Dans le rite byzantin, dans les prières de la prothèse (offertoire), le prêtre, en découpant une parcelle de pain et en la mettant sur la patène, dit: «Seigneur Jésus Christ, reçois ce sacrifice pour tes serviteurs un tel et une telle…» Dans l’offertoire de la Messe du rite latin, le prêtre commence l’offertoire par: «Reçois, Père saint, cette victime sans tache, que je t’offre pour mes péchés, offenses et négligences, ainsi que pour ceux des fidèles…»

La question est: qu’est-ce qu’on offre?

La plupart des commentateurs que j’ai lus pensent que nous offrons à Dieu nos dons, et en échange Dieu nous donne sa grâce. Quelqu’un disait, d’ailleurs: «La Messe est le sacrifice, au sens propre, alors que la mort de Jésus sur la croix ne l’est que métaphoriquement.»

Eh bien, la Tradition de l’Église nous dit tout autre chose. Notez que dans la Messe syrienne, l’hymne de l’offertoire chante ceci: «Que toute chair fasse silence… car le Roi des roi et le Seigneur des seigneurs s’approche pour être sacrifié et donné en nourriture…»

La Messe eucharistique commence, tout doucement, à partir de l’offertoire. C’est le Christ que nous offrons, pendant la Messe, au Père et au Saint-Esprit et à lui-même.

Si nous pouvions offrir à Dieu quelque chose pour nos péchés, le Christ se serait sacrifié en vain. Même dans l’Ancien Testament, à savoir dans le psaume 49 (50), Dieu dit: «Je ne prendrai pas de bœufs de ta maison, ni de boucs de tes menus troupeaux. Car toutes les bêtes de la forêt m’appartiennent, et le bétail des montagnes et les taureaux. Je connais tous les oiseaux du ciel, et la beauté des champs est à moi. Si j’ai faim, je ne te le dis pas; car toute la terre habitée m’appartient et sa plénitude. Est‑ce que je mange la chair des taureaux? est‑ce que je bois le sang des boucs?» Si Dieu avait accepté le sacrifice, même végétal, des humains, il se se serait pas incarné. L’Eucharistie est le prolongement de l’incarnation, non pas son remplacement!

Donc, lorsque le prêtre dit: «Reçois, Père saint, cette victime sans tache» ou «Seigneur Jésus Christ, reçois ce sacrifice», c’est du Christ qu’on parle là. On sous-entend que le Christ sacrifié sera présent sur l’autel à partir de la consécration.

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