Voici la plainte que je viens d’envoyer.
J’habite sur Namur et travaille à Saint-Gilles, en tant que réceptionniste d’hôtel. Ce soir, mon époux m’accompagne au travail. Et comme nous n’avions pas encore eu le temps d’aller voir la Grand’Place de Bruxelles lors de cet hiver, c’est ce soir, il y a moins de deux heures, que nous nous y sommes rendus, avant de venir au travail.
À 21h38, nous avons essayé d’accéder à la Grand’Place par la rue de la Colline. Deux policières et trois policiers – deux blonds et un barbu – ont râlé parce que dans mon sac j’avais un flacon en plastique d’eau Chaudfontaine de 250 ml, que je prends d’habitude avec mon casse-croûte. Je précise qu’en dehors de cette eau, je n’avais sur moi que des livres et des biscuits. Pas de pétards, pas de bouteille. Que des choses inoffensives.
Étant donné que les cinq ont voulu me confisquer la bouteille, j’ai essayé d’éviter cela, en vidant l’eau, et en expliquant mon geste en français et en néerlandais, pour être sûr que l’on me comprît. J’allais au moins garder le flacon, pour pouvoir le remplir plus tard sur mon lieu de travail. Mais non ! Non seulement ils m’ont confisqué le flacon vide, mais en plus, les cinq policiers m’ont escorté manu militari dehors, en me traitant de dangereux et en me tutoyant. Cinq musclés contre une personne de 53 kg comme moi ! Alors que je n’avais rien de dangereux sur moi !
Et pendant que les cinq brutalisaient l’homme inoffensif que je suis, d’autres personnes accédaient à la Grand’Place sans être contrôlées, alors que celles-là auraient bel et bien pu avoir des pétards et des bouteilles. Si jamais il y a des incidents cette nuit, au moins vous saurez d’où ça vient. Comme quoi, on filtre le moucheron et l’on avale le chameau !
Cette attitude est totalement inacceptable. Je comprends qu’ils étaient frustrés de devoir travailler au Nouvel-An (chose que je fais moi-même), mais cela n’excuse pas la brutalité et le manque de civilité des policiers. Ce sont eux qui devraient être des exemples de bonne conduite dans la société !
Dans quelques instants je vais commencer mon travail, énervé par ce que l’on vient de me faire. Alors que moi aussi, je travaille la nuit et les week-ends, j’aurais aimé un minimum de calme.
Je souhaite que ce message parvienne aux cinq concernés. Je crois qu’il n’y a pas à attendre des excuses de la part de ces personnes si peu réfléchies, mais j’espère toutefois qu’elles éviteront de telles erreurs dans l’avenir.
Avec mes meilleurs vœux pour 2012,
GS
Je viens de découvrir un nouveau livre, qui pourrait me plaire…
Joyeux Noël!
En cette fête de Noël, je voudrais vous partager un poème. Je n’ai jamais été un fan de la poésie. Pourtant, celui-ci m’a beaucoup plu. Il s’agit de Dispoy todi, d’Amand Géradin.
- «Dispoy todi, dvins nos måjhones,
- Li Crisse est pindou dzeu l’ djivå;
- Cisse coulêye n’ esteut nén walone
- Wice k’ on n’ voeyeut li Crisse nole pårt.
- A l’ faxhe, nos l’ avans ddja veyou;
- E nosse gadot, ns l’ avans cnoxhou ;
- Et so leus schôs, hoslés d’ paskeyes,
- Nos oyîs nos mames tchanter s’ veye.
- Cwand ele edåme on pan, mi mame,
- So l’ dorêye crosse, grete ene blanke croes ;
- Et cwand s’ fier ås galets, dzeu l’ blame,
- Ecråxhî, manceye do prinde feu,
- Del påsse, ele croejhlêye deus toirtchetes;
- Ele vis les rostixh e catchete;
- Ele toûne si fier et pu, d’ adroet,
- So l’ tåve ele fwait potchî ene rodje croes.
- Viyès croes ki drovèt vos bresses,
- Divins nos bwès, ås creus d’ nos voyes,
- Vos m’ f’oz rapinser les djoûs d’ fiesse,
- Djoûs d’ on clair solo k’ est evoye.
- Ca les mwins k’ ont taeyî vos pires
- Si rdjondît sovint po l’ priyire.
- Et nos tåyes ki les ont croejhlé
- Si vnît sovint mete a djnos dlé.
- Come li sôdår poite si banire,
- Come li clokî dresse si cocrê,
- Nosse bon vî Peron stitche e cir
- Li croes: enon, pa, k’ il est bea
- Li Crisse, Roy, e mitan d’ nosse veye?
- Tchante lu tofer, tchante lu, Peron:
- Todi divins nosse Walonreye
- Li Crisse fourit Roy des Walons.»
Et le noël qui m’a ému le plus cette année, c’est celui de Coventry (mélodie/paroles).
Ce soir, nous avons été à Charleroi, où, avec la paroisse anglicane, nous avons pris part à la célébration des neuf lectures et neufs chants de Noël avec la Messe.
Comme chaque année, j’ai versé plusieurs larmes, tellement j’ai été ému.
Il y a deux aspects. Le premier, c’est que la plupart de ces chants de Noël ont une théologie de l’incarnation très bien exprimée. Le second aspect est plus lié à la façon dont nous concevons l’Avent et le Noël. Et là, même si je ne suis pas anglo-saxon, je les rejoins très fort, par ma culture, en ce qui concerne Noël.
À cause surtout de mon travail, mon temps est très limité, et cela au niveau des loisirs avant tout.
Hier, samedi, nous avons voulu participer à l’une des conférences « Calem Bruxelles 2011 ». Les conférenciers étaient l’imam Muhsin Hendricks, d’Afrique-de-Sud, et l’imame Amina Wadud, venue des États-Unis. Nous connaissions déjà l’imam Hendricks, que nous avons rencontré à Paris, et qui lutte pour l’acceptation des LGBT et du féminisme au sein de l’Islam.
Sauf que… les organisateurs de la conférence étaient belges! L’association organisatrice avait deux numéros de téléphone, donc les répondeurs se renvoyaient l’un à l’autre. Bref, personne au bout du fil, et personne pour donner suite aux messages vocaux! Enfin un troisième numéro de téléphone! Mais la personne qui a décroché disait que ce n’était pas elle qui s’occupait des inscriptions… Finalement on a laissé tomber.
J’ai l’impression – ou je me trompe? – que c’est toujours ainsi dans les associations LGBT: on kiffe grave le repli intra-communautaire. Gare aux intrus! Et puis on se lamente qu’il n’y a pas beaucoup de monde, que plus personne ne veut prendre le relais…
Il était une fois une boulangerie. Dans la boulangerie travaillait un boulanger très habile.
Un jour, une cliente lui fit une remarque: «Votre pain est trop salé!» L’homme ne put rien dire. En effet, il avait goûté une fois du pain qu’il faisait, et le patron lui avait dit de le plus jamais faire ça, parce que, soi-disant, ça lui faisait des dégâts. Mais le boulanger ne pouvait pas non plus dire la vérité à la cliente, car il craignait une accusation de calomnie de la part du patron. Donc, devant la cliente, il fit un sourire forcé, sans lui donner de réponse.
Un autre jour, un client se plaignit que le pain fut trop peu salé. De nouveau, le boulanger dut avaler ses mots et sa colère.
Le boulanger faisait à la maison son propre pain. Il n’aurait jamais volé du pain de la boulangerie où il travaillait, même si certains de ses collègues ne se gênaient pas. Mais un jour, à cause de ses longues heures de travail, il n’avait pas eu le temps de faire du pain à la maison, pour sa consommation personnelle. Il demanda alors au patron la permission d’emporter un petit pain avec lui. «Bien sûr que tu peux», lui répliqua le patron, «et puisque tu es un travailleur assidu, je te le laisse à moitié prix.»
Le boulanger n’en crut pas ses oreilles. Lui, il voulait le pain gratuitement. Après tout le travail qu’il faisait, il méritait au moins un pain gratuit. Et quoi, maintenant? Devra-t-il payer le pain qu’il fait lui-même? Non, il n’en était pas question.
«Alors, tu n’en auras pas!», lui répondit le patron.
Le Seigneur, le Roi des prophètes: venez, adorons-le.
Regem prophetarum Dominum: venite adoremus.
Voici venir un grand prophète: et il renouvellera Jérusalem.
Ecce véniet propheta magnus: et ipse renovabit Ierusalem.
Nul ne lui fut égal en gloire, il observa la loi du Très-Haut.
Non est inventus similis illi, qui conservavit legem Excelsi.
C’est pourquoi le Seigneur, par serment, le fit croître dans son peuple.
Ideo iure iurando fecit illum Dominus crescere in plebem suam.
Il lui donna la bénédiction de toutes les nations, et affermit son testament sur sa tête.
Benedictionem omnium gentium dedit illi, et testamentum suum confirmavit super caput eius.
Il versa sur lui ses bénédictions, qu’il affermit sur sa tête.
Agnovit eum in benedictionibus suis: confirmavit super caput eius.
Il versa sur lui ses bénédictions, il garda pour lui sa miséricorde, et il trouva grâce aux yeux du Seigneur.
Agnovit eum in benedictionibus suis: conservavit illi misericordiam suam: et inventi gratiam coram oculis Domini.
Il le glorifia devant les rois, et lui donna la couronne de gloire.
Magnificavit eum in conspectu regum: et dedit illi coronam gloriæ.
Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut; tu marcheras dans la face du Seigneur, pour lui préparer ses voies.
Et tu, puer, propheta Altissimi vocaberis: præibis enim ante faciem Domini parare vias eius.
Au temps pascal, on peut prendre les antiennes du commun des apôtres au temps pascal.
Iste propheta Domini colentes…
Ton prophète dont nous faisons mémoire… (texte ici)
Votre père Abraham s’est réjoui de ma venue; il l’a vue et il en était heureux.
Abraham Pater vester exsultavit ut videret diem meum: vidit, et gavisus est. (4)
Au Bénédictus:
L’ange qui parlait avec moi revint, et il me réveilla comme un homme que l’on réveille de son sommeil.
Reversus est angelus qui loquebatur in me, et suscitavit me quasi virum qui suscitatur de somno suo. (5)
Au Magnificat des secondes vêpres:
Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
Propheta magnus surrexit in nobis: et quia Deus visitavit plebem suam. (6)
Soir et matin, au temps pascal:
Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait, alléluia.
Et incipiens a Mose et omnibus prophetis interpretabatur illis in omnibus scripturis quæ de ipso erant, alleluia. (7)
Omnipotens sempiterne Deus, spes unica mundi, qui prophetarum tuorum præconio, praesentium temporum declarasti mysteria: auge populi tui vota placatus; quia in nullo fidelium, nisi ex tua inspiratione, proveniunt quarumlibet incrementa virtutum. Per Dominum… (8)
Dieu tout-puissant et éternel, multiplie, pour la gloire de ton nom, cette postérité que tu as promise à la foi de nos pères, et par une adoption sainte, augmente le nombre des enfants de la promesse, afin que ton Église connaisse que tu as déjà accompli au milieu d’elle, en grande partie, ce que les saints prophètes ne doutaient pas pour l’avenir, par notre Seigneur Jésus Christ…
Omnipotens æterne Deus, multiplica in honorem nominis tui, quod patrum fidei spopondisti: et promissionis filios sacra adoptione dilata: ut quod priores sancti non dubitaverunt futurum, Ecclesia tua magna iam ex parte cognoscat impletum. Per Dominum… (9)
Dieu, qui par la bouche des prophètes as prévu la fin des choses temporelles et la hâte vers celles qui sont éternelles: donne-nous, tes serviteurs, de pouvoir accomplir sous l’inspiration céleste ce que nous connaissons par ton commandement; par notre Seigneur…
Deus, qui nobis per prophetarum ora præcepisti temporalia relinquere, atque ad æterna festinare: da fumulis tuis; ut, quæ a te iussa cognovimus, implere cælesti inspiratione valeamus. Per Dominum… (10)
Dieu tout-puissant, qui as édifié ton Église sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même en étant la pierre angulaire: fais que, par leur doctrine, nous soyons tellement joints ensemble dans l’unité de l’Esprit, que nous devenions un temple saint qui te soit agréable, par le même Jésus-Christ notre Seigneur….
Omnipotens Deus, qui Ecclesiam super fundamento Prophetarum et Apostolorum in ipso summo lapide angulari Christo Iesu ædificasti: da nobis ut per eorum doctrinam in unitate Spiritus conjungamur, ut simus tibi semper templum acceptabile. Per eundem Jesum Christum Dominum nostrum… (11)
À la Messe: introït: Da pacem, Domine, sustinentibus te, ut prophetæ… (12)
Alléluia: Domine refugium (13)
Évangile de la vigile: Gardez-vous des faux prophètes (Matth. 7:12-21) ou la Loi et les prophètes (Matth. 22:37-40).
Évangiles du jour: Nul prophète n’est reçu dans sa patrie (Marc 6:4-6); accomplir la Loi et les prophètes (Matth. 5:17-18); martyre des prophètes (Luc 11:47-51); Anne la prophétesse (Luc 2:36-38).
Offertoire: Oravi Deum meum ego Daniel (14)
Ou: Sicut in holocaustis (15)
Secrète: Deus, qui legalium (16)
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(1) Emprunté aux fêtes de saint Élie et de saint Élisée, chez les carmélites.
(2) La première est empruntée au temps de l’Avent; la dernière à la fête de saint Jean-Baptiste; les autres au commun des confesseurs.
(3) Hymne de la fête de saint Martin, en remplaçant le mot «confessor» par «propheta».
(4) Secondes vêpres du dimanche de la Passion, au Magnificat.
(5) Le 2 octobre, au Bénédictus.
(6) Secondes vêpres du XVème dimanche après la Pentecôte, au Magnificat.
(7) Troisième semaine de Pâques, lundi matin au Bénédictus.
(8) Vigile pascale, collecte après la 12ème prophétie.
(9) Vigile pascale, collecte après la 5ème prophétie.
(10) Vigile de la Pentecôte, collecte après la 5ème prophétie.
(11) Collecte de la fête des saints apôtres Simon et Jude.
(12) Introït du 18e dimanche après la Pentecôte.
(13) Du 13e dimanche après la Pentecôte.
(14) Du 17e dimanche après la Pentecôte.
(15) Du 7e dimanche après la Pentecôte.
(16) Du 7e dimanche après la Pentecôte.
Depuis longtemps, comme je le disais dans d’autres articles, je pense qu’il est dommage que dans les différents usages et rites occidentaux il n’y ait pas de commun des prophètes. Pire encore, les prophètes se trouvent bel est bien dans le martyrologe romain, sans qu’ils aient un office. Par exemple, le 1er décembre, le calendrier met les saints Nahum le prohète et Éloy l’évêque confesseur. Bien sûr, Nahum, dont on a un livre canonique dans les saintes écritures, et qui est tenu en estime également par les Juifs et les musulmans, sera laissé de côté; et l’on chantera l’office de saint Éloy. Logique, n’est-ce pas? Hmm… Et les différentes « réformes » liturgiques n’ont rien fait pour redresser cette anomalie.
En Occident, à l’heure actuelle, seules deux prophètes ont un office liturgique propre: Élie et Élisée. Et eux, seulement chez les carmélites. C’est parce que ces deux prophètes-là sont vus comme des précurseurs du monachisme. Quid des autres, qui nous ont annoncé la venue du Christ d’une manière si limpide? Ils comptent pour des prunes?
Voilà pourquoi, je pense qu’il faudrait compiler un office du commun des prophètes et prophétesses. J’ai dit compiler, pas créer. Compiler, à partir de ce que l’on a déjà dans le trésor liturgique de l’Église. Dans l’article suivant, je ferai un tel essai, suivant la structure de l’office suivant le BCP. Donc pour un office paroissial, avec vêpres et matines. Je donnerai plusieurs suggestions.