Dialogue…

Il y a deux ans, le mardi de la Pentecôte, nous étions à la Messe à l’Église Saint-Anschaire de Stockholm. Chaque fois que nous étions à la Messe en Suède, nous étions apaisés pour deux raisons:
1. D’une part, nous pouvions nous embrasser et/ou nous tenir par la main pendant la Messe, comme les autres couples, sans qu’on nous regarde de travers, sans qu’on craigne qu’on nous refuse la communion…
2. D’autre part, ces célébrations n’étaient pas pour autant clownesques, ni de mauvais goût, ni relativistes… Le corps et le sang du Christ nous étaient donnés en grande hospitalité eucharistique, dignement, sous les deux espèces.

Sur le site de l’Église vieille-catholique hollandaise j’apprends que l’Union d’Utrecht et l’Église suédoise viennent d’avoir la dernière session théologique commune, en vue de la pleine communion.

En même temps, les sites des quelques paroisses vieilles-catholiques suédoises n’existent plus. À vrai dire, je me demande si ces paroisses-là ont encore une raison d’être, si pleine communion il y a.

Ci-contre, la Messe, présidée par l’épiscopesse Antje Jackelén dans le village de Vanstad.

Matthew Vines.

Quelqu’un m’a envoyé un lien, que je voudrais vous partager.

Je sais que je risque de prêcher des convaincus; mais je trouve cette vidéo de Matthew Vines vraiment bien faite.

En effet, la vidéo a déjà été regardée par un demi-million de personnes, et le projet de Matthew Vines est d’éradiquer l’homophobie à partir de l’intérieur des Églises.

Tremblement et extase.

Quel a été le sentiment des femmes myrophores devant le tombeau vide? Dans Marc 16:9, il est dit: «tremblement et extase et […] elles craignaient» («τρόμος καὶ ἔκστασις· καὶ […] ἐφοβοῦντο»). Chez Matthieu 28:8, elles sortirent «avec crainte et joie grande» («μετὰ φόβου καὶ χαρᾶς μεγάλης»).

Il n’y avait pas que la peur, donc, mais cette peur était mêlée à l’extase et à la grande joie. Comment comprendre ce sentiment? J’entrevois deux possibilités, alternatives.

1. Lorsque j’attendais le retour de Nicolas en avion, depuis la Suède, j’avais une grande joie de le revoir, mais également peur pour l’avion.

2. Le sentiment des femmes myrophores est plutôt celui du croyant devant Dieu: la joie mêlée de crainte, ce qui s’exprime très bien en anglais, par le mot «awe».

L’attitude me semble eucharistique. C’est le sentiment que le croyant a dans la célébration de la Messe. Nous sommes dans la joie de la rencontre avec notre Dieu, dans un prolongement de l’incarnation; mais en même temps, nous sommes conscients de notre indignité.

Pasteur.

Hier, c’était le dimanche du Bon Pasteur; c’est pourquoi, je voudrais partager plusieurs remarques avec vous.

C’est quoi un pasteur?

Tout d’abord, « pasteur » n’est pas un vrai mot français. Le vrai mot français, c’est « pâtre ». Au contraire, « pasteur » est un néologisme, créé par Jacques Lefèvre d’Étaples dans sa bible de 1534. Comme quoi, on trouvait vulgaire d’appeler Dieu « pâtre »; il y avait besoin d’un mot qui évite ce que le texte dit précisément.

Mais qui est le pasteur? Dans l’AT, dans le livre d’Ézéchiel 34, c’est Dieu lui-même. Si on met ce passage d’Ézéchiel en parallèle avec celui de Jean 10, il ne reste aucun doute: Jésus est lui-même Dieu!

En-dehors de Jésus, le mot « pasteur » (ποιμὴν) n’est jamais utilisé pour quelqu’un d’autre. Néanmoins, dans l’épître aux Éphésiens, on nous dit que dans l’Église Dieu a mis « les uns apôtres, certains autres prophètes, certains autres évangélistes, certains autres pasteurs (ποιμένας), certains autres docteurs ».

Donc le Christ est le pasteur, et dans l’Église il y a des pasteurs… Autrement dit, des personnes qui, dans l’Église, tiennent la place du Christ. Qui sont-ils?

L’épître de ce jour nous dit également que le Christ est « le pasteur et évêque de vos âmes » (1 Pierre 2:25 – τὸν ποιμένα καὶ ἐπίσκοπον τῶν ψυχῶν ὑμῶν – Vulgate: pastorem et episcopum animarum vestrarum – BCP: Shepherd and Bishop of your souls). Ici, entre les mots « pasteur » et « évêque » il y a juste la conjonction, et l’article apparaît seulement devant le mot « pasteur ». Autrement dit, « pasteur » et « évêque » sont la même fonction. C’est le Christ qui est le pasteur=évêque par excellence, et ceux qu’il a désignés pour tenir sa place dans l’assemblée eucharistique portent, par extension de sens, ce titre du Christ.

Et, pour la petite histoire, voici une curiosité de la langue dalmate: le mot « évêque » se dit « pascu ». Normalement, l’évolution lingüistique aurait dû donner « piscu »; mais le mot s’est croisé avec le verbe « pascur » (« paître »).

Racine.

En principe, je ne voulais rien écrire à propos de l’évêque qui vient d’être élu pape de Rome.

J’ai entendu beaucoup de monde en parler autour de moi. Les uns disaient que Jorge Mario Bergoglio était quelqu’un proche des pauvres et de la gauche. D’autres soulignaient l’homophobie de celui-ci et en général son conservatisme.

Je pense que les deux attitudes sont incorrectes. Il n’y a pas de « bon pape » et de « mauvais pape ». La papauté, avec ses prérogatives d’épiscopat universel, est une mauvaise chose en soi. Tout au plus, on peut dire que dans le monde il y a deux papes légitimes: un à Rome, un autre à Alexandrie (le copte); mais théologiquement parlant, ce sont des évêques, et ne devraient avoir aucun rôle d’usurpation des épiscopats des autres.

À la sainte Cène, le Christ a agi en sa propre personne. Après l’ascension, saint Pierre a agi en la personne du Christ au milieu des apôtres. Et chaque évêque fait de même. (Et les prêtres sont mandatés par leurs évêques pour faire de même.)

Ceci dit, la papauté n’est pas la seule institution ecclésiastique perverse. Prenons, par exemple, le « patriarche de Moscou et de toutes les Russies » et son « saint » synode. À quoi ressemble une bande de moines qui se sont choisis les uns les autres pour être évêques dans les contrées qu’ils ne connaissaient même pas? À quoi ressemble un évêque qui se proclame patriarche et usurpe à la fois l’autorité des évêques locaux et celle du peuple de Dieu, dont on n’attend qu’une obéissance aveugle et la thune?

Aujourd’hui il y a, me semble-t-il, extrêmement peu d’Églises qui suivent la Tradition de nos pères dans la foi, en matière d’ecclésiologie et surtout d’épiscopat. Je sais que dans l’ECUSA et dans l’Église épiscopalienne d’Écosse ce sont les fidèles et le clergé qui choisissent leur propre évêque. C’est dans ce sens-là qu’il faut aller, pour atteindre la plénitude de la catholicité véritable.

3 ans de diaconat.

Il y a 3 ans, à savoir le 14 mars 2010, j’ai été ordonné diacre.

Je fête, donc, mes trois ans de diaconat.

Et, au bout de ces trois années, j’essaie de dresser un bilan.

Il est évident qu’un diacre du 21ème siècle n’a ni le même rôle, ni les mêmes tâches, qu’au premier ou au deuxième siècles.

Mais l’essentiel est là: servir.

Noël 2012.

Comme vous avez pu le remarquer, je n’ai pas beaucoup de temps pour écrire, ces derniers temps. J’ai commencé un nouveau rythme de vie avec mon nouveau travail. Pour Nicolas et moi, c’est quelque chose d’inédit, puisque, dès le mois où nous nous sommes connus en juin 2006, j’ai travaillé la nuit. Nous voici donc diurnes, tous les deux. Nous nous levons tôt le matin; lorsque je rentre, le souper est déjà préparé par mon Nicolas; nous nous couchons tôt. Nous passons ensemble une heure le matin et deux heures le soir. Mais nous dormons ensemble.

Le soir de Noël, nous avons réveillonné avec la famille, et notre belle-sœur nous a préparé un bon repas, végétalien pour tous (pour nous faire plaisir), et très élaboré! Ci-contre, vous avez l’un des plats, pris en photo. Proficiat!

Le jour de Noël, nous avons été à la Messe avec la paroisse anglicane de Luxembourg. (La Messe a été bizarre et très maladroite, mais au moins, la communion a été donnée correctement, sous les deux espèces, ce qui est le plus important, et de vrais noëls ont été chantés par l’assemblée tout entière.)

Comme cadeau de Noël de mon Nicolas, j’ai reçu le livre Drôle de couples : 47 coups de foudre dans le monde animal. Un cadeau que j’ai lu dans le train, en rentrant à la maison. Dans ce livre, j’ai appris l’existence de Koko, ce qui me semble assez impressionnant. Un argument de plus pour ne pas tuer les animaux.

De retour, je lis l’article C of E Gay Marriages du chanoine Gordon Reid.

Maintenant, je vous laisse en compagnie des chants de Noël, tels que chantés et joués par Theocracy.

Archevêque anti-gay et femmes misogynes.

Combien de temps a-t-il fallu à l’Église d’Angleterre jusqu’à ce qu’elle sacre son premier évêque noir? Longtemps. Wilfred Wood, évêque de Croydon, n’a été sacré qu’en 1985. Pourtant, ça faisait longtemps que cette même Église comptait des membres noirs!

Combien de temps faudra-t-il à cette même Église pour qu’elle sacre les femmes dans l’épiscopat? Il y a quelques jours, à six votes près, à cause de quelques femmes misogynes, l’Église d’Angleterre a re-refusé les femmes évêques. Là, je parle que de l’Angleterre. Car dans la Communion Anglicane en soi, il y a des femmes-évêques partout: aux États-Unis, au Canada, en Nouvelle-Zélande… et même dans l’homophobe Swaziland!

Contrairement à ce que dit la presse, ce ne sont pas les anglo-catholiques qui ont freiné. Non, car Affirming Catholicism est pour les femmes évêques (et pour les LGBT). Souvent, les opposants (et surtout opposantes) sont celles et ceux qui veulent porter tous les chapeaux et s’étiqueter de toutes les étiquettes.

Entre temps, voilà, il y aura un nouvel archevêque de Cantorbéry, l’homme d’affaires Justin Welby (tiens, l’histoire de Michel Cérulaire se répète!). Je me demande souvent pourquoi certains hommes d’affaires s’acharnent à occuper des postes importants dans l’Église. Non pas que ce soit une mauvaise choses en soi; mais ils confondent toujours le pouvoir (appris dans le monde) avec le ministère (dont ils n’ont pas eu le temps d’apprendre la signification). Welby tiendra encore les homophobes africains dans son giron, sans que ceux-là aient à se repentir, et c’est ça qui fera de lui un « bon » archevêque. Un « bon flic » pour taper sur les doigts des égalitaristes et pour avoir pitié toujours de ceux qui crient plus fort. Mais, heureusement, c’est la base qui triomphera. D’ici dix ans, les féministes auront fait des progrès, et les vieilles misogynes ne seront plus là.

Pour l’instant, dans le monde, trois femmes sont à la « tête » de leurs Églises nationales: aux États-Unis, au Groenland et en Islande. On sent que ça bouge. D’ici dix ans…

Sacrificium – θυσία – קורבן – قربان.

Comint l’ dire e walon?

Po les motîs et les scrijheus, ons a saetchî l’ mot foû do francès: sacrifice. Po des ôtes, on lyî a stitchî ene cawete, po l’ fé pus walon: sacrifiaedje.

Po les lingaedjes semitikes, li qorban vout dire «ridner» (ene miete come nosse walon «ritriper»: on dene après qu’ons a rçuvou).

Po l’ latén, sacrificium, c’ est «fijhaedje di sint».

Li grék thusia vént d’ ene racene thu-, li minme ki l’ latén fumus, apreume «foumêye». Sifwait, on mete ene adire etur: d’ on costé, çou k’ ons ofrixh sins l’ broûler, et çou k’ ons broûle si ofri.

E l’ teyolodjeye, ons a dispårti li sacrifyî et l’ ofri. On pout dner ene sacwè, sins sacrifyî, et sacrifyî sins dner.

I m’ shonne sibarant ki l’ lingaedje flamind, pa manke di mots motoit bén, a seulmint l’ mot offerande. Les broûlêyes et nén broûlêyès bistokes po l’ Bon Diu, c’ est tertotès offeranden.

Mins e walon? Cwè vout dire li mot «ofrande»? Li prumî sinse, k’ est onk des sinses do francès, c’ est çou k’ les djins dinnnut a l’ ofertwere, aprume ås messes des moirts.

Mins gn a on deujhinme sinse. E walon do Coûtchant, «fé ofrande», c’ est l’ minme ki «fé fleuru», ki c’est: macsåder. Sifwait, vaici, po «ofrande», ons a on sinse flamind. Et c’ est l’ veur, cwand on sacrifyeut å Timpe, on touwéve li biesse et l’ broûler so l’ åté.

Mins comint dirîz vs «Je me sacrifie pour ma famille!» e walon? C’ est: «Dji m’ dihesse po m’ famile.»

Wai ki: sacrifyî, ça s’ dit eto: dihessî (di´hèssî, dis´hèssî, dès´hèssî, dèssèssî, dissèssî…)

Veyanmint ki: cwand on dene ene sacwè å Bon Diu, on s’ dihesse vôrmint di çou k’ on dene: ene biesse, ene djote, on efant (li cas d’ Samouwel), ene måjhon ki va toûrner a gléxhe, et minmes li pan et l’ vén k’ on va ofri a Messe.

Oyi, mins… «les djins n’ vont nén comprinde si vos djhoz « dihessî » po cåzer d’ ene ôte sacwè ki « se priver, se déséquiper, être en désarroi« !»

Oyi, mins neni. La ki: ç’ n’ est nén vôrmint des sinses ki n’ årént rén a vey n’ onk et l’ ôte. Cwand k’ on dene ene sacwè å Bon Diu, on s’ en prive, mins avou on cour sitrindou.

Et l’ Crisse divins tot ça? Dj’ ô bén, i s’ a dihessî. S’ ene sakî s’ dihesse po wangnî ene croxhe po s’ famile, si tant d’ pus c’ est l’ Crisse ki s’ a dihessî por nozôtes viker.

Djus: on boket foû do motî d’ Haust (Lidje) et on boket foû do motî d’ Carlier (Tchålerwè):

Droetès govienes eviè l’ Bon Diu.

Ça fwait on pô drole, mins e walon, gn a pont d’ mots d’ adrame po djåzer des droetès govienes k’ on såreut awè eviè l’ Bon Diu. Siya, des mots egzistêynut ezès motîs, mins c’ est todi des franskinreyes.

1. Ή πίστις. E francès, c’ est la foi, d’ ewou l’ walon franskene «li fwè» (a Lidje come a Nameur et co a Tchålerwè). E vî walon, c’ esteut «li feu». Li mot a stî foû, åré po on no et ene ratourneure: Sinte Feu et «ni feu li leu». E rfondou walon, ons a-st acmaxhî «fwè» et «feu» po ndè fé «foe». Mins d’ adroet, i l’ fåreut scrire etimolodjicmint: feu.

2. Ή ἐλπίς. E francès, c’ est l’ espérance ou l’espoir; et l’ walon franskene «l’ esperance» et «l’ espwer». Mins e walon, ons a des ratourneures po dire ça. On «waite» ou ons «awaite» après ene sakî; on «s’ agrancixh» après ene sacwè ou ene sakî, on «s’ rafieye» d’ ene sacwè ki s’ va passer, ou d’ ene sadju ki va vni. Adon, li meyeu mot walon sereut: l’ awaite.

3. Ή ἀγάπη. E francès, c’ est la charité ou l’amour; et l’ walon franskene eto: «li tchårité» et «l’ amour». Po cmincî, e walon, li tchårité, c’ est dner sacwants ptits fenins (cwårs) ås bribeus; ça n’ a nén bråmint a vey avou l’ goviene. Poy, li mot «amour» n’ est nén walon, et ddja nén francès! Divins l’ timp, e francès on djheut l’amor, ki sounéve parey a la mort. Po n’ pus prinde boû po vatche, ons a rastitchî on « u », et prinde li mot occitan al plaece. Mins e walon, on voet voltî, ons a on bon cour. Adon, on cåzreut bén di: veyaedje voltî.