Vox clara ecce intonat.

J’ai fait une traduction-adaptation en français de l’hymne Vox clara ecce intonat, qui se chante aux laudes – fin de matines – du carême, en utilisant la mélodie de l’Audi benigne conditor.

Une voix dans le désert crie
En dénonçant l’obscurité;
Que loin s’enfuient notre sommeil;
Surgis en haut, ô Jésus-Christ.

L’intelligence soit debout,
De tous les défauts réparée;
Comme un soleil tu apparais,
Nous purifiant de notre boue.

Agneau de Dieu, tu viens des cieux
Pour effacer tous nos péchés;
Oyant nos voix, tu vas sécher
Très doux, les larmes de nos yeux.

Quand tu reviendras à nouveau,
Le monde sera dans la peur;
Ne regarde pas nos erreurs,
Mais nous protège, roi dévôt.

Gloire à toi, Christ, ô roi béni,
Qui règnes, de puissance ceint,
Avec le Père et l’Esprit Saint:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Français international.

L’autre jour, je suis passé dans une librairie Libris-Agora, pour acheter un dictionnaire à offrir en cadeau.

Les seuls dictionnaires explicatifs de la langue française que j’ai trouvés étaient Le Petit Robert et Le Petit Larousse. Cinq minutes m’ont suffi pour voir que ces deux trucs n’apportaient aucune amélioration depuis des années. Toujours les mêmes fautes dans leurs articles: confusion entre Christ et Paraclet; le wallon y est décrit comme «variété française d’oïl» ou «dialecte de Wallonie»; et, le pire des pire, les mots normatifs du français international sont vus comme des régionalismes, alors que leurs correspondants en patois de Paris sont considérés être la norme. Conclusion: un énorme problème de nombrilisme français!

Comment se fait-il que chez nous, en Belgique, on ne puisse trouver un dictionnaire explicatif de français international? Lequel? Ben oui, il y a le dictionnaire Usito, publié à l’Université de Sherbrooke, au Québec. Pourtant, ce n’est pas un rigolo dictionnaire de québécismes. Non. C’est un vrai dictionnaire en vrai français vraiment international. Pourquoi est-il absent chez nous?

Parce que nos librairies sont des crapuleries, des déchetteries. Chez Libris-Agora, Dan Brown triomphait toujours au milieu du salon, alors qu’il était impossible de trouver des romans belges, suisses, canadiens, africains… Impossible également de trouver CS Lewis, par exemple.

La langue et la littérature sont, donc, juste un produit de business comme un autre. Du moins, c’est ce qu’on voit dans ce genre de librairies…

Audi benigne conditor.

Depuis quelques années, dans notre chapelle, en carême nous utilisons l’hymne Audi benigne conditor sous une traduction très, très libre. Ça donnait: «Ô Jésus Christ, entends nos cris…»

Aujourd’hui, j’ai profité de mon voyage en train pour faire une meilleure traduction de l’hymne Audi benigne conditor. La voici:

Entends, notre bon créateur,
Notre prière avec des pleurs,
Ces jours d’abstinence sacrée,
En ce carême en toi ancré.

Tu scrutes nos cœurs limités,
Tu connais nos infirmités;
Tourne-toi vers nous, fais-nous don
De la grâce de ton pardon.

Car nous avons péché moult fois;
Remets-le à ceux qui ont foi;
Guéris, pour l’amour de ton nom,
Les languisons que nous menons.

Par l’abstinence donne alors
La force à notre faible corps;
Que jeûne aussi l’entendement,
Gardé des erreurs constamment.

Accorde-nous, ô Trinité,
Toi, notre Dieu dans l’unité,
Que ce carême glorifie
Ton très saint nom, dans notre vie. Amen.

Saint Aubain.

En cette fête de saint Aubain, dans la ville de Saint-Aubain (St Albans) en Angleterre, il y a eu une immense procession, et à la messe, c’est Katharine Jefferts Schori – l’évêque-présidente américaine – qui a prêché. Son sermon est en ligne, et je peux dire qu’il m’a plu.

Nocte surgentes.

Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Nocte surgentes vigilemus omnes. Cette hymne se chante aux matines des dimanches d’été.

La mélodie est celle d’Ecce iam noctis.

Surgissant de nuit, vigilant ensemble,
Nous te chantons des psaumes longs, plus amples,
Ainsi que des hymnes qui nous rassemblent
Dans ton saint temple.

Nous te chantons, Seigneur, roi de victoire;
Avec tes saints, fais-nous part de ta gloire;
À ta source éternelle fais-nous boire,
Ô perle rare.

Et la doxologie Præstet hoc nobis, de l’hymne précédente:

Accorde-le-nous, Dieu qui peux tout faire;
Tu es glorifié, ô Trinité: Père,
Et toi, Fils, et toi, Esprit débonnaire,
Toutes les ères. Amen.

Ecce iam noctis.

Je vous présente ma traduction-adaptation en français de l’hymne Ecce iam noctis (orthographiée aussi Ecce jam noctis). Cette hymne se chante aux laudes (fin de matines) des dimanches de l’année.

Maintenant les ombres de la nuit passent;
L’aurore lumineuse prend leur place;
Nous te prions de nous montrer ta face
Avec ta grâce.

Dieu notre Père, donne à tout le monde
Santé et guérison des maux immondes,
Le règne du ciel, là où tout abonde,
D’amour nous inonde.

Accorde-le-nous, Dieu qui peux tout faire;
Tu es glorifié, ô Trinité: Père,
Et toi, Fils, et toi, Esprit débonnaire,
Toutes les ères. Amen.

Ce soir, le 19-20 juin, mon Nicolas et moi-même fêtons nos 8 ans de vie commune.

Du coup, nous allons faire le “pèlerinage”. Tout d’abord, un verre au café Copenhague, devant la gare de Namur. Puis la pizzeria; mais, comme la pizzeria à côté de la maison du TEC n’existe plus, nous irons au Primo (Tex Mex) au viex centre.

Participants de la nature divine.

Je suis émerveillé de ce que j’ai lu tantôt dans la seconde épître de saint Pierre.

En 1:4, il dit: «… afin que vous soyez faits participants de la nature divine…» (ἵνα διὰ τούτων γένησθε θείας κοινωνοὶ φύσεως). Mais si l’humain a comme but de participer à la physis divine, Dieu doit aussi participer à la nature humaine.

Comme l’explique saint Anselme, pour être omniscient, Dieu doit connaître la faim, la douleur, la soif, le froid etc. Dieu ne pourrait pas exiger de ses créatures une condition qu’il n’aurait lui-même pas assumée. Un dieu non incarné serait un monstre.

Et, plus loin, dans 2:1, saint Pierre nous avertit: «Il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, reniant le maître qui les a rachetés.» Comment quelqu’un pourrait-il – ou une secte pourrait-elle – renier le maître qui nous a rachetés, à savoir, le Christ? Tout simplement, en niant sa divinité.

Noms.

Vous êtes peut-être au courant de la nouvelle loi concernant les noms à donner aux enfants. Avant, c’était obligatoirement le nom du père; maintenant, ça peut être aussi le nom de la mère.

Mais que faire en cas de litige? En ben, dans d’autres cas, c’est le juge de paix qui doit régler les litiges entre les époux.

Cependant, concernant le nom à attribuer aux enfants, la nouvelle loi dit: «À défaut de choix ou en cas de désaccord, l’enfant portera le nom du père.»

Vous voulez une mise en situation? Voici un cas de figure. La jeune Marie est mise enceinte par le gros Jean. Marie donne naissance à un bébé. Elle reconnaît la paternité du gros Jean. Et celui-ci veut absolument que le bébé porte son nom, alors qu’il n’a pas envie de l’élever, mais seulement d’utiliser l’enfant pour sa propre gloire. Dans pareil cas, malgré le refus de la mère, la nouvelle loi – comme l’ancienne – donnera raison au gros Jean.

À bas le machisme⸮ Vive le néo-machisme⸮

Seamless Faith.

On se demande souvent, Nicolas et moi, comment nous organiserons notre vie quotidienne lorsque nous aurons des enfants. Que serons-nous devenus d’ici là? Comment trouverons-nous un rapport équilibré entre la vie professionnelle et la vie de famille?

Mais aussi: comment transmettrons-nous la foi à nos enfants? J’en donne deux exemples:

1. À présent, nous prions les vêpres tous les soirs ou quasiment. Mais que ferons-nous avec les enfants, étant donné qu’ils devront aller tôt au lit? Combien de temps durera la prière du soir, et comment la faire, comment l’organiser?

2. Que ferons-nous les week-ends? J’espère être prêtre d’ici là, et que nous ayons les Messes dominicales les dimanches soir. Ainsi, nous – et les autres personnes venant à la Messe chez nous – pourrons organiser le week-end ailleurs. J’aimerais aller visiter le pays avec nos enfants. Mais sera-ce possible? Et si nous enfants veulent s’inscrire dans un club de foot ou à quelque connerie hebdomadaire se passant tous les samedis, que ferons-nous? Dieu nous en préserve, mais si jamais ça arrivait? Bien sûr, j’aimerais que nos gosses puissent partir en week-end, assez souvent, avec des copains à eux; mais s’ils demandaient à être scotchés à un horaire hebdomadaire qui nous obligerait de rester à la maison tous les week-ends?

Je viens de lire cet article par Traci Smith, auteure du livre Seamless Faith. Simple Practices for Daily Family Life, que l’on pourrait traduire par: «La Foi sans interruption. Des gestes simples pour la vie de famille au quotidien». Traci Smith me donne de l’espoir.

J’ai connu une tonne de fils de curé, et la grande et très grande et pesante majorité d’entre eux – même ceux qui sont devenus prêtres – sont athées. Deux en font certainement exception. Et l’un de ces deux-là, prénommé Darius, est devenu chanteur d’opéra. Mais lorsqu’il parlait des bonheurs de son enfance, il me racontait comment, depuis tout petit, il assistait son père à la Messe: au début comme acolyte, puis, à partir de l’âge scolaire, en tant que chantre. Je me rappelle encore une homélie de feu son père sur l’Eucharistie et la célébration de celle-ci.

Bientôt, Nicolas et moi-même suivrons des cours au bout desquels nous aurons des certificats d’aptitude parentale. Mais cela ne suffira pas. Je sais que les agence d’adoption soi-disant chrétienne nous discriminera en tant que couple gai, alors que les autres regarderont d’un mauvais œil notre foi chrétienne. Mais je n’ai presque pas peur. Si j’avais agi guidé par la peur, je n’aurais jamais quitté mon pays, je me serais mis à genoux devant mes parents homophobes, je n’aurais pas osé quitter le système, je ne serais pas parti à la recherche de Nicolas. Si j’ai accompli tout ça, c’est parce que j’ai écouté l’Esprit Saint plutôt que la “raison” de la peur.

N’empêche, il est important pour un(e) prêtre de savoir transmettre la foi dans sa propre famille. «Car si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment pourra-t-il gouverner l’Église de Dieu?» (I Timothée 3:5) Et ça ne s’apprend ni au séminaire, ni au cours de parentalité.