“Ézéchias envoya en tout Israël et en Juda, et il écrivit des lettres à Ephraïm et à Manassé, pour qu’ils vinssent au temple du Seigneur à Jérusalem, faire la Pâque du Seigneur Dieu d’Israël […], résolurent de faire la Pâque le second mois. […] Une grande multitude se réunit donc à Jérusalem pour faire la fête des azymes le second mois.” (2 Chroniques 30)
Nous avons ici un cas où, chez les Hébreux, la Pâque a été ajournée d’un mois. En effet, la date normale de la Pâque hébraïque est le 14ème jour du premier mois, ce qui correspond à la pleine lune de l’équinoxe de printemps. La base de la fête pascale hébraïque a été le début du printemps; l’exode d’Égypte s’est greffé sur cela, puis notre Pâque chrétienne s’est greffée sur les éléments hébraïques qui l’ont précédée. Néanmoins, dans Nombres 9:9-11, nous avons deux circonstances spéciales où la Pâque peut être ajournée d’un mois: l’impureté rituelle, ou sinon le fait d’être en voyage au temps de la date correcte. Et nous voyons une circonstance spéciale dans le livre des Chroniques, que j’ai cité plus haut, pour deux raisons: le sacrificateurs n’avaient pas eu assez de temps pour “se sanctifier” à temps pour la date correcte; beaucoup de gens étaient encore en voyage, avec une haute probabilité qu’ils n’arrivent pas à temps à Jérusalem pour la date correcte. Certes, si l’on ajourne la Pâque d’un mois, ce n’est plus le début du printemps. Oui, mais il paraît, selon l’Ancien Testament, qu’il vaut mieux la célébrer correctement en retard, que de la bâcler à la date correcte.
Mais vous allez me dire que toutes ces choses ne s’appliquent qu’à l’Ancien Testament, et que nous autres, chrétiens, nous devons quand même observer la date correcte, quelles que soient les circonstances.
Toutefois, comme je l’ai montré par la passé, en 2019, nous avons fêté la Pâque presque un mois après la date correcte d’un point de vue astronomique. La plupart du temps, notre calendrier grégorien calcule la date de la Pâque correctement, mais de temps en temps, comme l’année passée, nous avons eu, en Occident même, une Pâque à une date conventionnelle (21 avril), alors que le premier dimanche après la pleine lune de l’équinoxe de printemps était le 24 mars! (Plus d’infos ici. C’est aussi pourquoi je suis un adepte fervent de la date de la Pâque astronomique, plutôt que conventionnelle. La Communion Anglicane a ratifier cela en théorie, mais n’a rien fait dans la pratique.)
Donc, si l’année passée, nous avons fêté la Pâque un mois après la date correcte, pour une raison de routine, pourquoi ne pas fêter en 2020 la Pâque avec un mois de retard, pour raison de Coronavirus?
Dans la pratique, voilà ce qui va se passer. Le monde sera encore en confinement dans une semaine. Il y aura, au mieux, des Messes diffusées par vidéoconférence. Mais la plupart des chrétiens n’auront même pas la possibilité de communier, réellement et matériellement, au corps et au sang du Christ.
Postposer la Pâque jusqu’au dimanche 10 mai aurait été la chose la plus raisonnable à faire, d’après moi. Bien sûr, la Pentecôte aurait été ajournée d’un mois, et ainsi de suite. Au besoin, si le confinement devait être prolonger encore davantage, ce n’est pas grave; nous aurions eu la possibilité de postposer la Pâque encore et encore. En réalité, entre la Pentecôte et l’Avent, il y a une vingtaine de semaines “libres”. Même si nous n’avions plus que dix voire cinq semaines entre la Pentecôte et l’Avent, cela n’aurait rien changé en fin de compte. Mieux aurait valu, d’après mois, une Pâque presque parfaite à une date erronée qu’une Pâque bâclée par le Coronavirus à une date correcte.
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“And Hezekiah sent to all Israel and Judah, and wrote letters also to Ephraim and Manasseh, that they should come to the house of the LORD at Jerusalem, to keep the passover unto the LORD God of Israel […], to keep the passover in the second month. […] And there assembled at Jerusalem much people to keep the feast of unleavened bread in the second month.” (2 Chronicles 30).
Here we have a case in which the Hebrews’ Passover was postponed one month later. In fact, the normal date of the Hebrews’ Passover is the 14th day of the first month, which is the full moon after the vernal equinox. This festival was at first a celebration of the spring season and of the new year; the Exodus event was grafted on the more ancient festival, and the Christian Passover (Easter) was grafted on the Hebrew one. However, in Numbers 9:9-11, we have two special circumstances of the Passover being transferred one month later: either the ritual impurity, or travelling on the correct date. The case we have seen in Chronicles is a special circumstance, because the priests had not had enough time to get “sanctified”, while, on the other hand, some people were still on the way, unable to reach Jerusalem on time. Of course, if one postpones Easter for one month, it’s not the beginning of the spring any more. Yes, but it seems that, in the Old Testament, it is better to celebrate the Passover properly at a later date than to celebrate it unfittingly on the proper date.
But you could tell me that those special circumstances only apply to the Old Testament, and that we, Christians, should always observe Easter on the right date, whichever be the circumstances.
The truth is, as I was saying in the past, that in 2019 we celebrated the Easter almost one month after its astronomical date. Most of the time, the Gregorian calendar that we use agrees with astronomy in the calculation of the Easter date, but sometimes – like the last year – we celebrated the Easter at a conventional date, 21st April, while the first Sunday after the full moon of the vernal equinox was the 24th March! (Details here. This is why I support the astronomic way of calculating the Easter date, rather than the conventional one. The Anglican Communion has ratified it in theory, but never put it into practice.)
Therefore, if the last year have we celebrated the Easter one month after its right date, for a reason of habit, why not celebrate it in 2020 one month after its right date, for a Coronavirus reason?
In practice, this is what is going to happen. Next week, we shall still be in lockdown. There will be streamed Masses at best. Most of the Christians will not even have the possibility to partake, really and physically, the body and blood of Christ.
The best thing to do, from my point of view, would have been to postpone Easter to Sunday the 10th of May. Of course, Whitsunday would also be postponed etc. If the lockdown were to be stretched any longer, we would be able to postpone our Easter further and further. Any way, between Pentecost and Advent, there are about twenty “ordinary” weeks. The worst thing we could get is only ten or only five “ordinary” Sundays, which seems totally acceptable to me. I believe it would have been better for us to have an almost perfect Easter on a wrong date, than an imperfect Easter at the right date. |