Suite à la recommandation du père Bosco Peters, nous avons décidé d’aller voir le film Premier contact. Dans cet article, je fais une petite critique de ce film.
Du point de vue cinématographique, je trouve génial que leurs extraterrestres soient des heptapodes. J’en ai marre de la littérature où les extraterrestres ressemblent physiquement très fort aux terriens, avec tête, cou, deux yeux, deux jambes, etc., et où seulement leurs têtes (ou leurs oreilles, ou leurs poils) sont un peu plus grands que les nôtres. Même un gamin a plus d’imagination que ça. Ici, par contre, avec les heptapodes, c’est enfin réussi! De même, dans un univers cinématographique tellement sexiste, où les héros sont toujours des mecs, alors que les personnages féminins jouent des rôles misérabilistes, je trouve qu’ici on a une femme héroïne dans le film.
Cependant, des points de vue littéraire et théologique, je trouve que ce film est un grand désastre, comme suit.
Premier contact suppose que les humains, écrivant de façon linéaire, ont juste une vision linéaire du temps; les heptapodes, écrivant circulairement, auraient une vision non-linéaire du temps, qui permet aux personnages d’avoir des prolepses à la place des souvenirs. De ce fait, en réalité, les personnages sont des prisonniers du hasard; non seulement ils savent ce qui va arriver, mais du coup ils ne peuvent pas modifier leurs actions futures. Les prolepses les aident à savoir ce qu’ils doivent faire et dire à l’avenir. Par exemple, les heptapodes viennent sur terre, parce qu’ils savent à l’avance qu’ils auraient besoin de l’aide des terriens 3000 ans plus tard; la héroïne sait qu’elle aura un mari qui la quittera, qu’elle aura une fille atteinte d’une maladie rare qui la fera mourir tôt, mais elle ne sait pas empêcher que cela se produise.
Tout d’abord, les anciens avaient une vision cyclique du temps. Sous inspiration divine, le peuple hébreu révolutionna ce concept, en disant: «Au commencement, Dieu créa…» Quel commencement? Ben oui, car les antiques avaient du mal à comprendre cette notion. Les Hébreux inventèrent l’histoire. Ainsi, le christianisme fait nettement la différence entre Dieu, qui est au-delà de l’espace-temps, et la création, qui s’inscrit dans l’espace-temps. La création commence par la création de l’espace-temps, comme cadre de celle-ci. Donc Premier contact nous mène quatre mille ans en arrière!
Sur le plan éthique-philosophique-théologique, le film est donc un calvinisme pur et dur. Calvin affirmait – et la moitié des États-Uniens, tout comme certains musulmans – que Dieu choisit d’avance les actes de tout un chacun, et que de ce fait, le libre-arbitre n’existe pas, mais Dieu prédestine les uns aux le bonheur éternel, et les autres à la damnation éternelle.
Le film s’appuie sur l’hypothèse de Sapir-Whorf, mais cette hypothèse est contredite pas les faits. On arrive pour la seconde fois au calvinisme, car les calvinistes utilisent le mécanisme Sapir-Whorf pour parler de l’Eucharistie: pour eux, le pain et le vin ne sont pas objectivement corps et sang du Christ, mais éventuellement subjectivement, dans la mesure où le sujet les considère nominalement comme étant corps et sang du Christ. Dans Premier contact, il y a trois erreurs flagrantes à ce niveau.
1. La héroïne – présumée linguïste – et son futur mari disent que notre vision linéaire du temps serait due à notre façon linéaire d’écrire, alors que l’écriture heptapodienne est circulaire. «Imagine-toi comment il serait d’écrire en même temps avec deux mains: avec la gauche vers la droite, et avec la droite vers la gauche.» Cette idée est fausse, non seulement parce que l’histoire a été inventée avant l’écriture, mais aussi parce que, dans les faits, les langages des signes ne sont pas linéaires, mais “ronds”, comme l’écriture heptapodienne. Les sourds écrivent «en même temps avec deux mains», et pourtant, ils n’ont pas une vision heptapodienne du temps; encore moins arrivent-ils à deviner l’avenir.
2. Il y a des langues, notamment les langues asiatiques, qui n’ont pas les temps passé, présent, futur. En vietnamien, par exemple, on utilise l’indicatif “présent” pour parler à la fois dans le passé et dans le futur, mais, plutôt que de donner une vision non-temporelle du monde, ces langues se trouvent mal à l’aise, et ont besoin d’utiliser énormément les adverbes de temps, pour suppléer au déficit. De même, le fait qu’en wallon on ait neuf mots pour la pluie – parce que chez nous il pleut tout le temps, et que du coup, nous savons catégoriser les différents types de pluie – ne change en rien la réalité des choses. Si un Wallon se promène dans son pays avec son invité aricain venu du Chili, ils succomberont tous les deux la même pluie pendant leur promenade, et l’expérience de la pluie sera virtuellement identique chez tous les deux, même si le second peut parler seulement de jallu en langue aymara, ou de lluvia en castillan, alors que le premier sait dire précisément s’il draxhe ou s’il mouzene ou sept autre termes de précipitation entre les deux. L’expérience, quant à elle, est indépendante des langues.
3. La héroïne apprend aux heptapodes l’anglais, alors qu’elle parle une multitude de langues. Si j’avais été à sa place, j’aurais appris aux visiteurs une langue dont la prononciation et la grammaire sont beaucoup moins dégénérées qu’en anglais (ou qu’en français, wallon etc.). Quelqu’un qui a l’ouïe différente de la nôtre aurait eu plus facile à apprendre l’italien, le latin, le russe, ou encore l’arabe ou l’hébreu. En aucun cas l’anglais.
Autrement dit, le film, tout en se prétendant linguïste, faillit grossièrement au niveau linguïstique. Un film qui pète beaucoup plus haut que son cul, et qui transpire de tous ses côtés l’hérésie du christianisme calviniste-américain.


Parmi les antiennes qui se chantent à la Circoncision (1er janvier), il y en a une en particulier, qui est un reliquat de la célébration des trois manifestations du Christ le même jour, à savoir la nativité, le baptême, les noces de Cana. Il s’agit de l’antienne Ecce Maria genuit nobis.
De même, aux secondes vêpres de Noël, on chante le psaume 113, qui dit: «La mer le vit, et s’enfuit; le Jourdain retourna en arrière. […] Qu’avais‑tu en toi, ô mer, pour fuir ainsi, et toi, Jourdain, pour retourner en arrière?»
Lorsque nous sommes allés en Suède la fois passée, pendant notre long voyage en bus de Norcopie jusqu’à Stockholm, tout au long de l’autoroute il y avait de belles fleurs multicolores, surtout violettes. Il y en avait beaucoup! Puis devant la maison de la grand’tante, il y en avait encore! Et puis, des amis nous ont dit qu’ils ne savaient plus que faire de cette plante invasive.


C’est ce qui nous amène au sens du mot «catholique». L’Église est locale, et chaque Église locale est l’Église catholique. La base de l’Église est l’Église locale. Une Église locale est, même en isolement, tout aussi catholique que n’importe quelle autre Église locale. C’est comme le morceau de gâteau. Un morceau contient en lui-même toute la plénitude du gâteau, même en isolement. Toutes les couches y sont, tous les éléments.
Il y a quelques années, les Roumains ont découvert une homélie du métropolite
Tout d’abord, je commence cet article en souhaitant une bonne fête à mon Nicolas. Car saint Nicolas a bel et bien existé; c’est l’un des évêques signataires du Ier concile de Nicée.
Ce fut d’abord Luther qui trouva qu’on ne devait pas parler d’un personnage mythique comme le Père Noël; donc il offrit des cadeaux à ses filles en cachette, pour leur demander ensuite: «Qu’est-ce qu’il t’a apporté, le Seigneur Christ?» Les régimes de type stalinien, prétendant supprimer la superstition, introduisirent le
Une autre
Mais, diraient certains, on ne peut pas remplacer quelque chose par du vide. C’est vrai. Cependant, nous ferons ni l’erreur de Luther, ni celle des régimes staliniens. Avant l’avent, nous passerons du temps à tresser une couronne d’avent; avant Noël nous cuisinerons ensemble, se cela les intéresse; avant Pâques, nous peindrons des cierges pascaux. Ils seront, sans doute, davantage fiers de ce genre de bricolage, qui aura une utilité liturgique et/ou culinaire, plutôt que des