Νυν αι δυναμεις.

Ği m’ a metou e l’ tiesse di ratournai e walon l’ ime d’ ofertwére c’ on čante e rite bizantin al seče messe. Li sourdant graik, c’ est:

Νῦν αἱ δυνάμεις τῶν οὐρανῶν σὺν ἡμῖν ἀοράτως λατρεύουσιν· ἰδοὺ γὰρ εἰσπορεύεται ὁ Βασιλεὺς τῆς δόξης. Ἰδοὺ θυσία μυστικὴ τετελειωμένη δορυφορεῖται• πίστει καὶ πόθῳ προσέλθωμεν, ἵνα μέτοχοι ζωῆς ἀιωνίου γενώμεθα. Ἀλληλούϊα.

Mins mi, ğ’ el vou sifwaît mete, a môde d’ arimeas, po c’ on l’ saipe čantai so l’ air do ratournaetč inglès Let all mortal flesh keep silent (ki c’ est, po dire li vör, l’ ime di l’ ofertwére del bizantene shijhe di Påke), ou co mea, so l’ vuze da Pange lingua.

Et vo-vs-la çou c’ ça dene:

Les pouxhes do cir, et nzôtes,
A gngnos, minme s’ on n’ veut rein;
Waî k’ i mousse! El Roy del hôte
Glore so l’ åtai aveint,
Divin l’ porcession ki monte
Po poirtai l’ sint sacrameint.

Avou feud, avou djéryance,
Ğam pus prep po comunyî
Foû des sints dons ki d’ avance
Sont ofrous et sanctifyîs
Et prinde pårt del vicance
Ki dmore et k’ est po todi. Alelouya.

Pange lingua…

Faute de ne pas avoir trouvé le Pange lingua gloriosi corporis mysterium en traduction-adaptation francophone liturgique, je me suis proposé d’en essayer une par moi-même.

Chante, langue, le mystère
De ce corps très glorieux
Et de ce sang salutaire
Répandu par notre Dieu,
Reçus de la vierge-mère,
Pour sauver l’homme en tous lieux.

Étant venu dans le monde,
Verbe de Dieu incarné
Et plein de miséricorde,
La parole, il l’a semée.
De l’humilité profonde
Un signe il nous a donné:

La nuit de la sainte Cène,
À table avec ses amis,
Observant la Loi ancienne,
À leurs sens il s’est soumis.
Et, reçu par la douzaine,
Dans leurs mains il s’est remis.

Par sa parole à la table,
Le Christ, à partir du pain,
Fit sa chair, corps véritable,
Son sang à partir du vin.
La foi voit l’indémontrable,
Les cœurs purs voient le divin.

Vénérons la sainte offrande,
Sacrement, nouveau repas!
L’ancien, le Christ vint le rendre
Désuet, lorsqu’il soupa.
La foi seule peut comprendre
Ce que les yeux ne voient pas.

Et la doxologie, déjà traduite par Yves Kéler pour l’autre Pange lingua:

À Dieu soit louange et gloire,
Comme au Père, ainsi au Fils,
Honneur et gloire éternelle
Soient aussi au Saint-Esprit,
Maintenant, demain de même,
Dans les âges infinis ! Amen.

Lauda Sion.

Il a fallu attendre cette année 2013 pour avoir une traduction liturgique de Lauda Sion salvatorem.

Voici donc l’adaptation en français, par Dominique Collardey. La mélodie est écoutable ici.

Vigile de la Fête-Dieu.

«Mais le pape Urbain IV […] Ce pontife a laissé à l’Église un monument de lui que tous les siècles révéreront. C’est l’Institution de la Fête du saint Sacrement, à l’occasion d’un Miracle qui arrive dans un Village auprès d’Orviette, une Hostie ayant jetté (sic!) du sang pour confondre l’incrédulité du prêtre qui célébroit la Messe. Saint Thomas d’Aquin, qui étoit pour lors Professeur en Théologie à Orviete, composa l’office de cette fête.» (Bossuet)

Ce n’est donc ni à Salzinnes, ni au Mont-Cornillon que la fête a été institué, malgré la fierté des Belges. (Toutefois, la fête de la Trinité et son office nous viennent d’Hugues de Lobbes!) J’ai déjà parlé ailleurs des implications théologiques de la Fête-Dieu.

Serait-il possible de compiler une Messe de la vigile de la Fête-Dieu? Bien sûr!

Introït: «Qui manducat meam carnem» – voir le jeudi après le 2e dimanche du carême. Verset: «Domini est terra», de la veille de Noël.

Après le Kyrie, la collecte du vendredi après le 4e dimanche du carême: «Deus, qui ineffabilibus mundum renovas sacramentis: præsta, quæsumus; ut Eccesia tua et æternis proficiat institutis, et temporalibus non destituatur auxiliis».

Première prophétie: Zacharie 9:9-17.

Graduel: «Parasti in conspectu meo mensam», du 2 août, ayant comme verset «Dominus regit me».

Gloria, puis une seconde collecte: «Quæsumus, omnipotens Deus: ut inter eius membra numeremur, cuius corpori comunicamus et sanguini» – voir le samedi après le 3e dimanche du carême.

Seconde prophétie: Malachie 1:6-11.

Alléluia, 2e ton. «Dominus regit me» – voir le samedi avant le dimanche de la Passion.

Ou bien: alléluia du 3e dimanche du temps pascal: «Cognoverunt discipuli Dominum Iesum in fractione panis.»

Évangile: Jean 6:27-55: «In illo tempore, dixit Iesus turbis Iudæorum: Operamini non cibum, qui perit, sed qui permanet in vitam æternam.»

Offertoire: «Panis, quem ego dedero, caro mea est pro sæculi vita.» – voir le vendredi des quatre-temps du carême.

Secrète du premier mardi du carême: «Munera tibi, Domine, oblata sanctifica».

Comme antienne de communion, on pourrait prendre «Hoc corpus», emprunté au dimanche de la Passion.

Postcommunion du samedi après les cendres: «Cælestis vitæ munere vegetati.»

Il est intéressant de remarquer comment, même en la fête de la Pentecôte, la liturgie romaine reste extrêmement timide face à l’invocation du Saint-Esprit.

Le rite byzantin a quelques antiennes adressées au Saint-Esprit en cette fête; mais même le tropaire du jour est adressé au Christ, et pas à l’Esprit.

Dans le rite mozarabe, heureusement, la collecte du jour est adressée à l’Esprit Saint. De même les post-pridie de la vigile et du jour, ainsi que l’introduction au Notre Père le jour de la Pentecôte: toutes ces parties sont adressées au saint-Esprit.

Le site suédois moderne a, lui aussi, pour ce jourd’hui, à côté de la collecte traditionnelle du rite romain, une collecte suédoise moderne, adressée à l’Esprit Saint.

À ma connaissance, quasiment tous les canons eucharistiques de par le monde sont adressés au Père, sauf l’anaphore de saint Grégoire de Nazianze (copte) au Fils; mais aucun à l’Esprit Saint…

Ascension 2013.

La fête de l’ascension est là. Tous les ans, ça engendre en moi une nostalgie de la Pâque. J’ai toujours l’impression qu’on n’a pas chanté assez « le Christ est ressuscité ».

Mais je me console, en me disant que tous les dimanches de l’année, c’est Pâque. Oui, nous avons un temps pascal annuel, mais également la fête hebdomadaire de la résurrection, tous les dimanches.

Et je n’arrête pas de me lamenter sur ceci: les dimanches de l’année nous oublions trop souvent pourquoi c’est ce jour-là que nous sommes là, à la messe. La résurrection du Christ semble peu évoquée (en tout cas, bien souvent, elle est évoquée une seule fois, à l’anamnèse, à côté des autres mystères de la vie terrestre du Christ, ce qui ne change strictement rien par rapport aux autres jours de la semaine). Bien souvent, lorsque je suggérais des chants et prières de la résurrection, on me répondait que « ce n’est pas le thème du jour ».

Revenons donc à l’Ascension. J’apprécie notamment la préface de cette fête: «Qui, après sa résurrection, s’est manifesté visiblement à tous ses disciples, et, sous leurs regards, s’est élevé dans les cieux, pour nous permettre de participer à sa divinité.» La portée théologique en est grande: le but de l’incarnation y est de nouveau accentué. (Et, pour la petite histoire, cette préface conviendrait également aux fêtes des apôtres.)

L’image ci-contre, c’est une très belle mosaïque, représentant l’Ascension, dans l’Église de Tous les Saints, rue Marguerite, Westminster. Cliquez pour agrandir.

Rogations.

Dans beaucoup d’endroits (et de livres liturgiques modernistes), les rogations n’existent plus.

C’est (entre autres) ici que s’accomplit ce que le Christ avait dit: «Les fils de ce siècle sont plus prudents à l’égard de leurs semblables que ne le sont les fils de lumière.» À une époque où les «fils de ce siècle» se préoccupent de l’environnement et de la bonne gestion agricole, certains Églises veulent oublier tout cela, sous prétexte de superstition. C’est carrément honteux!

Il est intéressant de voir comment les anglicans, loin de jeter les rogations aux oubliettes, ont développé une belle liturgie pour ces trois jours précédant la fête de l’Ascension.

Mais, dirons certains, quel rapport ont les rogation avec le temps pascal? Pourquoi ne pas attendre jusqu’en juillet ou août?

La résurrection du Christ a un rapport très direct avec tout ça. Car, si tout n’est restauré complètement qu’à la parousie, néanmoins, la résurrection du Christ est l’événement historique crucial de l’histoire de l’humanité, et la ré-création a déjà commencé au moment de la résurrection du Christ. Donc les prières pour les cultures et l’environnement ont tout à fait leur place ces trois derniers jours du temps de la résurrection!

Saint Anselme 2013.

Et c’est de nouveau la fête de saint Anselme.

Espagnol, pas grec.

Le dernier article du chanoine Reid me semble intéressant; c’est pourquoi je vous le traduis:

L’Église épiscopalienne enseigne à ses futurs ordonnés, je suppose, le grec, et peut-être un peu d’hébreu, et sans doute encore moins de latin.

Tout ça, c’est une perte de temps. Seulement quelques savants ont besoin de connaître ces langues, et certainement pas les curés de paroisse en Amérique.

Ce que les séminaires devraient enseigner, c’est l’espagnol. Très bientôt, certains états d’Amériques seront majoritairement hispanophones. Et beaucoup de ces hispanophones se sont éloignés de l’Église romaine dans laquelle ils avaient été baptisés au sud de la frontière. Des tas d’entre eux se font évangéliser par les pentecôtistes et autres Églises protestantes.

Mais je suis sûr que beaucoup d’entre eux aimeraient trouver une Église catholique qui accepte le fait qu’ils soient divorcés et remariés, ou gais […] Et voici que nous avons l’Église épiscopalienne, qui remplit tous ces critères. Mais, malheureusement, la Messe et tout le reste y emploient d’habitude l’anglais.

J’aimerais parler l’espagnol couramment. Si c’était le cas, je proposerais une Messe hispanique chaque dimanche ou samedi soir à Saint-Clément. Bien entendu, je suis capable de lire une Messe en espagnol, mais ça doit être plus authentique que ça. Je saurais le faire en italien, français ou allemand, mais ce n’est pas très demandé au centre-ville de Philadelphie.

Ce qui est demandé, partout en Amérique, ce sont des prêtres épiscopaliens qui parlent l’espagnol sans difficultés et qui savent célébrer les Sacrements dans cette langue. Tout notre pieux discours sur la priorité des pauvres et des nécessiteux pourrait être mis en action via ce simple ajustement: ENSEIGNEZ L’ESPAGNOL AUX PRÊTRES ÉPISCOPALIENS!

Bon, ça ne va pas emmener le Royaume de Dieu du jour au lendemain, mais nos prêtres seront débarrassés du grec, hébreu et latin superficiels qu’ils oublient à peu près trois mois après avoir quitté le séminaire.

L’article du Père Reid me fait penser au Père Alberto Cutié. Et ça me fait également sourire, en pensant au castillan, qui remplacera l’anglais aux États-Unis. Car l’avenir du castillan n’est pas en Espagne (où tout le monde s’adonne à baragouiner l’anglais de cuisine), mais dans les Amériques!

Notre contexte, ici en Belgique, est quelque peu différent. N’empêche, le premier problème, c’est que nous ne savons même pas parler le français, et même, dans l’Église, c’est du mauvais français que l’on utilise, malheureusement, dans la liturgie et dans beaucoup de traductions bibliques. Mais, à côté de ça, nous devrions être polyglottes à l’autel et au lutrin. La renaissance du wallon, ainsi que l’extension du flamand et du luxembourgeois, doivent passer par le lutrin et l’autel.

Collectes de la Résurrection.

On peut dire, à juste titre, que l’Occident en général, et rite latin en particulier, restent très frugaux concernant la proclamation de la résurrection du Christ et, surtout, ils manquent de réflexion théologique autour du sujet, dans la liturgie. Au plus souvent, les antiennes se bornent à citer des versets bibliques, et les hymnes se contentent d’historiciser l’événement, tel qu’il est présenté dans les quatre évangiles.

Et même ainsi, à l’office, les antiennes des psaumes, parlant de la résurrection, se chantent uniquement à Pâque; les autres dimanches n’ont presque plus rien avec la résurrection.

Tout cela est très différent des rites orientaux. Par exemple, dans le rite byzantin, on chante tous les samedis soir 7 antiennes des psaumes, plus 3 apostiques, plus 1 tropaire, qui évoquent, tous, la résurrection, et font des réflexions théologiques là-dessus. En tout, ça fait 11 morceaux, multipliés par 8, autant que de semaines dans le cycle de l’octoèque!

Au contraire, le rite byzantin n’a ni les collectes, ni les hymnes, comme l’Occident. Donc si l’Occident est frugal, il n’est pas pourtant nul. Il a quelques collectes, qui évoquent la résurrection. On ferait donc bien de les utiliser plus souvent. Les voici:

Deus, qui sollemnitate paschali, mundo remedia contulisti: populum tuum, quæsumus, cælesti dono prosequere; ut et perfectam libertatem consequi mereatur, et ad vitam proficiat sempiternam; per Dominum…
Dieu, qui, dans la solennité pascale, as apporté les remèdes au monde, nous te prions de combler ton peuple du don céleste; afin qu’il mérite d’atteindre la liberté parfaite, et de parvenir à la vie éternelle; par notre Seigneur… (Lundi de Pâque)

Deus, qui nos resurrectionis dominicæ annua solemnitate lætificas: concede propitius; ut per temporalia festa quæ agimus, pervenire ad gaudia æterna mereamur; per eumdem Dominum…
Dieu, qui nous réjouis par la solennité annuelle de la résurrection du Seigneur: accorde-nous, qui célébrons ces fêtes dans le temps, de mériter de parvenir aux joies éternelles; par notre même Seigneur… (Mercredi de Pâque)

Omnipotens sempiterne Deus, qui paschale sacramentum in reconciliationis humanæ fœdere contulisti: da mentibus nostris; ut, quod professione celebramus, imitemur effectu; per Dominum…
Dieu tout-puissant et éternel, qui dans le sacrement pascal as formé un pacte de réconciliation avec l’humanité: donne à nos intelligences de mettre en pratique ce que nous célébrons par la foi; par notre Seigneur… (Vendredi de Pâque)

Deus, quem diligere et amare iustitia est, ineffabilis gratiæ tuæ in nobis dona multiplica: et qui fecisti nos in morte Filii tui sperare quæ credimus; fac nos eodem resurgente prevenire quo tendimus, qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti Deus…
Dieu, qu’il est juste de chérir et d’aimer, multiplie en nous les dons de ta grâce ineffable; et comme dans la mort de ton Fils tu nous as fait espérer ce que nous croyons, donne-nous d’aller à la rencontre de ce vers quoi nous tendons, par la résurrection du même, qui vit et règne avec toi, dans l’unité de l’Esprit Saint… (Rameaux)

Deus, qui pro nobis Filium tuum crucis patibulum subire voluisti, ut inimici a nobis expelleres potestatem: concede nobis famulis tuis, ut resurrectionis gratiam consequamur; per eumdem…
Dieu, qui as voulu que ton Fils subît pour nous le gibet de la croix, afin que tu éloignasses de nous la puissance de l’ennemi: donne-nous, qui sommes tes serviteurs, de parvenir à la grâce de la résurrection; par le même… (Mercredi-Saint)

Deus, qui per resurrectionem Filii tui Domini nostri Iesu Christi, mundum lætificare dignatus es: præsta, quæsumus, ut per eius Genitricem Virginem Mariam, perpetuæ capiamus gaudia vitæ; per eumdem Christum…
Dieu, qui par la résurrection de ton Fils, notre Seigneur Jésus Christ, as daigné réjouir le monde: donne-nous, nous t’en prions, que par la Vierge Marie, sa mère, nous recevions les joies de la vie éternelle; par le même Christ… (de la BVM pendant le temps pascal)