Changement climatique.

Tout le monde parle de la conférence des partis sur le climat (ou COP), qui est en train de se passer au Bourget. Le week-end passé, des foules ont défilé dans les capitales du monde occidental; les foules réclamaient des actions pour stopper le changement climatique.

Photo: Wikimedia.

Tout le temps, les ecclésiastiques organisent des célébrations contre le changement climatique…

Comme si des parades et des prières allaient changer quelque chose!

Photo: Célébration pour le climat à Notre-Dame de Copenhague, le 13 décembre 2009. Source: Associated Press/H. Proepper.

L’élevage produit 18% des gaz à effet de serre. 80% des terres arables sont utilisées pour nourrir des bêtes à “viande”. 50% de la pollution des eaux est due à l’élevage. Pour “produire” 1 kilo de steak de porc, on consomme 4800 litres; pour 1 kilo de poulet 3900 litres; pour 1 kilo de “bœuf” 15.340 litres d’eau! La pollution par l’élevage est plus grande que la pollution par les transports réunis. (Source. Autre source.)

On va à la parade (ou à la célébration) pour la climat, et puis on rentre à la maison, on sort sa “viande” et son fromage du frigo, et comme ça on se donne bonne conscience d’avoir fait quelque chose pour le climat. Boulechite!

Alors, au lieu de faire des parades et des bondieuseries, il faudrait devenir végétalien.

 

Prêtres voleurs de reliques.

J’ai longtemps hésité avant d’écrire cet article, mais, par souci pour la vérité, je le fais, surtout étant donné que le méfait s’aggrave.

Il y a un mois, trois prêtres roumains ont organisé un “pèlerinage” en Grèce, avec certaines de leurs ouailles. Dans leur chemin, ils ont fait halte à Aiud, où ils ont volé deux crânes et une mâchoire, puis ils sont partis en Grèce. Là-bas, au monastère de la grande grotte de Calabryte ils ont monté un plan pour voler les reliques de saint Charalampe. Ainsi, pendant que deux prêtres créaient de la diversion, un prêtre a volé la main du saint, et l’a cachée sous sa soutane.

Lorsque l’on a alerté le vol, les voleurs ont jeté la relique dans un ravin, en espérant ne pas être démasqués. Pour finir, les prêtres accusent deux de leurs ouailles, en essayant de leur imputer le tout. Ces deux laïcs – Serafim et Bogdan – restent en prison, alors que chacun des trois prêtres a payé une caution de 15.000 € par personne.

J’en suis complètement scandalisé.
1. Qu’est-ce que deux laïcs auraient su faire de cette relique? Au contraire, l’un des trois prêtres, Emanuel Oros, est friand de reliques, en ayant plus de 200 chez lui.
2. Comment ont-ils eu 15.000 € par personne? Et s’ils les ont eus, pourquoi ne les ont-ils pas donnés en caution pour les deux laïcs? Au contraire, je trouve honteux que ces prêtres accusent leurs deux ouailles; les pasteurs déchirent la brebis, pour sauver leur peau!

De ces trois prêtres, Daniel Popa et Marius Borhidan ont été de mes copains de séminaire!

Le troisième, Emanuel Oros, est réputé de traîner avec lui une certaine Bianca, il “l’exorcise” en public, et les gens, en croyant que la fille est guérie, donnent au prêtre de la thune. Puis il va avec ladite Bianca ailleurs, elle refait une scène imitant la possession démoniaque, lui “l’exorcise” à nouveau, et ainsi de suite. Cet Emanuel Oros prêche l’homophobie du haut de la chaire, en y incluant des attaques ad hominem. Cependant, lui-même a négligé sa femme et ses enfants, dont il est séparé.

L’Occident devrait être au courant de ce genre de pratiques en Roumanie, ainsi que dans d’autres Églises dites orthodoxes. Pendant les discussions œcuméniques, tout le monde fait semblant que tout va bien chez les “orthodoxes”. On se fout le doigt dans l’œil.

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Photos: Gazeta de Nord-Vest.
De gauche à droite: Daniel Popa, Emanuel Oros, Marius Borhidan.

Dans la presse: VoceaTransilvaniei.ro, ActualMM.ro, InformatiaZilei.ro, GazetaNordVest.ro, Vice.com.

Dimanche de l’Avent.

LimbourgLorsque vous entendez le mot Limbourg, à quoi pensez-vous en premier? À la province de Limbourg, ou plutôt à la ville? Car, chose étonnante, de nos jours, la ville de Limbourg ne se trouve plus dans la province de Limbourg. Effectivement, 10 km séparent Limbourg et le Limbourg!

Une chose tout à fait semblable existe dans le calendrier liturgique. Ce dimanche, c’est le dimanche de l’Avent.

avent

Donc, le sens premier du mot «avent» étant «avénement», ce dimanche fut appelé «dimanche de l’avent», étant donné qu’aujourd’hui on lisait l’évangile de la seconde venue du Christ.

Progressivement, le thème des deux avénements du Seigneur s’est étendu jusqu’à Noël, et du coup, le mot «avent» désigna toute la période de 6 semaines, à partir de ce jourd’hui. Enfin, lorsque les ecclésiastiques romains ont été trop paresseux pour avoir 6 semaines d’abstinence alimentaire, ils ont raccourci la période à seulement 4 semaines, de sorte que le dimanche de l’avent n’est plus dans la période de l’avent. Un peu comme le Limbourg, voyez-vous.

couronne avent six advent wreathPourtant, la plupart des rites traditionnels ont gardé les 6 dimanches: le rite arménien, le rite byzantin, le rite milanais ou ambrosien, le rite mozarabe ou wisigothique d’Espagne.

Les commerces et les communes installent leurs décos de Noël dès la mi-novembre. Une raison de plus de revenir à la pratique ancestrale d’un avent de 6 semaines!

René Girard et la Passion du Christ.

C. vient de me montrer une analyse du film La Passion du Christ, par René Girard, le philosophe qui vient de décéder. Je n’ai jamais été un grand fan de René Girard, mais son texte le semble excellent, surtout lorsqu’il parle de la décadence de l’art moderne.

Le voici.

Missel d’Utrecht (II).

Dans un article précédent, j’ai commencé mes commentaires sur le nouveau missel d’Utrecht. La fois passée, je me suis attardé sur le canon eucharistique. À présent, voici l’offertoire.

Dans l’ordo de la Messe, on parle d’offertoire; le missel présente deux “séries” de prières que le prêtre peut réciter à l’offertoire. La “série I”, ce sont les trucs de Bugnini. Mais la “série II”, ce sont les prières traditionnelles de l’offertoire! Celles-ci existaient également dans le missel de 1905, bien entendu.

Voici, donc, ces prières traditionnelles de l’offertoire dans le nouveau missel d’Utrecht:

«Heilige Vader…» (Suscipe sancte Pater…). Contrairement à la version latine au singulier, la version utrechtoise est au pluriel.

«De waardigheid van het menselijke wezen hebt Gij, God…» (Deus, qui humanæ substantiæ…). Prière lorsque l’on verse le vin et l’eau dans le calice. Notez l’hypercorrection ou hyperurbanisme de la forme néerlandaise («het menselijke wezen» au lieu de «het menselijk wezen»).

«Wij dragen U op, Heer…» (Offerimus tibi…). À l’offrande du calice.

«Onmachtig slechts…» (In spiritu humilitatis…). À l’inclinaison.

«Wees hier aanwezig, heiligmakende, machtige God der eeuwen! Kom en zegen dit offer dat uw heilige Naam is bereid!» (Veni sanctificator…). L’épiclèse.

Même les prières de l’encensement y sont recensées:

«Zegen, Heer, deze wierook…» (Incensum istud…); «Laat deze wierook…» (Dirigatur…); «De Heer onsteke…» (Accendat…).

Puis le lavement des mains: «Ik was mijn handen in onschuld…» (Lavabo inter innocentes…)

Enfin, la prière à la Trinité: «Aanvaard dit offer, heilige Driëeenheid…» (Suscipe, sancta Trinitas…)

Cliquez sur les images, pour les agrandir:

offertorium_Utrecht_1

offertorium_Utrecht_2

Pourquoi les cheminots font-ils grève?

Il y a quatre ans, j’écrivais ceci à propos de la Suède:

Nous avons attendu la correspondance à Hallsberg. Sauf que ce train est arrivé avec un retard d’une heure et demie. Vous vous demandez peut-être pourquoi nous n’avons pas pris un autre train, genre le suivant. […] Quand tu achètes un tiquet valable pour un train de la SJ, c’est ton train que tu dois attendre, même s’il a vingt-quatre heures de retard. D’autres trains, appartenant à d’autres compagnies privées, peuvent partir avant le tien: tu n’as pas le droit de les prendre. Voilà l’époque d’or du libéralisme! Bientôt, en Belgique, on arrivera à la même chose! Alors, au moins les grèves pourront freiner la machine libérale avant qu’il ne soit trop tard. En Suède, c’est déjà trop tard!

Rendez-vous sur le site www.SauvonsNosTrains.be

Nicolas&GeorgesMon Nicolas et moi fêtons aujourd’hui 6 ans de mariage. Ad multos annos!

Aujourd’hui, c’est aussi la fête des saints Serge & Bacchus.

Quæsumus, omnipotens Deus: ut nos geminata lætitia hodiernæ festivitatis excipiat, quæ de beatorum Sergii et Bacchi glorificatione procedit; quos eadem fides et passio vere fecit esse germanos. Per Dominum nostrum Iesum Christum…

s-bNous te prions, Dieu tout-puissant, que nous puisions une joie double de la fête d’aujourd’hui, qui procède de la gloire obtenue par les bienheureux Serge et Bacchus; eux qui ont été affrairés davantage par les mêmes foi et passion. Par notre Seigneur Jésus Christ…

Wij bidden U, Here: laat de tegenwoordige feestdag voor ons zijn een voorwerp van dubbele vreugde, voortkomende uit de verheerlijking der heiligen Sergius en Bacchus, welke hetzelfde geloof en lijden rechtgeaarde broeders heeft doen worden. Door…

Voici une vidéo qui résume l’immigration syrienne:

Anaphore de Xyste.

messe_syrienneIl y a quelques mois, je suis tombé sur une curiosité. Les Syriens ont l’anaphore selon saint Xyste, pape de Rome.

À premier abord, cela semble faux. Une anaphore de la main de saint Xyste (Sixte) présuppose que le rite romain eût été interrompu à un moment donné, pour donner libre cours aux créations spontanées.

Mais ce phénomène semble plutôt de la même nature que le phénomène de la messe des présanctifiés chez les Byzantins.

On sait que Xyste III, pape de Rome, a eu une correspondance épistolaire avec les Syriens. Les Syriens ont, sans doute, composé une anaphore en compilant des phrases de ces lettres, avec des influences latines. Ainsi, le pré-sanctus est très court, selon le modèle de la « préface fériale » du rite romain; ces trois phrases semblent des paraphrases du canon romain: « arrache-les à la damnation éternelle », « ceux qui ont voulu t’offrir cette oblation », « reçois leurs offrandes au plus haut de tes cieux ».

Voici, donc, le texte de cette anaphore, dite de saint Xyste:

De notre cœur, de notre intelligence et de notre langue nous te rendons grâce, Père et Fils et Saint-Esprit, Dieu unique et véritable, et, de concert avec les chœurs invisibles et avec les innombrables rangs, nous te chantons la triple louange, en proclamant et en disant :

Sanctus…

Tu es saint, Dieu le Père, et ton Fils seul-engendré est saint, et ton Saint-Esprit vivifiant est saint, toi qui as racheté le monde de l’erreur du péché par l’incarnation de ton Fils, lui qui, étant sans péché, lorsqu’il allait accepter la mort pour nous pécheurs, prit du pain dans ses saintes mains, t’ayant rendu grâce, le bé+nit, le con+sacra et le rompit, en le donnant à tes saints apôtres et en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps, rompu pour vous et pour la multitude, donné pour la rémission des péchés et pour la vie éternelle. »

De même, il prit la coupe et, t’ayant rendu grâce, il la bé+nit et la con+sacra et la donna à ses saints apôtres en disant : « Prenez, buvez-en tous : ceci est mon sang, répandu pour vous et pour la multitude, donné pour la rémission des péchés et pour la vie éternelle. »

Et nous, tes serviteurs insignifiants et pécheurs, ayant reçu ta grâce, te louons et te rendons grâce pour tout et par tout. Que ton Saint-Esprit présent ici fasse de ce pain le + corps vivifiant : le + corps rédempteur : le vrai + corps de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ. Et le contenu de ce calice, qu’il le change en + sang de la nouvelle alliance : le + sang rédempteur : le vrai + sang de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ. Seigneur, que ceux-ci, dont nous allons communier, nous fassent prendre part à la joie en toi, et ainsi nous te rendrons louange et action de grâce, à toi et à ton Fils seul-engendré et à ton Saint-Esprit : Dieu dans les siècles des siècles. Amen.

Nous t’offrons ce sacrifice non-sanglant, Seigneur, en premier lieu pour la sainte Sion, la mère de toutes les églises, et pour ta sainte Église dans le monde entier, afin que tu lui donnes le don du Saint-Esprit. Souviens-toi, Seigneur, de nos évêques …, des prêtres, des diacres, et de tous les ordres de ton Église, moi y compris, insignifiant que je suis. Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse, mais vivifie-moi selon ta miséricorde. Souviens-toi aussi, Seigneur, des nôtres : des prisonniers, des malades, des infirmes, des affligés et de ceux qui sont tourmentés par les mauvais esprits. Bénis le climat et la couronne de l’année, rassasiant les vivants de bonne volonté. Souviens-toi, Seigneur, de ceux qui se tiennent debout et prient avec nous, et souviens-toi aussi de ceux qui nous ont quittés, de ceux qui ont voulu t’offrir cette oblation mais ne l’ont pas pu, et accorde à chacun tes bienfaits. Souviens-toi, Seigneur, de tous ceux dont nous avons fait mémoire, et reçois leurs offrandes au plus haut de tes cieux ; donne-leur la joie de ton salut, et rends-les dignes de ton secours ; affermis-les par ta puissance, et munis-les de ta force.

Souviens-toi, Seigneur, de notre roi ; revêts-le de l’armure spirituelle, et dompte tous ses ennemis, afin que nous menions une vie paisible.

Toi qui as pouvoir sur la vie et la mort, souviens-toi de nos saints pères et mères, des prophètes, des apôtres et des martyrs, de Marie la Vierge déipare, de saint Jean le précurseur, de saint Étienne le martyr, et de tous les justes. Joins-nous aux chœurs des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans la Jérusalem céleste. Affermis dans nos âmes les doctrines des illuminateurs et docteurs qui ont proclamé ton nom devant les nations et devant les rois et devant les enfants d’Israël. Mets fin aux hérésies qui nous troublent, et rends-nous dignes de nous tenir irréprochables devant le trône de ton redoutable jugement.

Seigneur des esprits et de toute chair, souviens-toi de tous ceux qui se sont endormis dans la foi véritable. Donne repos à leurs corps, leurs âmes et leurs esprits ; arrache-les à la damnation éternelle, et donne-leur la joie, là où resplendit la lumière de ta face, en les purifiant de leurs fautes, sans entrer en jugement avec eux, car nul vivant ne sera justifié devant toi, sinon ton Fils seul-engendré, par qui nous espérons aussi de trouver miséricorde et pardon de nos péchés et des leurs. Garde-nous, Seigneur, sans péché jusqu’à la fin, et rassemble-nous devant tes élus ; que notre fin advienne quand et comment tu le voudras, mais ne nous livre pas à l’opprobre de nos fautes, afin que ton nom honoré et béni soit glorifié et loué, en nous et partout ailleurs, avec celui de notre Seigneur Jésus Christ, et avec celui de ton Esprit bon, vivifiant et consubstantiel, maintenant et dans les siècles des siècles. Amen.

Ordo III.

Dans le BCP épiscopalien (anglican des États-Unis), il y a 3 ordos pour la Messe:

1. un ordo plus ancien, basé sur la liturgie anglicane écossaise, elle-même résultant de l’époque de la Réforme;
2. un ordo plus moderne,
3. un schéma laissant à la communauté une très grande latitude dans le choix des chants, lectures, etc.

Ce troisième ordo précisait qu’il n’était pas utilisable en tant que grand’messe paroissiale.

J’apprends que la convention générale vient de modifier la règle. Pour autant que l’évêque donne son accord et que la prière eucharistique soit pré-écrite, ce troisième ordo peut être utilisé.

Jusqu’à présent, dans l’Église épiscopale des États-Unis, plusieurs paroisses célèbrent la Messe romaine traditionnelle; une paroisse utilise même une liturgie byzantine modifiée. Jusqu’à présent, tout cela se faisait avec l’accord tacite de l’évêque, mais ces paroisses n’étaient pas tout à fait en règle par rapport à la liturgie officielle. Or, voici le moment arrivé où toutes ces paroisses ont leur liturgie de facto approuvée.