Combien de temps a-t-il fallu à l’Église d’Angleterre jusqu’à ce qu’elle sacre son premier évêque noir? Longtemps. Wilfred Wood, évêque de Croydon, n’a été sacré qu’en 1985. Pourtant, ça faisait longtemps que cette même Église comptait des membres noirs!
Combien de temps faudra-t-il à cette même Église pour qu’elle sacre les femmes dans l’épiscopat? Il y a quelques jours, à six votes près, à cause de quelques femmes misogynes, l’Église d’Angleterre a re-refusé les femmes évêques. Là, je parle que de l’Angleterre. Car dans la Communion Anglicane en soi, il y a des femmes-évêques partout: aux États-Unis, au Canada, en Nouvelle-Zélande… et même dans l’homophobe Swaziland!
Contrairement à ce que dit la presse, ce ne sont pas les anglo-catholiques qui ont freiné. Non, car Affirming Catholicism est pour les femmes évêques (et pour les LGBT). Souvent, les opposants (et surtout opposantes) sont celles et ceux qui veulent porter tous les chapeaux et s’étiqueter de toutes les étiquettes.
Entre temps, voilà, il y aura un nouvel archevêque de Cantorbéry, l’homme d’affaires Justin Welby (tiens, l’histoire de Michel Cérulaire se répète!). Je me demande souvent pourquoi certains hommes d’affaires s’acharnent à occuper des postes importants dans l’Église. Non pas que ce soit une mauvaise choses en soi; mais ils confondent toujours le pouvoir (appris dans le monde) avec le ministère (dont ils n’ont pas eu le temps d’apprendre la signification). Welby tiendra encore les homophobes africains dans son giron, sans que ceux-là aient à se repentir, et c’est ça qui fera de lui un « bon » archevêque. Un « bon flic » pour taper sur les doigts des égalitaristes et pour avoir pitié toujours de ceux qui crient plus fort. Mais, heureusement, c’est la base qui triomphera. D’ici dix ans, les féministes auront fait des progrès, et les vieilles misogynes ne seront plus là.
Pour l’instant, dans le monde, trois femmes sont à la « tête » de leurs Églises nationales: aux États-Unis, au Groenland et en Islande. On sent que ça bouge. D’ici dix ans…