Le noël qui m’a le plus marqué cette année-ci, c’est God Rest Ye Merry Gentlemen. Vous pouvez l’écouter ici.
Il s’agit des chanteurs de Noël et de la nouvelle de la naissance du Christ qu’ils apportent au maître et à la maîtresse de maison, tout en leur faisant leurs vœux à l’occasion des fêtes.
En me réveillant ce matin, j’en ai traduit le premier couplet ainsi:
Que Dieu vous garde, maîtres,
En ce jour solennel,
Car Jésus vient de naître,
Le Sauveur, à Noël,
Pour sauver tous les êtres
Du tourment éternel.
Ref.: Nos vœux de réconfort et joie,
Confort et joie,
Nos vœux de réconfort et joie!
En cette fête de Noël, je vous présente ma traduction-adaptation en français de l’hymne Christe redemptor omnium, qui se chante à la fois aux premières vêpres (ce soir) et aux matines de Noël.
Christ, rédempteur du monde entier,
Du Père Fils seul-engendré
Né du Père avant tous les temps,
Généré ineffablement,
Lumière et du Père reflet,
De tous tu es l’espoir complet;
Écoute tes serviteurs qui
Partout au monde te supplient.
Auteur du salut, souviens-toi
Comment tu a pris, plein de joie,
D’une vierge ton humain corps,
En naissant sur la terre alors.
Et ce saint jour reste témoin
D’une année à l’autre, plus loin:
Depuis trône paternel,
Tu vins sauver les gens mortels.
Les ciel, terre, mer, les étangs
Et tout ce qu’il y a dedans
Louent ton premier avénement,
Chantant leurs hymnes constamment.
Et nous, qui sommes purifiés
Par ton saint sang et sanctifiés,
En cette fête de Noël
Te chantons l’hymne solennel.
Et la doxologie Iesu, tibi sit gloria de Noël, déjà traduite par Georges Pfalzgraf:
Honneur et gloire à toi, Seigneur,
Né de la Vierge en notre honneur,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit,
Durant les siècles infinis. Amen.
Autre mélodie:
Ce soir s’achèvent les antiennes Ô. Quoique… Certains chantent le 24 au soir O Iesu.
En plus des antiennes Ô que nous connaissons, sur le site anglicansonline.org, on trouve une liste exhaustive des antiennes Ô: O beata infantia, O Bethlehem, O bone pastor, O cœlorum Domine, O cœlorum Rex, O decus apostolicum, O Domine fac, O Eloi gyrum, O Gabriel, O gloriose tactor, O Hierusalem, O mundi domina, O pastor Israel, O rex Israel, O Rex pacifice, O Sancte sanctorum, O Speculum, O Summe artifex, O Tetragrammaton…
Tout ça est à trier, bien sûr, car l’idée de base est de reconnaître des noms qu’on a donnés au Christ dans l’Ancien Testament, avant son incarnation. D’autres sont superflus, car O Tetragrammaton correspond à O Adonaï.
N’empêche, il est intéressant de voir comment on commente l’incarnation.
À partir du début de l’Avent, en travaillant, j’écoute toujours des chants de Noël. Cette année, grâce à notre ami Jo-Jan, je viens de découvrir ceci. La télévision nationale norvégienne a filmé/enregistré/produit un montage de deux heures et demi de chants et hymnes d’église. À vrai dire, il s’agit des chants les plus récemment ajoutés (n° 870 – n° 899) dans l’hymnaire de l’Église de Norvège. Ils sont chantés par différentes chorales paroissiales de toute la Norvège.
On peut écouter/regarder en ligne cela ici.
Plusieurs remarques:
1. Pas mal de ces chants et hymnes, je les connaissais déjà en allemand, suédois, ou anglais. La liturgie de qualité se propage d’une manière naturelle d’une langue à l’autre, d’un pays à l’autre. Même si les chants sont modernes, ils s’inscrivent dans la continuité avec le passé.
2. Le norvégien, avec ses quatre standardisations en vigueur, reste non seulement relativement compréhensible (surtout à l’écrit), mais aussi l’une des langues les plus démocratique du monde.
3. Le chant qui m’a le plus impressionné, c’est celui qui commence, dans le montage, à 1h40. Pois, pois jo kuuluu kutsumus, chanté en langue quène par cette chorale de Tromsö. Leur cathédrale arctique étant particulièrement moche, je trouve approprié qu’ils aient chanté sur la plage, avec un harmonium.
Je vous présente ici ma traduction-adaptation du chant «Lo! he comes with clouds descending» ou «Lo! he cometh, countless trumpets». J’ai utilisé le texte original de John Cennick (1752), ainsi que l’adaptation de Charles Wesley (1758) et Martin Madan (1760), et j’y ai ajouté une doxologie finale.
Toi, qui viens sur les nuages,
Précédé d’un signe en croix,
Escorté par tes saints anges,
Tous s’inclinent devant toi.
Alléluia (×3)
Viens régner, ô Dieu et Roi!
Tout œil verra ta lumière,
Toutes langues et nations;
Ceux qui t’ont percé naguère
Seront en lamentations;
En prière (×3)
T’attendra la création.
Les montagnes et les îles,
Terre et ciel ne seront plus.
Voilà les tiens qui s’exilent !
Tu leur donnes le salut.
Ils jubilent (×3)
D’être parmi tes élus.
Tu juges les créatures,
Les humains, selon leurs faits.
Dans l’air tes saints t’inaugurent,
Car sur toi ils sont greffés.
Alléluia (×3)
Vois ton règne triompher!
Ton épouse qu’est l’Église
Et l’Esprit te disent: «Viens!»
Aux redoutables assises
Prends auprès de toi les tiens.
Leur devise: (×3)
«Ô Seigneur Jésus, reviens!»
En portant les cicatrices
De la lance et des gros clous,
De ta passion rédemptrice,
Tu seras connu d’un coup
D’œil propice. (×3)
Nous t’adorerons debout!
Souriant, tu vas détruire
Le mal et la triste mort,
Le péché et son empire;
Tu changeras notre sort.
Tous t’admirent. (×3)
Ton royaume sera fort!
Gloire à toi et gloire au Père,
Gloire aussi à l’Esprit Saint,
Trinité d’avant les ères,
Sans début et sans déclin,
Unitaire, (×3)
Maintenant, toujours, sans fin!
Voici le récapitulatif des hymnes, pour la semaine, telles que traduites par moi.
Dimanche aux premières vêpres (samedi soir): Lucis creator optime ou O Lux beata Trinitas.
Dimanche aux matines: Primo dierum omnium ou Nocte surgentes vigilemus omnes.
Dimanche aux laudes: Æterne rerum conditor ou Ecce iam noctis.
Dimanche aux secondes vêpres: O Lux beata Trinitas ou Immense cæli conditor.
Lundi aux matines: Somno refectis artubus.
Lundi aux laudes: Splendor paternæ gloriæ.
Mardi aux premières vêpres: Telluris alme conditor.
Mardi aux matines: Consors paterni luminis.
Mardi aux laudes: Ales diei nuntius.
Mercredi aux premières vêpres: Cæli Deus sanctissime.
Mercredi aux matines: Rerum creator optime.
Mercredi aux laudes: Nox et tenebræ et nubila.
Jeudi aux premières vêpres: Magnæ Deus potentiæ.
Jeudi aux matines: Nox atra rerum contegit.
Jeudi aux laudes: Lux ecce surgit aurea.
Vendredi aux premières vêpres: Plasmator hominis Deus.
Vendredi aux matines: Tu trinitatis unitas.
Vendredi aux laudes: Æterna cæli gloria.
Samedi aux premières vêpres: Dominus postquam creavit.
Samedi aux matines: Summæ Deus clementiæ.
Samedi aux laudes: Aurora iam spargit polum.
Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Ales diei nuntius, qui se chante les mardis aux laudes (fin des matines).
Le coq annonce le retour
De la lumière: il fera jour;
Et toi, Christ, nous donnes avis
De nous réveiller à la vie.
Tu nous dis de quitter le lit,
De cesser d’être ramollis,
Tu nous veux sobres, réveillés,
Chastes, droits, en train de veiller.
Jésus, nous chantons de nos voix,
Pleurant, priant, avec la foi;
De supplication animés,
Les cœurs purs ne dorment jamais.
Christ, interromps notre sommeil,
Et tiens-nous en état d’éveil;
En absolvant nos vieux péchés,
Éclaire-nous, ô Bon Berger.
Et la doxologie Sit, Christe, rex, commune également à d’autres hymnes:
Gloire à toi, Christ, roi éternel,
Qui vis et règnes dans le ciel,
Avec notre Père et l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.
Voici ma traduction-adaptation de l’hymne Telluris ingens conditor, pour les premières vêpres des mardis (lundi soir).
Du monde faiseur incréé,
Le sol, tu l’as bien dégréé
De la masse des eaux, figé
Et en terre ferme érigé.
La terre, tu l’as décorée
De germes et fleurs colorées ;
Tu fis des arbres, du gazon,
Fructifiant selon les saisons.
Guéris par ta grâce à présent
Les erreurs de nos jugements ;
Les méfaits soient de pleurs lavés ;
Mets un frein aux projets mauvais.
Qu’à tes lois soyons attachés;
Nul mal ne puisse nous toucher;
Que fassions le bien dans la joie,
Loin du péché mortel, par toi.
Et la doxologie:
Exauce-nous, Papa chéri,
Et toi, son égal, Jésus-Christ,
Et toi, Esprit de vérité:
Un pour toute l’éternité. Amen.
Ou, selon la traduction de Georges Pfalzgraf:
Exauce-nous, Père éternel,
Par Christ, qui vit et règne au ciel,
Avec toi et le Saint-Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.