Midsommarkransen.

La fête de saint Jean Baptiste tombe au milieu de l’été. C’est la fête de l’été. Du moins, là où on la fête.

Les Suédois ont même une messe spéciale pour le lendemain de la Saint Jean, pour rendre grâce à Dieu pour l’été. (1)

Dans certaines régions, on fait une couronne d’été. Lorsque j’étais gamin, ma grand’mère tressait une couronne de gaillets jaunes.

Et là, quand je pense que la météo n’est pas glorieuse… Pourvu qu’elle le soit d’ici trois semaines!

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(1) Année I: Gn 1:1-13; Ac 14:15-17; Év Jn 1:1-5. Année II: Job 12:7-13; Ac 17:22-31; Év Mat 6:25-30. Année III: Gn 9:8-17, Col 1:21-23; Év Mc 6:30-44.

Collecte: Dieu, qui sauves toutes choses et protèges tout ce qui vit, qui nous donnes de nous réjouir de la lumière: envoie ton Esprit, qu’il renouvelle la face de la terre. C’est en toi que nous vivons, nous mouvons et avons l’être.

Ou bien: Dieu, qui donnes la vie dans l’univers, nous te rendons grâce pour l’étendue de l’espace, pour la beauté de la terre, pour la majesté des cieux et la tranquillité des montagnes. Que l’arc-en-ciel nous rappelle l’alliance que tu as faite avec tous les êtres qui sont sur la terre. Par…

Agnes M Sigurðardóttir.

Une chose dont je n’ai rien écrit à temps, c’est l’histoire des mariages sexuellement neutres au Danemark. Non seulement à la commune, mais aussi à l’église. Il me semble, si je ne m’abuse pas, qu’après la Suède, le Danemark est le deuxième pays au monde où l’Église nationale a accepté le mariage pour tout le monde, avec la même terminologie.

Et le troisième pays et la troisième Église nationale dans le tas, ce sont les Islandais.

Le dimanche prochain, ce n’est pas seulement le jour des ordination presbytérales à Namur, mais également le jour d’une ordination épiscopale à Reykjavík. L’élue, c’est Agnès fille de Margrét et Sigurður (1).

Elle est née le 19 octobre 1954 dans le « village très pauvre » – comme elle dit – d’Ísafjörður, et elle était la fille du curé. Le 20 septembre 1981, elle a été la troisième femme a être ordonnée prêtre dans l’Église d’Islande. Puis curé à Hvanneyri et doyenne des fjörds de l’ouest. Elle a également été assistante à l’Université d’Upsal, en faisant des recherches sociologiques sur les enfants des prêtres.

Qui imposeront les mains à l’élue? L’évêque retraité, Karl fils de Sigurbjörn, sans doute, avec les deux évêques auxiliaires. Mais non seulement. Car, si j’ai bien compris, l’archevêque d’Upsal sera parmi les co-consécrateurs. Et mon petit doigt me dit que les épiscopesses de Stockholm et Lund-en-Scanie seront là aussi, ne fût-ce que par solidarité féminine. Autrement dit, l’ironie du sort fait que si la succession apostolique-épiscopale fait défaut chez les Islandais, elle sera de retour via une femme. Et c’est tant mieux!

* * * Mise à jour * * *

Les photos de la consécration épiscopale d’Agnes peuvent être vues ici ou ici.

Parmi d’autres, on peut y voir, comme consécrateurs:

– Anders Wejryd, archevêque d’Upsal (2);

– Kari Mäkinen, évêque d’Åbo (2);

– Michael Geoffrey Saint-Aubyn Jackson, archevêque de Dublin (3);

– David Chillingworth, évêque de Peairt et primus d’Écosse (3).

– Kristján Valur, évêque de Skálholt (4)

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(1) En Islande, il n’y a pas de noms de famille comme chez nous, mais une façon qui ressemble à la mode arabe. Là-bas, lorsque l’on s’adresse aux gens, fussent-ils la présidente ou la première-ministre, on dit Mr ou Mme + le prénom de la personne. Dans les annuaires et les catalogues, on référence les gens par leur prénom. Au plus souvent, les gens s’identifient seulement en référence à leur père (X-sson ou X-dóttir); certains en référence à leur mère. La future épiscopesse utilise à la fois l’initiale de sa mère et le prénom de son père.

(2) Dont la consécration est reconnue comme valide par Rome, ainsi que par les Églises vieilles-catholiques.

(3) Dont la consécration est reconnue comme valide par les Églises orthodoxes vieilles-orientales, vieilles-catholiques et orthodoxe roumaine.

(4) Kristján Valur avait été consacré, en 2011, par, entre autres, Matti Repo, évêque de Tammerfors, et David Hamid, évêque auxiliaire de Gilbraltar.

Nous voici rentrés de Suède. Dans cet article, j’essayerai de résumer nos vacances. J’y ajouterai également des remarques que j’avais omises après notre voyage d’il y a trois ans.

Les dates de ce voyage ont été liées à une réunion de famille. D’ailleurs, par ce voyage, nous avons fêté, un peu à l’avance, 5 ans depuis que nous sommes ensemble.

Pour aller à l’aéroport, nous avons pris le train. En Belgique, le contribuable paie la redevance de la SNCB envers une société privée qui a fait un tunnel. Une fois que cette taxe sera payée, le tronçon (qui rapporte!) jusqu’à l’aéroport sera vendue à un particulier, qui pourra se faire des bénéfices, alors que la SNCB est dans la merde. Maintenant, en Belgique, un tiquet jusqu’à l’aéroport coûte seulement 5 € et 20 cents (redevance incluse). En Suède, où le tronçon est déjà exploité par la société privée, le tiquet jusqu’à l’aéroport coûte 420 couronnes ou 42 €, soit huit fois plus cher! Ça arrivera en Belgique aussi! Parce que le citoyen ordinaire ne sait râler que trop tard, après le fait accompli.

À l’aéroport belge, nous avons contemplé des diverses chapelles. À mon goût, la chrétienne orthodoxe et l’islamique sont très bien décorées. Elles invitent, en esthétique et en paroles écrites, à la prière. Les pires m’ont semblé la protestante et le cabinet athéiste. À l’entrée de la chapelle protestante, l’affiche nous invite à la méditation.

Dedans, un décor qui invite à l’ennui.

Arrivés à Sthm, nous avons pris le métro 14, ligne à laquelle nous sommes habitués, car elle passe également par l’univ, sauf que maintenant nous devions la prendre dans le sens contraire.

À l’hôtel, Emmanuel nous dit que la carte de crédit avait déjà été débitée par l’hôtel. Ça me semble une grosse connerie et un manque de professionnalisme (étant donné que nous n’y allions pas à travers un voyagiste), mais soit! On a reçu une belle chambre, vraiment double, au quatrième (et dernier) étage, loin de l’ascenseur, sans bruit.

Arrivés à l’hôtel après minuit, il ne faisait pas tout à fait noir. En été, le crépuscule dure jusqu’à l’aube, ou bien l’aube commence déjà après le coucher du soleil. Bref, toute la nuit, vous avez un horizon rouge-orange, et la visibilité est bonne. Nous sommes allés acheter des friandises végétaliennes en pleine nuit et nous sommes couchés seulement à trois heures du matin, lorsque la lumière était plus forte qu’à notre arrivée.

Au fait, en Suède la nature est à un mois et demie en arrière par rapport à la Belgique. Nous avons pu profiter des lilas en fleur, des acacias en fleur, le raifort en fleur…

Le matin, nous avons déjeuné sur la terrasse de l’hôtel. Elle avait l’air bien! Il a fallu faire des pieds et des mains pour obtenir une brique de lait de soja. Une dame sud-américaine et une autre algérienne nous ont très bien servis. Avec l’une on a pu causer en espagnol, avec l’autre en français.

Après ça, nous sommes allés en ville, à Sthm, où nous avons acheté des bondieuseries près de la cathédrale. Il faut savoir que l’hôtel se trouvait à Haegersten, à vingt minutes en métro. Si vous devez aller à Sthm, ne vous éloignez jamais de votre point d’intérêt. Par exemple, de Haegersten à l’univ, vous devriez faire plus d’une demi-heure.

La journée a été torride. D’après la météo, il devait faire 28°C. Nous avons pris le métro jusqu’à l’université. Là, ça nous faisait bizarre de tout voir en décor estival, alors que nous ne connaissions le campus que par temps d’automne. Nous sommes passés à côté des endroits connus et avons savouré la nostalgie. Enfin nous sommes arrivés à la plage de Lappis. C’est là que j’avais demandé la main de Nicolas il y a trois ans.

Nous nous sommes baignés, puis nous sommes allés chercher le château du cèdre grec à Danderyd. Las de la marche, nous avons laissé tomber l’affaire et sommes rentrés à Sthm en prenant un train d’écartement réduit.

Nous avons acheté nos tiquets pour le lendemain, pour aller à Laxå. Un vrai cauchemar! En Suède le système est trop compliqué.

Samedi matin donc, nous avons pris notre train. Nous avons été témoins à un truc désagréable: certains voyageurs demandaient à d’autres de leur céder la place, parce que les places réservées ne sont pas marquées et que tu ne sais jamais sur le siège de qui tu t’assieds.

À Laxå, nos släkterna nous ont attendus à la gare et nous ont emmenés dans la forêt du Tived, où vit une grand’tante, et où la fête de famille avait lieu.

Là, nous avons rencontré nos bryllingarna, mormorsyslingarna, farmormorsyskonbarnen et farmormorsyslingarna, et toutes sortes de petits neveux pour lesquels il n’y a pas de mots en français. Il était intéressant de comparer les gens à leurs photos anciennes. Une grand’tante nous a mis en évidence devant tout le monde et a lu une lettre que j’avais envoyée il y a trois ans, dans laquelle je demandais si une certaine petite-cousine était toujours grosse. J’ai également appris que dans le temps nos släkterna ont été aidés par l’évêque Sven Danell de Skara.

Tout s’est très bien passé, sauf pour la bouffe. On n’a mangé que du pain aux fruits. Ils ont tous été très gentils avec nous, mais la mentalité n’est pas la même que dans la capitale. La nuit, nous avons dormi dans l’une des maisonnettes de la cour de la grand’tante. En regardant la métier à tisser et les tapis faits à la main par elle, je me suis souvenu de ces mêmes choses chez ma grand’mère.

Dimanche matin, le jour de la Pentecôte, nous devions rentrer. On aurait pu avoir plusieurs options. 1. Aller à onze heures à la messe dans l’église du village, c’est-à-dire à six kilomètres de là (le village est composé de plein de maisons éparpillées dans la forêt, avec une église au bord du lac Unden), ce qui aurait posé problème de plusieurs point de vue. 2. Rester avec la famille jusqu’au soir, puis aller à la messe à dix-huit heures près de la gare, mais alors ont serait rentrés à Sthm après minuit. 3. Prendre le train de onze heures vers Sthm; on serait arrivés à Sthm pour treize heures et demie, pour aller à la messe à quinze heures. C’est la troisième option que nous avons choisie. Avant de prendre le train, nous avons visité tout de même l’église de Tived.

Notre train est arrivé à l’heure. Nous avons attendu la correspondance à Hallsberg. Sauf que ce train est arrivé avec un retard d’une heure et demie.

Vous vous demandez peut-être pourquoi nous n’avons pas pris un autre train, genre le suivant. Eh ben, SJ n’est pas la société de chemin de fer des jésuites, mais ce qui reste encore de la compagnie nationale suédoise. Quand tu achètes un tiquet valable pour un train de la SJ, c’est ton train que tu dois attendre, même s’il a vingt-quatre heures de retard. D’autres trains, appartenant à d’autres compagnies privées, peuvent partir avant le tien: tu n’as pas le droit de les prendre. Voilà l’époque d’or du libéralisme! Bientôt, en Belgique, on arrivera à la même chose! Alors, au moins les grèves pourront freiner la machine libérale avant qu’il ne soit trop tard. En Suède, c’est déjà trop tard!

À Sthm, à l’église Saint-Jacques, les dimanches il y a une messe en suédois à quinze heures (assurée par les Suédois), et une en anglais à dix-huit heures (assurée par les épiscopaliens). À cause du train, qui est arrivé trop tard à Sthm, nous avons dû aller à la messe de dix-huit heures. J’aurais préféré d’emblée, quand même, une messe en suédois. mais bon, l’eucharistie, c’est l’eucharistie, quelle que soit la langue.

L’église Saint-Jacques est l’un des signes du pèlerinage à Compostelle, qui est très populaire à Sthm. On trouve partout la coquille, des livrets du pèlerin. L’église elle-même est dédié à la fois à saint Jacques le Majeur et au patriarche Jacob.

La messe de dix-huit heures a été présidée par une prêtresse, qui a fait un one-woman-show. J’ai été très déçu. Elle a lu toutes les lectures, elle n’a même pas parlé de l’Esprit Saint, elle a parlé de l’amour et de sa quadruple maternité… plein de choses qui n’ont rien à voir avec la fête du jour. Les prières ont toutes été inventées par elle. Si elle n’avait pas donné la bénédiction trinitaire, j’aurais cru qu’on était à une réunion arienne et pneumatomaque. Petit dièse: la communion a été donnée sous le deux espèces, et devant les communiants elle a dit: «This is the body/blood of Christ», et je crois que la correctitude de l’administration de la communion l’emporte sur l’incorrectitude des formules.

Parlons maintenant de la bouffe. Pendant tout notre séjour, nous avons eu le plaisir de manger dans le restaurant végétarien Hermitage du centre-ville (Stora Nygatan 11). Aram, sa femme et leurs collaborateurs nous ont toujours bien servis.

Lundi matin, nous avons été dans le centre commercial de Mörby, pour faire des achats. Que pensez-vous qu’on a trouvé au milieu des boutiques du centre commercial?

Oui, une chapelle de la paroisse de Danderyd!

Après cela, nous nous sommes baignés de nouveau à Lappis et sommes rentrés à l’hôtel, pour nous changer, avant d’aller dîner. Sauf que la clef magnétique de la chambre ne marchait pas. Il a fallu 32 minutes à 6 personnes, pour ouvrir une porte. Ce qui m’a énervé le plus, c’est que je savais ce qu’il fallait faire, mais il ne m’ont ni écouté, ni laissé faire. «Donnez-moi la petite machine de déblocage, deux piles de rechange et un tourne-vice, et je résoudrai le problème!», leur disais-je. Mais non! La femme et l’homme de chambre n’ont pas l’autorisation de la cheffe de réception, qui n’a pas l’autorisation du directeur, qui ne peut pas autoriser les réceptionnistes… Nous avons profité de leur politique, et avons obtenu le remboursement d’une nuitée.

Lundi soir nous avons fêté nos cinq ans d’amour réciproque, dans un resto chinois où l’on avait déjà été trois ans plus tôt. Le souper a été excellent (tofou aux légumes et au riz), le serveur agréable. On a même pris la même table que la fois passée.

Le restaurant se trouvait en face de l’église Saint-Anschaire (Oscar). Du coup, on a regardé pour voir s’il n’y avait pas une messe le lendemain. Si, une messe était prévue. Si en Belgique on ne fête même plus le lundi de la Pentecôte, en Suède ils ont encore le mardi de la Pentecôte. On s’est dit qu’on irait le lendemain, avant notre départ.

Le lendemain, notre dernier jour, nous avons fait nos valises, nous avons quitté l’hôtel, nous avons fait un dernier tour au centre-ville. C’est ainsi que dans nos bagages on a accumulé plusieurs livres en suédois, un Nils Holgersson en français, ainsi que trois films suédois en DVD.

Nous voilà à l’église pour la messe. Le prêtre était introuvable. Après plusieurs minutes d’attente, un autre prêtre, de l’assistance, propose de faire une liturgie de la parole. À la fin de celle-ci, voilà que le curé arrive, en ornements liturgiques, et continue la messe à partir de l’offertoire. C’était très beau, même si c’était bref.

Après, nous avons dîné dans le resto chinois, nous avons pris nos bagages et nous sommes partis à l’aéroport. Tout a été plus que ponctuel: nous sommes partis à l’heure et sommes arrivés à destination à l’avance. Nous avons eu le train tout juste! Rentrés à la maison, nous avons trouvé sur la table quelques petits cadeaux laissés par notre voisine Martine, qui était passée arroser les fleurs.

Vivement une autre fois, d’autres vacances, pour retourner en Suède, si Dieu le veut!

Puisque nous préparons nos vacances (minivacances) en Suède, nous nous sommes renseignés sur plusieurs points. Nous passerons deux jours à Stockholm, puis deux jours en Néricie, puis retour à Sthm pour encore deux jours.

Après avoir réservé l’hôtel pour les deux périodes de deux jours chacune, j’ai envoyé un fax, depuis l’hôtel où je travaille, à l’hôtel où nous allons loger, à Haersten. J’ai écrit le fax en suédois, il y a quelques jours déjà. Pas de réponse. J’ai envoyé également un e-mail plus détaillé. Toujours pas de réponse. Ce matin j’ai sonné. Ça a donné à peu près ceci:

(En suédois)
– Bonjour! Je suis GS, le réceptionniste de l’hôtel CF, sur Bxl, en Belgique. Mon mari et moi avons avons deux réservations dans votre hôtel pour le week-end de la Pentecôte. À ce propos, je vous ai envoyé un fax et un e-mail avec quelques questions et souhaits, mais nous n’avons toujours pas de réponse. Puisque mon suédois est précaire, est-ce qu’on pourrait parler en français ou en anglais?
– En anglais.

(En anglais)
– Je suis GS, le réceptionniste de l’hôtel CF, à Bxl, en Belgique. Mon mari et moi avons avons deux réservations dans votre hôtel pour le week-end suivant. À ce propos, je vous ai envoyé un fax et un e-mail avec quelques questions et souhaits, mais nous n’avons toujours pas de réponse. Les réservations ont été faites à travers Hotel.de.
– Donc vous voulez faire une réservation, c’est ça?
– Non. J’ai dit que nous avions fait deux réservations. Puis-je vous donner les dates de check-in et check-out, pour que vous me trouviez dans votre système?
– Pour quels jours voulez-vous réserver?
– Comme je viens de le dire (si vous m’aviez écouté!), nous avons réservé… (Je raconte les jours d’arrivée et départ).
– D’accord. Vous êtes Nicolas S?
– Non. Je suis son mari, Georges S.
– J’ai pas de Georges, moi, ici.
– Si. Sur la résa, nous avons écrit «Nicolas och Georges». Enfin, il s’agit d’une chambre double.
– C’est ça. Et quels sont vos souhaits?
– Il y a un souhait et une question. Le souhait, c’est d’avoir un lit double, puisque nous sommes mariés.
– D’accord, vous aurez deux lits jumeaux.
– Mais non! Je veux juste le contraire!
– Mais vous êtes deux hommes!
– On s’en fiche! Nous sommes mari et mari. Tu ne piges pas?
– D’accord. Lit matrimonial. Et la question?
– Nous n’avons pas réservé le déjeuner, puisque nous ne savions pas s’il y avait moyen de manger quelque chose de végétalien. Mais si jamais il y a moyen, nous le prendrons peut-être. Y a-t-il des choses végétaliennes pour le déjeuner?
– C’est quoi, végétalien? (What’s vegan?)
– Ce qui ne contient aucun produit d’origine animale. Ni chair, ni laitages, ni œufs.
– Ben… vous pouvez prendre des céréales au lait.
– Lait de soja?
– Aucune idée.
– Ben, c’était quand même ma question.
– Moi, je travaille à la réception, pas aux déjeuners.
– Moi, c’est pareil! Mais n’empêche, je mange aussi dans mon hôtel, donc je sais ce qu’il y a. Quoi? Tu ne manges pas dans ton hôtel?
– Je ne sais pas.
– ?!? … J’imagine que tu es pressé de finir ton shift. Voilà, je te laisse mon adresse de mail, et que ta/ton collègue qui prendra la relève pourra me répondre par mail.
– Attends. Je vais demander aux collègues du déjeuner. (Pause) Ils ont du sojamjölk. J’imagine que c’est ça.
– C’est ça. Merci beaucoup! Et juste pour te dire… que nous arriverons tard. Je m’appelle Georges.
– Je m’appelle Emmanuël.
– Bonne fin de shift!
– Toi aussi!

Manque d’intérêt, parce qu’il avait envie de partir? Anglais très faible? Ou fatigue chronique? Je crois que toutes les trois. Mais surtout la fatigue! J’espère qu’une fois sur place on trouvera ce qu’on a cherché. Et que le phénomène Reykjavík ne se répétera pas. Enfin, je crois qu’on n’est quand même pas tous des crétins dans mon métier…

Pour la petite histoire des préparatifs, nous ne savons pas encore où nous irons à la messe. Néanmoins, je regrette un peu qu’on ne puisse pas assister à la messe LGBT (queermässa), qui a lieu tous les mardis soir. Mais pour dimanche, nous avons trois options.

Jarðböðin il y a un an.

Il y a un an, nous nous baignions dans le Jarðböðin, un lagon en plein milieu du désert aride, alors qu’il faisait très sombre en plein jour. Cette baignade m’a marqué, parce qu’elle correspondait à ce que j’avais lu sur internet avant notre voyage de noces. Et puis, c’était le nord de l’Islande, alors que nous avions passé le reste du temps au sud.

Jusqu’il y a peu, mes souvenirs restaient en Suède. C’est maintenant, après un an, que je commence à me rappeler l’Islande.

Bientôt il faudra qu’on passe aux thermes de Hal!

Nord – sud.

Nord - sud.Janne Håland-Matláry idéalise les pays de l’Europe de sud-est. Pour elle, les pays les plus chrétiens sont la Hongrie et l’Arménie; les gens y sont hospitaliers et généreux, pauvres et éduqués; le climat favorable. Au contraire, elle parle de sa Norvège comme d’un pays déchristianisé et païen, sans valeurs, consumériste et pas très éduqué, avec un climat rude.Quand je pense à moi, je vois le contraire. J’ai toujours été fasciné par les pays européens nordiques. Ce n’est pas pour rien que je suis tombé amoureux d’un blond-roux aux yeux bleus. Et je me dis toujours que je ne pourrais jamais vivre ailleurs qu’au Benelux ou en Suède. Oui, j’idéalise encore la Suède. Leur Église nationale est ouverte, tout en gardant un esprit liturgiquement haut. Là on peut être végétalien, sans être vu comme un extraterrestre. Leur conscience éthique me semble bien plus développée que chez nous, et à des années-lumière des Balkans.

Mais quand on idéalise, on ne voit pas toujours les défauts, et même les défauts sont vécus plus sereinement (par exemple, la politicienne norvégienne s’est heurtée au train hongrois, tout comme nous nous sommes heurtés au train suédois, mais sans trop râler).

Il faut faire la part des choses. Étant habitués avec les éléments positifs dans notre milieu de vie, nous finissons par les ignorer (nous n’accordons pas beaucoup d’importance à notre confort, pendant que 90% des gens de la planète vivent sans confort), mais nous gardons en tête tous les éléments négatifs de notre milieu. Lorsque nous sommes en vacances ailleurs, parfois l’absence temporaire d’éléments négatifs du quotidien nous fait rêver.

N’empêche, contrairement à tous les autres pays visités (hors du Benelux), en Suède je ne me suis pas senti étranger… tout comme la Norvégienne ne se sent pas étrangère aux Balkans.

Comme quoi, l’herbe est toujours plus verte ailleurs, et la poule du voisin est toujours comme une oie.

Photo: vue de Tranholmen (l’Île de la Grue), en Suède, vers minuit.

Nouvelles en vrac.

Nouvelles en vrac.J’ai eu beaucoup de sujets sur lesquels j’aurais eu envie d’écrire ces derniers temps. Cependant l’énergie me manque. En plus, j’ai de plus en plus mal aux yeux lorsque je reste trop longtemps devant l’ordi.J’ai fini mes examens; il me reste la défense de mon mémoire, le 22 octobre. D’ici là, je dois encore me préparer.Je voudrais écrire des réflexions sur le film Des hommes et des dieux, sur un resto végétalien qui fonctionne avec des bénévoles, sur le neveu de Vangheluwe, sur la presse francophone, mais le temps et l’envie me manquent.

Mais l’anniversaire de notre mariage approche à pas rapides. Vraisemblablement, nous fêterons ça à Paris. Je pense beaucoup à la Suède, où nous nous trouvions il y a deux ans. J’aimerais qu’on se promène på stranden en admirant la nature autumnale et le coucher du soleil.

En ce moment, mon Nicolas et moi pensons à nos projets. Oui, il faut refaire la maison, il faut que je change de boulot, mais ça ne nous empêche pas de faire les premiers pas vers l’adoption. Et du coup, nous râlons: l’ « aquisition » d’un gosse coûte très cher: de 375 à 500 € pour la première prépa, l’agence d’adoption 2500 €, puis pour l’État de 1750 à 2500 €, plus le juge 50 €. En tout, ça fait entre 4675 et 5550 €. Malheureusement, l’État encourage seulement la procréation, fut-elle médicalement assistée (et totalement remboursée par la mutuelle), alors qu’il pénalise les parents qui adoptent. Nous devrons suivre des cours et ainsi acquérir un certificat de parentalité, puis un certificat d’aptitude… alors que pour procréer les gens n’ont besoin de rien. Quelle injustice, quelle discrimination!

Quel gosse voudrions-nous adopter? En principe, nous n’avons pas de préférences. C’est le bonheur de l’enfant qui compte. Nicolas a soulevé la question d’un enfant handicapé. Personnellement je ne me sens pas à l’aise avec un premier enfant handicapé (peut-être l’un des suivants, éventuelement). Cependant, ça ne me dérangerait pas qu’on adopte soit un enfant sourd (en même temps, on apprendrait le langage des signes), soit un adolescent qui a été rejeté par ses géniteurs en raison de son homosexualité