Chrétiens d’Irak.

L’Église d’Orient ou Église assyrienne a été, au Moyen-Âge, la plus florissante des Églises locales, en s’étendant jusqu’en Chine.

Aujourd’hui, ce qui restait encore de cette Église en Orient souffre les persécutions, de la part des islamistes.

Pendant très longtemps, à tort, les Églises occidentales, byzantine et non-Chalcédonéennes ont traité d’hérétiques ces chrétiens d’Orient.

L’exode des chrétiens assyriens a commencé il y a plusieurs décennies. Leur patriarche est, depuis assez longtemps, aux États-Unis.

À présent, il ne restera plus de chrétiens en Irak. J’espère qu moins que la plupart des pays occidentaux les recevront ici, en Occident.

Mais que deviendront-ils, ces chrétiens orientaux, une fois implantés en Occident? Deux hypothèses me semblent plausibles.

1. Ou bien il y aura une acculturation, et alors ces chrétiens assyriens produiront une théologie de qualité, comme les Russes venus en Occident il y a une siècle; petit à petit, ils construiront un christianisme ouvert, sans préjugés, mais sain;

2. Ou bien ils auront un repli communautaire et embrasseront les crasses occidentales, selon le modèle arménien.

Tony Flannery.

Je suis toujours écœuré lorsque j’entends autour de moi des affirmations du genre: «Avec le pape François tout va changer» (sous-entendu: «dans l’Église catho-romaine»).

Je viens d’apprendre que le Vatican ne veut toujours pas changer de position vis à vis de Tony Flannery. Ledit prêtre a écrit dans son livre A Question of Conscience qu’il souhaitait que Rome accepte le mariage des prêtres, ainsi que l’ordination des femmes. Suite à cela, il y a moins de deux ans, il a été suspendu de la prêtrise et, il y a un an, il a été déclaré hérétique.

Alors, est-ce qu’il y a quelque chose qui ait changé en bien avec cet évêque de Rome? Non, rien.

Encore le Lévitique.

Pour faire suite à mon précédent article sur le Lévitique, j’ai trouvé quelque chose d’intéressant, à savoir un texte appelé «Who is my flesh?» écrit par Noah Marsh. Les pages 9 et 10 me semblent les plus à propos.

Je cite/traduis: «Comme dans 18:20, le Lévitique 18:22 interdit au lecteur de rechercher son propre honneur, en violant la femme d’autrui. […] Si le mot « lit » est un euphémisme sexuel, comme « connaître » (yada), alors le verbe et le syntagme devraient être traduits par l’équivalent de contact sexuel. […] Il est important de noter que, dans l’euphémisme sexuel, le syntagme indique avec qui a eu lieu le contact sexuel. […] Ainsi, le syntagme « lit d’une femme » signifie que le contact sexuel a lieu avec la femme. Pour cela, l’interdit devrait être traduit par l’équivalent: « Avec un homme, tu n’auras pas de contact sexuel avec une femme; c’est une abomination. » Autrement dit, le Lévitique 18:22 interdit au lecteur de coucher avec une femme si elle couche avec un autre homme, puisqu’un seul homme avait droit à la sexualité de celle-ci.»

(Cliquer sur les images pour les agrandir.)

Bible éthiopienne.

Dans l’ancien empire romain où nous nous trouvons, nous connaissons deux canons bibliques, avec une variante intermédiaire:

1. Le judaïsme rabbinique, imité par les Églises protestantes, reconnaît un canon restreint de l’Ancien Testament.

2. L’Église catho-romaine reconnaît également les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament.

3. La plupart des Églises orientales, ainsi que les Églises anglicanes, reconnaissent les deutérocanoniques en tant que « livres bons à lire », sans leur donner la même importance qu’aux livres « protocanoniques ».

Mais il y a un quatrième cas: l’Église éthiopienne. Celle-ci reconnaît les protocanoniques, les deutérocanoniques, ainsi que toute une série de livres – à la fois dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament – qui ne sont reconnus que par elle; je les appellerais volontiers « tritocanoniques ».

Les livres tritocanoniques n’ont pas encore été traduits en français, mais on peut les trouver en anglais.

Éthique.

D’où est-ce que nous tirons notre éthique?

CS Lewis écrivait: «On s’est parfois demandé si Dieu ordonne certaines choses parce qu’elles sont bonnes, ou si certaines choses sont bonnes parce que Dieu les ordonne. Avec Hooker, et contre Dr Johnson, j’adopte catégoriquement la première position. La seconde mène à l’abominable conclusion (atteinte, je crois, par Paley) que la charité est bonne uniquement parce que Dieu, arbitrairement, l’ordonne, et qu’il aurait pu tout aussi bien nous commander de le haïr et de nous haïr les uns les autres, et qu’alors la haine eût été également bonne.»

Dans Wringe et Rae, on trouve cela d’une manière un peu plus développée:

Bigots.

Sur la toile, j’ai trouvé quelques nouvelles (un peu anciennes déjà) assez intéressantes.

Tout d’abord, la neurologue Kathleen Taylor pense que le fondamentalisme n’est pas un choix dû au libre arbitre, mais une maladie mentale, que l’on pourrait soigner bientôt. (Article ici.)

Le pasteur Duane Youngblood, pédophile et prétendu ex-gay et auteur du livre Freedom From Homosexuality. No Longer Living The Lie vient d’être réinculpé… pour corruption de mineur. (Artcile ici.)

L’archevêque catho-romain et homophobe John Nienstedt a profité sexuellement d’une dizaine de prêtres et séminaristes. (Articles ici.)

Ceux qui me connaissent savent que, depuis mon adolescence, je suis métalleux. À vrai dire, à présent, je m’identifie plus punk que métalleux. Cependant, je ne suis pas chaud pour voir du métal ou du punk dans les églises, même si je l’ai été par le passé.

S’il s’agit d’un office “à tendance”, alors, pourquoi pas, pour autant que les textes restent inviolés? Mais je n’aime pas du tout les paroisses qui imposent un certain type de musique aux fidèles.

Alors, comment faire, pour respecter la neutralité? C’est simple: en utilisant le chant grégorien, ou le chant traditionnel (chaque tradition liturgique a son chant traditionnel). Cela assure la neutralité, parce que:

– Ça nous lie à ceux qui nous ont précédés;
– C’est simple à chanter;
– Personne ne se donne en spectacle.

Sabbat & mariage.

Dans les nombreux livres à thématique LGBT chrétienne, il manque souvent un argument biblique très important.

Le voici, en anglais, sur le blogue de David Shell: How Jesus Breaking the Sabbath Proves Gay Marriage is Okay.

Malakoi & arsenokoitai.

Il y a deux mots qui sont utilisés systématiquement par les homophobes pour casser du pédé: «μαλακοί» et «ἀρσενοκοῖται». Ces deux mots se trouvent dans deux passages des épîtres de saint Paul, à savoir: I Corinthiens 6:9 et I Timothée 1:10.

Littéralement, «μαλακοί» signifie «mous». Cela ne nous aide pas trop. Les homophobes ont choisi de l’interpréter comme: «effeminés» ou «homosexuels». Est-ce vraiment cela le sens du mot grec? La langue maternelle de saint Paul a été l’araméen, et la première traduction du Nouveau Testament a été la Peshitta ou vulgate syrienne, qui date de l’époque même de la rédaction du Nouveau Testament. La Peshitta traduit «μαλακοί» par (mahable), qui signifie «corrompus».

Quant aux ἀρσενοκοῖται, les homophobes l’interprètent aussi en référence à l’homosexualité « pure et simple », en prétendant que la traduction littérale en serait «coïteurs de mâles». La première fois que j’ai vu ce mot, je me suis rendu compte que le mot employait une forme féminine, ce qui signifie qu’il se réfère soit à des femmes, soit à un métier unisexe. La moindre des choses aurait été de le traduire littéralement comme «coïteuses de mâles».

Ensuite, il y a un énorme problème chez nos traducteurs homophobes: le sens d’un mot composé n’est pas la somme des sens des deux mots qui le composent. Par exemple, en français, «désolé» vit de dé + sol, mais ça ne veut pas nécessairement signifier «qui manque de sol»; de même, une «pomme de terre» n’est nullement une mala terrensis! Donc les ἀρσενοκοῖται devraient être autre chose que des coïteurs ou coïteuses de mâles, purement et simplement. Et la Peshitta nous donne raison, car elle emploie (schahbay am dikhre), qui veut dire «ceux qui violent les hommes».

Plus de renseignements ici.

Lévitique.

Le monde manque d’une traduction de la Bible en langue française qui ne soit pas corrompue par les anachronismes de toutes espèces, notamment par les anachronismes homophobes.

Bien que nous ne soyons plus sous la Loi de Moïse, mais dans al grâce du Christ, les mauvaises traductions du Lévitique font toujours mal.

Les deux passages du Lévitique que l’on invoque contre les gais sont 18:22 et 20:13. La plupart des traductions, à l’instar de la Vulgate latine, donnent ceci: «Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. // Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux.»

D’autres versions donnent quelque chose d’un peu différent. Par exemple:

La Bible Giguet: «Tu n’auras pas commerce avec un autre homme, comme avec une femme, car c’est une abomination. // Si un homme a commerce avec un autre homme comme avec une femme, qu’ils meurent de mort tous les deux; ils ont commis une abomination; ils sont coupables.»

La Bible de Louis-Isaac Lemaistre: «Vous ne commettrez point cette abomination où l’on se sert d’un homme comme si c’était une femme. // Si quelqu’un abuse d’un homme comme si c’était une femme, qu’ils soient tous deux punis de mort, comme ayant commis un crime exécrable: leur sang retombera sur eux.»

La Bible de Louvain: «Tu ne te mêleras point avec le mâle par compagnie féminine; c’est abomination. // Celui qui couchera avec le mâle par compagnie féminine, l’un et l’autre a fait péché exécrable; qu’ils meurent de mort.»

Chouraqui: «Avec un mâle, tu ne coucheras pas à coucherie de femme. C’est une abomination. // L’homme qui couchera avec un mâle à coucherie de femme, ils font une abomination, les deux. Ils sont mis à mort, à mort, leurs sangs contre eux.»

La Septante grecque donne ceci: «Kαὶ μετὰ ἄρσενος οὐ κοιμηθήσῃ κοίτην γυναικός, βδέλυγμα γάρ ἐστιν. // Kαὶ ὃς ἂν κοιμηθῇ μετὰ ἄρσενος κοίτην γυναικός, βδέλυγμα ἐποίησαν ἀμφότεροι, θανατούσθωσαν, ἔνοχοί εἰσιν.» Littéralement: «Et avec le/un mâle tu ne coucheras le lit d’une/la femme, car c’est horreur. // Et celui qui couchera avec le/un mâle le lit de la/une femme, horreur font les deux, qu’ils se tuent, coupables sont-ils.»

L’hébreu massorétique: «ואת זכר לא תשׁכב משׁכבי אשׁה תועבה הוא׃»
et «ואישׁ אשׁר ישׁכב את זכר משׁכבי אשׁה תועבה עשׂו שׁניהם מות יומתו דמיהם׃»

Je ne suis pas expert en hébreu, mais «משׁכּבי אשּׁה» signifie littéralement «les lits de la/une femme», et, puisqu’il n’y a pas de préposition, mais plutôt un pluriel, ça signifie «dans le lit de la/une femme», il me semble que le «à coucherie de» de Chouraqui n’est pas innocent. Pourquoi? Parce que, si le texte avait voulu condamner l’homosexualité, il aurait juste dit: «Tu ne coucheras pas avec un mâle», sans ajouter la référence à la femme; pour tous les autres péchés sexuels le texte précise juste qui ne peut coucher avec qu[o]i. Le «משׁכּבי» est complètement superflu partout ailleurs. Le texte ne dit jamais des trucs du genre: «Tu ne coucheras pas avec une bête à coucherie de femme». S’il est utilisé dans ces deux cas (qui sont un et le même), c’est que la femme y joue un rôle. Ce n’est pas pour rien que la femme est mentionnée ici. La seule conclusion plausible, c’est qu’il s’agit ici de deux hommes qui profitent d’une femme!

Alors, la traduction la plus proche du texte d’origine est celle de la Bible de Louvain.