Adam lay ybounden.

Entre deux trains, j’ai traduit ce noël anglais, Adam lay ybounden:

Adam était en chaînes,
Fermé dans les enfers,
Purgeant la longue peine
De quatre mille hivers.

Tout ça, donc, pour un arbre,
Dont il mangea le fruit,
Tenu pour responsable,
Selon qu’il est écrit.

Et si l’erreur de blâme
N’avais jamais eu lieu,
La Vierge Notre-Dame
N’eût point enfanté Dieu.

Heureuse erreur de faîte!
Ne disons pas «hélas»;
Chantons: Jésus rachète;
Deo gratias!

Joseph was an old man.

Il y a quelques jours, il y a eu une dispute circulant sur les réseaux sociaux, en disant que la plupart des chants de Noël ne sont pas bibliques, étant donné qu’ils contiennent des éléments légendaires. Parmi les plus critiqués, c’était le “noël du cerisier”, appelé aussi Joseph was an old man. Après quelques minutes de réflexion, j’ai réalisé que ce noël, malgré le caractère fictif de sa narration, contenait des éléments très intéressants pour la théologie. Ce noël casse nette l’image néoprotestante d’un Joseph jeune ayant épousé dans le vrai sens du terme une Marie du même âge que lui. Car non, Dieu n’a pas troublé la paix d’un jeune couple en produisant une sorte d’adultère. Au contraire, comme l’attestent des témoins oculaires comme Hégésippe, Joseph était un veuf, ayant des enfants, dont l’aînée saint Jacques (le «frère du Seigneur»). Ce soir, entre deux trains, Nicolas et moi avons traduit ce noël du cerisier vers le français.

Joseph, homme d’âge,
Mûr et envieilli,
Prit, dans son veuvage,
La Vierge Marie.

La route reprise,
La Vierge lui dit:
«Voici des cerises,
Joseph, mon ami.

Joseph, à ta guise,
Je veux cependant
Des rouges cerises;
J’attends un enfant.»

Joseph en colère
Répond à Marie:
«L’enfant a un père:
Qu’il cherche tes fruits.»

Du sein de sa mère,
Jésus commanda
Des fruits jusqu’à terre,
Que l’arbre donna:

«Abaisse tes branches,
Ô arbre abondant,
Que ma mère en mange,
Joseph regardant!»

Joseph prit la mère
Sur son genou droit:
«Dieu, dans ma misère,
Prends pitié de moi!»

Joseph prit la Vierge,
Et dit à Jésus:
«Cerises et neige!?
Quel jour naîtras-tu?

– Moi, je devrai naître
Vers le six janvier;
L’astre va paraître
Pour vous l’annoncer.»

Hark! The Herald Angels Sing – en français.

Voici la traduction que j’ai faite du noël anglais Hark! The Herald Angels Sing, ou Hark How All the Welkin Rings (écouter sur YouTube), à partir du texte d’origine, écrit par Charles Wesley.

Çà ! Les cieux ont résonné :
Gloire au Roi des rois, Dieu né !
Paix sur terre ! Dieu sauveur
Réconcilié aux pécheurs !
Joyeux peuples sous les ciel,
Avec les incorporels,
Tous, êtres créés, prônez :
Aujourd’hui le Christ est né.

Ref.: Çà ! Les anges chantent bien
Gloire au Roi, Dieu né humain.

Le Christ, sans début ni fin,
Dans le temps nous a rejoints ;
Adoré par l’univers,
D’une Vierge il a pris chair.
Dieu en corps humain est né,
Le Très-Haut s’est incarné ;
Vrai humain est apparu
Notre Emmanuël : Jésus. – R.

Réjouis-toi, Prince de paix,
Soleil de justice, vrai,
Qui, donnant lumière et vie
Sous tes ailes, nous guéris ;
Né sans gloire, limité,
Pour notre immortalité ;
Né, pour que, d’Esprit et d’eau,
Tous nous renaissions d’en haut ! – R.

Viens, désir de nos nations,
Fais-y ton habitation ;
D’Ève étant le descendant,
Broie la tête du serpent.
Vois la création déchue,
Et restaure-la, Jésus ;
En mystique union prends-nous,
Nous l’Église, toi l’Époux. – R.

Casse en nous le vieil Adam,
Ton image y imprégnant ;
Toi, second Adam du ciel,
Fais de nous des immortels.
Donne-nous, pécheurs dévôts,
D’assumer l’humain nouveau,
Et de vivre de ta vie,
Désormais à l’infini. – R.

Oleries.

L’Avent commencera bientôt. Voici des antiennes Ô que j’ai compilées pendant l’Avent de l’année dernière. Puissent ces oleries vous servir pour un temps de l’Avent restauré. Ainsi, vous aurez des oleries depuis le premier soir de décembre et jusqu’au réveillon de Noël.

Si vous désirez les imprimer, vous pouvez les télécharger ici.

O Sapientia

O Adonai

O Fili homini

O Agne

O Charitas

O Judex

O Domine fac mirabilis

O Redemptor

O Serve Domini

O Bethleem

O Resurrectio et vita

o_lux_mundi

O_Radix_Jesse

O Clavis David

O Oriens

O coelorum Domine

O Verbum Patris

O Summe Artifex

O Sancte Sanctorum

O Rex gentium

O Decus apostolicum

O Emmanuel

O Pastor Israel

O Jesu

Supreme motor cordium.

Voici une nouvelle hymne que j’ai traduite, Supreme motor cordium, et qui me semble idéale pour les fêtes de certains saints.

Suprême inspirateur des cœurs,
Depuis le monde et son début,
Tu donnes à tes saints élus
Des fruits de sainteté, Seigneur.

Ici tu fais cohabiter
La foi, l’espérance et l’amour;
Après la fin, au dernier jour,
Il restera la charité.

Ô charité, ô vérité!
Après ce siècle de travaux,
Sois le sabbat, notre repos,
Ô toi, lumière illimité!

Semant le grain, nous nous cassons
En pleurs et mille et un soucis;
Donne un produit bien réussi,
La joie sans fin à la moisson.

Ô Trinité, toi, notre Dieu,
Accorde-nous de fructifier,
Et, par ta grâce sanctifiés,
Bientôt couronne-nous aux cieux. Amen.

O Luce qui mortalibus.

Voici l’hymne O Luce qui mortalibus, que j’ai traduite vers le français. Elle pourrait servir aux laudes des veilles des fêtes, hors saison.

Lumière absconse, ô Éternel,
Devant qui tremblent les mortels,
Les anges se cachant les yeux,
Mouvant le cœur des bienheureux:

Tu nous as faits, ô Créateur,
Mais nous vivons dans la noirceur;
Ton jour sans fin viendra bientôt,
Changeant le laid, rendant tout beau.

Ce jour, tu nous l’as préparé,
Et de clarté l’auras paré,
Plus lumineux que le soleil
Et que les astres, sans pareil.

Ce jour sans fin, nous l’attendons,
Et tu nous l’offriras en don;
Tu transfigureras nos corps,
Pour jouir de ta vision alors.

Ainsi sauvés des liens de mort,
Nous goûterons de tes trésors;
Nous t’aimerons, contemplerons,
Et te louerons en oraison.

Dieu trine que nous adorons,
Accorde-nous ce qui est bon;
Après l’éclat d’un temps si court,
Rends-nous l’interminable jour. Amen.

Lord enthroned in heavenly splendour.

Lorsque nous avons été la dernière fois en Angleterre, et que nous avons participé à la Messe et aux vêpres à l’église Sainte-Marie de la rue Bourne à Belgravie, j’ai traduit vers le français le chant anglais Lord enthroned in heavenly splendour. Mais, en rentrant, j’ai perdu la feuille. Hier soir, Nicolas et moi avons été à Louvain, et du coup, en rentrant, j’ai retraduit le même chant. Voici ma traduction vers le français.

Couronné, plein d’apparence,
Premier-né d’entre les morts,
Ô Jésus, notre défense,
Tu redresses notre sort;
Alléluia, alléluia,
Pain vivant, tu nous rends forts.

Prince de la vie, sans cesse,
Par ta chair, tu donnes vie;
C’est ta paix que tu nous laisses;
Ton saint sang nous purifie,
Alléluia, alléluia,
Dieu fait chair, Verbe et hostie.

Sacrifice, agneau de Pâque
Une seule fois offert,
Avec nous tu restes chaque
Messe, avec ton sang, ta chair;
Alléluia, alléluia,
Notre cœur, tu le rends clair.

Grand pontife, au ciel tu entres
Par le voile, au temple vrai,
Médiateur qui représentes
Devant Dieu l’humain parfait,
Alléluia, alléluia,
Sacrifié pour nos méfaits.

Manne et pierre, tu nous donnes
Sang et eau de ton côté;
Ciel et terre, ô Dieu, te prônent,
Agneau mort, ressuscité;
Alléluia, alléluia,
Règne pour l’éternité!

Promittis et servas datam.

Voici un hymne du matin, Promittis et servas datam, que j’ai encore traduit vers le français.

En ta promesse enracinés,
Croyant, ô Dieu, sans cesse en toi,
Nous te prions, dématinés,
Sur base de la même foi.

Le cœur vacille, et l’affermis,
Nous nourrissant des sacrements;
Tout ce que tu nous as promis,
Nous l’attendons dès maintenant.

Notre âme aspire vers le haut,
Aux siéges préparés au ciel,
Pour s’abreuver des claires eaux,
À ton bonheur, don éternel.

Fais-nous t’attendre, Trinité,
Toi qui es notre seul rempart,
Torrent de grâce et d’unité,
Notre salut, unique espoir. Amen.

O splendor æterni Patris.

Un autre hymne que j’ai traduit du latin, c’est O splendor æterni Patris. Il pourrait servir aux complies jours de jeûne qui tombent en dehors des saisons liturgiques, par exemple les quatre-temps de septembre (après l’octave de la Croix) ou le jeûne fédéral ou cantonal.

Reflet du Père et son vrai Fils,
Jour sans déclin, Jésus le Christ,
Lumière de lumière, et paix
Des cœurs chassant le soir épais:

Alors que le soleil bâsit,
Et que la nuit a tout saisi,
Après le jour et ses ennuis,
Repose-nous pendant la nuit.

Par toi, si l’éclairage est lent,
Qu’il veille, notre jugement;
Ta dextre soit l’appui constant
De tes élus, qui t’aiment tant.

Si notre corps est accablé
De la fatigue et affalé,
Fais que l’intelligence, ailée,
Vers toi, Dieu, puisse encor’ voler.

Unique espoir, Sauveur puissant,
Exauce les souhaits décents
Des gens racquis par ton saint sang
Versé sur la croix, innocent.

Dans tous les siècles, tous en chœur
Rendons au Père gloire, honneur,
Et à toi, Fils rendu vainqueur,
Et à l’Esprit: Dieu de douceur. Amen.

Die parente temporum.

Voici encore l’une de mes traductions. Je ne sais pas qui a écrit Die parente temporum, mais j’aime bien la façon dont le dimanche est rapporté aux trois personnes de la Trinité.

Le premier jour, début du temps,
Ô Père, par ton Verbe aidant,
C’est la lumière que tu fis,
Ô source de tout être et vie.

Le premier jour, Fils de bonté,
D’en bas tu es ressuscité;
Le premier jour, Esprit et Dieu,
Tu descendis en don et feu.

Assiste-nous de ton amour,
Que nos cœurs soient fervents toujours;
Notre devoir soit accompli
Envers toi, maître de la vie.

Tu as créé, Père divin,
À ton image, tout humain;
Raison et cœur as animé,
Et nous appelles à t’aimer.

Fils, avec toi ensevelis,
Accorde-nous nouvelle vie,
Toi, sacrifice bien parfait,
Consacre-nous à tes projets.

Esprit, auteur de tous les dons,
Toi, don par excellence bon,
Enflamme nos cœurs et nos reins,
Que de tes sept dons ils soient pleins.

Ô Trinité, suprême bien,
Dieu qu’on proclame trois fois saint,
À toi nos âmes de dévouent:
Fais-nous t’aimer par-dessus tout. Amen.