Nox atra rerum.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Nox atra rerum contegit, qui se chante aux matines de jeudi.

 

La nuit ombrage les couleurs
Des choses avec leur ampleur,
Pendant qu’à toi nous nous confions;
Juste Juge, nous te prions.

Le péché, veuille l’enlever;
Les pensées, veuille les laver;
Ô Christ, donne-nous d’éviter
Le mal dans toute activité.

Vois: nos consciences, qui, usées,
Sont par nos fautes accusées,
Des ténèbres vont émerger
Et toi, Rédempteur, rechercher.

Chasse l’obscurité, afin
Que nous nous réjouissions sans fin;
Et que notre bonheur soit plein
D’une lumière sans déclin.

Gloire à toi, Christ, roi éternel,
Qui vis et règnes dans le ciel,
Avec notre Père et l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Quicumque Christum.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Quicumque Christum quæritis.

En réalité, il s’agit des strophes 1ère, 10-11 et 22 de la dernière hymne du cathéméron de Prudence, avec une doxologie de Noël adaptée.

Déjà sous cette forme, l’hymne me semble appropriée également pour les fêtes de prophètes.

Mais, lors des fêtes des prophètes, j’ajouterais aussi les strophes 13 (Iam flos subit Davidicus), 39 (Quem mox sacerdotem sibi), 40 (Licetne Christum noscere), 47 (Hic rex priorum iudicum), 49 (Quin et propago degener) et 50 (Fumosa avorum).

1. Quiconque te cherche, ô Christ Dieu,
Sur le haut doit lever les yeux,
Et contemplera, par la foi,
Le signe de ta gloire à toi.

10. Nous voyons cet éclat divin,
La lumière qui est sans fin,
Immense, sublime, d’en haut,
D’avant les cieux et le chaos.

11. Tu es le roi qui resplendis
Du peuple juif et des gentils ;
Promis à Abraham un jour
Et à ses descendants toujours.

13. Toi la fleur de David dressée
De la racine de Jessé ;
Verge d’Aaron bourgeonnée,
Le sceptre en vue de gouverner.

22. Et les prophètes sont témoins :
Ils t’avaient annoncé de loin ;
Le Père nous dit de sa voix
De t’écouter et croire en toi.

39. Tu es son sacrificateur
Et du monde le créateur ;
Par toi les tables de la Loi
Furent données, pour bon emploi.

40. Comment ne reconnaître en toi
Celui que les prophètes voient :
Le Christ délivrant Israël
Du joug égyptien très cruel ?

47. D’abord tu fus roi des Hébreux,
De Jacob, les rendant heureux ;
Puis chef de l’Église, entamant
Le neuf et dernier testament.

49. Tous les cultes dégénérés
D’idoles se sont effondrés ;
Devant toi ont fondu Baal
Et les dieux d’aspect animal.

50. Car les animaux adorés,
La pierre et les statues dorées,
Par toi, Créateur, sont créés
Pour ton honneur et nos agrès.

La doxologie:

Louange et gloire à toi, Seigneur
Révélé aux humbles de cœur,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit,
Durant les siècles infinis.

Par contre, la doxologie d’origine donne ceci:

52. Que la terre entière te loue :
Les bénis, les perdus, les fous,
Les morts, vivants faibles et forts,
Ô Christ ressuscité des morts.

Ceux qui me connaissent savent que, depuis mon adolescence, je suis métalleux. À vrai dire, à présent, je m’identifie plus punk que métalleux. Cependant, je ne suis pas chaud pour voir du métal ou du punk dans les églises, même si je l’ai été par le passé.

S’il s’agit d’un office “à tendance”, alors, pourquoi pas, pour autant que les textes restent inviolés? Mais je n’aime pas du tout les paroisses qui imposent un certain type de musique aux fidèles.

Alors, comment faire, pour respecter la neutralité? C’est simple: en utilisant le chant grégorien, ou le chant traditionnel (chaque tradition liturgique a son chant traditionnel). Cela assure la neutralité, parce que:

– Ça nous lie à ceux qui nous ont précédés;
– C’est simple à chanter;
– Personne ne se donne en spectacle.

Pange lingua gloriosi prœlium certaminis.

Yves Kéler a traduit en français les couplets 1, 4, 6, 8 et 10 de l’hymne Pange lingua gloriosi prœlium certaminis. Moi, j’ai traduits le reste, c’est-à-dire les couplets 2, 3, 5, 7 et 9; et j’ai modifié sa traduction des couplets 4, 6 et 8.

Le texte traduit par lui est en noir; le texte traduit par moi, ainsi que mes modifications sont en vert.

1. Chante, langue, la bataille,
Chante la fin du combat!
Sous la croix – trophée qu’on aille
Proclamer avec éclat
Que le Christ, Sauveur du monde,
En victime triompha.

2. Quand désobéit l’ancêtre,
Alors toi, le Créateur,
Destinas cet arbre à être
L’instrument réparateur;
Du même bois fis paraître
Le salut, ô Rédempteur.

3. Providentiel, tu procèdes
Opérant notre salut;
Par ton plan, les plans très raides
Du malin tu as rompus,
Et tu procuras remède:
Que ses coups ne nuisent plus.

4. Alors, au temps de la grâce,
Au jour dit et attendu,
Verbe, Christ, né d’une femme,
De ton trône es descendu,
Obéissant et fidèle,
La lumière dans la nuit.

5. Comme enfant, dans la mangeoire,
Par la Vierge dans le froid
Emmailloté, sans la gloire,
On t’aurait cru sur la croix:
Mains et pieds attachés, voire
Fixé sur la crèche en bois.

6. Ensuite, avec trente ans d’âge,
Tu t’en vins de Nazareth,
Humble, supportant l’outrage,
Fis ton œuvre par ta mort,
Tel l’Agneau, qui offres, sage,
Sur la croix, percé, ton cœur.

7. Que l’arbre abaisse ses branches,
Afin de prendre ton corps;
Tu es le fruit qu’elles penchent
En t’entraînant à la mort;
La rédemption tu déclenches,
Nous rachetant, ô roi fort!

8. Ta croix de foi, de triomphe,
Est pour tous l’arbre de vie!
Pas de fleurs, de fruits, de feuilles,
Pour se faire un bel habit:
Mais salut, signe et symbole,
Par toi, Christ qui pends ici.

9. C’est le seul bois qui fut digne
De te porter, Rédempteur;
Il fut port, bateau et signe
Des naufragés et de leur
Salut, ô Agneau et Vigne
Versant ton sang de valeur.

10. À Dieu soit louange et gloire,
Comme au Père, ainsi au Fils,
Honneur et gloire éternelle
Soient aussi au Saint-Esprit,
Maintenant, demain de même,
Dans les âges infinis! Amen.

Plasmator hominis Deus.



Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Plasmator hominis Deus, qui se chante aux vêpres des vendredis (correctement: jeudi soir).

Ô Dieu, plasmateur des humains,
Qui fis tout de tes propres mains,
Tirant de la glaise animaux
Rampants, mammifères, troupeaux,

Qui à chacun, selon son rang,
Des animaux petits et grands
Donnas qu’ils fussent générés,
Vivants, par les humains gérés,

Ôte de nous, tes ouvriers,
Tout ce qui a pu nous souiller
Par la parole et par l’action,
Par la pensée et l’omission.

Donne-nous la grâce et la foi
Et les prémices de la joie;
Dissous les chaînes des conflits;
Que ce soit la paix qui nous lie.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Æterne rerum conditor.

Je vous présente ma traduction-adaptation en français de l’hymne Æterne rerum conditor. Celle-ci se chante aux laudes – fin de matines – des dimanches.

Comme vous pouvez le constater en surfant un peu sur la toile, il y a différentes mélodies pour chanter cette hymne.

Éternel créateur de tout,
Qui régis jours et nuits pour nous,
Encadrant ce que nous faisons,
Dans les temps, espace et saisons,

A sonné l’heure du matin,
Annonçant de la nuit la fin;
La lumière nocturne luit,
Assurant la suite des nuits.

Le ciel du jour va émerger
Depuis l’étoile du berger;
Chasse les hordes du malin,
Qu’elles ne nuisent ce matin.

Dissipe la peur des marins,
Et que nous ne craignions plus rien,
Que sur la pierre de la foi,
L’Église chante pour son Roi.

Et, tout d’un coup, réveille-nous!
Le chant du coq nous met debout,
En éveillant les somnolents,
Et rappelant Pierre au cœur lent.

Au chant du coq, donne l’espoir,
De la santé aux sans-pouvoir,
Repentir aux larrons tordus,
La foi à ceux qui l’ont perdue.

Jésus, exauce-nous, pécheurs,
Vois et corrige nos erreurs;
Ainsi, les pécheurs sont contrits;
Les fautes pleurées sont guéries.

Illumine nos sens, Seigneur,
Et romps le sommeil de nos cœurs;
Sois premier objet de nos voix;
Que nos bouches chantent pour toi.

Gloire à toi, Christ, roi éternel,
Qui vis et règnes dans le ciel,
Avec notre Père et l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Audi benigne conditor.

Depuis quelques années, dans notre chapelle, en carême nous utilisons l’hymne Audi benigne conditor sous une traduction très, très libre. Ça donnait: «Ô Jésus Christ, entends nos cris…»

Aujourd’hui, j’ai profité de mon voyage en train pour faire une meilleure traduction de l’hymne Audi benigne conditor. La voici:

Entends, notre bon créateur,
Notre prière avec des pleurs,
Ces jours d’abstinence sacrée,
En ce carême en toi ancré.

Tu scrutes nos cœurs limités,
Tu connais nos infirmités;
Tourne-toi vers nous, fais-nous don
De la grâce de ton pardon.

Car nous avons péché moult fois;
Remets-le à ceux qui ont foi;
Guéris, pour l’amour de ton nom,
Les languisons que nous menons.

Par l’abstinence donne alors
La force à notre faible corps;
Que jeûne aussi l’entendement,
Gardé des erreurs constamment.

Accorde-nous, ô Trinité,
Toi, notre Dieu dans l’unité,
Que ce carême glorifie
Ton très saint nom, dans notre vie. Amen.

Nocte surgentes.

Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Nocte surgentes vigilemus omnes. Cette hymne se chante aux matines des dimanches d’été.

La mélodie est celle d’Ecce iam noctis.

Surgissant de nuit, vigilant ensemble,
Nous te chantons des psaumes longs, plus amples,
Ainsi que des hymnes qui nous rassemblent
Dans ton saint temple.

Nous te chantons, Seigneur, roi de victoire;
Avec tes saints, fais-nous part de ta gloire;
À ta source éternelle fais-nous boire,
Ô perle rare.

Et la doxologie Præstet hoc nobis, de l’hymne précédente:

Accorde-le-nous, Dieu qui peux tout faire;
Tu es glorifié, ô Trinité: Père,
Et toi, Fils, et toi, Esprit débonnaire,
Toutes les ères. Amen.

Ecce iam noctis.

Je vous présente ma traduction-adaptation en français de l’hymne Ecce iam noctis (orthographiée aussi Ecce jam noctis). Cette hymne se chante aux laudes (fin de matines) des dimanches de l’année.

Maintenant les ombres de la nuit passent;
L’aurore lumineuse prend leur place;
Nous te prions de nous montrer ta face
Avec ta grâce.

Dieu notre Père, donne à tout le monde
Santé et guérison des maux immondes,
Le règne du ciel, là où tout abonde,
D’amour nous inonde.

Accorde-le-nous, Dieu qui peux tout faire;
Tu es glorifié, ô Trinité: Père,
Et toi, Fils, et toi, Esprit débonnaire,
Toutes les ères. Amen.

Տէրն յետ ստեղծման արարածոց.

Comme je le disais ailleurs, le bréviaire romain a un gros problème: il occulte le sabbat. Autrement dit, il chante la création pendant six jours, et dès qu’il faut célébrer la liturgie de samedi, il emprunte l’hymnographie à la Trinité.

Je fais, donc, une traduction-adaptation en français de l’hymne Dominus postquam creavit – Տէրն յետ ստեղծման արարածոց – Dern ħed sdełḑman araraḑoç du livre d’heures (jamaqirk) arménien. Cette hymne a été composée par saint Nersès le Gracieux (+1173). Elle comporte 6 strophes de 8 vers, chacun ayant 8 syllabes. Ça veut dire qu’on peut la chanter sur les mélodies grégoriennes habituelles, comme si c’était une hymne de 12 strophes ayant chacune 4 vers.

La mélodie arménienne d’origine peut être écoutée en suivant ce lien.

Le Seigneur, ayant tout créé,
Prit repos le septième jour.
Lui, qui veut nous voir travailler,
Qui nous repose et nous secourt,
Nous a laissé l’espoir glorieux
Qu’il nous donnerait son sabbat;
Faisant la volonté de Dieu,
Nous aurons son repos là-bas.

 

 

Car notre Maître a bien voulu
Nous instruire par ses leçons:
Par l’économie du salut,
Dans sa seconde création,
Il descendit avec son corps
Dans le sépulcre un samedi,
Pour délivrer les captifs morts,
Et préparer le paradis.

 

 

La source sortie de ton flanc
Sera guérison de nos morts,
Dans leurs sépulcres descendant,
Pour les ressusciter alors.
Donne-leur la vie, le salut,
Et les appelle de ta voix
Compte-les parmi tes élus,
Alors ils chanteront pour toi.

 

 

Nos frêles traits, superficiels,
Péchant, ont entraîné la mort,
Mais ta mort nous rend immortels,
Ô immortel, âmes et corps.
Ceux qui avec toi ont été
Ensevelis dans l’eau des fonts,
Tu les feras ressusciter;
Comme un soleil ils brilleront.

 

 

Les justes pourront resplendir,
Les moines de sagesse ornés;
Couronnés seront les martyrs,
Les vierges, lampes allumées,
Seigneur, considère avec eux
Ceux qui te confessent et croient;
Ne les juge âprement, ô Dieu,
Mais pardonne-leur par ta croix.

 

 

Dans ton immense humilité,
Tu fus en terre enseveli
Et tu as réhabilité
Les croyants, leur donnant la vie.
Relève-nous, qui justifiés
Serons dans ta paix endormis.
À toi la gloire, ô crucifié,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit. Amen.