Chandeleur 2013.

Comment est-ce que la fête de la Chandeleur prend-elle sa place dans le calendrier liturgique?

Déjà le dimanche passé, nous avons commencé le temps liturgique du « pré-carême »; donc c’était le dimanche de la septuagésime; aujourd’hui, c’est la sexagésime. Lorsque la Pâque tombe très tôt dans l’année, la Chandeleur approche de très près le carême. Par exemple, ce fut le cas en 1818 et ce le sera en 2285: alors la Chandeleur tombe le lundi gras dans les calendriers occidentaux; chez les orientaux, qui commencent le carême toujours un lundi, ces années-là la Chandeleur coïncide avec le premier jour de carême.

N’empêche, même en Occident, il arrive souvent que la Chandeleur tombe dans la période du pré-carême. Alors à la place de l’alléluia, on chante le cantique de Syméon, en tant que trait.

Évangiles pour l’octave de Noël.

Si le temps de l’Avent sert à nous préparer pour la fête de Noël, j’en profite, pour vous partager quelques réflexions à propos des péricopes des évangiles à lire pendant l’octave de Noël. Je vous en ai déjà parlé il y a deux ans, mais c’est ici que je vais développer le sujet.

Pendant l’octave de la Pâque, nous lisons tous les jours des récits des apparitions du Christ ressuscité. Par contre, dans le rite romain traditionnel, pendant l’octave de Noël, il y a des fautes chronologiques, et dès le deuxième jour de Noël – le 26 décembre – on abandonne le thème de la nativité, et l’on retrouve brusquement un Jésus adulte. La seule exception est la messe du 30 décembre, où l’on reparle de la nativité.

À la lumière des trois messes du jour de Noël, où l’on se penche à la fois sur l’événement historique de la nativité et sur la signification théologique de celui-ci, il faudrait envisager, me semble-t-il, des lectures plus appropriées.

Plus bas, dans la colonne de gauche, je donne les textes des évangiles du rite romain, tels quels. Dans la colonne de droite, je propose mes suggestions, autant pour la messe que pour les secondes vêpres (c’est-à-dire les vêpres du soir même du jour dont il est question).

 

 

Rite latin tradi

Propositions de remplecement

26 décembre : 2e jour de Noël et saint Étienne/Stéphane

Messe : Matthieu 23:34-39 : En ce temps-là, Jésus disait aux scribes et aux pharisiens : « Voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. Je vous le dis en vérité, tout cela retombera sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu! Voici, votre maison vous sera laissée déserte; car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez: ‘Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !’ »

Messe : Jean 1:16-18 : Nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce; car la Loi a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.

Vêpres : Jean 3:19-21 : En ce temps-là, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu

27 décembre : 3e jour de Noël et saint Jean

Messe : Jean 21:19-24 : En ce temps-là, Jésus dit à Pierre : « Suis-moi. » Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit: ‘Seigneur, qui est celui qui te livre?’ En le voyant, Pierre dit à Jésus: « Et à celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il? » Jésus lui dit: « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe? Toi, suis-moi. » Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point; mais: « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe?’ C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai.

Messe : Jean 3:16-17 : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.

 

Vêpres : Jean 21:24-25 : C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai. Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pourrait contenir les livres qu’on écrirait.

28 décembre : 4e jour de Noël et les saints enfants innocents

Messe : Matthieu 2:13-18 : En ce temps-là, l’ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit: « Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu’à ce que je te parle; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. » Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: « J’ai appelé mon fils hors d’Égypte. » Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, selon la date dont il s’était soigneusement enquis auprès des mages. Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: « On a entendu des cris à Rama, des pleurs et de grandes lamentations: Rachel pleure ses enfants, et n’a pas voulu être consolée, parce qu’ils ne sont plus. »

Messe : Matthieu 2:16-18 : « En ce temps-là, Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, selon la date dont il s’était soigneusement enquis auprès des mages. Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: « On a entendu des cris à Rama, des pleurs et de grandes lamentations: Rachel pleure ses enfants, et n’a pas voulu être consolée, parce qu’ils ne sont plus. »

Vêpres : Jean 7:25-27 : En ce temps-là, quelques habitants de Jérusalem disaient: « N’est-ce pas là celui qu’ils cherchent à faire mourir? Et voici, il parle librement, et ils ne lui disent rien! Est-ce que vraiment les chefs auraient reconnu qu’il est le Christ? Cependant celui-ci, nous savons d’où il est; mais le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. »

Dimanche dans l’octave de Noël

Messe : de la Chandeleur : Luc 2:33-40 : En ce temps-là, Joseph et Marie, la mère de Jésus, étaient en admiration des choses qu’on disait de lui. Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: « Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées.  » Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité. Restée veuve, et âgée de 84 ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. Étant arrivée, elle aussi, à cette même heure, elle louait Dieu, et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent accompli tout ce qu’ordonnait la Loi du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Or, l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Messe : Matthieu 2:16-18 : En ce temps-là, l’ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit: « Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu’à ce que je te parle; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. » Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: « J’ai appelé mon fils hors d’Égypte. »

Vêpres : évangile du jour du calendrier.

29 décembre : 5e jour de Noël et Thomas Becket

Messe : Luc 14:26-33 : En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un vient à moi, sans me préférer à son père, à sa mère, à sa femme, à ses enfants, à ses frères, et à ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant: ‘Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever?’ Ou quel roi, s’il va faire la guerre à un autre roi, ne s’assied d’abord pour examiner s’il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l’attaquer avec vingt mille? S’il ne le peut, tandis que cet autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix. Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple. »

Messe : Jean 1:17-18 : La loi a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.

Vêpres : Jean 12:38-41 : En ce temps-là s’accomplit la parole qu’Isaïe, le prophète, a prononcée: « Seigneur, qui a cru à notre prédication? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé? » Aussi ne pouvaient-ils croire, parce qu’Isaïe a dit encore: « Il a aveuglé leurs yeux; et il a endurci leur cœur, de peur qu’ils ne voient des yeux, qu’ils ne comprennent du cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. » Isaïe dit ces choses, lorsqu’il vit sa gloire, et qu’il parla de lui. Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.

30 décembre : 6e jour de Noël

Messe : Luc 2:15-20 : En ce temps-là, les bergers se dirent les uns aux autres : « Allons jusqu’à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant. Tous ceux qui les entendirent furent dans l’étonnement de ce que leur disaient les bergers. Marie gardait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur. Et les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, et qui était conforme à ce qui leur avait été annoncé.

<== Messe : évangile inchangé.

Vêpres : Jean 7:40-42 : En ces temps-là, des gens de la foule, disaient: « Celui-ci est vraiment le prophète. » D’autres disaient: « C’est le Christ. » Et d’autres disaient: « Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la postérité de David, et du village de Bethléem, où était David, que le Christ doit venir? »

31 décembre : 7e jour de Noël et saint Sylvestre

Messe : Luc 12:35-40 : En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera. Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s’approchera pour les servir. Qu’il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s’il les trouve veillant! 39 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas. »

Messe : Jean 3:31-36: Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai; car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l’Esprit avec mesure. Le Père aime le Fils, et il a remis toutes choses entre ses mains. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.

Premières vêpres de la Circoncision : Matthieu 1:18-21 : évangile de la messe du 24 décembre : Comme Marie, la mère de Jésus, était fiancée à Joseph, il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle était enceinte, par la vertu du Saint-Esprit. Joseph, son homme, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit: « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

5 janvier : Matthieu 2:19-23 : En ce temps-là, Hérode étant mort, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, en Égypte, et dit: « Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et va dans le pays d’Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts. Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère, et alla dans le pays d’Israël. Mais, ayant appris qu’Archélaüs régnait sur la Judée à la place d’Hérode, son père, il craignit de s’y rendre; et, divinement averti en songe, il se retira dans le territoire de la Galilée, et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par les prophètes: « Il sera appelé Nazaréen. » Soir du 5 janvier : messe de la vigile de l’Épiphanie, avec l’évangile du baptême du Christ selon Matthieu.

 

 

Outfest et l’Église.

Le chanoine Gordon Reid, dans l’un de ses derniers articles, Chasubles and Tee Shirts, parle de son vicaire Ethan (photo ci-contre), qui avait participé à l’Outfest, la manifestation LGBT de Philadelphie en Pennsylvanie.

Vous pouvez également le voir sur YouTube, ici.

Je me réjouis pour plusieurs choses. Tout d’abord, parce que le chanoine Reid s’est prononcé en faveur des LGBT et des femmes, quitte à perdre certaines ouailles intégristes. Ensuite, parce que ce jeune prêtre Ethan J me semble un exemple pour nos jours. Et surtout, parce que leur paroisse Saint-Clément-en-Philadelphie est la preuve que l’on peut être tradi et progressiste en même temps.

Messe-évangélique.

En Allemagne, la professoresse d’univ Sabine Bobert-Stützel, qui est aussi ministre de culte dans l’Église évangélique (luthérienne) d’Allemagne, a mis sur pied ce qu’elle appelle la « Messe évangélique« . Qu’est-ce?

L’idée, c’est de revenir à la forme de la Messe, telle qu’était approuvée par Martin Luther lui-même, et telle qu’était célébrée en Allemagne jusqu’au XIXème siècle.

Bien sûr, ce n’est pas la forme tout à fait traditionnelle de la messe romaine dont il s’agit. Toutefois, c’est un désir de retour aux sources. Et ici, je fais abstraction de la question de la validité ou de l’invalidité de la consécration.

Ce qui peut sembler étonnant, c’est que ce retour vers la Tradition vient d’une théologienne femme, qui fait également de la théologie queer.

Meilleur livre LGBT chrétien.

Faithful to the Truth: How to be an orthodox gay Catholic, le livre de notre ami Stephen est sorti! Il est disponible chez Amazon.

D’après moi, c’est le meilleur livre apologétique LGBT chrétien qui ait jamais été publié. Pourquoi? Parce que:

1. Les livres apologétiques LGBT protestants ne traitent pas du tout de la question de la Tradition de l’Église concernant les LGBT. Or, c’est un chapitre important, voire très important, de la théologie. Les conservateurs pensent que, malgré tout, ils ont raison, parce qu’ils pensent que la Tradition est forcément de leur côté, et que, donc, toute interprétation autre que la leur manque de fondement, parce que déracinée de la Tradition. Or, ce n’est pas le cas. Stephen montre bien que la Tradition de l’Église se partage entre, d’une part, un support de la « cause » LGBT et, d’autre part, une homophobie associée à la misogynie, à l’esclavage, à l’antisémitisme et à d’autres maux.

2. Les livres apologétique LGBT catho romains s’occupent à expliquer les textes émis par le Vatican, afin de les assouplir; alors que, comme Stephen le montre très clairement, même d’un point de vue catho romain, ces textes-là n’ont aucune valeur et que le fidèle catho romain peut les rejeter sans problème. Stephen démontre même comment ces textes-là sont seulement le fruit du modernisme théologique.

Le livre a, pourtant, des failles importantes, justement parce qu’il reste très romain dans la mentalité. Ainsi, les textes liturgiques sont juste cités d’après d’autres livres qui les cite, au lieu de prendre les originaux, en langues originales; les erreurs de Boswell sont copiées tout simplement. Deuxièmement, l’orthodoxie signifie « droite glorification« , donc la liturgie n’est pas un « simple témoignage », troisième roue au carrosse après la Bible et la Tradition, comme croit Stephen; au contraire, elle est le cœur même de la Tradition de l’Église. C’est pour ça que les textes de l’adelphopoèse ont une valeur interprétative de la Bible; alors que les injonctions de saint Jean Chrysostome ou celles de Razinger restent de simples opinions non-ecclésiales.

En tout cas, c’est un livre qui ne devrait manquer dans la bibliothèque des LGBT chrétiens qui comprennent l’anglais.

Gluten…

Ces jours-ci, j’ai commandé des grandes hosties en Suède. Or, on a voulu me refiler à tout prix des hosties sans gluten. Le même  jour, j’ai croisé un ami et voisin coeliaque (allergique au gluten). D’où je soulève deux questions:

– Les hosties sans gluten sont-elles valides pour l’eucharistie?

– Les coeliques sont-ils des « anormaux »?

1. La validité des hosties sans gluten

Le pape de Rome affirme que les hosties sans gluten ne sont pas valides, alors que les hosties pauvres en gluten le sont. Quelle est la logique de l’affirmation? Eh bien, les hosties doivent être du pain naturel; et dès qu’il n’y a plus de gluten dedans, ce ne serait plus du vrai pain. En supposant qu’on puisse extraire à 100% le gluten, est-ce que le pain 0% gluten serait ok? Quid du pain 0% son? Or, nous savons que la grande majorité des hosties sont faites de farine blanche. Par la simple logique des choses, ça devrait dire que le pain blanc n’est plus du vrai pain naturel?

Or extraire le gluten ou le son, c’est un procédé relatif. Il y aura toujours une quantité infime de gluten et de son dans la farine la plus blanche. Autrement dit, si les hosties sont faites à partir de farine de froment pur, elles seront ok pour l’eucharistie.

Alors, comment utiliser les hosties pauvres en gluten? D’après la papauté, il faudrait consacrer séparément pour les coeliques, tout comme du moût non fermenté pour les intolérants à l’alcool, mais la majorité de l’assemblée devrait utiliser quand même du pain riche en gluten et du vin alcoolisé. L’Église norvégienne, au contraire, utilise des hosties sans gluten pour tout le monde, tout comme l’Église métropolitaine communautaire utilise du moût non fermenté pour tout le monde. Ces deux dernières attitudes me semblent les plus appropriées, si dans l’assemblée il y a ces deux types d’intolérents aliméntaires. Car «nous sommes tous un même pain» et «nous buvons tous à la même coupe», comme le dit saint Paul. Si tel pain est du vrai pain et tel vin du vrai vin, alors pourquoi devrait-on utiliser, dans une même assemblée, du « vrai » et du « vrai++ »? Cela n’a aucun sens, sinon celui de Rome. Les intolérants à l’alcool et/ou au gluten ne cherchent pas le droit à la différence, mais, au contraire, le droit à l’indifférence.

2. Les anormaux

Et nous voici au second point. Rome refuse l’ordination des coeliques à la prêtrise! Ceux-ci seraient dépourvus de l’intégrité physique « nécessaire » au prêtre.

Après le Concile de Trente, on a commencé à refuser la prêtrise à toutes sortes d’hommes: ceux à qui manquait un doigt, les handicapés physiques d’une sorte ou d’une autre, et même aux myopes. Si l’accident arrivait après l’ordination, on les gardait; autrement, on refusait de les ordonner. Ces bêtises ont été abolies au 20ème siècle, mais à leur place on a mis les coeliques et… les gais! Et, bien évidemment, les femmes!

 

Sœurs de la Transfiguration.

Aujourd’hui, en la fête de la Transfiguration du Seigneur, je voudrais vous présenter la Communauté des Sœurs de la Transfiguration.

Ce sont des moniales épiscopaliennes, dont la congrégation a été fondée aux États-Unis, en 1898, par la Mère Ève-Marie Lee Matthews.

Leur site: www.ctsisters.org

Nous venons de rentrer de nos trois jours de vacances en Angleterre.

Avant le départ, je savais que notre voyage serait non seulement du simple tourisme, mais également un double pèlerinage: au cœur de l’Église d’Angleterre, mais aussi au cœur du végétalisme. Nous avions hâte de faire du shopping dans les magasins végétaliens, et de prier dans l’église de l’ancienne abbaye de Westminster, ainsi que de voir l’église de Tous les Saints de la rue Marguerite à Westminster.

Le premier jour, nous étions très tôt le matin à Bruxelles-Midi, pour embarquer dans le train. Le plan était d’arriver vers 10h à Londres, pour aller à la messe de l’Abbaye de Westminster à midi. Mais les douaniers belges ne me laissent pas passer. Besoin de retourner vite à Namur, pour chercher le bonne carte d’identité. Ainsi, on prend le train de 13h pour Londres.

Arrivés après 15h à notre « hôtel » à Westminster, on constate que la rue est calme (première impression), nous avons un grand lit dans la chambre située au rez du bâtiment. Mais la salle-de-bains est minuscule (80 x 140 cm), les robinets mauvais, ça pue les égouts. Mon Nicolas est optimiste: on est à trois minutes à pieds de la gare de Victoria, on a de magnifiques fleurs au balcons, 70 euros la nuitée, ce n’est pas la mort.

Nous dînons dans une pizzeria, nous nous promenons, puis nous tombons sur une église de notre quartier: le Saint-Sauveur. Une église vraiment belle, qui a même un jubé comme il y a très longtemps (dommage pour l’autel mobile qu’on a foutu devant le jubé, alors qu’il y a un maître-autel dans le chœur), de magnifiques vitraux…

À la réception il y a une membre du conseil paroissial, qui appelle vite le curé: «Père, il y a ici deux gentilshommes…» Le curé arrive dix minutes plus tard, nous accueille, papote avec nous. Chapeau! Pour un prêtre qui est père de famille, venir accueillir ainsi les visiteurs « spéciaux » que nous sommes! Nous continuons à parcourir la ville, nous prenons des photos, puis, pour les vêpres, nous retournons au Saint-Sauveur. Nous n’étions que nous autre dans le chœur: la dame, le prêtre, Nicolas et moi. « Parfois, il y a deux personnes, parfois six, parfois je suis seul », dit le prêtre, qui célèbre matines, messe et vêpres tous les jours. De nouveau, je me dis: chapeau!

Nous soupons dans un restaurant tenu par une communauté de vie de gens qui ont l’air d’être des anarcho-communistes. Le resto est débordé de clients; il faut attendre longtemps debout, en attendant qu’une place se libère. La nourriture est bonne, et leurs cocktails de jus naturels, de fruits pressés à l’instant, sont excellents.

Après le souper, nous allons à pied voir le palais de Buckingham et d’autres curiosités locales.

Le lendemain matin, nous nous sommes levés tôt, pour être aux matines à l’abbaye de Westminster à 7h30. Sur le chemin, nous croisons la cathédrale catholique romaine. Les mosaïques sont impressionnants, mais nous nous rendons vite compte que tout dans cette église est disposé de manière à revendiquer l’Église romaine comme véritable église du Royaume-Uni. Juste le contraire de ce que l’Église d’Angleterre (anglicane) revendique pour l’Angleterre.

Au début, les matines lues dans la chapelle Sainte-Foy de l’ancienne abbaye me laissent un peu froid: le rituel du Common Worship n’a rien à voir avec la beauté du BCP; mais les vêtements puritains montrent un conservatisme malsain. J’aurais préféré le contraire: vêtements colorés et office traditionnel. En plus, c’est d’un cléricalisme las: les deux prêtres lisent tout, disent tout, font tout. On se sent superflu. Par contre, après les matines, on va à la messe, toujours dans l’ancienne abbaye, dans la chapelle du Saint Nom de Jésus. Là, la messe est belle. Messe basse, ad orientem, en petit comité, mais il n’y a pas assez de chaises. Nous sommes serrés les uns aux autres. La messe est dite pour la fête d’une sainte orthodoxe-russe tuée pour sa foi par le régime stalinien. La célébration me semble intense; je suis presque en extase pendant toute la matinée.

Le jour, nous avons visité Londres en bus touristique principalement, mais aussi en métro. Et nous avons dîné dans le resto où l’on avait soupé la veille. Nous avons pris des photos. Et j’ai commencé à me sentir écœuré par cette atmosphère du roman d’Orwell, où l’on t’annonce sans cesse des bagatelles au micro, et où il y a les forces de l’ordre partout, comme pour terroriser les gens. Je m’étonne des gens – flics y compris – qui traversent toujours au rouge, des marchands à qui l’on permet de vendre leurs gnangnanries jusqu’aux seuils des différents palais et musées.

L’après-midi, nous nous sommes rendus à un magasin végétalien d’Islington. On y a trouvé notre bonheur, depuis les fromages végétaliens jusqu’aux chaussures, en passant par les gâteaux. Et l’un des deux vendeurs, c’est un Dunkerquois!

Un gars de passage – et ami du magasin – nous parle du restaurant végétalien ou il travaille. Il s’agit du resto InSpiral, de Camden, où il faut arriver en marchant le long du Canal du Régent.

Le soir, nous avons d’abord été aux vêpres à la cathédrale Saint-Paul. Ordo du BCP, avec mémoire des saints du jour. Oui, des vêpres très pompeuses avec chorale, mais où la participation des fidèles était non seulement nulle, mais également découragée. (Il était dit qu’on pouvait dire seulement le credo et le Notre Père.) L’homélie a eu lieu tout à la fin, et après la bénédiction il y a eu le chant final, que la chorale ne connaissait même pas. Pour une fois qu’on utilisait le BCP, mais dans la forme, c’était tout à fait l’opposé du désir de Cranmer et Parker, à savoir la participation des fidèles.

Après, nous avons été au restaurant de Camden, en marchant 3-4 km sur le quai du canal. Sur le chemin, nous avons croisé une église (toujours anglicane) très low church. Comme quoi, ça existe aussi.

Le souper a été délicieux, mais les jambes et les pieds nous ont fait très, très mal. De surcroît, nous avons été servis par une dame/demoiselle française. En sortant du resto, nous nous sommes rendus compte que la station de métro était à quelques mètres de là. On s’est demandé pourquoi l’autre gars nous avait envoyés sur le quai du canal.

Arrivés à l’hôtel, on a eu du mal à dormir à cause des skinheads et drogués qui faisaient la fête juste à notre fenêtre.

Le lendemain matin, matines à l’abbaye de Westminster, déjeuner très sommaire à l’hôtel, puis en route pour la ville!

C’était le jour où l’on devait rentrer. Nous avons été déposer nos bagages dans la consignation de la gare (un enfer de contrôles!), puis nous avons profité de notre journée, en visitant et revisitant certains coins de Londres et Westminster. Sur le temps de midi, nous avons été à la messe dans la fameuse église de Tous les Saints de la rue Marguerite à Westminster.

Après avoir mangé un dernier repas chez InSpiral à Camden, nous avons acheté, écrit et posté quelques cartes postales, nous avons bu quelque chose dans un pub typique, et nous avons pris notre train pour rentrer.

Justin Duckworth évêque.

Dimanche passé, Justin Duckworth – une sorte de « Guy Gilbert » de la Nouvelle-Zélande – a été sacré évêque de Wellington.

Je suis très content qu’il y ait de plus en plus de gens avec les pieds sur terre qui deviennent évêques.

Midsommarkransen.

La fête de saint Jean Baptiste tombe au milieu de l’été. C’est la fête de l’été. Du moins, là où on la fête.

Les Suédois ont même une messe spéciale pour le lendemain de la Saint Jean, pour rendre grâce à Dieu pour l’été. (1)

Dans certaines régions, on fait une couronne d’été. Lorsque j’étais gamin, ma grand’mère tressait une couronne de gaillets jaunes.

Et là, quand je pense que la météo n’est pas glorieuse… Pourvu qu’elle le soit d’ici trois semaines!

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(1) Année I: Gn 1:1-13; Ac 14:15-17; Év Jn 1:1-5. Année II: Job 12:7-13; Ac 17:22-31; Év Mat 6:25-30. Année III: Gn 9:8-17, Col 1:21-23; Év Mc 6:30-44.

Collecte: Dieu, qui sauves toutes choses et protèges tout ce qui vit, qui nous donnes de nous réjouir de la lumière: envoie ton Esprit, qu’il renouvelle la face de la terre. C’est en toi que nous vivons, nous mouvons et avons l’être.

Ou bien: Dieu, qui donnes la vie dans l’univers, nous te rendons grâce pour l’étendue de l’espace, pour la beauté de la terre, pour la majesté des cieux et la tranquillité des montagnes. Que l’arc-en-ciel nous rappelle l’alliance que tu as faite avec tous les êtres qui sont sur la terre. Par…