur et nos agrès.

La doxologie:

Louange et gloire à toi, Seigneur
Révélé aux humbles de cœur,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit,
Durant les siècles infinis.

Par contre, la doxologie d’origine donne ceci:

52. Que la terre entière te loue :
Les bénis, les perdus, les fous,
Les morts, vivants faibles et forts,
Ô Christ ressuscité des morts.

Chrétiens d’Irak.

L’Église d’Orient ou Église assyrienne a été, au Moyen-Âge, la plus florissante des Églises locales, en s’étendant jusqu’en Chine.

Aujourd’hui, ce qui restait encore de cette Église en Orient souffre les persécutions, de la part des islamistes.

Pendant très longtemps, à tort, les Églises occidentales, byzantine et non-Chalcédonéennes ont traité d’hérétiques ces chrétiens d’Orient.

L’exode des chrétiens assyriens a commencé il y a plusieurs décennies. Leur patriarche est, depuis assez longtemps, aux États-Unis.

À présent, il ne restera plus de chrétiens en Irak. J’espère qu moins que la plupart des pays occidentaux les recevront ici, en Occident.

Mais que deviendront-ils, ces chrétiens orientaux, une fois implantés en Occident? Deux hypothèses me semblent plausibles.

1. Ou bien il y aura une acculturation, et alors ces chrétiens assyriens produiront une théologie de qualité, comme les Russes venus en Occident il y a une siècle; petit à petit, ils construiront un christianisme ouvert, sans préjugés, mais sain;

2. Ou bien ils auront un repli communautaire et embrasseront les crasses occidentales, selon le modèle arménien.

Tony Flannery.

Je suis toujours écœuré lorsque j’entends autour de moi des affirmations du genre: «Avec le pape François tout va changer» (sous-entendu: «dans l’Église catho-romaine»).

Je viens d’apprendre que le Vatican ne veut toujours pas changer de position vis à vis de Tony Flannery. Ledit prêtre a écrit dans son livre A Question of Conscience qu’il souhaitait que Rome accepte le mariage des prêtres, ainsi que l’ordination des femmes. Suite à cela, il y a moins de deux ans, il a été suspendu de la prêtrise et, il y a un an, il a été déclaré hérétique.

Alors, est-ce qu’il y a quelque chose qui ait changé en bien avec cet évêque de Rome? Non, rien.

Encore le Lévitique.

Pour faire suite à mon précédent article sur le Lévitique, j’ai trouvé quelque chose d’intéressant, à savoir un texte appelé «Who is my flesh?» écrit par Noah Marsh. Les pages 9 et 10 me semblent les plus à propos.

Je cite/traduis: «Comme dans 18:20, le Lévitique 18:22 interdit au lecteur de rechercher son propre honneur, en violant la femme d’autrui. […] Si le mot « lit » est un euphémisme sexuel, comme « connaître » (yada), alors le verbe et le syntagme devraient être traduits par l’équivalent de contact sexuel. […] Il est important de noter que, dans l’euphémisme sexuel, le syntagme indique avec qui a eu lieu le contact sexuel. […] Ainsi, le syntagme « lit d’une femme » signifie que le contact sexuel a lieu avec la femme. Pour cela, l’interdit devrait être traduit par l’équivalent: « Avec un homme, tu n’auras pas de contact sexuel avec une femme; c’est une abomination. » Autrement dit, le Lévitique 18:22 interdit au lecteur de coucher avec une femme si elle couche avec un autre homme, puisqu’un seul homme avait droit à la sexualité de celle-ci.»

(Cliquer sur les images pour les agrandir.)

Bible éthiopienne.

Dans l’ancien empire romain où nous nous trouvons, nous connaissons deux canons bibliques, avec une variante intermédiaire:

1. Le judaïsme rabbinique, imité par les Églises protestantes, reconnaît un canon restreint de l’Ancien Testament.

2. L’Église catho-romaine reconnaît également les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament.

3. La plupart des Églises orientales, ainsi que les Églises anglicanes, reconnaissent les deutérocanoniques en tant que « livres bons à lire », sans leur donner la même importance qu’aux livres « protocanoniques ».

Mais il y a un quatrième cas: l’Église éthiopienne. Celle-ci reconnaît les protocanoniques, les deutérocanoniques, ainsi que toute une série de livres – à la fois dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament – qui ne sont reconnus que par elle; je les appellerais volontiers « tritocanoniques ».

Les livres tritocanoniques n’ont pas encore été traduits en français, mais on peut les trouver en anglais.