Image réaliste, source wikimedia.org

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J’ai une certaine expérience directe avec l’apiculture, mais je n’ai pas beaucoup écrit là-dessus. Celui-ci sera probablement le premier de plusieurs articles sur les abeilles et le miel.

En tant que végétalien responsable, celui qui me gène le plus, c’est le végéconnard (ou la végéconnasse), qui prend quelques cas isolés, pour généraliser, ainsi qu’une bonne dose de mensonges. À l’autre bout du spectre se trouve l’apicide, qui ne se gène pas de tuer littéralement des abeilles, pour manger leur miel, mais cette espèce est relativement rare en Europe. Au milieu du spectre se trouve l’apiculture d’exploitation, que je mets moralement sur le même plan que l’esclavage.

Plusieurs questions s’imposent:
1. L’apiculture est-elle nécessaire?
2. L’apiculture peut-elle être morale?

La pollinisation de la plupart des fleurs est effectuée par les abeilles. S’il n’y a plus d’abeilles, il n’y aura plus de pommes, plus de cerises, plus de potiron, plus d’oranges, plus d’huile de colza, tournesol etc. Sans les abeilles, l’agriculture serait morte.

Les végéconnards aiment beaucoup parler d’autres pollinisateurs, mais à part l’abeille domestique, les autres font très peu. Par exemple, la guêpe – qui est l’abeille sauvage de chez nous – butine très peu, car elle ne met rien de côté. Mais l’abeille domestique saurait-elle vivre à l’état sauvage? J’en doute très fort. Lorsque les abeilles essaiment, tous les essaims périssent en hiver, s’ils ne sont pas récupérés par quelqu’un.

Mais si les abeilles sont indispensables, cela ne justifie pas ce que font la plupart des apiculteurs. Les apiculteurs commettent en général deux grosses erreurs de maltraitance d’abeilles: ils prennent aux abeilles la quasi-totalité de leur production; ils ne leur donnent pas d’eau.

Comment faire de l’apiculture morale? Ben, de la même façon dont on produit du café équitable, du chocolat équitable, des bananes équitables, ou même du pain équitable.

L’apiculteur moral fournit aux abeilles: une demeure convenable (ruche), de l’eau, des soins médicaux; s’il a le moyen, il déplace les abeilles sur le champ de culture, ce qui réduit énormément les déplacements des abeilles, et du coup, elles ramassent plus vite, et avec beaucoup moins de fatigue. En échange, l’apiculteur moral prélève la moitié de la récolte de miel, et laisse aux abeilles l’autre moitié. Cela me semble très raisonnable. Quand je pense que pour chaque € de produits du commerce équitable de supermarché, l’agriculteur touche 3 eurocents ou un peu moins (contre seulement 1 eurocent pour le non-équitable), je pense que l’échange entre l’apiculteur et la famille d’abeilles est tout à fait raisonnable, pour autant que l’apiculteur remplisse son devoir envers les abeilles.

Voici un article intéressant, par Jérémy Anso: La Traite des abeilles par les apiculteurs esclavagistes.

Dans les prochains articles, je parlerai des deux grosses immoralités apicultrices: l’assoiffement et l’affamement des abeilles.

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