Տէրն յետ ստեղծման արարածոց.

Comme je le disais ailleurs, le bréviaire romain a un gros problème: il occulte le sabbat. Autrement dit, il chante la création pendant six jours, et dès qu’il faut célébrer la liturgie de samedi, il emprunte l’hymnographie à la Trinité.

Je fais, donc, une traduction-adaptation en français de l’hymne Dominus postquam creavit – Տէրն յետ ստեղծման արարածոց – Dern ħed sdełḑman araraḑoç du livre d’heures (jamaqirk) arménien. Cette hymne a été composée par saint Nersès le Gracieux (+1173). Elle comporte 6 strophes de 8 vers, chacun ayant 8 syllabes. Ça veut dire qu’on peut la chanter sur les mélodies grégoriennes habituelles, comme si c’était une hymne de 12 strophes ayant chacune 4 vers.

La mélodie arménienne d’origine peut être écoutée en suivant ce lien.

Le Seigneur, ayant tout créé,
Prit repos le septième jour.
Lui, qui veut nous voir travailler,
Qui nous repose et nous secourt,
Nous a laissé l’espoir glorieux
Qu’il nous donnerait son sabbat;
Faisant la volonté de Dieu,
Nous aurons son repos là-bas.

 

 

Car notre Maître a bien voulu
Nous instruire par ses leçons:
Par l’économie du salut,
Dans sa seconde création,
Il descendit avec son corps
Dans le sépulcre un samedi,
Pour délivrer les captifs morts,
Et préparer le paradis.

 

 

La source sortie de ton flanc
Sera guérison de nos morts,
Dans leurs sépulcres descendant,
Pour les ressusciter alors.
Donne-leur la vie, le salut,
Et les appelle de ta voix
Compte-les parmi tes élus,
Alors ils chanteront pour toi.

 

 

Nos frêles traits, superficiels,
Péchant, ont entraîné la mort,
Mais ta mort nous rend immortels,
Ô immortel, âmes et corps.
Ceux qui avec toi ont été
Ensevelis dans l’eau des fonts,
Tu les feras ressusciter;
Comme un soleil ils brilleront.

 

 

Les justes pourront resplendir,
Les moines de sagesse ornés;
Couronnés seront les martyrs,
Les vierges, lampes allumées,
Seigneur, considère avec eux
Ceux qui te confessent et croient;
Ne les juge âprement, ô Dieu,
Mais pardonne-leur par ta croix.

 

 

Dans ton immense humilité,
Tu fus en terre enseveli
Et tu as réhabilité
Les croyants, leur donnant la vie.
Relève-nous, qui justifiés
Serons dans ta paix endormis.
À toi la gloire, ô crucifié,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit. Amen.

Immense cæli conditor.



Maintenant, ma traduction-adaptation en français de l’hymne Immense cæli conditor, de saint Grégoire le Grand. Cette hymne était chantée les lundis soir. Cependant, sa place dans la liturgie n’est pas correcte, car, avec le coucher du soleil lundi soir, commence la journée liturgique du mardi. Je ne sais pas quelle serait la place idéale pour cette hymne, étant donné que dimanche soir on fête encore la résurrection.

Immense Créateur des cieux,
Tu divisas l’eau en deux lieux,
Donnant une limite au ciel,
Afin de garder l’essentiel.

Affermissant les eaux d’en haut,
Sur la terre, fleuves et vaux,
Pour que le sol soit refroidi
Et préservé des incendies.

Dieu miséricordieux, répands
Sur nous ta grâce maintenant,
Qu’elle puisse nous empêcher
De faire de nouveaux péchés.

Que la lumière de la foi
Nous guide sur la bonne voie,
Qu’elle nous montre les défauts,
Les vanités et besoins faux.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Cette doxologie, commune à plusieurs hymnes, a été traduite autrement par Georges Pfalzgraf:

Exauce-nous, Père éternel,
Par Christ, qui vit et règne au ciel,
Avec toi et le Saint-Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Consors paterni luminis.

Les mardi aux matines, on chante l’hymne Consors paterni luminis, attribuée à saint Grégoire le Grand. En voici ma traduction-adaptation en français.

Lumière de lumière née,
De même gloire couronné,
Ô égal au Père, à l’Esprit,
Écoute nos voix qui te prient.

Chasse le mal que nous aimons,
Les ténèbres et les démons;
Fais-nous émerger du sommeil,
Et passer le jour en éveil.

Ainsi, Christ, sois-nous indulgent,
Aux croyants qui sommes tes gens,
Qui te louons d’un même cœur,
Chantant des psaumes tous en chœur.

Gloire à toi, Christ, roi éternel,
Qui vis et règnes dans le ciel,
Avec notre Père et l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Summæ Deus clementiæ.

Voici ma traduction-adaptation en français de l’hymne Summæ Deus clementiæ. Dans le bréviaire romain, il est prescrit qu’on chante cette hymne les samedis matin. En réalité, c’est une hymne à la Trinité. Les samedis on devrait chanter le repos de Dieu à la fin de la création, ainsi que le repos du Christ dans le tombeau.

Dieu tout-clément, qui nous es cher,
Toi, concepteur de l’univers,
Quant aux personnes, trinité,
D’une même essence, unité,

Reçois nos chants avec nos pleurs
Qui sortent du fond de nos cœurs;
Sors-nous de notre désarroi,
Triunique Dieu, un et trois.

Enflamme nos reins en ce jour
De la chaleur de ton amour,
Pour être prêts, dès à présent,
Pour ton futur avénement.

En pleine nuit, nous commençons
Notre journée dans les chansons;
Puisque nous sommes tous contrits,
Conduis-nous à notre patrie.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Fêtes du dogme.

Aujourd’hui, c’est «la fête de la Trinité», et, dans quatre jours, il y aura «la Fête-Dieu», toutes les deux ayant, plus ou moins, des racines liégeoises.

Comme je le disais ailleurs, il ne peut y avoir de fêtes d’un dogme.

Les seules façons orthodoxes de concevoir des deux fêtes sont de les voir comme des événements:
– la fête de la Trinité n’est rien d’autre que l’octave de la Pentecôte: l’événement de la descente du Saint-Esprit;
– la Fête-Dieu n’est rien d’autre que la commémoraison de l’événement que fut le miracle eucharistique de Bolsenne, près d’Orviet.

Si c’est autre chose, qu’elles soient anathème!

Que ces deux fêtes soient l’occasion de catéchiser sur des dogmes de l’Église est très bien. Noël et l’Annonciation sont des fêtes de la venue de Dieu dans la chair, et pendant ces fêtes-là on peut catéchiser quant à l’incarnation; mais il ne peut y avoir de fête du dogme de l’incarnation.

Autrement, on aurait des fêtes du genre: fête de l’humanité du Christ, fête de la divinité du Christ, fête de la périchorèse, fête de la volonté humaine du Christ, fête de la volonté divine du Christ, fête du monothéisme etc. etc. etc.

Primo dierum omnium.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Primo dierum omnium, de saint Grégoire le Grand, qui se chante les dimanches aux matines:

Le premier jour, tu fis le temps;
Le même jour, ressuscitant,
Tu libéras ta création
Par ta sainte résurrection.

Nous nous levons de la torpeur
Du doux sommeil, ô Dieu sauveur,
Pour te louer en pleine nuit,
Comme le prophète l’a dit.

Écoute-nous, ô notre Roi,
Et étends vers nous ton bras droit,
Pour nous défendre et effacer
Les fautes de notre passé.

Puisque nous sommes réunis
Et ce jour très saint et béni,
Et d’un même cœur te chantons,
Comble-nous de tes précieux dons.

Maintenant, Père lumineux,
Nous te prions, toi, notre Dieu,
Défends-nous de ce qui nous nuit,
Des tentations et de leurs fruits.

Empêche nos âmes et corps
De se diriger vers la mort.
Préserve-nous de mal agir
Et de brûler pour les désirs.

Nous te prions, ô Rédempteur,
Purifie-nous, pauvres pécheurs.
Donne-nous, ô Ressuscité,
La pleine vie d’éternité.

Délivrés des actes charnels,
Nous chantons, Esprit éternel,
Ta gloire, par nos doux refrains,
Maintenant et toujours, sans fin.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Cette doxologie, commune à plusieurs hymnes, a été traduite autrement par Georges Pfalzgraf:

Exauce-nous, Père éternel,
Par Christ, qui vit et règne au ciel,
Avec toi et le Saint-Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Une remarque importante. Tout d’abord, la doxologie vient à la base d’une autre hymne (ça vient des hymnes de saint Ambroise). Certaines strophes s’adressent au Fils; d’autres s’adressent au Père. J’ai profité de l’ambiguïté de la strophe 8, pour la dédier à l’Esprit Saint, même si le texte d’origine ne mentionne pas la troisième personne de la Trinité.

Somno refectis.

Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Somno refectis artubus, de saint Ambroise, qui se chante les lundis aux matines:

Étant refaits par le sommeil,
Et quittant le lit au réveil,
Nous venons prier, te chanter,
À toi, Père non-engendré.

Par les langues premièrement,
L’intelligence tout autant,
Pour qu’avec toi nous commencions
Et parachevions les actions.

De même que la nuit n’est rien,
Le mal est l’absence du bien;
Ta lumière remplira tout
Et remettra nos vies debout.

Nous te prions, rends-nous actifs.
Dissous tout ce qui est nocif,
Et nous chanterons ton amour,
Par nos louanges nuit et jour.

Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.

Cette doxologie, commune à plusieurs hymnes, a été traduite autrement par Georges Pfalzgraf:

Exauce-nous, Père éternel,
Par Christ, qui vit et règne au ciel,
Avec toi et le Saint-Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Splendor paternæ gloriæ.

Ce jour de la Pentecôte, je vous présente ma traduction-adaptation de l’hymne Splendor paternæ gloriæ en français. Il s’agit d’une hymne écrite par saint Ambroise, et qui se chante lundi matin.

De Dieu le Père le reflet,
Lumière de Lumière né,
De sa personne la copie,
Tu illumines notre vie.

Soleil du monde, resplendis
Du haut des cieux en ce lundi;
Répands sur nos sens ton Esprit
Et sur l’Église qui te prie.

Nous prions le Père du ciel,
Le Père, ton consubstantiel,
Source de grâce et potentiel,
Qui sauve du péché mortel:

Qu’il enracine en nous la paix,
Le mal ne puisse nous frapper,
Et, par la grâce précédés,
Au mal nous ne puissions céder.

Pour que nos corps et nos esprits,
Fidèles, chastes, sans mépris,
Se chauffent de fervente foi,
Sans suivre les mauvaises voies.

Et toi, Christ, sois notre repas,
Breuvage qui ne finit pas;
Que l’Esprit nous donne la joie
Que nous goûterons par la foi.

Ainsi passera la journée,
Dans la pudeur la matinée,
Que notre foi et notre espoir
Soient purs à midi et le soir.

L’aurore passe, mais c’est toi
L’aurore de tous ceux qui croient.
Avec le Père et l’Esprit Saint,
Tu règnes pour toujours, sans fin. Amen.

Icônes sur fenêtres?

Tout le monde connaît les vitraux.

Peu sont ceux qui connaissent la peinture sur verre. C’est une technique d’iconographie populaire, voire naïve, transmise de mère en fille et, plus rarement, de mère en fils, dans la région où je suis né.

Et pourquoi ne pas combiner les deux?

À la place des vitraux, qui coûtent une fortune, des fenêtres d’église pourraient être peintes suivant les procédés des icônes sur verre.

Enfants & liturgie.

En cette vigile de la Pentecôte, je voudrais vous partager un article écrit par Ben Meyers à propos de la participation de ses enfants dans la célébration de la vigile pascale.

Voici l’article.

Et un autre, qui en rajoute une couche.