J’apprends sur la toile qu’il y a 8 ans, à Norcopie (Norrköping), a eu lieu une Eucharistie interdénominationnelle. Il y a eu des prêtres suédois, des prêtres orthodoxes-syriens, des ministres protestants, et 900 fidèles des trois sortes. Il y a 3 ans, l’Eucharistie interdénominationnelle a eu lieu chez les orthodoxes-syriens, et 700 fidèles ont été présents (souce).
Personnellement, je suis pour la communion eucharistique entre des fidèles et prêtres des Églises historiques. Et je n’ai pas de problème à admettre des protestants dedans, pour autant que l’Eucharistie soit présidée par un prêtre validement ordonné.
Je suis positivement surpris par le pas qui a été fait par les Syriens. En terre d’exil, ils veulent composer avec l’Église du pays. Et je trouve cela génial. Cela aidera la minorité syrienne (ou autre) à surmonter des préjugés.
J’apprends également qu’il y a deux ans, cette Eucharistie interdénominationnelle a eu lieu chez les Syriens, et cette fois-là, le sermon a été prononcé par un prêtre de l’Église suédoise.
Nathan Söderblom s’endormait dans le Seigneur le dimanche 12 juillet 1931, à six heures et demie du soir, paisiblement, à l’hôpital universitaire d’Upsal, siége dont il a été archevêque.
Son trépas eut lieu seulement dix jours après la signature de la déclaration de Bonn, à laquelle il aurait aimé que son Église prît également part, ce qui ne fut pas envisagé à l’époque.
Nathan Söderblom a été l’initiateur du mouvement œcuménique. Peu pratiquent l’œcuménisme envisagé par lui. Car, pour lui, l’intégrité théologique se mariait avec l’hospitalité eucharistique.
Voilà pourquoi, mes amis suédois de Dalécarlie et moi-même avons eu l’idée de le prendre comme patron de notre association. J’ai proposé aux évêques de Harlem et Visby de parrainer notre association, mais ils ont fait la sourde oreille…
L’icône ci-contre a été peinte par le père Tobias Haller.
Le document «Utrecht and Uppsala on the Way to Communion» vient d’être publié (même s’il a déjà presque un an).
Vous pouvez le lire ici en PDF.
La pleine communion entre l’Église de Suède et les Églises vieilles-catholiques de l’Union d’Utrecht est attendue pour l’année prochaine, lorsque tous les évêques des deux côtés auront ratifié ce document.
J’ai vu tantôt sur la toile que le premier mariage religieux juif en Suède avait eu lieu en juin dernier. Vidéo ici.
Qu’en est-il de l’Église suédoise? Pour commencer, en 2006, elle a publié une liturgie pour la bénédiction des couples de même sexe, après un partenariat civil. Texte ici.
Mais en 2009, elle a décidé du mariage sexuellement neutre. Du coup, des textes alternatifs ont été élaborés, et ils sont présents ici. Essentiellement, «tu les créas homme et femme» est devenu «qui créas l’homme à ton image». Les prières insistent sur l’amour.
Je vois en vente le Missale för Svenska kyrkan, édition 2013, qui contient également «Sjungen Förbön vid vigsel samt vid vigsel för par av samma kön» («les prières chantées, avec le mariage ensemble avec le mariage des couples de même sexe»). Une preuve de plus qu’on peut être à la fois high church et progressiste.
J’apprends également (ici) l’utilisation des couronnes pour le rituel du mariage, et m’en réjouis. En Orient, le mariage entre un homme et une femme s’appelle « couronnement » (mais parfois il était utilisait également pour l’affrairement). L’utilisation des couronnes de mariage existait par ci par là en Occident aussi. Par exemple, à l’église Saint-Médard à Anderlues, pour ne citer que la Belgique. Le fait que ça reprenne racine en Suède me semble un bon signe, surtout pour le symbolisme.
Photo ci-contre: Vera & Annika.
Antje Jackelén, l’actuelle évêque de Lund, vient d’être élue à devenir archevêque d’Upsal à partir d’avril prochain, moment où l’actuel archevêque Anders Wejryd se retirera.
D’un certain point de vue, je suis vraiment content qu’une femme arrive à être prima inter pares également dans l’Église de Suède (comme c’est déjà le cas aux ÉU et en Islande).
D’un autre point de vue, le fait que l’évêque de quelque part devienne archevêque n’a pas de sens ecclésiologique. Ça démontre que les différentes Églises nationales sont encore embourbées dans une vision pyramidale, selon laquelle si on devient archevêque, c’est qu’on a été promu. Or, l’archidiocèse d’Upsal, tout comme celui de Malines, tout comme celui de Rome… tous ces diocèses devraient élire archevêque exclusivement d’entre les membres – laïcs et clercs – de leur propre sein. Aux élections archiépiscopales de l’Église de Suède, il y avait deux candidats provenant de l’archidiocèse même: Cristina Grenholm – prêtre et théologienne féministe – et Ragnar Persenius, qui est évêque auxiliaire d’Upsal, œcuméniste, voisin de la cathédrale, et père d’un fils décédé jeune.
Antje Jackelén a étudié la théologie à Tubingue et Lund, où elle a obtenu son doctorat avec la thèse «Le Temps et l’éternité». Elle a également enseigné la théologie à Chicago. Ordonnée prêtre en 1980, sacrée évêque en 2007, son motto est: «Dieu est plus grand».
Je rentre d’Utrecht avec un désir: celui de mettre sur pied un groupe virtuel de prière et réflexion appelé La Société Saint-Nathan-d’Upsal.
En effet, d’où m’est venue l’idée?
En 1908, le prêtre anglais George Barber a fondé la Société Saint-Willibrord, dans le but de « promouvoir de bonne relations entre les Églises anglicanes et vieilles-catholiques, et pour préparer la voie de la restauration de la pleine intercommunion entre elles ». Vingt-deux ans plus tard, le 2 juillet 1931 eut lieu l’Accord de Bonn, qui restaura la pleine communion entre ces deux groupes d’Églises: l’Union d’Utrecht et la Communion Anglicane.
Depuis longtemps, la question suédoise me démange. Il y a plus de quinze ans, un ex-ami suédois me racontait qu’il quittait l’Église de Suède et il embrassait Rome. Sa critique vis-à-vis de son Église natale a donné l’effet contraire à celui qui était recherché. Autrement dit, l’ouverture de cette Église, malgré son attachement à la Tradition, m’a semblé l’idéal de ce que devrait être une Église nationale.
Il y a une dizaine d’années, j’ai participé pour la première fois à une grand’messe suédoise (et j’y ai communié, bien entendu). Même si tout ne me réjouit pas dans la communion des Églises de Borgå/Porvoo, je suis content que ça existe, et je me réjouis surtout du rôle que l’Église suédoise y a.
Comme je vous l’ai dit précédemment, cette année a eu lieu la onzième réunion entre des théologiens vieux-catholiques et suédois. Mais il me semble que, malgré les discussions théologiques, c’est le travail de terrain qui doit être fait, à partir de la base. Une conclusion de 65 pages, paraît-il, a été rédigée. Mais la pleine communion n’est pas [que] une histoire de paperasse et de discussions.
Voilà pourquoi je pense que tout cela devrait être accompagné de la prière, des deux bords, et d’autres actions y liées.
D’où le nom de saint Nathan d’Upsal? Nathan Söderblom a été non seulement un prix Nobel, mais également docteur à la Sorbonne, prêtre et curé suédois à Dunkerque, puis archevêque d’Upsal. Dans l’Église épiscopale des ÉU, il est commémoré le jour de son trépas, le 12 juillet. En effet, Nathan Södeblom, père de l’œcuménisme, est décédé dix jours après la pleine communion entre anglicans et vieux-catholiques, mais son Église a été exclue de cela. Il n’a pas su la voir de ses propres yeux.Voilà une raison de plus pour qu’il soit le patron du groupe de prière virtuel suédois-vieux-catholique.
Voici la collecte de sa fête:
Dieu tout-puissant, qui donnas à ton serviteur saint Nathan une préoccupation particulière pour l’unité de ton Église et le bien-être de ton peuple: donne-nous, par la puissance de ton Saint-Esprit, d’être poussés à chercher la fin des barrières qui divisent un chrétien d’avec un autre chrétien, et de présenter ton amour au monde, dans des actions de charité; par notre Seigneur Jésus Christ, ton Fils unique, qui vit et règne avec toi et l’Esprit-Saint: Dieu dans les siècles des siècles. Amen.
Les femmes, les gens de couleur et les LGBT ont été opprimés, et le sont toujours, dans beaucoup d’endroits dans le monde.
Comment réagir, lorsqu’on fait partie de l’une de ces trois catégories, mais que l’on est opprimé par une autre de ces trois?
Il n’y a pas pire que:
1. une femme homophobe ou/et raciste;
2. un(e) gai/lesbienne misogyne ou/et raciste;
3. un(e) noir(e) homophobe ou/et misogyne.
C’est la « trinité perverse ».
L’autre jour j’ai appris que cette dame a critiqué les mariages sexuellement neutres. Le pire, c’est qu’elle est elle-même prêtre et directrice de l’Institut théologique de Lund!
Donc je lui ai écrit:
Il y a deux ans, le mardi de la Pentecôte, nous étions à la Messe à l’Église Saint-Anschaire de Stockholm. Chaque fois que nous étions à la Messe en Suède, nous étions apaisés pour deux raisons:
1. D’une part, nous pouvions nous embrasser et/ou nous tenir par la main pendant la Messe, comme les autres couples, sans qu’on nous regarde de travers, sans qu’on craigne qu’on nous refuse la communion…
2. D’autre part, ces célébrations n’étaient pas pour autant clownesques, ni de mauvais goût, ni relativistes… Le corps et le sang du Christ nous étaient donnés en grande hospitalité eucharistique, dignement, sous les deux espèces.
Sur le site de l’Église vieille-catholique hollandaise j’apprends que l’Union d’Utrecht et l’Église suédoise viennent d’avoir la dernière session théologique commune, en vue de la pleine communion.
En même temps, les sites des quelques paroisses vieilles-catholiques suédoises n’existent plus. À vrai dire, je me demande si ces paroisses-là ont encore une raison d’être, si pleine communion il y a.
Ci-contre, la Messe, présidée par l’épiscopesse Antje Jackelén dans le village de Vanstad.
Chez nous, en sonnant au 112, on a les services de secours.
En Suède, si vous composez ce même 112, vous tombez sur… un prêtre de garde.
Pareil au médecin de garde ou à la pharmacienne de garde, en Suède vous aurez le prêtre de garde. De l’Église nationale suédoise, bien entendu.
Les conclusions qu’on peut en tirer peuvent être énormes, d’un côté ou d’un autre. Car, d’une part, en Belgique, vu la crise de reconnaissance des vocations, il n’y a pas assez de prêtres pour des messes régulières et pour les aumôneries. Où trouver encore un prêtre de garde? Mais, d’autre part, j’imagine d’un prêtre de garde en voit (et en entend) de toutes les couleurs.
Toutefois, dans un système où les prêtres sont payés par l’État, je trouve dommage qu’on ne puisse pas trouver assez de prêtres. Et de tels prêtres devraient pouvoir ouvrir la porte à n’importe quelle heure.