Ce mois-ci j’avais déjà demandé congé un week-end, donc je ne pouvais pas en demander un deuxième. Du coup, pour la gay pride, on comptait faire ainsi: aller au travail la nuit de vendredi à samedi, puis à la célébration religieuse samedi matin, puis rentrer à la maison pour dormir. Finalement, à cause de la grève, je n’ai même pas su aller travailler vendredi soir. Du coup, nous sommes allés samedi matin à Bruxelles pour la célébration religieuse, et après la célébration nous sommes rentrés à la maison. Autrement dit, notre participation cette année-ci s’est résumée à la célébration et nous n’avons pas été au cortège.

Le plaisir de la célébration, c’était d’avoir rencontré des amis et des connaissances. Mais quant à la célébration, ça m’a de nouveau laissé un goût pas très frais. Il n’y a pas eu d’eucharistie. Ensuite, les prêtres ne portaient même pas d’étole. (Genre: on n’est pas là officiellement.) Déroulement chaotique, juste par plaisir pour faire « plus protestant ». À la fin, beaucoup de bla bla autour de la pompe électrique qui agitait les fonts baptismaux. Le point positif: des chants bilingues.

Pour l’année prochaine, les participants sont invités à la préparation. Du coup, on y sera.

Samedi soir, nous avons été à une vigile pascale qui avait commencé à 17h30. Ainsi, après la célébration, nous avons eu le temps de rompre le jeûne avec un bon souper. (Ça m’aurait fait très mal d’aller au travail avec le ventre vide, et sans avoir fêté la Pâque également par un bon repas.)

Donc nous sommes allés manger au restaurant végétarien Dolma, situé à Ixelles, en bas de la chaussée d’Ixelles. Ce restaurant, tenu par des hindous, nous a impressionnés. Ils ont une certaine variété dans les plats, et la grande majorité de leurs recettes sont végétaliennes.

Il est curieux de voir que les employés sont des Flamands, et que la clientelle semble majoritairement anglophone. C’est que, donc, les questions éthiques n’intéressent pas une certaine catégorie de Belges, et c’est bien dommage. Un resto végé fait faillite à Namur, un autre à Liége, tandis qu’à Charleroi il n’y en a jamais eu un.

Prochainement j’ai envie d’essayer le resto Slurps, toujours à Ixelles, dans la rue Dautzenberg. Et le prochain magasin végétalien où je voudrais faire du magasinage, c’est La Saga, à Etterbeek, dans l’avenue de la Chevalerie.

Comme quoi, une fois de plus, les fils de ce monde sont plus habiles que les fils de la lumière!

Et à ce propos, je viens de découvrir le film LoveMEATender, un film belge de Manu Coeman (le jeu de mots est une coïncidence).

«Vespere autem sabbati, quæ lucescit in prima sabbati, venit Maria Magdalene, et altera Maria, videre sepulchrum.» – Au vêpre du sabbat, qui luit vers le premier jour après le sabbat, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre.

C’est ainsi que s’exprime l’Église, dans la proclamation de l’Évangile de la vigile pascale, quel que soit le rite, lecture tirée de Matthieu 28, en grec ou en latin. Et, dans le rite latin traditionnel, également dans l’antienne du Magnificat qui clôture la vigile pascale.

«Il y eut un soir, il y eut un matin. Le premier jour.»

C’est au soir de la veille que le Christ ressuscite, tout comme à la création. Non pas à minuit. Minuit, c’est une légende urbaine qui n’a pas grand’chose avec la liturgie.

Ce premier et huitième jour durera, symboliquement, une semaine, une octave. Chaque jour de cette octave sera comme un dimanche. Comme une suite de huit dimanches.

Joyeuses Pâques à toutes et à tous!

Le Jeudi-Saint, TéléLumière a diffusé le concert de Fairouz. Il s’agit de son concert annuel pour la semaine sainte. Les années précédente elle avait été chez les Byzantins; cette année-ci elle a chanté chez les Maronites, ce qui fait qu’elle a commencé son répertoire par deux très beaux morceaux maronites. Ensuite, comme d’habitude, les trois stances des matines byzantines du Samedi-Saint, et enfin Wa Habibi.

Voici la vidéo.

Tantôt j’ai voyagé avec deux gars, dont un orphelin d’origine albanaise et un Belge de souche, 18 ans, qui étaient en train de fuguer d’un centre d’accueil. Ils m’ont raconté qu’ils avaient été placés dans 16 familles d’accueil, dont seulement 2 s’étaient occupées d’eux.

Et là je me suis posé des questions. D’abord, si 2 ont été comme il faut, pourquoi ont-ils fui même ces deux-là? Ensuite, est-il vraiment possible que 14 familles d’accueil fussent si mauvaises que ça?

D’après eux, certaines leur avaient donné des sous, sans s’occuper d’eux; d’autres se sont occupées d’eux, mais sans leur donner des sous. Les deux garçons disaient également avoir travaillé au noir dans la restauration.

Tout ça me pose que des questions, sans réponses.

Agnès…

Agnès...Aujourd’hui, c’est la fête de sainte Agnès, vierge martyre. Deux variantes régionales de chez nous donnent Nanesse et Lemmeke (Lammeke).

Je pense de nouveau à cette vieille qui s’appelait Agnès, que j’ai connue lorsque j’étais enfant, et qui est décédée à l’âge de 117 ans. C’est le premier mort que j’ai pleuré de ma vie. C’était une pauvre, d’origine ruthène. Quand on la voyait dans la rue, ma mère me donnait une petite pièce, et j’allais la donner à Agnès. Elle me faisaient des baise-mains, en m’embrassant les doigts.

Ses mains toutes vieillies et son visage tout ridé étaient tellement beaux. D’une beauté autre que celle que nous montre la pub, autre également que ce qu’un attend d’un(e) conjoint(e). C’était la beauté de la personne qui a traversé la vie, et qui, à un âge avancé, continuait à se battre au jour le jour.

Les dimanches et les jours de fête, Agnès se tenait à la porte de l’église (à l’intérieur). Sans qu’elle tende la main, les gens lui donnaient des petites pièces, certains en entrant, d’autres en sortant. Les vendredis elle allait se promener au marché. Lorsqu’elle posait la question sur le prix de tel ou tel produit, les femmes lui en donnaient gratuitement.

L’une des choses qu’Agnès disait à ma mère, dans la rue, lorsque je lui donnais la petite pièce, c’était: «Madame, c’est lui qui me pleurera quand je serai morte.»

Jarðböðin il y a un an.

Il y a un an, nous nous baignions dans le Jarðböðin, un lagon en plein milieu du désert aride, alors qu’il faisait très sombre en plein jour. Cette baignade m’a marqué, parce qu’elle correspondait à ce que j’avais lu sur internet avant notre voyage de noces. Et puis, c’était le nord de l’Islande, alors que nous avions passé le reste du temps au sud.

Jusqu’il y a peu, mes souvenirs restaient en Suède. C’est maintenant, après un an, que je commence à me rappeler l’Islande.

Bientôt il faudra qu’on passe aux thermes de Hal!

Nord – sud.

Nord - sud.Janne Håland-Matláry idéalise les pays de l’Europe de sud-est. Pour elle, les pays les plus chrétiens sont la Hongrie et l’Arménie; les gens y sont hospitaliers et généreux, pauvres et éduqués; le climat favorable. Au contraire, elle parle de sa Norvège comme d’un pays déchristianisé et païen, sans valeurs, consumériste et pas très éduqué, avec un climat rude.Quand je pense à moi, je vois le contraire. J’ai toujours été fasciné par les pays européens nordiques. Ce n’est pas pour rien que je suis tombé amoureux d’un blond-roux aux yeux bleus. Et je me dis toujours que je ne pourrais jamais vivre ailleurs qu’au Benelux ou en Suède. Oui, j’idéalise encore la Suède. Leur Église nationale est ouverte, tout en gardant un esprit liturgiquement haut. Là on peut être végétalien, sans être vu comme un extraterrestre. Leur conscience éthique me semble bien plus développée que chez nous, et à des années-lumière des Balkans.

Mais quand on idéalise, on ne voit pas toujours les défauts, et même les défauts sont vécus plus sereinement (par exemple, la politicienne norvégienne s’est heurtée au train hongrois, tout comme nous nous sommes heurtés au train suédois, mais sans trop râler).

Il faut faire la part des choses. Étant habitués avec les éléments positifs dans notre milieu de vie, nous finissons par les ignorer (nous n’accordons pas beaucoup d’importance à notre confort, pendant que 90% des gens de la planète vivent sans confort), mais nous gardons en tête tous les éléments négatifs de notre milieu. Lorsque nous sommes en vacances ailleurs, parfois l’absence temporaire d’éléments négatifs du quotidien nous fait rêver.

N’empêche, contrairement à tous les autres pays visités (hors du Benelux), en Suède je ne me suis pas senti étranger… tout comme la Norvégienne ne se sent pas étrangère aux Balkans.

Comme quoi, l’herbe est toujours plus verte ailleurs, et la poule du voisin est toujours comme une oie.

Photo: vue de Tranholmen (l’Île de la Grue), en Suède, vers minuit.

Nouvelles en vrac.

Nouvelles en vrac.J’ai eu beaucoup de sujets sur lesquels j’aurais eu envie d’écrire ces derniers temps. Cependant l’énergie me manque. En plus, j’ai de plus en plus mal aux yeux lorsque je reste trop longtemps devant l’ordi.J’ai fini mes examens; il me reste la défense de mon mémoire, le 22 octobre. D’ici là, je dois encore me préparer.Je voudrais écrire des réflexions sur le film Des hommes et des dieux, sur un resto végétalien qui fonctionne avec des bénévoles, sur le neveu de Vangheluwe, sur la presse francophone, mais le temps et l’envie me manquent.

Mais l’anniversaire de notre mariage approche à pas rapides. Vraisemblablement, nous fêterons ça à Paris. Je pense beaucoup à la Suède, où nous nous trouvions il y a deux ans. J’aimerais qu’on se promène på stranden en admirant la nature autumnale et le coucher du soleil.

En ce moment, mon Nicolas et moi pensons à nos projets. Oui, il faut refaire la maison, il faut que je change de boulot, mais ça ne nous empêche pas de faire les premiers pas vers l’adoption. Et du coup, nous râlons: l’ « aquisition » d’un gosse coûte très cher: de 375 à 500 € pour la première prépa, l’agence d’adoption 2500 €, puis pour l’État de 1750 à 2500 €, plus le juge 50 €. En tout, ça fait entre 4675 et 5550 €. Malheureusement, l’État encourage seulement la procréation, fut-elle médicalement assistée (et totalement remboursée par la mutuelle), alors qu’il pénalise les parents qui adoptent. Nous devrons suivre des cours et ainsi acquérir un certificat de parentalité, puis un certificat d’aptitude… alors que pour procréer les gens n’ont besoin de rien. Quelle injustice, quelle discrimination!

Quel gosse voudrions-nous adopter? En principe, nous n’avons pas de préférences. C’est le bonheur de l’enfant qui compte. Nicolas a soulevé la question d’un enfant handicapé. Personnellement je ne me sens pas à l’aise avec un premier enfant handicapé (peut-être l’un des suivants, éventuelement). Cependant, ça ne me dérangerait pas qu’on adopte soit un enfant sourd (en même temps, on apprendrait le langage des signes), soit un adolescent qui a été rejeté par ses géniteurs en raison de son homosexualité