Affamement des abeilles.

C'est tout ce qu'elles méritent?

C’est tout ce qu’elles méritent?

Je connais une dame qui travaillait dans un magasin de croissants (improprement appelé “boulangerie”), où les vendeuses devaient apporter leur déjeûner de chez elles, car elles n’avaient pas le droit de manger des croissants. Aberrant, non? Malheureusement, pour les abeilles, c’est la même chose, dans la plupart des cas.

Que mangent les abeilles? Pour la plupart des gens, il est évident que les abeilles mangent du miel.

Or la très grande majorité des apiculteurs avec lesquels j’ai parlé, même ceux qui font du bio, enlèvent la quasi-totalité du miel récolté et conditionné par les abeilles, et en échange leur donnent du sucre. Si je prends cet exemple-ci, l’apiculteur veut justifier sa pratique par la lucrativité de son métier. Et dans un cas pareil, on n’est pas dans l’échange équitable entre l’apiculteur et les abeilles, mais tout simplement dans l’exploitation.

Une abeille vit seulement un mois en été. Aux différents stages de sa courte vie, chaque abeille remplit des rôles différents. Lorsque la température descend en-dessous de 14°C, elles ne sortent plus de la ruche. Les toutes jeunes vivront tout le long de l’hiver, au ralenti, et le but de leur vie sera d’élever celles qui naîtront vers la fin de l’hiver, ainsi que de toiletter la ruche etc. Mais ces abeilles hivernales ont besoin de manger la nourriture qui leur est propre: miel et tourtes de pollen. Elle doivent hériter cela de celles qui ont travaillé en été et qui sont mortes.

J’ai rencontré des apiculteurs qui ne se soucient pas des abeilles hivernales; la plupart de leurs ruches se meurent; au printemps, ils repeuplent les ruches vides par des essaims artificiels. Ils voient l’extinction des ruches “plus faibles” comme une fatalité, et non comme résultat de la mauvaise alimentation.

Abeilles et eau.

Il n’est pas rare que je voie des abeilles boire de l’eau du Houyoux, de la Meuse, de la Sambre etc. Il y a des ruches juste en bord des ruisseaux, sans abreuvoir, et les abeilles boivent l’eau non-potable des ruisseaux. En 2012, en visitant le jardin botanique de Meyssche, j’ai vu les abeilles du botanique boire des eaux usées, et ai tout de suite écrit à la direction, qui m’a répondu que l’employé était parti en vacances, et que, du coup, personne n’avait pu changer l’eau de l’abreuvoir.

J’ai eu l’occasion de parler avec plusieurs apiculteurs qui font du “bio”. Lorsque je leur ai posé la question sur l’abreuvoir, un seul m’a répondu qu’il avait mis un tonneau à côté des ruches, et les autres m’ont dit que les abeilles trouvent assez d’eau de pluie dans la nature! Si les abeilles essaient de boire l’eau du tonneau, beaucoup se noient, leurs cadavres se décomposent dans l’eau du tonneau, et les suivantes n’en boivent plus.

Voici à quoi doit ressembler un abreuvoir correct. Les abeilles doivent pouvoir boire, sans se noyer, de l’eau potable. Elles ont besoin d’eau non seulement pour elles, mais également pour diluer le nectar. Donc si l’apiculteur n’a pas mis d’abreuvoir correct, non seulement les abeilles seront malades, mais en plus le miel que vous consommez contiendra de l’eau d’égout.

 

Abeilles 1.

Image réaliste, source wikimedia.org

Image réaliste, source wikimedia.org

J’ai une certaine expérience directe avec l’apiculture, mais je n’ai pas beaucoup écrit là-dessus. Celui-ci sera probablement le premier de plusieurs articles sur les abeilles et le miel.

En tant que végétalien responsable, celui qui me gène le plus, c’est le végéconnard (ou la végéconnasse), qui prend quelques cas isolés, pour généraliser, ainsi qu’une bonne dose de mensonges. À l’autre bout du spectre se trouve l’apicide, qui ne se gène pas de tuer littéralement des abeilles, pour manger leur miel, mais cette espèce est relativement rare en Europe. Au milieu du spectre se trouve l’apiculture d’exploitation, que je mets moralement sur le même plan que l’esclavage.

Plusieurs questions s’imposent:
1. L’apiculture est-elle nécessaire?
2. L’apiculture peut-elle être morale?

La pollinisation de la plupart des fleurs est effectuée par les abeilles. S’il n’y a plus d’abeilles, il n’y aura plus de pommes, plus de cerises, plus de potiron, plus d’oranges, plus d’huile de colza, tournesol etc. Sans les abeilles, l’agriculture serait morte.

Les végéconnards aiment beaucoup parler d’autres pollinisateurs, mais à part l’abeille domestique, les autres font très peu. Par exemple, la guêpe – qui est l’abeille sauvage de chez nous – butine très peu, car elle ne met rien de côté. Mais l’abeille domestique saurait-elle vivre à l’état sauvage? J’en doute très fort. Lorsque les abeilles essaiment, tous les essaims périssent en hiver, s’ils ne sont pas récupérés par quelqu’un.

Mais si les abeilles sont indispensables, cela ne justifie pas ce que font la plupart des apiculteurs. Les apiculteurs commettent en général deux grosses erreurs de maltraitance d’abeilles: ils prennent aux abeilles la quasi-totalité de leur production; ils ne leur donnent pas d’eau.

Comment faire de l’apiculture morale? Ben, de la même façon dont on produit du café équitable, du chocolat équitable, des bananes équitables, ou même du pain équitable.

L’apiculteur moral fournit aux abeilles: une demeure convenable (ruche), de l’eau, des soins médicaux; s’il a le moyen, il déplace les abeilles sur le champ de culture, ce qui réduit énormément les déplacements des abeilles, et du coup, elles ramassent plus vite, et avec beaucoup moins de fatigue. En échange, l’apiculteur moral prélève la moitié de la récolte de miel, et laisse aux abeilles l’autre moitié. Cela me semble très raisonnable. Quand je pense que pour chaque € de produits du commerce équitable de supermarché, l’agriculteur touche 3 eurocents ou un peu moins (contre seulement 1 eurocent pour le non-équitable), je pense que l’échange entre l’apiculteur et la famille d’abeilles est tout à fait raisonnable, pour autant que l’apiculteur remplisse son devoir envers les abeilles.

Voici un article intéressant, par Jérémy Anso: La Traite des abeilles par les apiculteurs esclavagistes.

Dans les prochains articles, je parlerai des deux grosses immoralités apicultrices: l’assoiffement et l’affamement des abeilles.

Nicolas_&_GeorgesAujourd’hui, mon Nicolas et moi fêtons 8 ans de mariage.

Mon Nicolas, je t’aime comme au premier jour, et encore davantage!

Lord enthroned in heavenly splendour.

Lorsque nous avons été la dernière fois en Angleterre, et que nous avons participé à la Messe et aux vêpres à l’église Sainte-Marie de la rue Bourne à Belgravie, j’ai traduit vers le français le chant anglais Lord enthroned in heavenly splendour. Mais, en rentrant, j’ai perdu la feuille. Hier soir, Nicolas et moi avons été à Louvain, et du coup, en rentrant, j’ai retraduit le même chant. Voici ma traduction vers le français.

Couronné, plein d’apparence,
Premier-né d’entre les morts,
Ô Jésus, notre défense,
Tu redresses notre sort;
Alléluia, alléluia,
Pain vivant, tu nous rends forts.

Prince de la vie, sans cesse,
Par ta chair, tu donnes vie;
C’est ta paix que tu nous laisses;
Ton saint sang nous purifie,
Alléluia, alléluia,
Dieu fait chair, Verbe et hostie.

Sacrifice, agneau de Pâque
Une seule fois offert,
Avec nous tu restes chaque
Messe, avec ton sang, ta chair;
Alléluia, alléluia,
Notre cœur, tu le rends clair.

Grand pontife, au ciel tu entres
Par le voile, au temple vrai,
Médiateur qui représentes
Devant Dieu l’humain parfait,
Alléluia, alléluia,
Sacrifié pour nos méfaits.

Manne et pierre, tu nous donnes
Sang et eau de ton côté;
Ciel et terre, ô Dieu, te prônent,
Agneau mort, ressuscité;
Alléluia, alléluia,
Règne pour l’éternité!

Promittis et servas datam.

Voici un hymne du matin, Promittis et servas datam, que j’ai encore traduit vers le français.

En ta promesse enracinés,
Croyant, ô Dieu, sans cesse en toi,
Nous te prions, dématinés,
Sur base de la même foi.

Le cœur vacille, et l’affermis,
Nous nourrissant des sacrements;
Tout ce que tu nous as promis,
Nous l’attendons dès maintenant.

Notre âme aspire vers le haut,
Aux siéges préparés au ciel,
Pour s’abreuver des claires eaux,
À ton bonheur, don éternel.

Fais-nous t’attendre, Trinité,
Toi qui es notre seul rempart,
Torrent de grâce et d’unité,
Notre salut, unique espoir. Amen.

O splendor æterni Patris.

Un autre hymne que j’ai traduit du latin, c’est O splendor æterni Patris. Il pourrait servir aux complies jours de jeûne qui tombent en dehors des saisons liturgiques, par exemple les quatre-temps de septembre (après l’octave de la Croix) ou le jeûne fédéral ou cantonal.

Reflet du Père et son vrai Fils,
Jour sans déclin, Jésus le Christ,
Lumière de lumière, et paix
Des cœurs chassant le soir épais:

Alors que le soleil bâsit,
Et que la nuit a tout saisi,
Après le jour et ses ennuis,
Repose-nous pendant la nuit.

Par toi, si l’éclairage est lent,
Qu’il veille, notre jugement;
Ta dextre soit l’appui constant
De tes élus, qui t’aiment tant.

Si notre corps est accablé
De la fatigue et affalé,
Fais que l’intelligence, ailée,
Vers toi, Dieu, puisse encor’ voler.

Unique espoir, Sauveur puissant,
Exauce les souhaits décents
Des gens racquis par ton saint sang
Versé sur la croix, innocent.

Dans tous les siècles, tous en chœur
Rendons au Père gloire, honneur,
Et à toi, Fils rendu vainqueur,
Et à l’Esprit: Dieu de douceur. Amen.

Notre Père, nouvelle traduction?

J’entends beaucoup d’enthousiasme à propos de la soi-disant nouvelle traduction du Notre-Père, qui a «et ne nous laisse pas tomber en tentation» à la place de «et ne nous soumets pas à la tentation.» Certains vont jusqu’à souligner la nouvelle phrase dans le texte, pour éradiquer l’ancienne. L’argument qui vient chaque fois sur le tapis, c’est que Dieu ne pousse personne à la tentation. Voici ma réponse à ce phénomène.

Tout d’abord, il faut savoir que dans le Nouveau Testament, il y a deux versions du Notre-Père. L’Église a eu l’habitude, quasiment partout sur la terre, d’utiliser la version de l’évangile selon s. Matthieu, corrigée parfois par ci par là, à partir de s. Luc.

En français, les différentes versions catholiques avaient les caractéristiques suivantes:

1. Parfois tutoiement, parfois vouvoiement;
2. Parfois «règne vienne», parfois «…arrive»;
3. «Notre pain quotidien» (comme s. Luc) ou «… essentiel» (s. Matthieu);
4. Dans les versions plus anciennes, l’ordre des mots est comme en grec et latin: «Notre pain…, donne-le-nous aujourd’hui»;
5. «Remets-nous nos dettes, comme nous le remettons à nos débiteurs.»
6. «Et ne nous laisse pas tomber en tentation» ou «Et ne nous induis point en tentation.»
7. «Mais délivre-nous du mal» ou, plus souvent, «… du Malin.»

Jean Calvin n’était pas content avec les versions catholiques, donc il a créé sa propre version du Notre-Père de la façon suivante:

3. «Notre pain de ce jour.» Ça ne vaut pas dire grand’chose, et cette leçon ne se trouve nulle part dans la Bible, ni dans la tradition liturgique.
5. Calvin estima, à juste titre, que nous ne pouvons pas racheter nos péchés en faisant de bonnes œuvres, et que, donc, nous devons pardonner à nos ennemis, mais que cela n’entraîne pas la rémission de nos péchés. D’où le mot «offense», comme quelque chose de moins grave que le péché. Genre: pour se faire pardonner les péchés, il faut se repentir, et juste un Notre-Père ne suffit pas. Mais je pense que Calvin a cherché midi à quatorze heures. Le mot «dette» est très général, et peut être compris à la fois dans le sens de s. Anselme, mais aussi comme notre devoir envers tout le monde, Dieu y compris, que nous n’arrivons pas à accomplir. En tout cas, faire dire au Notre-Père ce qu’il ne dit pas, ce n’est pas ça la solution.
6. Calvin croyait à la double prédestination, selon laquelle Dieu entraîne le pécheur vers le péché; d’où sa version: «Et ne nous soumets pas à la tentation.» La version de s. Luc dit: «Et ne nous mets pas à l’épreuve», qui me semble plus authentique; cependant, le psalmiste prie Dieu de le mettre à l’épreuve.

Puis, la version calviniste fut adoptée par les catholiques-romains en 1965, par souci d’œcuménisme. Les autres Églises plus minoritaires ont juste été entraînées dans le courant, et les gens nés dans les années huitante, quelle que soit leur confession, on appris la version calviniste, qui est devenue universelle dans la francophonie.

Maintenant si les catholiques-romains sont scandalisés par le phrase «Et ne nous soumets pas à la tentation», ils devraient avoir assez d’intégrité intellectuelle que pour revenir totalement – et pas juste en partie – à une version catholique, qui pourrait du coup être révisée avec des théologiens de tous bords; notamment:

3. «Notre pain quotidien» ou «essentiel»;
4. L’ordre des mots: «Notre pain quotidien/essentiel, donne-le-nous aujourd’hui.»
5. «Remets-nous nos dettes, comme nous le remettons à nos débiteurs.»
7. Éventuellement: «Mais délivre-nous du Malin.»

Sinon, il faut laisser les choses comme elles sont.

Bréviaire paroissial et familial.

Depuis plusieurs années, je travaille – tout doucement – sur un livre liturgique, que je ne fais que compiler. Voici un coup d’œil du futur Bréviaire paroissial et familial:

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psautier-breviaire214

Breviaire

Breviaire

Breviaire

Breviaire97

litanies01

litanies68

litanies17

Vigile de la Transfiguration.

Introït. Dilectio Dei honorabilis sapientia

Kyrie. Première collecte. Da nobis, quæsumus, omnipotens Deus: ut, qui nova incarnati, comme à Noël.

Prophétie: Exode 24:12-18

Graduel: Benedictus qui venit.

Alléluia. Dominus regnavit decorem.

Offertoire. Intonuit de cælo

Secrète. Accepta tibi sit, Domine, comme à Noël.

Postcommunion. Cælesti lumine, quæsumus, comme à l’Épiphanie.