Bréviaire paroissial et familial.

Depuis plusieurs années, je travaille – tout doucement – sur un livre liturgique, que je ne fais que compiler. Voici un coup d’œil du futur Bréviaire paroissial et familial:

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Paroisse catholique-apostolique à Châtelet.

Il y a quelques semaines, nous avons participé à la Messe à la paroisse catholique-apostolique de Châtelet, rue de Loverval. Il s’agit d’une dénomination qui est apparue au 19e siècle en Écosse, mais qui n’a plus de clergé depuis un demi-siècle. À présent, à ma connaissance, toutes les paroisses de cette dénomination font appel à des prêtres anglicans pour l’Eucharistie. Ils ont un livre liturgique très intéressant, ainsi qu’un livre explicatif sur la liturgie. Cependant, à présent, ils utilisent la liturgie anglicane en français, avec des éléments propres à eux.

Inutile de dire que leur autel est tourné vers l’Orient! Ils ont trois lampes: deux sur l’autel, pour la Messe, et une au-dessus pour la présence du Saint-Sacrement. Ils ont deux lutrins – un pour l’épître, un pour l’évangile – et une chaire à prêcher. Ils ont trois troncs: un pour l’offrande aux pauvres, un pour la dîme, un pour les autres offrandes. J’ai remarqué un grand esprit de prière.

J’en suis positivement étonné. Comment ont-ils pu résister un demi-siècle dans clergé qui leur soit propre?

J’ai hâte d’y retourner le 8 octobre prochain, si la date de la Messe reste inchangée.

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Laureata plebs fidelis.

Ces derniers jours j’ai fait une traduction-adaptation poétique de la séquence du dimanche en l’octave de la Fête-Dieu, Laureata plebs fidelis. La voici:

Christ, ton peuple bien fidèle
Loue ta chair sacramentelle,
Roi de gloire, Dieu d’amour.

Tu es au ciel magnifique,
Mais ton sacrifice unique
Nous se donne tous les jours.

Ta passion payant nos fautes,
Par ta grâce, est l’antidote
Que dans la Messe on reçoit.

Car la Messe rend présente
Tous les jours l’unique offrande
Faite par toi sur la croix,

Préfigurée par des signes:
Melchisédech dans la ligne,
Offrant pain et vin de vigne
À la sainte Trinité;

Par l’arbre de vie divine;
Pain d’Aser, délices fines;
Fin est ton pain de farine,
Nourrissant tes invités;

Annoncé par la figure
D’agneau d’Ancien Testament,
Comme dit notre Écriture,
Immolé pascalement.

Cette loi point ne perdure,
Car la grâce est à présent
Par ton sang méthode sûre
Pour laver nos faits pesants.

Que ta chair dans ce mystère
Soit la nourriture chère
Qu’on reçoit par sainte foi;

Figurée par cette manne
Qu’Israël mangea profane
Au temps de l’ancienne loi.

Ce pain-là qu’on dit céleste
Était temporel, terrestre,
Mais toi, Christ, pour nous tu restes
Pain vivant et éternel.

C’est le pain de vie totale,
Nourriture très royale,
Coupe de boisson spéciale,
Le salut pour les mortels.

C’est le pain des indigents,
Bien sans prix, incontingent,
Accordant à tous les gens
Grande paix pour leur esprit.

Ô banquet doux, éternel,
Fête des incorporels,
Viatique des mortels,
Conduis-nous vers la patrie!

Vie, lumière, voie et liesse,
Tu es la restauration;
Donne-nous, dans cette Messe,
Vie et vivification.

Pour qu’avec les chœurs célestes
Du bonheur nous jouissions,
Rends-toi-nous, Dieu, manifeste,
Dans la fort bénie vision.

Pain vivant, vivant breuvage,
Vrai et vivifiant cépage,
Viens, ravive-nous, Jésus.

Donne-nous ton pâturage;
Au trépas, sois notre gage,
Sois notre gratuit salut.

Tu acquis pour nous la grâce
Par ta mort, et nous la passes,
À travers l’Eucharistie.

Donne-nous de voir ta face,
Dans ton temple aux cieux nous place,
De clarté tous investis.

Roi des anges, Dieu en chaînes,
Qui vainquis l’enfer sans gêne,
Chef des humbles, qui bénis,

Joie des saints, clarté, fontaine,
Maître de la sainte Cène,
Gloire à toi à l’infini. Amen. Alléluia.

Christus vere noster cibus.

Pour la Fête-Dieu, voici deux hymnes que j’ai traduites-adaptées vers le français:

Christus vere noster cibus
Ô Christ, tu es notre aliment;
Ô Christ, tu es notre boisson;
Ô Dieu, tes chair et sang vraiment
Sont mets dont nous nous nourrissons.

Ton corps auquel on communie
Et ton saint sang qu’ensemble on boit
Sont ceux que tu pris de Marie,
Le sang versé par toi en croix.

Dans cette Cène, ce souper,
Ta chair, ô Verbe, est donc mangée,
L’Église y est constituée;
L’accès au ciel est sans danger.

Quelle douceur est ce pain saint!
Quel pain de toute grâce plein!
La Vierge l’a cuit dans son sein!
Ce pain, c’est toi, Roi sans déclin!

Du pain des anges nourris-nous
Et du calice délicieux;
Que ce viatique saint, très doux,
Nous mène au royaume des cieux.

Seigneur, ô Cène des dévôts!
Ô gloire de tes rachetés!
Ô Dieu des humbles, leur repos,
Sois notre joie d’éternité! Amen.

O quam magnum quam præclarum
Voici un signe grand, divin:
Fils seul-engendré du Père,
Mets de l’âme en ce mystère,
Sous les espèces, pain et vin!

Ce qui défie l’entendement,
Notre foi, par ta lumière,
Le croit, l’écoute sincère,
Nous élevant au firmament.

Christ, nourriture de l’esprit,
Abreuve-nous à ta Cène;
Ta présence quotidienne,
Nous réjouissant, nous fortifie.

Accorde-nous cet aliment,
Pour tes serviteurs viatique:
Père, Esprit et Fils unique,
Glorifié éternellement. Amen.

In escam transfert mentium.

Aujourd’hui, en la Fête-Dieu, je vais essayer de détruire deux mythes.

Le premier mythe est le suivant. Des catholiques-romains (et parfois des protestants aussi) regardent les 39 articles de religion des anglicans, les lisent superficiellement, puis ils déduisent erronément que la doctrine anglicane sur l’Eucharistie serait protestante. En effet, l’article 28 dit: «The body of Christ is given, taken, and eaten in the Supper, only after an heavenly and spiritual manner. And the mean whereby the body of Christ is received and eaten in the Supper is Faith.» Comment faut-il interpréter cet article?

Voici l’invitatoire de la Fête-Dieu dans le manuscrit de Tongres (NL-DHk 70 E 4): «Christum regum regem adoremus dominum qui carnem suam et sanguinem in escam transfert mentium (source) Dans le même, l’antienne au Benedictus est la suivante: «Dominus Iesus Christus […] caritatis arte provida pigmenta composuit, quibus lethargicam mentem renovatam cottidie suæ salutis memoria propelleret, qui edentulam plebem, quæ verbum antiquam et æternum principium quasi solidum cibum ruminare non poterat, hoc prædulcissimo confecto liquamine in panis et vini sacramento consuefecit sorbilare» (source), c’est-à-dire «Le Seigneur Jésus Christ, par l’art de la charité, a institué pour la postériorité les signes par lesquels, en vue de soigner l’intelligence léthargique, on perpétuerait quotidiennement la mémoire de son salut, et que le peuple édenté, qui ne peut pas mâcher le Verbe antique, principe éternel, en tant que nourriture solide, absorberait fréquemment, dans le mélange très doux du sacrement du pain et de vin.» Cette antienne, dérivée du traité d’Innocent III sur le sacrement de l’autel, ainsi que l’invitatoire parlent de mens dans son acception tardive d’esprit ou âme. L’hyperbole du peuple édenté indique notre incapacité de communier au Christ, à part à travers les espèces du pain et du vin. L’article anglican, tout en rejetant le mot “transsubstantiation”, qui se trouve dans le traité d’Innocent III, en adopte néanmoins le langage. Autant Innocent III (et l’antienne liégeoise-tongrienne) que les articles anglicans disent la même chose: dans l’Eucharistie, il ne s’agit pas d’une manducation “de boucherie”; la manducation «spirituelle» est opposée non pas à la présence réelle, mais à une manducation charnelle, “de boucherie”.

Le deuxième mythe concerne la Fête-Dieu. On dit, en général, que Thomas d’Aquin en a composé l’office, et du coup, ce serait un premier exemple d’évolution liturgique non spontané. Or les exemples démontrent le contraire. Pour la Fête-Dieu, à part l’invitatoire attribué à Thomas d’Aquin, celui dont je parle plus haut y compris, on en recense d’autres:

  • Omnes_devotiChristum regum regem adoremus dominum, qui carnem suam et sanguinem in escam transfert mentium (source);
  • Venite, comedite panem meum, et bibite vinum quod miscui vobis (souce);
  • Venite ad me, omnes qui laboratis, et ego reficiam vos (source);
  • Omnes devoti pariter iubilare venite Christo, qui toti mundi dat pascua vitæ (source).

Donc, rien que pour l’invitatoire, on a quatre invitatoires différents, spontanés, en plus de celui supposé de Thomas d’Aquin. Si l’on devait prendre en compte toutes les antiennes, ça donnerait beaucoup de résultats. Ceci démontre également que la Fête-Dieu est une fête spontanée, officialisée seulement par la papauté, plutôt qu’une création d’en haut.

Pour la petite histoire, un article démontre que Thomas d’Aquin n’a rien à voir avec ce qu’on lui attribue par rapport à la Fête-Dieu. Au contraire, l’office romain est le résultat, par évolution, d’usages cisterciens, qui semblent avoir eu comme point de départ l’Abbaye des Dunes à Coxyde, qui, elle aussi, a eu comme source la fête liégeoise, ainsi que des dévotions italiennes.

De ce fait, très schématiquement, on devrait voir les choses de la façon suivante. Point de départ absolu: miracle eucharistique de Lancien vers 740, qui a inspiré des dévotions, dont l’apogée a été la Fête-Dieu de Liége en 1246, répandue très vite de Liége à Tongres (et ailleurs dans la région), puis à Coxyde, et enfin de Liége à Rome, en empruntant le matériel liturgique de Coxyde. Bref, la Fête-Dieu avec la fête de la Trinité, qui la précède immédiatement, et avec la fête brugeoise du Saint-Sang, c’est du belge!

 

Spes nostra.

Aujourd’hui en le jour-octave de la Pentecôte, pendant lequel on se penche sur le mystère de la triunité de Dieu, je veux continuer mes digressions sur les emprunts transrituels et interrégionaux, d’un rite à l’autre, dans la liturgie, à travers un cas concret lié à la Trinité.

He_elpis_mouDans la légende dorée de saint Joannice ou Jeannice, il est dit que ce saint récitait l’antienne suivante: Ἡ ἐλπίς μου ὁ Πατὴρ, καταφυγή μου ὁ Υἱός, σκέπη μου τὸ Πνεῦμα τὸ Ἅγιον, Τριὰς Ἁγία, δόξα σοι. («Mon espérance est le Père, mon salut est le Fils, mon refuge est l’Esprit Saint; Sainte Trinité, gloire à toi.») Bien entendu, l’auteur de la légende dorée a mis dans la bouche de son personnage une antienne qu’il avait entendue auparavant. Mais, grâce aux lecteurs de la légende, cette antienne a pénétré dans l’octoèque mineur, livre liturgique byzantin (chanté comme ici).

spes_nostraMais quelle est l’origine de cette antienne? On trouve dans les livres occidentaux l’antienne suivante: «Spes nostra, salus noster, honor noster, o beata Trinitas!» Dans celle-ci, spes fait implicitement référence au Père, salus au Fils, honor au Saint-Esprit. Donc, le transmetteur populaire a ajouté des gloses, pour que la référence à la Trinité soit explicite. Pour finir, beaucoup d’antiennes des fêtes finissent soit par «alléluia», soit pas «gloire à toi», chose qu’on a aisément ajoutée ici.

Et c’est ainsi que l’antienne se retrouvée sous la plume du rédacteur de la légende de saint Jeannice, où le pluriel a été réduit au singulier, comme cela arrive souvent dans des petites prières récitée par les moines.

Ma seule interrogation concerne la mutation de honor, «honneur», à σκέπη, «refuge, abri.» J’ai deux hypothèses, qui, d’ailleurs, ne s’excluent pas mutuellement. Soit les Byzantins ont été sceptiques à la notion romaine de honor (cf. les critiques byzantines à l’adresse de saint Anselme), et ont donc dû la remplacer par quelque chose d’autre (cf. dans le canon romain, les «mérites» des saints sont devenus «intercessions» dans les versions byzantines); soit honor, pour autant qu’il fût admissible par les Byzantins, n’est rendu en grec que par πίστις, «foi», que l’on a peut-être voulu éviter ici.

Alternativement, l’antienne aurait pu exister en grec d’abord (mais pas dans le rite byzantin, car autrement elle se trouverait dans le rite byzantin dans une forme plus primitive). Dans ce cas, le traducteur latin a eu du mal à traduire σκέπη, en comprenant «regard», et à cause de la difficulté de la traduction d’une telle notion, ce qui expliquerait aussi καταφυγή → salus. Ou encore, entre le latin et le grec il y a dû y avoir une langue intermédiaire, où les notions de refuge et d’honneur sont proches.

Adesto sancta Trinitas & Pater sancte.

En ce jour-octave (clôture) de la Pentecôte, en lequel on médite sur le mystère de la triunité de Dieu, je vous propose la traduction de deux hymnes que je n’ai pas traduites précédemment, à savoir Adesto sancta Trinitas et Pater sancte.

Adesto sancta Trinitas


Sois avec nous, ô Trinité,
Divine essence en unité,
Distincte de ta création,
Principe sans interruption.

Dieu saint, le chœur des cieux te loue;
Au ciel, sur terre et en-dessous,
Tes créatures réunies
Te prêchent, Trinité bénie.

Et nous, devant toi assemblés,
Tes serviteurs, de dons comblés,
Joignons nos hymnes et nos vœux
À ceux qui chantent dans les cieux.

Lumière trine en un rayon,
Dieu triunique te croyons,
En confession d’unique foi,
Unique Oméga et Alpha.

Au Père inengendré honneur;
Au Fils seul-engendré grandeur;
Au Saint-Esprit louange due:
Un Dieu aux siècles absolus. Amen.

Pater sancte


Ô Père très saint, qui d’amour abondes,
Ô Fils Jésus Christ, qui créas le monde,
Ô très saint Esprit, qui les âmes sondes,
Un Dieu immortel,

Sainte Trinité, unité intense,
Vraie divinité, ô bonté immense,
De tout orphelin tu es la défense,
Et l’espoir du ciel.

De tes serviteurs, de tes créatures
Monte vers les cieux la louange pure;
Reçois de nos voix gloire sans mesure,
Devant ton autel.

Au Père très bon, lui qui nous anime,
Au Verbe fait chair, vers qui vont nos rimes,
Et à l’Esprit Saint, gloire et toute estime:
Dieu trine éternel.

Marc d’Otrante pour les rites occidentaux.

Marc_OtranteQuiconque connaît un peu le rite byzantin a déjà entendu parler des « chapitres de Marc », qui se trouvent à la fin du livre de Triode. Il ne s’agit pas des chapitres de l’évangile de saint Marc, mais plutôt des chapitres écrits par Marc d’Otrante. En effet, la fête de l’Annonciation (considérée à la base comme le jour fixe de la passion du Christ; genre: le Christ devait être conçu et mourir le même jour) tombe toujours le 25 mars, et cette fête ne peut pas être transférée. Du coup, elle doit toujours être combinée avec les saisons et jours liturgiques du calendrier mobile (qui varie en fonction de la date de la Pâque). Marc d’Otrante a consigné par écrit les pratiques connues par lui, pour le rite byzantin. Notez, néanmoins, qu’Otrante se trouve dans les Pouilles, en Italie, non loin du rite latin.

Le BCP anglais de 1662 a prévu le transfert de l’Annonciation, si elle tombait pendant la semaine sainte, mais le poète John Donne témoigne de l’usage antique de combiner Annonciation et Vendredi-Saint. Dans les Églises de rite latin, avant le concile Vatican I, personne n’osait transférer l’Annonciation. L’erreur de Matthew Parker a été embrassée par Rome, et elle continue jusqu’à ce jour, même chez ceux qui s’autoproclament « tradi ».

Les chapitres de Marc d’Otrante restent en vigueur dans les Églises byzantines qui ont soit le calendrier julien pour toutes les fêtes (nord-Slaves), soit le calendrier grégorien pour toutes les fêtes (Finnois), mais ils ont dû être adaptés par les Églises byzantines qui ont le calendrier julien pour les fêtes mobiles, mais le calendrier grégorien pour les fêtes fixes.

En Occident, des usages existaient, mais ils n’étaient pas mis par écrit. Parfois, ces usages étaient bizarres. Par exemple, on sait que, dans le temps, lorsque le Jeudi-Saint coïncidait avec l’Annonciation, on célébrait la Messe de l’Annonciation après tierce, puis la Messe du Jeudi-Saint après nonne, ce qui est, liturgiquement, une belle aberration.

En Occident, on peut dire que les usages cathédral et monastique sont tombés en désuétude. Donc, pour ces deux usages, il faudrait que de nouvelles règles soient compilées, lorsque ces deux usages seront repris au sérieux. Par contre, pour ce qui est de l’usage paroissial occidental, j’ose compiler des règles liturgiques, dans l’esprit des chapitres de Marc d’Otrante. Les voici:

I. Les Premières vêpres de l’Annonciation

A. En carême, de lundi à vendredi. Les psaumes ordinaires, avec leurs antiennes ordinaires. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures du carême. Magnificat avec antienne du carême. Hymne des complies du carême Christe qui lux es et dies.

B. En carême, les samedis soir. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la résurrection prévues pour les dimanches du carême. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures du carême. Magnificat avec antienne du carême. Hymne des complies du carême Christe qui lux es et dies.

C. En carême, les dimanches soir. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la résurrection prévues pour les dimanches du carême. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Hymne des complies du carême Christe qui lux es et dies.

D. Le samedi avant le dimanche de la Passion. Psaumes ordinaires, avec les antiennes de la résurrection prévues pour les dimanches du carême. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de la passion. Magnificat avec antienne de la passion. Hymne des complies de la passion Cultor Dei.

E. Le dimanche de la Passion. Psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Hymne des complies de la passion Cultor Dei.

F. Le temps de la passion, de lundi à vendredi, ainsi que le samedi, vigile des Rameaux. Psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de la passion. Magnificat avec antienne de la passion. Hymne des complies de la passion Cultor Dei.

G. Le dimanche des Rameaux. Psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Évangile des Rameaux. Hymne des complies de la passion Cultor Dei.

H. Le Jeudi-Saint au soir. S’il n’y a pas de Messe, on prend ceci: psaumes et antiennes du Jeudi-Saint. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures du Jeudi-Saint. Magnificat avec antienne du Jeudi-Saint. Hymne des complies de la passion Cultor Dei. Collecte du Jeudi-Saint, puis de l’Annonciation. Mais s’il y a Messe, alors on célèbre tout du Jeudi-Saint, avec la collecte de l’Annonciation à la fin.

I. Le Vendredi-Saint au soir. S’il n’y a pas de messe des présanctifiés, on prend ceci: psaumes et antiennes du Vendredi-Saint. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures du Vendredi-Saint. Magnificat avec antienne du Vendredi-Saint. Collectes des deux fêtes. Hymne des complies de la passion Cultor Dei. Mais s’il y a la messe des présanctifiés, alors on célèbre tout du Vendredi-Saint, avec la collecte de l’Annonciation à la fin.

K. Le Samedi-Saint. S’il n’y a pas de vigile pascale, alors on prend le psaume unique avec Alléluia comme antienne, l’hymne Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies, lectures du Samedi-Saint, Magnificat avec l’antienne Vespere autem, cantique de Siméon avec la même antienne Vespere autem, collectes des deux fêtes, hymne des complies pascales Iesu salvator sæculi verbum. Mais s’il y a un prêtre, alors on doit célébrer la vigile pascale. Alors la vigile pascale dans son entièreté, avec la collecte de l’Annonciation à la fin.

L. Le dimanche de la Pâque. Psaumes et antiennes propres de la Pâque. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Évangile de la résurrection. Hymne des complies pascales Iesu salvator sæculi verbum.

M. Lundi & mardi de la Pâque. Psaumes ordinaires, avec antiennes pascales. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Évangile de la résurrection. Hymne des complies pascales Iesu salvator sæculi verbum.

II. Les Matines de l’Annonciation

A-B. En carême, de lundi à samedi. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes ordinaires, avec leurs antiennes ordinaires. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lectures de l’Annonciation. Te Deum. Benedictus avec antienne du carême. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

C-D. En carême, les dimanches. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la résurrection prévues pour les dimanches du carême. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lectures de l’Annonciation. Te Deum. Benedictus avec antienne du carême. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

E. Dimanche de la Passion. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lectures de l’Annonciation. Te Deum. Benedictus avec antienne de la passion. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus. Après la collecte de l’Annonciation et celle du dimanche de la Passion, on ajoute une collecte de la résurrection comme mémoire.

F. Le temps de la Passion, en semaine. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lectures de l’Annonciation. Te Deum. Benedictus avec antienne de la passion. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

G. Le dimanche des Rameaux. Invitatoire des Rameaux. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Te Deum. Épître des Rameaux. Benedictus avec antienne de la passion. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

H. Le Jeudi-Saint. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes propres au Jeudi-Saint avec leurs antiennes. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Te Deum. Épître du Jeudi-Saint. Benedictus avec antienne du Jeudi-Saint. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

I. Le Vendredi-Saint. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes propres au Vendredi-Saint avec leurs antiennes. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Te Deum. Épître du Vendredi-Saint. Benedictus avec antienne du Vendredi-Saint. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

K. Le Samedi-Saint. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes propres au Samedi-Saint avec leurs antiennes. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Te Deum. Épître du Samedi-Saint. Benedictus avec antienne du Samedi-Saint. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

L. Le dimanche de la Pâque. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes propres au dimanche de la Pâque avec leurs antiennes. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Te Deum. Épître du dimanche de la Pâque. Benedictus avec antienne de la résurrection. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

M. Lundi & mardi de la Pâque. Invitatoire de l’Annonciation. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la résurrection. Hymne de l’Annonciation Cælestis ales nuntiat. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Te Deum. Épître du lundi ou du mardi de la Pâque. Benedictus avec antienne de la résurrection. Hymne des laudes de l’Annonciation Pulsum paternis sedibus.

III. Les Secondes vêpres de l’Annonciation

A. En carême, de lundi à vendredi. Les psaumes ordinaires, avec leurs antiennes ordinaires. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Hymne des complies du carême Christe qui lux es et dies.

B. En carême, les samedis soir. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la résurrection prévues pour les dimanches du carême. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Hymne des complies du carême Christe qui lux es et dies.

C. En carême, les dimanches soir. Les psaumes ordinaires, avec les antiennes de la résurrection prévues pour les dimanches du carême. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Hymne des complies du carême Christe qui lux es et dies.

D. Le samedi avant le dimanche de la Passion. Psaumes ordinaires, avec les antiennes de la résurrection prévues pour les dimanches du carême. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Hymne des complies de la passion Cultor Dei.

E. Le dimanche de la Passion. Psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Hymne des complies de la passion Cultor Dei.

F. Le temps de la passion, de lundi à vendredi, ainsi que le samedi, vigile des Rameaux. Psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Hymne des complies de la passion Cultor Dei.

G. Le dimanche des Rameaux. Psaumes ordinaires, avec les antiennes de la passion. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Évangile des Rameaux. Hymne des complies de la passion Cultor Dei.

H. Le Jeudi-Saint au soir. S’il n’y a pas de Messe, on prend ceci: psaumes et antiennes du Jeudi-Saint. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures du Jeudi-Saint. Magnificat avec antienne du Jeudi-Saint. Hymne des complies de la passion Cultor Dei. Collecte du Jeudi-Saint, puis de l’Annonciation. Mais s’il y a un prêtre, alors il doit y avoir la Messe le soir. Alors on célèbre tout du Jeudi-Saint, en mettant les premières collecte, secrète et postcommunion du Jeudi-Saint, puis celles de l’Annonciation, et le dernier évangile de l’Annonciation.

I. Le Vendredi-Saint au soir. S’il n’y a pas de messe des présanctifiés, on prend ceci: psaumes et antiennes du Vendredi-Saint. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lectures du Vendredi-Saint. Magnificat avec antienne du Vendredi-Saint. Collecte de l’Annonciation, puis du Vendredi-Saint. Hymne des complies de la passion Cultor Dei. Mais s’il y a un prêtre, alors il doit y avoir la Messe le soir: c’est la seule occasion où la Messe entière se célèbre le Vendredi-Saint. Alors, on commence par la messe des catéchumènes du Vendredi-Saint, jusqu’à la vénération de la croix. Puis changement d’ornements, et la Messe de l’Annonciation, avec la préface de la croix. À la communion, psaumes du Vendredi-Saint avec leurs antiennes, et Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Bénédiction et renvoi, car on rompt le jeûne, et l’on ne dépouille plus l’autel.

K. Le Samedi-Saint. S’il n’y a pas de vigile pascale, alors on prend le psaume unique avec Alléluia comme antienne, l’hymne Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies, lectures du Samedi-Saint, Magnificat avec l’antienne Vespere autem, cantique de Siméon avec la même antienne Vespere autem, collectes des deux fêtes, hymne des complies pascales Iesu salvator sæculi verbum. Mais s’il y a un prêtre, alors il doit y avoir la Messe le soir. Alors la vigile pascale dans son entièreté, avec la collecte de l’Annonciation en seconde position après le Gloria, ainsi que les secrète et postcommunion de l’Annonciation après celles de la vigile pascale. À la fin, dernier évangile de l’Annonciation.

L. Le dimanche de la Pâque. Psaumes et antiennes propres de la Pâque. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Lecture vétérotestamentaire de l’Annonciation. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Évangile de la résurrection. Hymne des complies pascales Iesu salvator sæculi verbum.

M. Lundi & mardi de la Pâque. Psaumes ordinaires, avec antiennes pascales. Hymne de l’Annonciation Hæc illa solemnis dies. Magnificat avec antienne de l’Annonciation Hæc est dies quam fecit Dominus. Évangile de la résurrection. Hymne des complies pascales Iesu salvator sæculi verbum.

 

Septuaginta annos.

Demain, ce sera le dimanche de la Septuagésime, ou le début du pré-carême.

Dans le rite byzantin, les dimanches du pré-carême, on chante (comme ci) le psaume Super flumina Babylonis, parsemé d’alléluias, au troisième nocturne. Pendant des années, je me suis posé deux questions: 1. Pourquoi ce psaume à ce moment de l’année liturgique? 2. Est-ce que l’Occident aurait quelque chose de similaire?

Je pense avoir trouvé les réponse. Tout d’abord, parce que le temps de la septuagésime symbolise la captivité babylonienne. D’ailleurs, les Syriens l’appellent «abstinence de Babylone». Deuxièmement, il y a en Occident cette antienne: «Hymnum cantate nobis, alleluia, de canticis Sion, alleluia. Quomodo cantabimus canticum domini in terra aliena, alleluia? Septuaginta annos super flumina Babylonis sedimus et flevimus dum recordaremur Sion, alleluia; ibi suspendimus organa nostra, alleluia.»

Comme vous voyez, cette antienne, prévue en Occident pour le temps de la Septuagésime, reprend des paroles du psaume Super flumina Babylonis, auxquelles elle ajoute les mots: «septuaginta annos». Pour pouvoir chanter les alléluias, selon le modèle byzantin, cette antienne est parfois prescrite pour ce soir au Magnificat, qui est la dernière occasion de chanter «alléluia» avant la Pâque.

Hymnum cantate

Temps après l’Épiphanie?

Il y a quelques années, j’ai entendu un débat concernant les dimanches après l’Épiphanie. Quelqu’un, habitué au Common Worship anglais moderne, soutenait que les dimanches qui suivent l’Épiphanie devaient s’appeler de l’Épiphanie, non pas après l’Épiphanie. L’autre disait juste le contraire, et je lui donnais raison.

Il se fait que j’ai eu tort, en quelque sorte. Car je remarque ceci:

1. Le deuxième dimanche après l’Épiphanie on lit l’évangile des noces de Cana, mystère éminemment intégral à l’Épiphanie.
2. Le troisième dimanche après l’Épiphanie on lit l’évangile de la tempête apaisée, qui rappelle en réalité le baptême du Christ, autre mystère de l’Épiphanie.
3. Le quatrième dimanche après l’Épiphanie on lit l’évangile du centurion, qui fait écho à la vocation des Gentils, autre mystère de l’Épiphanie.
4. En France, jusqu’à 1877, les ornements liturgiques pour ce temps étaient blanc, non pas verts.

Je conclus que, même si l’octave de l’Épiphanie est clôturée, le “temps de l’Épiphanie” perdure jusqu’à la septuagésime.