Ordo III.

Dans le BCP épiscopalien (anglican des États-Unis), il y a 3 ordos pour la Messe:

1. un ordo plus ancien, basé sur la liturgie anglicane écossaise, elle-même résultant de l’époque de la Réforme;
2. un ordo plus moderne,
3. un schéma laissant à la communauté une très grande latitude dans le choix des chants, lectures, etc.

Ce troisième ordo précisait qu’il n’était pas utilisable en tant que grand’messe paroissiale.

J’apprends que la convention générale vient de modifier la règle. Pour autant que l’évêque donne son accord et que la prière eucharistique soit pré-écrite, ce troisième ordo peut être utilisé.

Jusqu’à présent, dans l’Église épiscopale des États-Unis, plusieurs paroisses célèbrent la Messe romaine traditionnelle; une paroisse utilise même une liturgie byzantine modifiée. Jusqu’à présent, tout cela se faisait avec l’accord tacite de l’évêque, mais ces paroisses n’étaient pas tout à fait en règle par rapport à la liturgie officielle. Or, voici le moment arrivé où toutes ces paroisses ont leur liturgie de facto approuvée.

 

Saint-Servais encore…

Je suis content du fait qu’on puisse avoir une Messe mensuelle chez nous, dans la chapelle. Pourquoi tout ça? Pour pouvoir proposer l’inclusivité et la catholicité en même temps. Pour être inclusif, il ne suffit pas de dire aux gens qu’ils sont les bienvenus en tant qu’individus et les jours habituels, mais aussi en tant que couples, en tant que femmes ou hommes ou autres, et aussi pendant les moments forts de leur vie, comme le mariage.

Ce mois d’août, ce sera le dernier dimanche du mois. Détails ici.

Mariage-pour-tous dans l’Église épiscopale.

Jusque peu, dans l’Église épiscopale (anglicane) des États-Unis, la possibilité de célébrer et/ou bénir un mariage entre des personne d’un même sexe ou un partenariat civil était laissée à la latitude des évêques.

Entre le 25 juin et le 3 juillet passés, il y a eu la convention générale de cette Église, réunie au Grand-Lac-Salé, pour débattre du mariage-pour-tous.

Le mariage pour tous a été approuvé par les deux chambres: la chambre des évêques (82 % pour, 13 % contre, 5 % abstentions) et la chambre des députés (87 % pour, 11 % contre, 2% abstentions).

De ce fait, il n’est plus au gré des diocèses et des évêques, mais c’est pour tous les diocèses de cette Église. Là où les évêques sont opposés en conscience, ils ne pourront pas non plus s’opposer dans la pratique. Tout au plus, les évêques conservateurs pourront s’opposer à l’utilisation des liturgies approuvées, et dans ce cas, c’est au couple et à la communauté locale de fournir d’autres textes liturgiques; lorsqu’un curé de paroisse ne voudra pas célébrer et bénir un mariage, cela pourra être fait par un autre prêtre.

Pour plus de détails, voici comment les canons ont été modifiés: A036 et A054.

 

Georges Pfalzgraf.

Il y a une semaine tout juste, le pasteur Georges Pfalzgraf a été appelé par le Seigneur auprès de lui. Les funérailles ont eu lieu hier à Gumbrechtshoffen, et il a été enterré dans le cimetière de Nehwiller, son village natal.

C’est en décembre 2012 qu’en cherchant des traductions liturgiques des hymnes latines, je suis tombé sur le site www.choralsenfrancais.fr de Georges Pfalzgraf. Une correspondance épistolaire entre lui et moi s’ensuivit. Nous avons utilisé abondamment ses traductions à Saint-Servais. Par la suite, je me suis mis à continuer son œuvre, en traduisant moi-même ce que lui et son collègue Yves Kéler n’avaient pas traduit.

Bientôt apparaîtra l’Hymnaire traditionnel en français, et plus tard l’Aventier, deux livres qui contiendront pas mal des traductions de Georges Pfalzgraf. Je suis juste désolé qu’il n’ait pas vécu longtemps assez que pour les voir de ses propres yeux.

Maximus redemptor orbis.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne brugeoise Maximus redemptor orbis, pour la fête du sang du Christ.

Ô grand Rédempteur du monde
Par ta mort tu nous rends vie
Non pas par l’argent immonde
Ni par un or dépéri,
Mais par ton corps et par l’onde
De ton sang nous as racquis.

Tu rachètes cher nos fautes;
Agneau, tu te sacrifies,
Tu as gagné l’antidote,
Pour que le dur ennemi
Ne retînt plus, dans la fraude,
Ta création, par envie.

Tu as fait de grandes choses,
Sauveur de tous, crucifié;
Tu as accompli, grandiose,
Les prophètes, certifié;
Nous libérant de la cause
Du mal, nous as vivifiés.

Tu versas, dès ton enfance,
Ton sang de circoncision;
Puis le sang de la souffrance:
Épines, flagellation.
Sur la croix et par la lance,
Versas le sang d’occision.

Laus, honneur et gloire extrêmes
Au créateur de la vie:
Au Père et pasteur suprême,
Au Fils et au Saint-Esprit:
Un Dieu honoré de même
Dans les siècles infinis. Amen.

Commun des saints mariés.

Aujourd’hui étant la fête de sainte Aye et de saint Hidulphe son époux, je pense à une collecte pour le commun des saints mariés. Je compile cette collecte à partir d’autres prières déjà existantes:

Deus, qui hominem ad imaginem tuam fecisti, et cui placuit non esse hominem solum super terram, sed ideo inseparabile auxilium condidisti: ad amorem tuum nos misericorditer per sanctorum tuorum N & N exempla restaura. Per…

Dieu, qui as créé l’humain à ton image, et qui as bien voulu que l’humain ne soit pas seul sur la terre, mais lui as fait l’auxiliaire inséparable: ramène-nous à ton amour, par l’exemple de tes saints N et N. Par…

Lectures de Pâques.

Le triode byzantin contient 15 lectures vétérotestamentaires pour la vigile pascale; le missel romain authentique en a 12. Cependant, voici quelques autres passages sur la Pâque, dans l’Ancien Testament, que nous n’entendons pas trop souvent:

Lévitique 23:4-8: résumé sur l’octave pascale.

Nombres 9: la Pâque au Sinaï.

Deutéronome 16:1-8: parallèle au passage de l’Exode.

Sagesse 10-11 et 19: parallèle au passage de l’Exode.

Josué 3: le passage du Jourdain, autre figure du baptême, et parallèle au passage de la Mer Rouge.

II Rois 23:21-23: la Pâque célébrée par le roi Josias.

II Chroniques 30: la Pâque célébrée par le roi Ézéchias.

Esdras 6:19-22: les rescapés de l’exil célèbrent la Pâque de retour en terre d’Israël.

Néhémie 9:5-38: belle anamnèse de l’histoire d’Israël, résumant la création, Abraham, l’exode, la traversée du désert, l’exil.

 

Mariage et Église épiscopale.

La force opérationnelle sur le mariage, de l’Église épiscopale des États-Unis (anglicane), vient de sortir son document de 122 pages. J’en ai lu quelques-unes. Le plus important, c’est qu’elle est très progressiste, sans compromettre l’orthodoxie.

On peut lire le document en entier ici. En voici un extrait:

Coïncidence de la Saint-Valentin.

J’aime bien les coïncidences du calendrier liturgique, lorsque le sanctoral (fêtes fixes) et le temporal (fêtes mobiles) coïncident, en soulignant le même thème.

Ce week-end, c’est encore le cas. Le 14 février, fête des amoureux (avec plus ou moins de rapport avec les deux saints Valentin) et le dimanche de quinquagésime concourent. Ce dimanche de quinquagésime nous parle de l’amour. L’épître de ce jour, c’est 1 Corinthiens 13. Voici la collecte anglaise pour ce dimanche.

Domine, qui nos docuisti, quod omnia opera nostra sine charitate nihil sunt: mitte Spiritum Sanctum tuum, et infunde in corda nostra charitatem illam, eximium tuum donum, veram vinculum pacis et omnium virtutum, sine qua omnis vivens coram te est mortuus…

Seigneur, qui nous as enseigné que nos œuvres dans l’amour ne sont rien: envoie ton Saint-Esprit, et répands dans notre cœur cet amour, ton don excellent, le vrai lien de la paix et de toutes les vertus, car quiconque vit sans amour est mort devant toi, qui vis et règnes avec le Père, dans l’unité du même Esprit-Saint: Dieu dans tous les siècles des siècles. Amen.

Templi sacratas pande Sion fores.

J’ai beaucoup hésité à traduire Templi sacratas pande Sion fores, l’hymne tardive des bréviaires français pour la fête de la présentation du Seigneur. Je trouve que le rite romain fait violence, en quelque sorte, à cette fête, en l’attribuant à Marie plus qu’à Dieu. C’est la fête de la sainte rencontre, où le peuple d’Israël – représenté par les tout derniers prophètes de l’Ancien Testament – vient à la rencontre de son Dieu incarné, dans le temple de Jérusalem. Donc, même si cette hymne date du dix-septième siècle, elle vaut la peine. Son métrisme est tellement compliqué, que je n’ai même pas su mettre la main sur la mélodie d’origine. Les anglophones ont fait plusieurs traductions de Templi sacratas pande Sion fores, avec des métrismes différents, dont un calqué sur Pange lingua. C’est ce dernier exemple que j’ai suivi. Le lien entre les deux hymnes Pange lingua et Templi sacratas pande Sion fores étant évident, je prévois pour cette dernière la mélodie des deux premières.

Sion, ouvre tes sublimes
Portes, pour que le Seigneur
Christ entre comme victime,
Et grand sacrificateur.
Les vieilles formes s’inclinent;
La Vérité s’ouvre aux cœurs.

Qu’on n’immole plus de bêtes
Ni fume de feu cruel,
Car, ô Christ, tu plies la tête,
Toi, Dieu, sur ton propre autel;
Pour le Père nous rachète
Ton sacrifice éternel.

Une Vierge bien consciente
Que tu étais Dieu voilé
Sous les traits d’humaine tente
Donne, pour le premier-né,
Deux colombes comme offrande
Des gens dans la pauvreté.

Ici des hommes et femmes
De tous âges prennent part;
Ils reconnaissent dans l’âme
Que c’était toi leur espoir,
Le sauveur qu’eux tous réclament
De voir depuis le départ.

Verbe, dans cette affluence
De témoins, tu ne dis rien!
Et, dans son ferme silence,
Ta mère muette vient
Offrir ce qu’en la balance
De son cœur elle retient.

À toi soient louange et gloire,
Fils du Père et de Marie!
Honneur et gloire éternelle
Soient au Père et à l’Esprit,
Maintenant, demain, de même,
Dans les âges infinis. Amen.