Voici le rituel traditionnel pour bénir l’eau dans le rite romain, soit aux complies du 5 janvier (premières complies de l’Épiphanie), soit pendant les matines du 6 janvier: cliquez ici.
Poème pour l’Épiphanie.
Sur l’eau, Christ, se mouvait l’Esprit,
Et la rendait féconde;
Des signes d’eau il accomplit,
Pour que la grâce abonde.
Ta création reçut des bains:
Par l’eau d’un grand déluge,
Ils traversèrent le Jourdain,
Ainsi que la Mer Rouge.
Ton peuple impie a traversé
Tout un désert aride;
Tu leur donnas un roc percé
Pour boire une eau limpide.
Tu es le nouvel Israël,
En ton corps tu répètes
L’histoire sainte, Emmanuël,
En toi elle est parfaite.
Tu as reçu dans le Jourdain
Baptême en ta personne;
Représentant tous les humains,
Leur repentance est bonne.
Te baptisant dans cet amas,
Tu as béni l’eau pure,
Puis l’eau en vin tu transformas,
Mutant ta créature.
Dieu, tu guidas les chefs païens
Vers toi par cette étoile;
À tous les peuples de terriens
Ton œuvre se dévoile.
Les mages sont venus chargés
D’or et d’encens, de myrrhe,
Car l’astre les a dirigés:
De loin ils le suivirent.
Ils apportèrent des cadeaux,
Venant aux sources vives,
Fêtant les noces de l’Agneau,
Car ils sont des convives.
Ô serviteurs, prenez vos seaux,
Et remplissez vos jarres,
Et du Jourdain puisez de l’eau:
Dieu fera voir sa gloire!
Sainte Marie, près de son Fils,
Aura sa place à table;
Jean-Baptiste est l’ami du Christ,
Joseph est dans l’étable.
Trois vues: un seul événement:
Jourdain, Cana et mages.
Ô trois personnes, le Dieu grand,
Gloire à toi d’âge en âge!
Voici également une chalende ukrainienne. On peut l’écouter ici.
Bien bonsoir, ô maître
Et seigneur champêtre
R.: Réjouis-toi; oh réjouis-toi, terre; Dieu le Fils vient de naître.
Couvre, donc, la table
D’une nappe, un voile.
Car elles s’apprêtent,
Ces trois grandes fêtes.
La première fête
Sa venue parfaite.
La deuxième fête
Saint Basile en tête.
La troisième fête:
‘Piphanie complète.
Car à la première,
Notre joie s’éclaire.
Et à la deuxième,
Vient le blé qu’on sème.
À l’Épiphanie,
L’eau se sanctifie.
Le noël hongrois le plus connu, traduit-adapté par moi en français. Mélodie ici.
Du ciel un ange chez vous se lance
Ô bergers, ô bergers,
Vers Bethléem tout le monde avance,
Regardez, regardez!
Le Fils de Dieu qui dans la mangeoire
Vous est né, vous est né,
Est le sauveur qui vrai se déclare,
Avéré, avéré.
Voyez avec lui sa douce mère:
C’est Marie, c’est Marie!
Près du bétail, il dort, récupère,
Jésus-Christ, Jésus-Christ!
Ils sont partis pour lui rendre hommage
Vite alors, vite alors,
Avec des dons, un cœur de partage,
Leur trésor, leur trésor.
Ils adorèrent et glorifièrent
Christ Jésus, Christ Jésus,
Conjointement avec Dieu le Père,
Là-dessus, là-dessus.
Voilà encore un chant de noël transylvanien, qui a une myriade de variantes, même si la création est plutôt récente (19e siècle, de la plume de l’École de Transylvanie). À partir des couplets d’origine, les gens des différentes régions ont ajouté jusqu’à douze autres, que j’ai laissés de côté. J’ai essayé, pour une fois, de suivre le texte roumain de très, très près. Si deux personnes chantait ceci ensemble, l’une en roumain et l’autre en français, pas mal de mots seraient identiques dans les deux versions. Voici une version roumaine chantée.
Quelle vue, merveille agreste,
À Bethléem, manifeste:
Le ciel reluisait,
L’ange en bas venait
Par un rai céleste.
Aux pasteurs du champ aux bêtes
L’ange fit l’annonce prête:
Dans un pauvre abri
Tout près, le Messie,
Le Christ, vient de naître.
Les pasteurs tout entendirent,
Vers l’abri en voie se mirent,
Où ils ont trouvé
Fils enluminé;
Gloire ils lui rendirent.
C’est Jésus, pasteur suprême
D’un troupeau jusqu’aux extrêmes.
Nous, donc, le louons
Et nous inclinons
D’une foi qui aime.
Chez les pâtres et leurs bêtes,
Là Jésus voulut bien naître,
Dieu le Fils très saint
Qui sur terre vint,
Pour sauver nos êtres.
Un autre noël transylvanien de langue roumaine, que j’ai traduit poétiquement vers le français. Écouter une première mélodie, une deuxième, et une troisième, et même une quatrième. Selon les variantes, il y a plus ou moins de couplets.
Le flageol des bons bergers
Joue d’un air très engagé
La divine mélodie:
Le Christ est né aujourd’hui!
Venez et voyez de loin,
Dans la crèche sur le foin,
À Bethléem, l’empereur
De ce monde gît en pleurs.
Une étoile brille et luit,
À l’orient en pleine nuit,
Et trois mages avertis
Viennent depuis leur pays.
Ils la suivent en pensant
Qu’ils rencontreraient l’enfant.
Ils espèrent adorer
Cet enfant, ce roi sacré.
Encore un noël roumain transylvanien, avec la création et la chute comme motif(s). Ma traduction poétique:
Dieu fit au commencement
L’univers très vaste et grand,
Par son Verbe tout-aidant,
Il créa Ève et Adam.
Après les avoir pétris,
Le Seigneur Dieu leur offrit
Le jardin du paradis,
Pour manger de tous les fruits,
Sauf de cet arbre fleuri,
Formellement interdit.
Mais le très rusé serpent
Sur le pommier en grimpant,
Abaissa la branche en bas,
Ève en prit et en mangea.
Le fruit pris sur le rameau,
En offrit-elle un morceau.
Dès qu’Adam en eut goûté
Le bon Dieu l’a débouté:
« Ô Adam, qu’as-tu fait là?
– Ce n’est pas ma faute à moi! »
Le bon Dieu les a maudits
Et exclus du paradis.
À la porte, assis dehors,
C’est Adam et Ève encor’,
Qui pleurant de nostalgie
N’oublient pas le paradis:
« Paradis, jardin perdu,
Je ne te reverrai plus,
Ni tes fleurs se modeler,
Ni les anges s’envoler. »
Voici un autre noël transylvanien de langue roumaine que j’ai traduit poétiquement vers le français. Toujours le motif pastoral, avec, comme personnage, le berger Laire. Je suppose qu’il s’agit d’une personnification du Laire ou Lac de Côme, devenu prénom, puis nom de famille en Lombardie et au nord de la Roumanie (Lariu, Lario).
Là plus bas, au val dessous,
Quels troupeaux d’ouailles d’un coup
Sortent près du gué très doux!
Qui travaille
Pour ces ouailles?
C’est bien Laire,
Pâtre et père,
Au flageol bien maîtrisé,
Au merlin très aiguisé.
« Ne vous laisserai-je au loup?
Depuis qu’à vous je me voue,
J’ai des poils blancs comme vous! »
Mais une ouaille
Grise braille:
« Ne nous laisse à l’abandon,
Car nous t’offrirons des dons:
À Noël
Lainage bel;
À la Pâq’
Un bon sérac,
À Saint-Geor’
Fromage fort;
Lait très bon
À l’Ascension. »
Autre noël hongrois transylvanien, que vous pouvez écouter ici. Ma traduction poétique:
Le Messie fut envoyé par la Vierge pure,
Comme avait prophétisé la sainte Écriture,
Dieu a voulu pendre chair, se faire connaître:
En Judée, à Bethléem, le roi voulut naître.
Là étaient quelques bergers qui gardaient les bêtes,
Des gens humbles qui veillaient, des gens très honnêtes.
L’ange alors leur apparut en grande lumière,
Je viens apporter, dit-il, une annonce claire.
Écoutez la grande joie: le rachat s’ébauche!
Il vous est né un sauveur, consolez vos proches!
Donc allez à Bethléem, cherchez une bauge,
Trouvez le bébé couché dans le foin de l’auge.
Voici aussi un chant de Noël hongrois/transylvanien, que j’ai traduit poétiquement depuis le hongrois. On peut l’écouter ici.
Au bourg de Bethléem, dans un très pauvre abri, le Christ est né,
De la chair et du sang de la Vierge Marie, et proclamé.
Les anges se font voir à ces bergers épars,
Pour leur dire d’aller, au Sauveur nouveau-né, le visiter.
Le vieux berger disait que tous ces animaux sont déjà prêts.
Il prendrait ses chevreaux, cornemuse et agneaux et ses sifflets.
Car tout le monde aura cadeaux et apparats,
Et le petit Sauveur recevra bel honneur, à tout jamais.
Réjouis-toi, nouveau-né, sur paille et foin couché, Seigneur Jésus!
De nous ne t’enfuis pas, parce que nous vers toi avons couru!
À l’heure de la mort, quand sonnera le cor,
Reçois nos âmes bien, que nous soyons des tiens, dans le salut.