Quelle est la ressemblance entre Sepultura et l’Église? Elle est plus grande que vous ne l’avez peut-être remarquée.
Sepultura a été fondée par les frères Cavalera en 1984, n’est-ce pas? À titre d’exemple, prenons les chansons Arise (1991), Territory (1993), et Roots Bloody Roots (1996). Écoutons-les en reprise récente par Sepultura. On peut vite se rendre compte de ce que les versions actuelles ne sont pas du tout identiques à l’original, mais ce sont de fades copies. Prenons maintenant les mêmes chansons, en reprise récente par Soulfly. Ces versions Soulfly seront identiques aux originaux. Pourquoi? Par ce que: 1. Le groupe Soulfly est formé par Max Cavalera avec d’autres personnes dont son propre fils Zyon Cavalera, et Igor Cavalera y a également participé. 2. Au contraire, l’actuelle Sepultura, quoique héritière du nom du groupe fondé en 1984, ne contient aucun des membres fondateurs, mais, tout au plus, Andreas Kisser avec des ‘‘novices’’. Conclusion: Soulfly est la vraie héritière et continuatrice de la Sepultura ancienne, alors que la Sepultura contemporaine n’est autre chose que la prétention de continuité.
Pour la petite histoire, les chansons de la vieille Sepultura se prononçaient sur des sujets éthiques, sociaux, et chrétiens (une sorte de ‘‘théologie du charbonnier’’). Soulfly continue dans le même sens. Au contraire, la nouvelle Sepultura va dans le sens de l’athéisme militant et n’a pas beaucoup de préoccupations éthiques. Andreas Kisser a beau préparer la fête de 30 ans d’existence de Sepultura; c’est une imposture. Il est vrai que Soulfly puise de plus en plus dans les musiques folkloriques de tous les continents, elle se met à jour, mais ce ne sont pas ces nouvelles formes qui sauraient supprimer le fond, qui est le même depuis 1984.
Avec l’Église, c’est pareille. Certaines Églises, quoique contenant des ‘‘éléments’’ de l’Église primitive, quoique se nommant avec des paroles tirées du symbole nicéno-constantinopolitain ou de certains conciles œcuméniques, quoiqu’en gardant, en outre, par le biais du conservatisme, certaines tares de forme, ne sauraient être la même chose que l’Église primitive. D’autre part, d’autres Églises se font nommer différemment, elles ont mis à jour certaines formes, mais au niveau du dépôt de la foi, elles se situent tout à fait dans la continuité de l’Église primitive.
Certains amis croient que, puisque dans leur Église ils ont un soi-disant ‘‘successeur de Pierre’’ et seulement des gens de sexe apparemment masculin à l’autel, leur Église se trouverait dans la continuité parfaite de l’Église primitive. Alors ils me demandent: «Comment peux-tu te dire vieux-catholique, tout en acceptant les femmes-prêtres, l’homosexualité, le végétalisme, le punk et le métal, et d’autres choses qui ne se trouvaient pas dans l’Église primitive?» Ma réponse est la suivante: l’Église primitive était loin d’être parfaite dans sa forme; depuis le premier siècle et jusqu’à nos jours, l’Esprit-Saint nous apprend à avancer toujours vers la perfection. Néanmoins, dans son fond, l’Église est toujours la même. Nous croyons en l’Esprit Saint, vicaire du Christ (Év. Jean 14:16, 14:26, 15:26, 16:7); c’est ce vicaire du Christ qui nous enseigne toutes choses. Nous n’avons pas remplacé ce vicaire divin par un quelconque prétendu vicaire humain.
Max, Igor, et Zyon Cavalera sont toujours en vie, et peuvent dire leurs opinions sur la continuité du groupe fondé en 1984. C’est à leurs fruits qu’on les reconnaît, on les croit, on les juge. Si les apôtres étaient toujours dans ce corps, je pense qu’il y aurait toujours des dissensions entre eux. Certains seraient plus progressistes que d’autres. Certains évolueraient. Mais, étant donné que le Christ est le même, et l’Esprit Saint est le même, l’Église serait la même que ce qu’elle est.