À Rome, les évêques catholiques-romains, l’évêque de Rome en tête, veulent le beurre et l’argent du beurre. Ils ont voulu à la fois garder les gais et lesbiennes dans leur église et plaire aux conservateurs.

Voici déjà le texte du document préparateur (j’en souligne les passages importants)

50. Les personnes homosexuelles ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne: sommes-nous en mesure d’accueillir ces personnes en leur garantissant un espace de fraternité dans nos communautés? Souvent elles souhaitent rencontrer une Église qui soit une maison accueillante. Nos communautés peuvent-elles l’être en acceptant et en évaluant leur orientation sexuelle, sans compromettre la doctrine catholique sur la famille et le mariage?

51. La question homosexuelle nous appelle à une réflexion sérieuse sur comment élaborer des chemins réalistes de croissance affective et de maturité humaine et évangélique en intégrant la dimension sexuelle: elle se présente donc comme un défi éducatif important. L’Église affirme, par ailleurs, que les unions entre des personnes du même sexe ne peuvent pas être assimilées au mariage entre un homme et une femme. Il n’est même pas acceptable que l’on veuille exercer des pressions sur l’attitude des pasteurs, ou que des organismes internationaux soumettent les aides financières à la condition d’introduire des lois s’inspirant de l’idéologie du gender.

52. Sans nier les problématiques morales liées aux unions homosexuelles, on prend acte qu’il existe des cas où le soutien réciproque jusqu’au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires. De plus, l’Église prête une attention spéciales aux enfants qui vivent avec des couples du même sexe, en insistant que les exigences et les droits des petits doivent toujours être au premier rang.

Rien de louable là-dedans! Nous ne sommes que des «personnes homosexuelles» (non pas des gais et lesbiennes, sans parler des transgenres etc.) Notre identité n’est que sexuelle Nous sommes une «question», et nous avons des «problématiques morales» Autrement dit, nous sommes des immoraux (Voir source pour rappel.) Et, bien sûr, nos «unions» ne sont même pas «assimilables» au mariage

L’hérésie de l’ “anti-gender” revient sur le plateau. (Rome croit que l’humanité est partagée entre des mâles et femelles, ontologiquement différents. De ce fait, elle attribue à Jésus Christ non pas l’humanité, mais la masculinité, ce qui est une hérésie christologique.)

Le texte final dit ceci:

Il n’y a absolument aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu pour le mariage et la famille.

Qu’on ne se foute pas le doigt dans l’œil! Il n’y a jamais eu question à Rome de chercher le Royaume et sa justice!

S’ils avaient été soucieux du Royaume et sa justice, ils auraient:

1. inclus beaucoup de délégués laïcs avec droit de vote au synode;
2. éliminé le filioque tout de suite;
3. accepté que des prêtres et des évêques soient mariés.

Ç’aurait été un minimum minimorum. Manifestement, à Rome ils ne sont pas très catholiques.

Comment vit-on sa foi catholique lorsque l’on est gai, lesbienne, transgenre, divorcé-remarié? Il y a deux options:

A. Soit on reste dans une église dont le clergé est conservateur, et l’on se cache, et alors on prétend être ce que l’on n’est pas. Comme l’écrivait Nasha Gagnebin sur son blogue: «la majorité des Catholiques romains sont des Protestants qui s’ignorent […] Et ces Catholiques démontrent simplement qu’ils croient en une Église faite de dogmes, sans croire à ces mêmes dogmes qui font leur Église. Ridicule en somme…» (source);

B. Soit on cherche une église catholique ouverte et inclusive. Et des églises catholiques non-romaines, ouvertes et inclusives, il y en a, et même en Belgique. Par exemple: l’Église vieille-catholique d’Utrecht, l’Église épiscopale (anglicane) des États-Unis, l’Église suédoise, l’Église danoise etc. Dans de telles églises on peut bien vivre sa foi catholique, tout en fondant une famille recomposée et/ou homoparentale, tout en recevant les sacrements et les cérémonies pastorales de l’Église.

Hier après-midi, nous avons participé à la Messe pendant laquelle nous avons béni le mariage d’A & R.

Je suis très content de ce que tout s’est bien passé.

À ce sujet, je viens de lire un article intitulé In Favour of ‘Equal Marriage’, par le professeur Adrian Thatcher.

Chaque célébration de mariage dans un contexte chrétien auquel je participe me fait penser, voire prégoûter anticipativement, au banquet de l’eschaton. Chaque célébration chrétienne d’un mariage représente – rend présente – la plénitude de l’Église, car le mariage est une icône de l’Eucharistie, de l’Église.

More Perfect Union ? Understanding Same-Sex Marriage

Un nouveau livre vient de paraître: More Perfect Union ? Understanding Same-Sex Marriage, par l’évêque anglican Alan Wilson.

Je n’ai pas lu le livre, mais je sais qu’Alan Wilson soutient haut et fort le mariage pour tous (dans la société et dans l’Église).

À l’exception d’un seul chapitre, on peut lire ce livre en ligne.

Pride le film.

Voilà un film que j’aimerais aller voir.

Le bon côté, c’est qu’il est inspiré des faits réels qui se sont vraiment passés…

Le mauvais côté, ce sont les côtés pas très moraux qu’on met trop souvent en avant, lorsqu’on parle des LGBT.

Encore le Lévitique.

Pour faire suite à mon précédent article sur le Lévitique, j’ai trouvé quelque chose d’intéressant, à savoir un texte appelé «Who is my flesh?» écrit par Noah Marsh. Les pages 9 et 10 me semblent les plus à propos.

Je cite/traduis: «Comme dans 18:20, le Lévitique 18:22 interdit au lecteur de rechercher son propre honneur, en violant la femme d’autrui. […] Si le mot « lit » est un euphémisme sexuel, comme « connaître » (yada), alors le verbe et le syntagme devraient être traduits par l’équivalent de contact sexuel. […] Il est important de noter que, dans l’euphémisme sexuel, le syntagme indique avec qui a eu lieu le contact sexuel. […] Ainsi, le syntagme « lit d’une femme » signifie que le contact sexuel a lieu avec la femme. Pour cela, l’interdit devrait être traduit par l’équivalent: « Avec un homme, tu n’auras pas de contact sexuel avec une femme; c’est une abomination. » Autrement dit, le Lévitique 18:22 interdit au lecteur de coucher avec une femme si elle couche avec un autre homme, puisqu’un seul homme avait droit à la sexualité de celle-ci.»

(Cliquer sur les images pour les agrandir.)

Bigots.

Sur la toile, j’ai trouvé quelques nouvelles (un peu anciennes déjà) assez intéressantes.

Tout d’abord, la neurologue Kathleen Taylor pense que le fondamentalisme n’est pas un choix dû au libre arbitre, mais une maladie mentale, que l’on pourrait soigner bientôt. (Article ici.)

Le pasteur Duane Youngblood, pédophile et prétendu ex-gay et auteur du livre Freedom From Homosexuality. No Longer Living The Lie vient d’être réinculpé… pour corruption de mineur. (Artcile ici.)

L’archevêque catho-romain et homophobe John Nienstedt a profité sexuellement d’une dizaine de prêtres et séminaristes. (Articles ici.)

Sabbat & mariage.

Dans les nombreux livres à thématique LGBT chrétienne, il manque souvent un argument biblique très important.

Le voici, en anglais, sur le blogue de David Shell: How Jesus Breaking the Sabbath Proves Gay Marriage is Okay.

Malakoi & arsenokoitai.

Il y a deux mots qui sont utilisés systématiquement par les homophobes pour casser du pédé: «μαλακοί» et «ἀρσενοκοῖται». Ces deux mots se trouvent dans deux passages des épîtres de saint Paul, à savoir: I Corinthiens 6:9 et I Timothée 1:10.

Littéralement, «μαλακοί» signifie «mous». Cela ne nous aide pas trop. Les homophobes ont choisi de l’interpréter comme: «effeminés» ou «homosexuels». Est-ce vraiment cela le sens du mot grec? La langue maternelle de saint Paul a été l’araméen, et la première traduction du Nouveau Testament a été la Peshitta ou vulgate syrienne, qui date de l’époque même de la rédaction du Nouveau Testament. La Peshitta traduit «μαλακοί» par (mahable), qui signifie «corrompus».

Quant aux ἀρσενοκοῖται, les homophobes l’interprètent aussi en référence à l’homosexualité « pure et simple », en prétendant que la traduction littérale en serait «coïteurs de mâles». La première fois que j’ai vu ce mot, je me suis rendu compte que le mot employait une forme féminine, ce qui signifie qu’il se réfère soit à des femmes, soit à un métier unisexe. La moindre des choses aurait été de le traduire littéralement comme «coïteuses de mâles».

Ensuite, il y a un énorme problème chez nos traducteurs homophobes: le sens d’un mot composé n’est pas la somme des sens des deux mots qui le composent. Par exemple, en français, «désolé» vit de dé + sol, mais ça ne veut pas nécessairement signifier «qui manque de sol»; de même, une «pomme de terre» n’est nullement une mala terrensis! Donc les ἀρσενοκοῖται devraient être autre chose que des coïteurs ou coïteuses de mâles, purement et simplement. Et la Peshitta nous donne raison, car elle emploie (schahbay am dikhre), qui veut dire «ceux qui violent les hommes».

Plus de renseignements ici.

Lévitique.

Le monde manque d’une traduction de la Bible en langue française qui ne soit pas corrompue par les anachronismes de toutes espèces, notamment par les anachronismes homophobes.

Bien que nous ne soyons plus sous la Loi de Moïse, mais dans al grâce du Christ, les mauvaises traductions du Lévitique font toujours mal.

Les deux passages du Lévitique que l’on invoque contre les gais sont 18:22 et 20:13. La plupart des traductions, à l’instar de la Vulgate latine, donnent ceci: «Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. // Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux.»

D’autres versions donnent quelque chose d’un peu différent. Par exemple:

La Bible Giguet: «Tu n’auras pas commerce avec un autre homme, comme avec une femme, car c’est une abomination. // Si un homme a commerce avec un autre homme comme avec une femme, qu’ils meurent de mort tous les deux; ils ont commis une abomination; ils sont coupables.»

La Bible de Louis-Isaac Lemaistre: «Vous ne commettrez point cette abomination où l’on se sert d’un homme comme si c’était une femme. // Si quelqu’un abuse d’un homme comme si c’était une femme, qu’ils soient tous deux punis de mort, comme ayant commis un crime exécrable: leur sang retombera sur eux.»

La Bible de Louvain: «Tu ne te mêleras point avec le mâle par compagnie féminine; c’est abomination. // Celui qui couchera avec le mâle par compagnie féminine, l’un et l’autre a fait péché exécrable; qu’ils meurent de mort.»

Chouraqui: «Avec un mâle, tu ne coucheras pas à coucherie de femme. C’est une abomination. // L’homme qui couchera avec un mâle à coucherie de femme, ils font une abomination, les deux. Ils sont mis à mort, à mort, leurs sangs contre eux.»

La Septante grecque donne ceci: «Kαὶ μετὰ ἄρσενος οὐ κοιμηθήσῃ κοίτην γυναικός, βδέλυγμα γάρ ἐστιν. // Kαὶ ὃς ἂν κοιμηθῇ μετὰ ἄρσενος κοίτην γυναικός, βδέλυγμα ἐποίησαν ἀμφότεροι, θανατούσθωσαν, ἔνοχοί εἰσιν.» Littéralement: «Et avec le/un mâle tu ne coucheras le lit d’une/la femme, car c’est horreur. // Et celui qui couchera avec le/un mâle le lit de la/une femme, horreur font les deux, qu’ils se tuent, coupables sont-ils.»

L’hébreu massorétique: «ואת זכר לא תשׁכב משׁכבי אשׁה תועבה הוא׃»
et «ואישׁ אשׁר ישׁכב את זכר משׁכבי אשׁה תועבה עשׂו שׁניהם מות יומתו דמיהם׃»

Je ne suis pas expert en hébreu, mais «משׁכּבי אשּׁה» signifie littéralement «les lits de la/une femme», et, puisqu’il n’y a pas de préposition, mais plutôt un pluriel, ça signifie «dans le lit de la/une femme», il me semble que le «à coucherie de» de Chouraqui n’est pas innocent. Pourquoi? Parce que, si le texte avait voulu condamner l’homosexualité, il aurait juste dit: «Tu ne coucheras pas avec un mâle», sans ajouter la référence à la femme; pour tous les autres péchés sexuels le texte précise juste qui ne peut coucher avec qu[o]i. Le «משׁכּבי» est complètement superflu partout ailleurs. Le texte ne dit jamais des trucs du genre: «Tu ne coucheras pas avec une bête à coucherie de femme». S’il est utilisé dans ces deux cas (qui sont un et le même), c’est que la femme y joue un rôle. Ce n’est pas pour rien que la femme est mentionnée ici. La seule conclusion plausible, c’est qu’il s’agit ici de deux hommes qui profitent d’une femme!

Alors, la traduction la plus proche du texte d’origine est celle de la Bible de Louvain.

Nouveaux livres.

Quelque chose de “drôle” m’est arrivé ce week-end.

Tout d’abord, avant-hier j’ai reçu la lettre la plus homophobe que m’a jamais été adressée. J’ai même eu du mal à la lire.

En même temps, je me dis que ce genre d’attitude n’est autre chose que la dernière étape désespérée des conservateurs. Car, même dans le monde néo-protestant, il y a de plus en plus de théologiens qui s’ouvrent.

Justement, les deux derniers livres en la matière: The Bible’s Yes to Same-Sex Marriage par Mark Achtemeier, et A Letter to My Congregation. An evangelical pastor’s path to embracing people who are gay, lesbian and transgender in the company of Jesus par Ken Wilson.

D’ici quelque temps, les chrétiens homophobes seront une minorité qui essayera de nier son passé.

Au plus souvent, sur quel sujet que ce soit, les positions des conservateurs suivent les étapes suivantes:

1. Moquerie. Tout d’abord, le sujet leur semble trop « connu » pour être débattu.

2. Argumentation simpliste. «La Bible est claire sur le sujet. Nous avons raison.»

3. Mensonge. Au bord du désespoir, ils essaient de falsifier l’histoire, juste pour qu’ils aient raison.

4. Déni. Une fois qu’ils ont perdu, ils nient leur passé. «Nous n’avons jamais enseigné/pratiqué l’esclavage…»