Dans les nombreux livres à thématique LGBT chrétienne, il manque souvent un argument biblique très important.
Le voici, en anglais, sur le blogue de David Shell: How Jesus Breaking the Sabbath Proves Gay Marriage is Okay.
Dans les nombreux livres à thématique LGBT chrétienne, il manque souvent un argument biblique très important.
Le voici, en anglais, sur le blogue de David Shell: How Jesus Breaking the Sabbath Proves Gay Marriage is Okay.
Il y a deux mots qui sont utilisés systématiquement par les homophobes pour casser du pédé: «μαλακοί» et «ἀρσενοκοῖται». Ces deux mots se trouvent dans deux passages des épîtres de saint Paul, à savoir: I Corinthiens 6:9 et I Timothée 1:10.
Littéralement, «μαλακοί» signifie «mous». Cela ne nous aide pas trop. Les homophobes ont choisi de l’interpréter comme: «effeminés» ou «homosexuels». Est-ce vraiment cela le sens du mot grec? La langue maternelle de saint Paul a été l’araméen, et la première traduction du Nouveau Testament a été la Peshitta ou vulgate syrienne, qui date de l’époque même de la rédaction du Nouveau Testament. La Peshitta traduit «μαλακοί» par (mahable), qui signifie «corrompus».
Quant aux ἀρσενοκοῖται, les homophobes l’interprètent aussi en référence à l’homosexualité « pure et simple », en prétendant que la traduction littérale en serait «coïteurs de mâles». La première fois que j’ai vu ce mot, je me suis rendu compte que le mot employait une forme féminine, ce qui signifie qu’il se réfère soit à des femmes, soit à un métier unisexe. La moindre des choses aurait été de le traduire littéralement comme «coïteuses de mâles».
Ensuite, il y a un énorme problème chez nos traducteurs homophobes: le sens d’un mot composé n’est pas la somme des sens des deux mots qui le composent. Par exemple, en français, «désolé» vit de dé + sol, mais ça ne veut pas nécessairement signifier «qui manque de sol»; de même, une «pomme de terre» n’est nullement une mala terrensis! Donc les ἀρσενοκοῖται devraient être autre chose que des coïteurs ou coïteuses de mâles, purement et simplement. Et la Peshitta nous donne raison, car elle emploie (schahbay am dikhre), qui veut dire «ceux qui violent les hommes».
Plus de renseignements ici.
Le monde manque d’une traduction de la Bible en langue française qui ne soit pas corrompue par les anachronismes de toutes espèces, notamment par les anachronismes homophobes.
Bien que nous ne soyons plus sous la Loi de Moïse, mais dans al grâce du Christ, les mauvaises traductions du Lévitique font toujours mal.
Les deux passages du Lévitique que l’on invoque contre les gais sont 18:22 et 20:13. La plupart des traductions, à l’instar de la Vulgate latine, donnent ceci: «Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. // Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux.»
D’autres versions donnent quelque chose d’un peu différent. Par exemple:
La Bible Giguet: «Tu n’auras pas commerce avec un autre homme, comme avec une femme, car c’est une abomination. // Si un homme a commerce avec un autre homme comme avec une femme, qu’ils meurent de mort tous les deux; ils ont commis une abomination; ils sont coupables.»
La Bible de Louis-Isaac Lemaistre: «Vous ne commettrez point cette abomination où l’on se sert d’un homme comme si c’était une femme. // Si quelqu’un abuse d’un homme comme si c’était une femme, qu’ils soient tous deux punis de mort, comme ayant commis un crime exécrable: leur sang retombera sur eux.»
La Bible de Louvain: «Tu ne te mêleras point avec le mâle par compagnie féminine; c’est abomination. // Celui qui couchera avec le mâle par compagnie féminine, l’un et l’autre a fait péché exécrable; qu’ils meurent de mort.»
Chouraqui: «Avec un mâle, tu ne coucheras pas à coucherie de femme. C’est une abomination. // L’homme qui couchera avec un mâle à coucherie de femme, ils font une abomination, les deux. Ils sont mis à mort, à mort, leurs sangs contre eux.»
La Septante grecque donne ceci: «Kαὶ μετὰ ἄρσενος οὐ κοιμηθήσῃ κοίτην γυναικός, βδέλυγμα γάρ ἐστιν. // Kαὶ ὃς ἂν κοιμηθῇ μετὰ ἄρσενος κοίτην γυναικός, βδέλυγμα ἐποίησαν ἀμφότεροι, θανατούσθωσαν, ἔνοχοί εἰσιν.» Littéralement: «Et avec le/un mâle tu ne coucheras le lit d’une/la femme, car c’est horreur. // Et celui qui couchera avec le/un mâle le lit de la/une femme, horreur font les deux, qu’ils se tuent, coupables sont-ils.»
L’hébreu massorétique: «ואת זכר לא תשׁכב משׁכבי אשׁה תועבה הוא׃»
et «ואישׁ אשׁר ישׁכב את זכר משׁכבי אשׁה תועבה עשׂו שׁניהם מות יומתו דמיהם׃»
Je ne suis pas expert en hébreu, mais «משׁכּבי אשּׁה» signifie littéralement «les lits de la/une femme», et, puisqu’il n’y a pas de préposition, mais plutôt un pluriel, ça signifie «dans le lit de la/une femme», il me semble que le «à coucherie de» de Chouraqui n’est pas innocent. Pourquoi? Parce que, si le texte avait voulu condamner l’homosexualité, il aurait juste dit: «Tu ne coucheras pas avec un mâle», sans ajouter la référence à la femme; pour tous les autres péchés sexuels le texte précise juste qui ne peut coucher avec qu[o]i. Le «משׁכּבי» est complètement superflu partout ailleurs. Le texte ne dit jamais des trucs du genre: «Tu ne coucheras pas avec une bête à coucherie de femme». S’il est utilisé dans ces deux cas (qui sont un et le même), c’est que la femme y joue un rôle. Ce n’est pas pour rien que la femme est mentionnée ici. La seule conclusion plausible, c’est qu’il s’agit ici de deux hommes qui profitent d’une femme!
Alors, la traduction la plus proche du texte d’origine est celle de la Bible de Louvain.
Je suis content de ce que, de nos jours, nous pouvons consulter en ligne sur internet des livres anciens, non seulement de bons livres, mais aussi de mauvais.
Par exemple, ici on trouve en ligne le livre Thornton Stringfellow, Scriptural and Statistical Views in Favor of Slavery. Malheureusement, à ce jour il y a des négationnistes, et c’est pour cela que ce genre de livres devrait être accessibles.
Quelque chose de “drôle” m’est arrivé ce week-end.
Tout d’abord, avant-hier j’ai reçu la lettre la plus homophobe que m’a jamais été adressée. J’ai même eu du mal à la lire.
En même temps, je me dis que ce genre d’attitude n’est autre chose que la dernière étape désespérée des conservateurs. Car, même dans le monde néo-protestant, il y a de plus en plus de théologiens qui s’ouvrent.
Justement, les deux derniers livres en la matière: The Bible’s Yes to Same-Sex Marriage par Mark Achtemeier, et A Letter to My Congregation. An evangelical pastor’s path to embracing people who are gay, lesbian and transgender in the company of Jesus par Ken Wilson.
D’ici quelque temps, les chrétiens homophobes seront une minorité qui essayera de nier son passé.
Au plus souvent, sur quel sujet que ce soit, les positions des conservateurs suivent les étapes suivantes:
1. Moquerie. Tout d’abord, le sujet leur semble trop « connu » pour être débattu.
2. Argumentation simpliste. «La Bible est claire sur le sujet. Nous avons raison.»
3. Mensonge. Au bord du désespoir, ils essaient de falsifier l’histoire, juste pour qu’ils aient raison.
4. Déni. Une fois qu’ils ont perdu, ils nient leur passé. «Nous n’avons jamais enseigné/pratiqué l’esclavage…»
J’ai eu quelques discussions avec quelques amis, à propos des couples “open”. Quelle est la différence entre, d’une part, un(e) mailleur(e) ami(e) collocataire(-trice), et, d’autre part, le(la) petit(e) ami(e)? Quel est l’élément qui fait qu’on déménagera de chez la première pour emménager avec la seconde?
S’il n’y a plus aucune activité intime exclusive aux deux, en quoi sont-ils encore en couple? Et, s’ils ne sont plus un couple, à quoi bon d’habiter à deux?
Supposons un « couple » où chacun des deux baise ailleurs. X baise 6 fois par semaine avec 6 amants, alors qu’Y ne baise qu’avec deux amants. En quoi y a-t-il une égalité? Qu’est-ce qui motiverait X et Y à rester « ensemble », alors qu’un des amants de chacun a davantage de beauté, d’ apétit sexuel et de méthodes sexuelles?
Il est drôle, le concept de liberté. Ai-je besoin de manger ceci ou cela pour être libre? Ai-je besoin de souper trois fois par soirée pour être libre? Ou de manger du bois, du terreau et des feuilles de hêtre pour affirmer ma liberté? Comment est-ce que je respecterais Nicolas si, même avec son accord, au lieu de manger tous les jours les repas préparés par lui, j’irais plutôt souper chez les voisins, en l’invitant à faire la même chose, au nom de l’ouverture ou de la liberté? Si j’ai l’argent, pourquoi ne pas me soûler la gueule tous les matins, pour me sentir « ouvert » et « libre »? En été, pourquoi ne pas me vêtir de 3 t-shirts, 3 pulls et 3 manteaux en même temps, afin d’être « open »? Si je veux aller de Liége à Bruxelles, pourquoi ne pas prendre un trajet via Namur et Tournai, en faisant une grande boucle, pour me sentir libre?
Baiser n’est pas la même chose, ni ne vaut la même chose que boire un jus d’orange. Autrement, obliger quelqu’un a boire un jus d’orange serait aussi criminel que de le/la violer sexuellement. Car le sexe n’est pas que dans le corps, mais également dans l’intellect et dans l’esprit.
Yves Kéler a traduit en français les couplets 1, 4, 6, 8 et 10 de l’hymne Pange lingua gloriosi prœlium certaminis. Moi, j’ai traduits le reste, c’est-à-dire les couplets 2, 3, 5, 7 et 9; et j’ai modifié sa traduction des couplets 4, 6 et 8.
Le texte traduit par lui est en noir; le texte traduit par moi, ainsi que mes modifications sont en vert.
1. Chante, langue, la bataille,
Chante la fin du combat!
Sous la croix – trophée qu’on aille
Proclamer avec éclat
Que le Christ, Sauveur du monde,
En victime triompha.
2. Quand désobéit l’ancêtre,
Alors toi, le Créateur,
Destinas cet arbre à être
L’instrument réparateur;
Du même bois fis paraître
Le salut, ô Rédempteur.
3. Providentiel, tu procèdes
Opérant notre salut;
Par ton plan, les plans très raides
Du malin tu as rompus,
Et tu procuras remède:
Que ses coups ne nuisent plus.
4. Alors, au temps de la grâce,
Au jour dit et attendu,
Verbe, Christ, né d’une femme,
De ton trône es descendu,
Obéissant et fidèle,
La lumière dans la nuit.
5. Comme enfant, dans la mangeoire,
Par la Vierge dans le froid
Emmailloté, sans la gloire,
On t’aurait cru sur la croix:
Mains et pieds attachés, voire
Fixé sur la crèche en bois.
6. Ensuite, avec trente ans d’âge,
Tu t’en vins de Nazareth,
Humble, supportant l’outrage,
Fis ton œuvre par ta mort,
Tel l’Agneau, qui offres, sage,
Sur la croix, percé, ton cœur.
7. Que l’arbre abaisse ses branches,
Afin de prendre ton corps;
Tu es le fruit qu’elles penchent
En t’entraînant à la mort;
La rédemption tu déclenches,
Nous rachetant, ô roi fort!
8. Ta croix de foi, de triomphe,
Est pour tous l’arbre de vie!
Pas de fleurs, de fruits, de feuilles,
Pour se faire un bel habit:
Mais salut, signe et symbole,
Par toi, Christ qui pends ici.
9. C’est le seul bois qui fut digne
De te porter, Rédempteur;
Il fut port, bateau et signe
Des naufragés et de leur
Salut, ô Agneau et Vigne
Versant ton sang de valeur.
10. À Dieu soit louange et gloire,
Comme au Père, ainsi au Fils,
Honneur et gloire éternelle
Soient aussi au Saint-Esprit,
Maintenant, demain de même,
Dans les âges infinis! Amen.
Depuis plusieurs années, je suis sur YouTube la chaîne Gay Family Values de la famille Lefew. Aujourd’hui, ils sont arrivés à leur 500ème vidéo!
Cette famille reste un modèle et un exemple vivant de l’homoparentalité par l’adoption.
En cette fête du saint prophète Élie, je voudrais vous faire part de ces réflexions.
Yahvé se révèle dans l’Ancien Testament, mais il n’est pas seulement le Dieu du peuple Israël. Au contraire, Yahvé reconnaît le culte que d’autres peuples lui rendent, sous d’autres noms. Ou l’on devrait plutôt dire que le peuple élu reconnaît son propre dieu chez d’autres peuples. Ainsi, par exemple, Melchisédech est sacrificateur d’El Elyon; Balaam est prophète d’Elyon; le non-Hébreu Job adore El Schaddaï etc. Ceux-ci sont tous identifiés avec Yahvé. Saint Paul, en voyant l’autel grec dédié au «Dieu inconnu», l’identifie également avec Yahvé. Lorsque le peuple hongrois, adorant le dieu Ischtanou (hongr. Isten), s’est converti au christianisme, les chrétiens l’ont identifié comme étant le même que notre Dieu.
Il y en a un qui fait défaut, alors qu’en théorie il aurait très bien pu être lui aussi assimilé à Yahvé, d’autant plus que son nom – Baal – signifie, tout simplement, «Seigneur». L’histoire du prophète Élie aurait alors été beaucoup plus simple et plus « sympa ». Au lieu de rabrouer Achab, Élie aurait tout simplement pu lui dire quelque chose du genre: «Tu sais, roi Achab, il n’y a pas de problème. Baal est juste un autre nom de notre Yahvé. C’est juste une question de terminologie. Faisons la paix.» Pourtant, cela n’a pas pu se passer ainsi. Yahvé refuse d’être identifié à Baal. Pourquoi?
Yahvé est le Dieu sexuellement neutre. Il est à la fois « père » et « mère ». Baal est, au contraire, un pur mâle, figure masculine par excellence, à laquelle on associe parfois la déesse Anath ou la déesse Astarté, qui sont, à l’opposé, des figures féminines. Il y a une complémentarité entre Baal et la déesse.
Lorsque Yahvé, notre Dieu, s’est incarné, il a assumé toute l’humanité. Différentes hérésies ont essayé de nier la plénitude de l’humanité du Christ. Les apollinaristes croyaient que le Christ manquait d’intelligence humaine; les monothélites croyaient que le Christ manquait de volonté humaine. Saint Grégoire Nazianzène répondit aux apollinaristes, et saint Jean Damascène aux monothélites, avec les mêmes paroles: «Ce qu’Il n’a pas assumé, il ne l’a pas guéri; mais ce qui est uni à sa divinité a été sauvé. […] Si c’est la nature humaine toute entière qui est déchue, elle a dû être toute entière unie à la nature de Celui qui est né, et être sauvée toute entière.» Le Christ n’a donc pu manquer d’aucun élément de la nature humaine; autrement l’incarnation est un échec.
De nos jours, au nom de la « nature », certains veulent nous faire croire qu’il y aurait une différence ontologique entre deux groupes: les mâles et les femelles. De ce fait, par exemple, les femelles ne pourraient pas – selon eux – représenter le Christ mâle dans le triple ministère d’évêques, prêtres et diacres. De ce même fait, le mariage serait la complémentarité entre le masculin et le féminin. Ce faisant, les partisans de cette théorie supposent que le Christ manquerait d’une partie de l’humanité. Car, si l’humanité se partage entre mâles et femelles, et que le Christ fût seulement mâle, comment les non-mâles seraient-elles/ils sauvé(s)s? Un Jésus exclusivement mâle, ontologiquement différent des humains non-mâles, n’est qu’un Baal incarné. Rien à voir avec notre Yahvé.
Il est évident que le sexisme (qu’on pourrait, plus précisément, appeler monophylisme ou androphylisme) est une hérésie christologique. Elle est en train d’être juste couvée pour l’instant. Mais les choses pourraient empirer. D’une part, à la Pentecôte 2015, les Églises orthodoxes des sept conciles auront leur « concile panorthodoxe », qui sera, pour elles, le huitième concile œcuménique. Jusqu’à présent, on a toujours dit que les Églises dites orthodoxes n’avaient pas de position officielle sur un grand nombre de sujets, étant donné qu’elles n’ont plus eu de concile depuis l’an 787. Dorénavant, les Églises des sept conciles auront une opinion claire et officielle sur, entre autres, l’homosexualité, les genres etc., et l’éventualité d’une officialisation de l’hérésie androphyle menacerait l’épithète «orthodoxe» que ces Églises aiment tant arborer. Et le synode romain qui aura lieu pendant la fête des saints Serge & Bacchus, comment se positionnera-t-il vis-à-vis de l’hérésie sexiste? Assisterons-nous au retour de Baal?
Ci-contre, un ancien temple de Baal.