Fêtes du dogme.

Aujourd’hui, c’est «la fête de la Trinité», et, dans quatre jours, il y aura «la Fête-Dieu», toutes les deux ayant, plus ou moins, des racines liégeoises.

Comme je le disais ailleurs, il ne peut y avoir de fêtes d’un dogme.

Les seules façons orthodoxes de concevoir des deux fêtes sont de les voir comme des événements:
– la fête de la Trinité n’est rien d’autre que l’octave de la Pentecôte: l’événement de la descente du Saint-Esprit;
– la Fête-Dieu n’est rien d’autre que la commémoraison de l’événement que fut le miracle eucharistique de Bolsenne, près d’Orviet.

Si c’est autre chose, qu’elles soient anathème!

Que ces deux fêtes soient l’occasion de catéchiser sur des dogmes de l’Église est très bien. Noël et l’Annonciation sont des fêtes de la venue de Dieu dans la chair, et pendant ces fêtes-là on peut catéchiser quant à l’incarnation; mais il ne peut y avoir de fête du dogme de l’incarnation.

Autrement, on aurait des fêtes du genre: fête de l’humanité du Christ, fête de la divinité du Christ, fête de la périchorèse, fête de la volonté humaine du Christ, fête de la volonté divine du Christ, fête du monothéisme etc. etc. etc.

Marche pour la fermeture des abattoirs.

Aujourd’hui a eu lieu à Paris la marche pour la fermeture des abattoirs. Malheureusement, on n’a pas su y aller.

Pour quand cela à Bruxelles ou à Anvers ou Namur?

Saint-Esprit.

En cette fête de la Pentecôte, je vous partage quelques réflexions sur la théologie et L’Esprit Saint. J’entends souvent des gens qui disent avoir du mal avec le « Credo in unum Deum » qu’on récite ou que l’on chante à la Messe. Moi aussi, j’ai du mal avec ce texte, mais pour d’autres raisons que ces gens-là.

Il y a eu le symbole de Nicée, composé en 325. Son texte s’achevait par: «et en l’Esprit saint.» Le texte a été complété par le premier concile de Constantinople, en 381. La version originale du symbole nicéno-constantinopolitain est chantée dans l’Église arménienne. Voir ici, mais aussi dans le Denzinger, n° 46-49.

Par contre, notre Credo à nous, ça nous vient du concile de… Chalcédoine! En voici les failles théologiques:

Nicée: «…engendré non pas créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, au ciel et sur la terre, le visible et l’invisible; qui pour nous les hommes et pour notre salut est descendu du ciel, s’est incarné et s’est fait homme, parfaitement de Marie la Vierge sainte par l’Esprit Saint ; dont il a pris chair, esprit, âme et tout ce qui est en l’homme, en vérité et non selon l’apparence; il a souffert, a été crucifié et enseveli, est ressuscité le troisième jour, est monté au ciel, dans ce même corps; il siége à la droite du Père, et viendra dans ce même corps, dans la gloire du Père, pour juger les vivants et les morts; et son règne n’aura pas de fin…»
Chalcédoine: «…engendré, non pas créé, consubstantiel au Père, et par lui tout a été fait; qui pour nous les hommes, et pour notre salut, il est descendu du ciel ; par l’Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme; crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit et fut enseveli; il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel; il est assis à la droite du Père; il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n’aura pas de fin…»

Le texte de Chalcédoine élimine des passages importants, en laissant une porte ouverte au docétisme.

Voyant maintenant le coup de canif porté à l’Esprit Saint:

Constantinople I: «… et en l’Esprit Saint, qui est incréé, parfait, qui a parlé dans la Loi, les prophètes et les évangiles, qui est descendu au Jourdain, qui a annoncé aux apôtres et habite dans les saints…»
Chalcédoine: «… et en l’Esprit Saint, Seigneur et vivificateur; qui procède du Père; avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire, qui il a parlé par les prophètes.»

Notons aussi l’embolisme, absent dans la formule de Chalcédoine, mais présente à Constantinople: «Quant à ceux qui disent: « Il y eut un temps où le Fils n’était pas », ou « Il y eut un temps où l’Esprit Saint n’était pas », ou qu’ils ont créés de rien, ou qui disent que le Fils de Dieu ou aussi l’Esprit Saint sont d’une autre substance ou essence, ou qu’ils sont soumis au changement et à l’altération, ceux-là l’Église catholique et apostolique les frappe d’anathème.»

Mais le symbole de Nicée-Constantinople a lui aussi une grosse faille: il évite de dire que l’Esprit Saint est consubstantiel au Père et au Fils!

Voilà pourquoi, si je devais choisir l’un des trois symboles des Églises occidentales et orientales, le seul que je choisirais serait le symbole de saint Athanase! Celui-là se chante parfois aux laudes (fin des matines), et sa théologie sur l’Esprit Saint est claire:

«Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu. Et cependant ils ne sont point trois Dieux, mais un Dieu. Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint-Esprit est Seigneur. Et cependant ils ne sont point trois Seigneurs, mais un Seigneur… Le Saint-Esprit est du Père: ni fait, ni créé, ni engendré, mais procédant.» (Texte complet ici.)

Primo dierum omnium.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Primo dierum omnium, de saint Grégoire le Grand, qui se chante les dimanches aux matines:

Le premier jour, tu fis le temps;
Le même jour, ressuscitant,
Tu libéras ta création
Par ta sainte résurrection.

Nous nous levons de la torpeur
Du doux sommeil, ô Dieu sauveur,
Pour te louer en pleine nuit,
Comme le prophète l’a dit.

Écoute-nous, ô notre Roi,
Et étends vers nous ton bras droit,
Pour nous défendre et effacer
Les fautes de notre passé.

Puisque nous sommes réunis
Et ce jour très saint et béni,
Et d’un même cœur te chantons,
Comble-nous de tes précieux dons.

Maintenant, Père lumineux,
Nous te prions, toi, notre Dieu,
Défends-nous de ce qui nous nuit,
Des tentations et de leurs fruits.

Empêche nos âmes et corps
De se diriger vers la mort.
Préserve-nous de mal agir
Et de brûler pour les désirs.

Nous te prions, ô Rédempteur,
Purifie-nous, pauvres pécheurs.
Donne-nous, ô Ressuscité,
La pleine vie d’éternité.

Délivrés des actes charnels,
Nous chantons, Esprit éternel,
Ta gloire, par nos doux refrains,
Maintenant et toujours, sans fin.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Cette doxologie, commune à plusieurs hymnes, a été traduite autrement par Georges Pfalzgraf:

Exauce-nous, Père éternel,
Par Christ, qui vit et règne au ciel,
Avec toi et le Saint-Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Une remarque importante. Tout d’abord, la doxologie vient à la base d’une autre hymne (ça vient des hymnes de saint Ambroise). Certaines strophes s’adressent au Fils; d’autres s’adressent au Père. J’ai profité de l’ambiguïté de la strophe 8, pour la dédier à l’Esprit Saint, même si le texte d’origine ne mentionne pas la troisième personne de la Trinité.

Somno refectis.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Somno refectis artubus, de saint Ambroise, qui se chante les lundis aux matines:

Étant refaits par le sommeil,
Et quittant le lit au réveil,
Nous venons prier, te chanter,
À toi, Père non-engendré.

Par les langues premièrement,
L’intelligence tout autant,
Pour qu’avec toi nous commencions
Et parachevions les actions.

De même que la nuit n’est rien,
Le mal est l’absence du bien;
Ta lumière remplira tout
Et remettra nos vies debout.

Nous te prions, rends-nous actifs.
Dissous tout ce qui est nocif,
Et nous chanterons ton amour,
Par nos louanges nuit et jour.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Cette doxologie, commune à plusieurs hymnes, a été traduite autrement par Georges Pfalzgraf:

Exauce-nous, Père éternel,
Par Christ, qui vit et règne au ciel,
Avec toi et le Saint-Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Splendor paternæ gloriæ.

Ce jour de la Pentecôte, je vous présente ma traduction-adaptation de l’hymne Splendor paternæ gloriæ en français. Il s’agit d’une hymne écrite par saint Ambroise, et qui se chante lundi matin.

De Dieu le Père le reflet,
Lumière de Lumière né,
De sa personne la copie,
Tu illumines notre vie.

Soleil du monde, resplendis
Du haut des cieux en ce lundi;
Répands sur nos sens ton Esprit
Et sur l’Église qui te prie.

Nous prions le Père du ciel,
Le Père, ton consubstantiel,
Source de grâce et potentiel,
Qui sauve du péché mortel:

Qu’il enracine en nous la paix,
Le mal ne puisse nous frapper,
Et, par la grâce précédés,
Au mal nous ne puissions céder.

Pour que nos corps et nos esprits,
Fidèles, chastes, sans mépris,
Se chauffent de fervente foi,
Sans suivre les mauvaises voies.

Et toi, Christ, sois notre repas,
Breuvage qui ne finit pas;
Que l’Esprit nous donne la joie
Que nous goûterons par la foi.

Ainsi passera la journée,
Dans la pudeur la matinée,
Que notre foi et notre espoir
Soient purs à midi et le soir.

L’aurore passe, mais c’est toi
L’aurore de tous ceux qui croient.
Avec le Père et l’Esprit Saint,
Tu règnes pour toujours, sans fin. Amen.

Icônes sur fenêtres?

Tout le monde connaît les vitraux.

Peu sont ceux qui connaissent la peinture sur verre. C’est une technique d’iconographie populaire, voire naïve, transmise de mère en fille et, plus rarement, de mère en fils, dans la région où je suis né.

Et pourquoi ne pas combiner les deux?

À la place des vitraux, qui coûtent une fortune, des fenêtres d’église pourraient être peintes suivant les procédés des icônes sur verre.

Enfants & liturgie.

En cette vigile de la Pentecôte, je voudrais vous partager un article écrit par Ben Meyers à propos de la participation de ses enfants dans la célébration de la vigile pascale.

Voici l’article.

Et un autre, qui en rajoute une couche.

Salutis humanæ sator.

Voici ma traduction en français de l’hymne Salutis humanæ sator, qui se chante aux vêpres de l’Ascension. La mélodie d’origine est celle-ci (écouter sur YouTube). Mais je la trouve trop gnangnan. Les anglophones utilisent plutôt ça. Personnellement, je propose la mélodie de la doxologie de Louis Bourgeois (à écouter sur YouTube).

Auteur du salut des humains,
Jésus, délice de nos cœurs,
Du monde Rédempteur divin,
Lumière, amour et Créateur,

Quel a été ce sentiment
Qui t’a fait porter tous nos torts,
Et mourir toi, seul innocent,
Pour nous arracher à la mort ?

Brisant l’enfer et le chaos,
Les chaînes des captifs aussi,
Triomphant, tu montes là-haut,
À la droite du Père assis.

Ému par ton amour complet,
Seigneur, répare nos malheurs,
Et donne-nous de contempler
Ta face et sa riche splendeur.

Toi, notre guide vers le ciel,
Dans les tourments, rends-nous ravis.
Sois notre bonheur éternel,
Et sois le but de notre vie. Amen.

Mon Nicolas a obtenu le grade de docteur en chimie!

Félicitations, mon amour! Je suis fier de toi!