Le Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde.

Un livre vient d’apparaître. Je vous transmets également le contenu du mail qui me l’a annoncé. Je devrais peut-être offrir ce livre à mon voisin.


Le « Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde » (Xo éditions) démontre que le christianisme est la religion la plus persécutée au monde. On estime à environ 150 millions les Chrétiens empêchés de vivre leur foi.

Le Livre noir des Chrétiens persécutés se veut une rupture dans la posture du Chrétien repentant : celui, qui, parce que l’inquisition, la traite négrière, l’antisémitisme, la colonisation, la misogynie se sont faits au nom du Christianisme, pense qu’il faudrait taire la persécution des Chrétiens actuels.
Plus de 50 contributeurs de près de 20 nationalités ont signé les chapitres composant cette « Bible » de 800 pages.

Nulle haine d’une autre religion ne les anime, nul millénarisme ou intention belliqueuse, seulement un constat bête et brutal : 150 millions de Chrétiens sur 2,3 milliards de croyants sont persécutés dans plus de 100 pays dans le monde.

Ils le sont surtout par l’Islamisme radical, mais aussi par d’autres religions : l’Hindouisme, le Bouddhisme ou des régimes politiques comme le communisme chinois, etc. ou par les Cartels de la drogue en Amérique du Sud.

Outre les 10 millions de Coptes d’Egypte, les « plus connus » parmi les persécutés, arrivent en deuxième position, les Chrétiens d’Irak. Vaguement protégés par Saddam Hussein qui préférait exterminer les Kurdes, les Chrétiens irakiens ont vu subitement débouler l’Etat islamique dans les villes de Qaraqosh , la plus grande ville chrétienne d’Irak non loin de Mossoul en août dernier. Leur situation est simple : au mieux, ils fuient, au pire on les convertit de force ou on les assassine.

Les Chrétiens de Syrie ont vu également leur destin de minorité protégée par Bachar Assad subitement se retourner en statut de bêtes traquées par les fondamentalistes musulmans. En septembre 2013, la région de Maaloula s’est vidée de ses Chrétiens, descendants directs du Christ et qui parlent encore sa langue, l’Araméen « occidental ». Ils se sont pour la plupart réfugiés à Damas. Plusieurs furent décapités par les « rebelles » syriens, après avoir pourtant reçu l’assurance-vie de l’ « aman ».

Alors qu’en Arabie saoudite, les quasi esclaves philippins travailleurs immigrés fêtent Noël avec de minuscules sapins (interdits dans le pays), les Chrétiens nigérians ont fui le nord du pays aux mains de la célèbre secte islamiste Boko Haram. Les islamistes regroupés sous le nom de Groupe sunnite pour la prédication et le djihad entendent éradiquer le christianisme du Nigéria.

En Corée du Nord, le seul culte admis est celui de la dynastie des Kim. Des camps de concentration spécialement affectés pour les chefs chrétiens ont été bâtis à Suseong et Chongjin. Ce qui n’empêche pas Kim Jong-il de se faire construire une église suite à un voyage en Chine où il a découvert les charmes de l’architecture chrétienne.

Même en Amérique du Sud, les cartels colombiens persécutent les Chrétiens qui nuisent, avec leur religion humaniste, au business de la drogue. Les guérilleros trafiquants n’aiment pas trop l’appel de l’Eglise à déposer les armes et interdisent de bâtir de nouvelles chapelles.

Enfin, dans les territoires palestiniens, il n’est pas rare que le Hamas interdise de messe les Arabes chrétiens…

Longtemps l’Europe chrétienne a fermé les yeux sur leur sort, en raison d’un sentiment de culpabilité pour ce qu’elle avait fait aux autres religions pendant des siècles.

Il était temps de reconnaître enfin que les plus persécutés sont aujourd’hui les Chrétiens.

Southern Baptist Sissies.

Dans les pays francophones, on a beaucoup parlé – même de trop – du synode catho-romain qui n’a rien produit de positif.

Mais aux États-Unis quelque chose vient de bouger du côté des baptistes-du-sud. Pour la petite histoire, ces baptistes-du-sud sont les descendants directs des esclavagistes, et qui n’ont changé d’avis sur l’esclavage qu’en 2012!

Mais en ce 2014, quelque chose s’est passé également du côté LGBT. Car l’un de leurs curés a changé d’avis sur les gais, et d’homophobe il est devenu ami des LGBT.

Par conséquent, les baptistes-du-sud se sont réunis ces jours-ci, et voilà ce qui s’est passé:
1. Ils ont discuté, mais ils ont également laissé les baptistes gais et lesbiennes dire leur opinion;
2. Même s’ils ne sont pas arrivés à soutenir le mariage pour tous, néanmoins, le langage du péché et du jugement a été aboli.

… ce que, du côté de Rome, n’arrivera pas. Devinez pourquoi.

Plus de détails ici.

 

That’s right, heretics.

Étant donné que mon mari bien-aimé n’est pas à la maison, j’ai décidé de surfer. Sur le féminisme chrétien.

C’est ainsi que je suis tombé sur le blogue d’Erik Parker, prêtre luthérien et dont l’épouse est prêtre aussi. Il a un article que j’ai kiffé grave: The Heresy of Women Submitting to Men.

Il fait référence à quatre autres articles: un de Tony Johnes, puis un de Rachel Evans (que les lecteurs de ce blogue connaissent déjà), un de Tamara Rice, et un de Sarah Bessey.

Superstition.

D’un point de vue liturgique, hier c’était la fête de tous les saints; le 2 novembre étant un dimanche, le jour des défunts n’est pas commémoré aujourd’hui, mais transféré à demain; mais, étant donné que demain nous avons la fête de saint Hubert, la commémoraison des défunts sera juste une mémoire, accrochée à la fête de demain. Bon. Ça, c’est la théorie. Car la plupart des paroisses fêtent les défunts aujourd’hui, même si c’est un dimanche.

Je me permets de traduire une bonne partie de l’article Superstition can’t be exorcised just by simply turning off the God switch («La Superstition ne peut pas être éliminée juste en se débarrassant de Dieu»), par le prêtre anglican Giles Fraser (l’original ici):

[…] L’un des cas où les funérailles d’église réussissent, alors que les funérailles non-religieuses n’y arrivent pas, c’est lorsque le défunt est un crétin fini. J’ai déjà présidé pas mal de funérailles pour des pédophiles, mais je n’ai jamais été à de telles funérailles non-religieuses. Basées sur des discours de louange, les funérailles non-religieuses ont du mal à célébrer quelque chose pour quelqu’un pour qui personne n’a aucune louange à dire. De ce point de vue, la liturgie chrétienne – en dépit du fait que pour l’athée elle serait basée sur quelque chose qui n’existe pas – laisse beaucoup plus de place à la réalité. Lorsque je préside des funérailles pour un homme qui frappait sa femme, personne ne fait semblant en prétendant le contraire de ce qui s’est passé. La moindre des choses, c’est de le juger.

Dans mon expérience, éliminer Dieu lorsque l’on parle de la mort n’amoindrit pas la superstition. Souvent, je préside des funérailles pour des gens qui se disent “pas croyants”, mais qui croient néanmoins que leurs époux les regardent d’en haut et restent avec eux après la mort. Ceux qui me racontent ce genre de choses s’attendent à ce que je partage leur point de vue.

Mais mon point de vue est juste le contraire. Les chrétiens croient en l’immortalité de Dieu et en la mortalité de l’humain. Depuis les délires pseudo-scientifiques sur le post-humain et l’immortalité digitale produite par le transfert de conscience vers les ordinateurs, et jusqu’à la superstition très commune des morts étant avec nous, Dieu est supposé mort, mais les humains ont récupéré quelques-uns de ses pouvoirs. Ironiquement, cette vision du monde est très irréaliste par rapport à la réalité de la mort.

L’athéisme n’est pas le remède contre la superstition. Il peut même l’amplifier, en offrant aux non-croyants l’illusion qu’en se débarrassant de Dieu, ils auraient éliminé la superstition. Ceci est malsain, car c’est le manque de vigilance intellectuelle qui permet l’apparition des croyances bizarres, comme des mauvaises herbes dans un jardin qui n’est pas soigné.

Pédophile roumain homophobe.

Je viens d’apprendre une chose qui s’est passée il y a quelques mois.

Adrian Pal était le leader du parti roumain d’extrême-droite Noua Dreaptã. La principale activité de ce parti est de militer contre les LGBT.

Adrian Pal travaillait chez Sfântul Stelian («Saint-Stylien»), une institution médico-sociale pour enfants handicapés mentaux. Là-bas, il a tourné des films pédo-pornographiques, qu’il a distribués via internet. En juillet, ce type a été mis en prison.

Mais, bien sûr, la pédophilie n’intéresse pas trop l’opinion publique roumaine. Ils préfèrent s’attaquer aux gai et interdire le mariage pour tous.

Pain de messe.

Tantôt, en chantant les vêpres ce soir, nous avons lu, dans le livre du prophète Malachie, au chapitre premier, ces passages:

Vous offrez sur mon autel du pain souillé, et vous dites: «En quoi t’avons-nous pollué?» C’est en ce que vous dites: «La table du Seigneur est contemptible.» Et quand vous amenez une bête aveugle pour la sacrifier, n’y a-t-il point de mal en cela? Et quand vous l’amenez boiteuse ou malade, n’y a-t-il point de mal en cela? Présente-la à ton gouverneur, t’en saura-t-il gré, ou te recevra-t-il favorablement? a dit le Seigneur Sabaoth. […] Ce qui est boiteux, et malade, vous l’amenez, dis-je, pour m’être offert. Mais accepterai-je cela de vos mains? C’est pourquoi, maudit soit le rusé, qui ayant un mâle en son troupeau, et faisant un vœu, sacrifie au Seigneur ce qui est gâté!

Avec Abraham, on a mis fin aux sacrifices humains. Les sacrifices d’animaux finissent avec le Christ. Désormais, nous avons une offrande végétale: le pain et le vin pour l’Eucharistie.

Le prophète Malachie déplore le fait que des Israélites apportaient des sacrifices non pas de leur meilleur, mais de leur pire. En transposant cela dans le Nouveau Testament, on assiste à la même chose dans les oblats pour la Messe.

Appliqué à notre contexte, ce passage de Malachie nous avertit contre le pain et le vin que les chrétiens apportent de leur pire, non pas de leur meilleur.

Je me souviens encore comment, lorsque j’étais séminariste il y a une quinzaine d’années, à un moment donné, la seule matière qu’on ait trouvée pour la Messe a été du pain français industriel et du vin de mauvaise qualité avec des sulfites surajoutés. On a utilisé ce qu’on a eu. Mais je suis profondément scandalisé lorsque, de nos jours, où la bonne qualité est à notre portée, certains apportent du pain industriel et du vin industriel, qui ne méritent même pas de nom de pain et de vin. Et cela, au nom de la liberté.

Quel n’a pas été mon étonnement ce matin! Un groupe d’écoliers, accompagnés de trois institutrices de Saint-Servais, étaient déguisés en diables, monstres et sorcières, et c’est ainsi qu’ils ont paradé à travers le faubourg!

Pour une école “catholique” qui se vante de la neutralité et de son attachement aux sciences, cela me choque.

Bien sûr, d’aucuns me traiteront d’intégriste. On sous-entend que le Hallowe’en “à l’américaine” serait quelque chose de récréatif et d’inoffensif. Qu’on croie ou non à l’existence des démons, le démon est la figure du malfaiteur; se déguiser en diable n’a rien de bon, même si l’on est athée. Pourquoi ne pas mettre sur les écoliers des étiquettes avec les mots «mensonge», «meurtre», «tricherie», juste comme ça, “pour le fun”?

Mais j’apprends que Saint-Servais n’est pas unique. Un article raconte ce qui s’est passé à Champion, dans une autre école catholique: «Ce mercredi, l’institut de la Providence, à Champion, s’est transformé l’espace d’une soirée en temple du frisson. À l’initiative d’une partie des élèves de deuxième année secondaire, l’école a organisé une soirée Halloween. Au programme : rallye sanglant, karaoké sensoriel, concours du déguisement le plus horrible ou encore séance de tarot.»

 

 

 

 

 

Par contre, nous avons eu nos bonnes traditions qui sont, du moins en partie, perdues. Ce sont celles-là que nous pourrions ranimer. Par exemple, les chanteurs de l’étoile.

À Rome, les évêques catholiques-romains, l’évêque de Rome en tête, veulent le beurre et l’argent du beurre. Ils ont voulu à la fois garder les gais et lesbiennes dans leur église et plaire aux conservateurs.

Voici déjà le texte du document préparateur (j’en souligne les passages importants)

50. Les personnes homosexuelles ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne: sommes-nous en mesure d’accueillir ces personnes en leur garantissant un espace de fraternité dans nos communautés? Souvent elles souhaitent rencontrer une Église qui soit une maison accueillante. Nos communautés peuvent-elles l’être en acceptant et en évaluant leur orientation sexuelle, sans compromettre la doctrine catholique sur la famille et le mariage?

51. La question homosexuelle nous appelle à une réflexion sérieuse sur comment élaborer des chemins réalistes de croissance affective et de maturité humaine et évangélique en intégrant la dimension sexuelle: elle se présente donc comme un défi éducatif important. L’Église affirme, par ailleurs, que les unions entre des personnes du même sexe ne peuvent pas être assimilées au mariage entre un homme et une femme. Il n’est même pas acceptable que l’on veuille exercer des pressions sur l’attitude des pasteurs, ou que des organismes internationaux soumettent les aides financières à la condition d’introduire des lois s’inspirant de l’idéologie du gender.

52. Sans nier les problématiques morales liées aux unions homosexuelles, on prend acte qu’il existe des cas où le soutien réciproque jusqu’au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires. De plus, l’Église prête une attention spéciales aux enfants qui vivent avec des couples du même sexe, en insistant que les exigences et les droits des petits doivent toujours être au premier rang.

Rien de louable là-dedans! Nous ne sommes que des «personnes homosexuelles» (non pas des gais et lesbiennes, sans parler des transgenres etc.) Notre identité n’est que sexuelle Nous sommes une «question», et nous avons des «problématiques morales» Autrement dit, nous sommes des immoraux (Voir source pour rappel.) Et, bien sûr, nos «unions» ne sont même pas «assimilables» au mariage

L’hérésie de l’ “anti-gender” revient sur le plateau. (Rome croit que l’humanité est partagée entre des mâles et femelles, ontologiquement différents. De ce fait, elle attribue à Jésus Christ non pas l’humanité, mais la masculinité, ce qui est une hérésie christologique.)

Le texte final dit ceci:

Il n’y a absolument aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu pour le mariage et la famille.

Qu’on ne se foute pas le doigt dans l’œil! Il n’y a jamais eu question à Rome de chercher le Royaume et sa justice!

S’ils avaient été soucieux du Royaume et sa justice, ils auraient:

1. inclus beaucoup de délégués laïcs avec droit de vote au synode;
2. éliminé le filioque tout de suite;
3. accepté que des prêtres et des évêques soient mariés.

Ç’aurait été un minimum minimorum. Manifestement, à Rome ils ne sont pas très catholiques.

Comment vit-on sa foi catholique lorsque l’on est gai, lesbienne, transgenre, divorcé-remarié? Il y a deux options:

A. Soit on reste dans une église dont le clergé est conservateur, et l’on se cache, et alors on prétend être ce que l’on n’est pas. Comme l’écrivait Nasha Gagnebin sur son blogue: «la majorité des Catholiques romains sont des Protestants qui s’ignorent […] Et ces Catholiques démontrent simplement qu’ils croient en une Église faite de dogmes, sans croire à ces mêmes dogmes qui font leur Église. Ridicule en somme…» (source);

B. Soit on cherche une église catholique ouverte et inclusive. Et des églises catholiques non-romaines, ouvertes et inclusives, il y en a, et même en Belgique. Par exemple: l’Église vieille-catholique d’Utrecht, l’Église épiscopale (anglicane) des États-Unis, l’Église suédoise, l’Église danoise etc. Dans de telles églises on peut bien vivre sa foi catholique, tout en fondant une famille recomposée et/ou homoparentale, tout en recevant les sacrements et les cérémonies pastorales de l’Église.

Hier après-midi, nous avons participé à la Messe pendant laquelle nous avons béni le mariage d’A & R.

Je suis très content de ce que tout s’est bien passé.

À ce sujet, je viens de lire un article intitulé In Favour of ‘Equal Marriage’, par le professeur Adrian Thatcher.

Chaque célébration de mariage dans un contexte chrétien auquel je participe me fait penser, voire prégoûter anticipativement, au banquet de l’eschaton. Chaque célébration chrétienne d’un mariage représente – rend présente – la plénitude de l’Église, car le mariage est une icône de l’Eucharistie, de l’Église.

Eucharistie interdénominationnelle.

J’apprends sur la toile qu’il y a 8 ans, à Norcopie (Norrköping), a eu lieu une Eucharistie interdénominationnelle. Il y a eu des prêtres suédois, des prêtres orthodoxes-syriens, des ministres protestants, et 900 fidèles des trois sortes. Il y a 3 ans, l’Eucharistie interdénominationnelle a eu lieu chez les orthodoxes-syriens, et 700 fidèles ont été présents (souce).

Personnellement, je suis pour la communion eucharistique entre des fidèles et prêtres des Églises historiques. Et je n’ai pas de problème à admettre des protestants dedans, pour autant que l’Eucharistie soit présidée par un prêtre validement ordonné.

Je suis positivement surpris par le pas qui a été fait par les Syriens. En terre d’exil, ils veulent composer avec l’Église du pays. Et je trouve cela génial. Cela aidera la minorité syrienne (ou autre) à surmonter des préjugés.

J’apprends également qu’il y a deux ans, cette Eucharistie interdénominationnelle a eu lieu chez les Syriens, et cette fois-là, le sermon a été prononcé par un prêtre de l’Église suédoise.