Quæ stella sole.

Pour les complies de l’Épiphanie, voici l’hymne Quæ stella sole, que j’ai traduite vers le français. La doxologie – commune à plusieurs hymnes – a déjà été traduite par Georges Pfalzgraf.

Quel astre brille grand et beau,
Nous annonçant un roi nouveau?
Aux mages il indique un lieu
Où tu es apparu, ô Dieu.

L’étoile de Jacob sortit
– Car Balaam l’avait prédit –
Et s’arrêta au bâtiment
Où tu vivais, étant enfant.

Or l’astre brille à l’extérieur,
Mais son message dans les cœurs,
Aux mages un visible outil,
Qui vers l’Auteur les a conduits.

Pour ton amour, périls, dangers,
Efforts ne les ont ménagés;
À ton appel, ils ont quitté
Leur terre et leur fraternité.

Cet astre nous guidant vers toi,
Ô Christ Seigneur, ne permets pas
Que par orgueil, nous résistions
À tes lumière et grâce en don.

Honneur et gloire à toi, Seigneur,
Manifesté pour nous, pécheurs,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit:
Dieu pour les siècles infinis. Amen.

Pe strada din Viflaim.

Aujourd’hui, entre deux trains, j’ai traduit vers le français le noël transylvanien Pĕ strada din Viflaim (litt.: Par la rue de Bethléem). Comme d’habitude, ce noël connaît des variantes, et j’ai traduit à partir de celle qui m’est la plus familière.

Dans la rue, en pleine nuit,
Joseph marche avec Marie.

R.: Jésus, l’Éternel,
Naît ce soir, à Noël.

«Viens, allons-nous-en, Marie;
Pour nous, point de place ici.

Viens, Marie, hâtons le pas;
Bethléem ne nous veut pas.»

La maison de la sortie
Du village à eux s’ouvrit.

À la porte était assis
Un jeunet qui dit ainsi:

«D’où venez-vous? Dites net!
– Nous venons de Nazareth.

Aie pitié, jeune homme fort:
Ne nous laisse pas dehors.

Il fait nuit, froid dans la rue,
Et la mère n’en peut plus.»

Le jeune homme, étant gentil,
Poliment leur répondit:

«Près des champs, pour votre abri,
Mon père a une écurie.»

Et ainsi ils sont partis,
Avec cette garantie.

Dans l’étable, sur le foin,
Naît le Christ: Dieu et humain.

Puer natus in Bethlehem.

En allant l’avant-midi de Noël à l’église épiscopalienne (anglicane) de Waterloo, j’ai vu dans l’hymnaire américain un hymne latin (là, traduit en anglais), que je ne connaissais pas: Puer natus in Bethlehem. Du coup, pendant les différentes pauses, je l’ai traduit depuis le latin vers le français (ci-dessous). Je viens de me rendre compte que Georges Pfalzgraf l’avait également traduit, et que la version francophone du premier et du septième couplets sont quasi identiques chez lui et chez moi.

L’enfant est né à Bethléem:
Oh, resplendis, Jérusalem!

R.: Nous t’adorons dévôts,
Christ maître
Qui viens de naître,
Avec un chant nouveau.

Prenant la chair, tu vins des cieux,
Ô Fils très haut du Père Dieu. – R.

La Vierge reçut Gabriël,
Et te conçut, Emmanuël. – R.

Comme un marié du lit nuptial,
Tu sors du ventre virginal. – R.

Dans la mangeoire, sur le foin,
Tu gis, toi qui règnes sans fin. – R.

Et l’ange annonce à ces pasteurs
Que le bébé, c’est le Seigneur. – R.

Les mages viennent de l’Orient,
T’offrant de l’or, myrrhe et encens. – R.

Entrant chez toi, ô Prince élu,
Chefs des païens, ils te saluent. – R.

Lumière de lumière née,
De vierge-mère es engendré. – R.

Sans la morsure du serpent,
Tu es issu de notre sang, – R.

De notre chair, humain en tout,
Mais sans péché, distinct de nous, – R.

Pour racheter tous les humains,
Pour toi, le Père et l’Esprit-Saint. – R.

Adam lay ybounden.

Entre deux trains, j’ai traduit ce noël anglais, Adam lay ybounden:

Adam était en chaînes,
Fermé dans les enfers,
Purgeant la longue peine
De quatre mille hivers.

Tout ça, donc, pour un arbre,
Dont il mangea le fruit,
Tenu pour responsable,
Selon qu’il est écrit.

Et si l’erreur de blâme
N’avais jamais eu lieu,
La Vierge Notre-Dame
N’eût point enfanté Dieu.

Heureuse erreur de faîte!
Ne disons pas «hélas»;
Chantons: Jésus rachète;
Deo gratias!

Joseph was an old man.

Il y a quelques jours, il y a eu une dispute circulant sur les réseaux sociaux, en disant que la plupart des chants de Noël ne sont pas bibliques, étant donné qu’ils contiennent des éléments légendaires. Parmi les plus critiqués, c’était le “noël du cerisier”, appelé aussi Joseph was an old man. Après quelques minutes de réflexion, j’ai réalisé que ce noël, malgré le caractère fictif de sa narration, contenait des éléments très intéressants pour la théologie. Ce noël casse nette l’image néoprotestante d’un Joseph jeune ayant épousé dans le vrai sens du terme une Marie du même âge que lui. Car non, Dieu n’a pas troublé la paix d’un jeune couple en produisant une sorte d’adultère. Au contraire, comme l’attestent des témoins oculaires comme Hégésippe, Joseph était un veuf, ayant des enfants, dont l’aînée saint Jacques (le «frère du Seigneur»). Ce soir, entre deux trains, Nicolas et moi avons traduit ce noël du cerisier vers le français.

Joseph, homme d’âge,
Mûr et envieilli,
Prit, dans son veuvage,
La Vierge Marie.

La route reprise,
La Vierge lui dit:
«Voici des cerises,
Joseph, mon ami.

Joseph, à ta guise,
Je veux cependant
Des rouges cerises;
J’attends un enfant.»

Joseph en colère
Répond à Marie:
«L’enfant a un père:
Qu’il cherche tes fruits.»

Du sein de sa mère,
Jésus commanda
Des fruits jusqu’à terre,
Que l’arbre donna:

«Abaisse tes branches,
Ô arbre abondant,
Que ma mère en mange,
Joseph regardant!»

Joseph prit la mère
Sur son genou droit:
«Dieu, dans ma misère,
Prends pitié de moi!»

Joseph prit la Vierge,
Et dit à Jésus:
«Cerises et neige!?
Quel jour naîtras-tu?

– Moi, je devrai naître
Vers le six janvier;
L’astre va paraître
Pour vous l’annoncer.»

Hark! The Herald Angels Sing – en français.

Voici la traduction que j’ai faite du noël anglais Hark! The Herald Angels Sing, ou Hark How All the Welkin Rings (écouter sur YouTube), à partir du texte d’origine, écrit par Charles Wesley.

Çà ! Les cieux ont résonné :
Gloire au Roi des rois, Dieu né !
Paix sur terre ! Dieu sauveur
Réconcilié aux pécheurs !
Joyeux peuples sous les ciel,
Avec les incorporels,
Tous, êtres créés, prônez :
Aujourd’hui le Christ est né.

Ref.: Çà ! Les anges chantent bien
Gloire au Roi, Dieu né humain.

Le Christ, sans début ni fin,
Dans le temps nous a rejoints ;
Adoré par l’univers,
D’une Vierge il a pris chair.
Dieu en corps humain est né,
Le Très-Haut s’est incarné ;
Vrai humain est apparu
Notre Emmanuël : Jésus. – R.

Réjouis-toi, Prince de paix,
Soleil de justice, vrai,
Qui, donnant lumière et vie
Sous tes ailes, nous guéris ;
Né sans gloire, limité,
Pour notre immortalité ;
Né, pour que, d’Esprit et d’eau,
Tous nous renaissions d’en haut ! – R.

Viens, désir de nos nations,
Fais-y ton habitation ;
D’Ève étant le descendant,
Broie la tête du serpent.
Vois la création déchue,
Et restaure-la, Jésus ;
En mystique union prends-nous,
Nous l’Église, toi l’Époux. – R.

Casse en nous le vieil Adam,
Ton image y imprégnant ;
Toi, second Adam du ciel,
Fais de nous des immortels.
Donne-nous, pécheurs dévôts,
D’assumer l’humain nouveau,
Et de vivre de ta vie,
Désormais à l’infini. – R.

Oleries.

L’Avent commencera bientôt. Voici des antiennes Ô que j’ai compilées pendant l’Avent de l’année dernière. Puissent ces oleries vous servir pour un temps de l’Avent restauré. Ainsi, vous aurez des oleries depuis le premier soir de décembre et jusqu’au réveillon de Noël.

Si vous désirez les imprimer, vous pouvez les télécharger ici.

O Sapientia

O Adonai

O Fili homini

O Agne

O Charitas

O Judex

O Domine fac mirabilis

O Redemptor

O Serve Domini

O Bethleem

O Resurrectio et vita

o_lux_mundi

O_Radix_Jesse

O Clavis David

O Oriens

O coelorum Domine

O Verbum Patris

O Summe Artifex

O Sancte Sanctorum

O Rex gentium

O Decus apostolicum

O Emmanuel

O Pastor Israel

O Jesu

Supreme motor cordium.

Voici une nouvelle hymne que j’ai traduite, Supreme motor cordium, et qui me semble idéale pour les fêtes de certains saints.

Suprême inspirateur des cœurs,
Depuis le monde et son début,
Tu donnes à tes saints élus
Des fruits de sainteté, Seigneur.

Ici tu fais cohabiter
La foi, l’espérance et l’amour;
Après la fin, au dernier jour,
Il restera la charité.

Ô charité, ô vérité!
Après ce siècle de travaux,
Sois le sabbat, notre repos,
Ô toi, lumière illimité!

Semant le grain, nous nous cassons
En pleurs et mille et un soucis;
Donne un produit bien réussi,
La joie sans fin à la moisson.

Ô Trinité, toi, notre Dieu,
Accorde-nous de fructifier,
Et, par ta grâce sanctifiés,
Bientôt couronne-nous aux cieux. Amen.

O Luce qui mortalibus.

Voici l’hymne O Luce qui mortalibus, que j’ai traduite vers le français. Elle pourrait servir aux laudes des veilles des fêtes, hors saison.

Lumière absconse, ô Éternel,
Devant qui tremblent les mortels,
Les anges se cachant les yeux,
Mouvant le cœur des bienheureux:

Tu nous as faits, ô Créateur,
Mais nous vivons dans la noirceur;
Ton jour sans fin viendra bientôt,
Changeant le laid, rendant tout beau.

Ce jour, tu nous l’as préparé,
Et de clarté l’auras paré,
Plus lumineux que le soleil
Et que les astres, sans pareil.

Ce jour sans fin, nous l’attendons,
Et tu nous l’offriras en don;
Tu transfigureras nos corps,
Pour jouir de ta vision alors.

Ainsi sauvés des liens de mort,
Nous goûterons de tes trésors;
Nous t’aimerons, contemplerons,
Et te louerons en oraison.

Dieu trine que nous adorons,
Accorde-nous ce qui est bon;
Après l’éclat d’un temps si court,
Rends-nous l’interminable jour. Amen.

Lord enthroned in heavenly splendour.

Lorsque nous avons été la dernière fois en Angleterre, et que nous avons participé à la Messe et aux vêpres à l’église Sainte-Marie de la rue Bourne à Belgravie, j’ai traduit vers le français le chant anglais Lord enthroned in heavenly splendour. Mais, en rentrant, j’ai perdu la feuille. Hier soir, Nicolas et moi avons été à Louvain, et du coup, en rentrant, j’ai retraduit le même chant. Voici ma traduction vers le français.

Couronné, plein d’apparence,
Premier-né d’entre les morts,
Ô Jésus, notre défense,
Tu redresses notre sort;
Alléluia, alléluia,
Pain vivant, tu nous rends forts.

Prince de la vie, sans cesse,
Par ta chair, tu donnes vie;
C’est ta paix que tu nous laisses;
Ton saint sang nous purifie,
Alléluia, alléluia,
Dieu fait chair, Verbe et hostie.

Sacrifice, agneau de Pâque
Une seule fois offert,
Avec nous tu restes chaque
Messe, avec ton sang, ta chair;
Alléluia, alléluia,
Notre cœur, tu le rends clair.

Grand pontife, au ciel tu entres
Par le voile, au temple vrai,
Médiateur qui représentes
Devant Dieu l’humain parfait,
Alléluia, alléluia,
Sacrifié pour nos méfaits.

Manne et pierre, tu nous donnes
Sang et eau de ton côté;
Ciel et terre, ô Dieu, te prônent,
Agneau mort, ressuscité;
Alléluia, alléluia,
Règne pour l’éternité!